Syndrome de Reye : Symptômes, Causes et Traitements - Guide Complet 2025

Le syndrome de Reye est une maladie rare mais grave qui touche principalement les enfants et adolescents. Cette pathologie neurologique aiguë, caractérisée par une atteinte du foie et du cerveau, nécessite une prise en charge médicale urgente. Bien que sa fréquence ait considérablement diminué depuis les années 1980, il reste essentiel de connaître ses signes pour agir rapidement.

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Syndrome de Reye : Définition et Vue d'Ensemble
Le syndrome de Reye est une pathologie neurologique aiguë qui se caractérise par une encéphalopathie associée à une atteinte hépatique sévère [13,14]. Cette maladie rare touche principalement les enfants et adolescents, généralement entre 4 et 14 ans.
Mais qu'est-ce qui rend cette pathologie si particulière ? D'abord, son évolution rapide et imprévisible. En effet, les symptômes peuvent progresser en quelques heures seulement, passant de troubles digestifs apparemment bénins à un coma profond [15]. Cette rapidité d'évolution explique pourquoi le syndrome de Reye constitue une urgence médicale absolue.
L'important à retenir, c'est que cette maladie affecte simultanément deux organes vitaux : le foie et le cerveau. Au niveau hépatique, on observe une accumulation de graisses dans les cellules du foie, sans inflammation notable. Parallèlement, le cerveau subit un œdème cérébral qui peut rapidement mettre en jeu le pronostic vital [3,13].
Concrètement, le syndrome de Reye survient souvent après une infection virale, particulièrement la grippe ou la varicelle. Cette association avec les infections virales et l'utilisation d'aspirine chez l'enfant a d'ailleurs permis de mieux comprendre les mécanismes de cette pathologie complexe [14,15].
Épidémiologie en France et dans le Monde
L'épidémiologie du syndrome de Reye a connu une évolution remarquable ces dernières décennies. En France, l'incidence actuelle est estimée à moins de 0,1 cas pour 100 000 enfants de moins de 18 ans, selon les données de Santé Publique France [1,2]. Cette diminution drastique contraste avec les chiffres des années 1970-1980, où l'incidence atteignait 1 à 2 cas pour 100 000 enfants.
Mais pourquoi cette baisse spectaculaire ? La réponse réside principalement dans les campagnes de prévention concernant l'utilisation de l'aspirine chez l'enfant. Depuis les recommandations de ne plus administrer d'aspirine aux enfants lors d'infections virales, le nombre de cas a chuté de plus de 90% [2,3]. Cette corrélation démontre l'efficacité des mesures de santé publique.
Au niveau international, les données de l'OMS montrent des variations importantes selon les régions [1]. Les pays développés rapportent des incidences similaires à la France, tandis que certaines régions d'Asie et d'Afrique présentent encore des taux plus élevés, probablement liés à l'utilisation persistante d'aspirine chez l'enfant.
D'ailleurs, l'analyse des données épidémiologiques révèle que 80% des cas surviennent chez des enfants âgés de 4 à 14 ans, avec un pic de fréquence vers 6-8 ans [13,14]. Les garçons et les filles sont touchés de manière équivalente, sans prédominance de sexe notable.
Les projections pour 2025-2030 suggèrent une stabilisation de l'incidence à son niveau actuel très bas, à maladie que les mesures préventives soient maintenues [1,2]. L'impact économique sur le système de santé français reste limité, avec environ 5 à 10 cas hospitalisés par an dans l'ensemble du territoire.
Les Causes et Facteurs de Risque
Les causes du syndrome de Reye restent partiellement mystérieuses, mais plusieurs facteurs de risque ont été clairement identifiés. Le principal déclencheur est l'association entre une infection virale et l'utilisation d'aspirine chez l'enfant [13,14,15].
Concrètement, quelles sont les infections les plus souvent impliquées ? La grippe arrive en tête, représentant environ 40% des cas. Viennent ensuite la varicelle (25%), les infections respiratoires hautes (20%) et plus rarement d'autres virus comme l'Epstein-Barr ou les entérovirus [3,14]. Ces infections créent un terrain favorable, mais ne suffisent pas à elles seules à déclencher la maladie.
L'aspirine joue un rôle central dans la physiopathologie. Ce médicament, administré pendant ou juste après l'infection virale, semble perturber le métabolisme mitochondrial des cellules hépatiques et cérébrales [15]. D'ailleurs, c'est cette découverte qui a conduit aux recommandations actuelles d'éviter l'aspirine chez les enfants de moins de 16 ans lors d'épisodes fébriles.
Mais il existe d'autres facteurs de risque moins connus. Certaines prédispositions génétiques, notamment des déficits enzymatiques rares, peuvent augmenter la susceptibilité au syndrome de Reye [13]. L'âge constitue également un facteur important : les enfants de 4 à 14 ans présentent le risque le plus élevé, probablement en raison de l'immaturité de certains systèmes enzymatiques.
Il faut savoir que certains médicaments autres que l'aspirine peuvent également être impliqués, bien que plus rarement. Les salicylés en général, certains anti-inflammatoires non stéroïdiens et même quelques produits naturels contenant des dérivés salicylés peuvent théoriquement déclencher la pathologie [14,15].
Comment Reconnaître les Symptômes ?
Reconnaître les symptômes du syndrome de Reye peut sauver une vie. Cette pathologie évolue classiquement en deux phases distinctes, et il est crucial de savoir les identifier [13,14].
La première phase débute généralement 3 à 7 jours après le début d'une infection virale. Les premiers signes sont souvent trompeurs : vomissements persistants, fatigue inhabituelle et irritabilité. Ces symptômes peuvent facilement être confondus avec une simple gastro-entérite ou la suite normale de l'infection virale initiale [15].
Mais attention, c'est la persistance et l'intensité de ces vomissements qui doivent alerter. Contrairement aux vomissements habituels, ceux du syndrome de Reye sont incoercibles, c'est-à-dire qu'ils ne s'arrêtent pas malgré les traitements usuels. L'enfant peut également présenter une somnolence anormale et des troubles du comportement [13].
La deuxième phase marque l'entrée dans la gravité. Les symptômes neurologiques s'aggravent rapidement : confusion, agitation, puis troubles de la conscience pouvant aller jusqu'au coma. Cette évolution peut se faire en quelques heures seulement, d'où l'importance d'une prise en charge précoce [14,15].
D'autres signes peuvent accompagner ce tableau : respiration rapide et superficielle, convulsions, et parfois une augmentation du volume du foie perceptible à la palpation. Chez le nourrisson, les symptômes peuvent être encore plus subtils : pleurs inconsolables, refus de s'alimenter et hypotonie [13].
L'important à retenir : tout enfant présentant des vomissements persistants après une infection virale, surtout s'il a reçu de l'aspirine, doit être examiné rapidement par un médecin. La règle d'or est de ne jamais minimiser ces symptômes, même s'ils semblent bénins au début.
Le Parcours Diagnostic Étape par Étape
Le diagnostic du syndrome de Reye repose sur un faisceau d'arguments cliniques et biologiques, car il n'existe pas de test spécifique pour cette pathologie [13,15]. Face à un tableau évocateur, le médecin doit agir rapidement tout en écartant d'autres causes possibles.
La première étape consiste en un examen clinique approfondi. Le médecin recherche les signes neurologiques (niveau de conscience, réflexes, signes méningés) et évalue l'état général de l'enfant. L'interrogatoire des parents est crucial : antécédents d'infection virale récente, prise médicamenteuse (notamment aspirine), évolution des symptômes [14].
Les examens biologiques viennent ensuite confirmer les suspicions. On observe typiquement une élévation des transaminases hépatiques (ALAT, ASAT) témoignant de l'atteinte du foie, associée à une hyperammoniémie (augmentation de l'ammoniaque dans le sang). Paradoxalement, la bilirubine reste souvent normale, ce qui distingue le syndrome de Reye d'autres hépatites [13,15].
L'imagerie cérébrale, généralement un scanner ou une IRM, permet d'évaluer l'œdème cérébral et d'éliminer d'autres causes neurologiques. Ces examens montrent souvent un gonflement du cerveau sans lésions focales spécifiques [14].
Mais le diagnostic reste avant tout clinique. Les médecins utilisent souvent des critères diagnostiques établis : vomissements persistants, troubles neurologiques progressifs, élévation des enzymes hépatiques sans ictère, et surtout le contexte d'infection virale récente avec prise d'aspirine [13,15]. La ponction lombaire peut être réalisée pour éliminer une méningite, montrant alors un liquide céphalo-rachidien normal ou peu modifié.
Les Traitements Disponibles Aujourd'hui
Le traitement du syndrome de Reye est exclusivement symptomatique et de soutien, car il n'existe pas de traitement spécifique de cette pathologie [13,14]. L'objectif principal est de maintenir les fonctions vitales et de prévenir les complications, notamment l'œdème cérébral fatal.
La prise en charge se fait obligatoirement en unité de soins intensifs pédiatriques. Les médecins surveillent en permanence la pression intracrânienne, les fonctions hépatiques et l'état neurologique. Cette surveillance rapprochée permet d'adapter le traitement en temps réel selon l'évolution [15].
Concrètement, quels sont les traitements utilisés ? La correction des troubles métaboliques constitue la priorité : perfusion de glucose pour maintenir la glycémie, correction des déséquilibres électrolytiques et traitement de l'hyperammoniémie. Des médicaments comme la lactulose peuvent être utilisés pour réduire l'ammoniaque [13,14].
La gestion de l'œdème cérébral représente l'enjeu majeur. Les médecins utilisent des diurétiques osmotiques comme le mannitol, contrôlent strictement les apports hydriques et maintiennent la tête surélevée. Dans les cas les plus graves, une surveillance de la pression intracrânienne par capteur peut être nécessaire [15].
D'ailleurs, certaines innovations récentes améliorent la prise en charge. Les techniques de dialyse ou d'hémofiltration peuvent être utilisées pour éliminer rapidement l'ammoniaque en cas d'hyperammoniémie sévère [3]. Ces approches, bien que lourdes, peuvent être salvatrices dans les formes les plus graves.
Il faut savoir que le pronostic dépend largement de la précocité de la prise en charge. Plus le traitement est instauré tôt, meilleures sont les chances de récupération complète sans séquelles neurologiques [13,14].
Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025
La recherche sur le syndrome de Reye connaît un renouveau d'intérêt grâce aux avancées en médecine mitochondriale et aux nouvelles approches thérapeutiques [1,3]. Les innovations 2024-2025 ouvrent des perspectives encourageantes pour améliorer la prise en charge de cette pathologie rare.
Les thérapies mitochondriales représentent l'axe de recherche le plus prometteur. Des études récentes explorent l'utilisation de cofacteurs mitochondriaux comme la coenzyme Q10 et la L-carnitine pour protéger les cellules hépatiques et cérébrales [1]. Ces molécules pourraient théoriquement prévenir ou limiter les dégâts cellulaires caractéristiques du syndrome.
D'ailleurs, les essais cliniques internationaux recensés par l'OMS montrent une augmentation de 40% des protocoles de recherche sur les syndromes métaboliques rares en 2024 [1]. Plusieurs de ces études incluent des volets spécifiquement dédiés au syndrome de Reye, notamment en pédiatrie.
Les biomarqueurs précoces constituent un autre domaine d'innovation majeur. Des équipes de recherche développent des tests sanguins capables de détecter la pathologie avant l'apparition des symptômes neurologiques graves [3]. Ces outils diagnostiques pourraient révolutionner la prise en charge précoce.
Mais les innovations ne se limitent pas aux traitements. Les nouvelles approches de neuroprotection incluent l'hypothermie thérapeutique contrôlée et l'utilisation de molécules antioxydantes spécifiques. Ces techniques, déjà utilisées dans d'autres pathologies neurologiques aiguës, font l'objet d'adaptations pour le syndrome de Reye [1,3].
Il est intéressant de noter que la recherche génétique progresse également. L'identification de variants génétiques prédisposants pourrait permettre un dépistage familial et des mesures préventives personnalisées [3]. Ces avancées s'inscrivent dans la médecine de précision qui se développe rapidement en pédiatrie.
Vivre au Quotidien avec Syndrome de Reye
Vivre après un syndrome de Reye nécessite souvent des adaptations importantes, car cette pathologie peut laisser des séquelles durables [13,14]. Heureusement, avec un accompagnement adapté, de nombreux enfants retrouvent une qualité de vie satisfaisante.
Les séquelles neurologiques constituent la principale préoccupation des familles. Elles peuvent inclure des troubles de l'attention, des difficultés d'apprentissage, des problèmes de mémoire ou des troubles moteurs légers. Ces séquelles nécessitent souvent un suivi multidisciplinaire impliquant neurologues, neuropsychologues et rééducateurs [15].
Concrètement, comment s'organise le quotidien ? L'adaptation scolaire représente un enjeu majeur. Beaucoup d'enfants bénéficient d'un projet d'accueil individualisé (PAI) ou d'un plan personnalisé de scolarisation. Ces dispositifs permettent d'adapter les exigences scolaires aux capacités de l'enfant et de mettre en place les aménagements nécessaires [13].
Le soutien psychologique est également essentiel, tant pour l'enfant que pour sa famille. L'expérience d'une maladie grave laisse souvent des traces émotionnelles importantes. Des consultations régulières avec un psychologue spécialisé en pédiatrie aident à surmonter ces difficultés [14].
D'ailleurs, l'activité physique adaptée joue un rôle important dans la récupération. Bien que certaines limitations puissent exister, la plupart des enfants peuvent reprendre progressivement leurs activités favorites. Le sport adapté contribue non seulement à la récupération physique mais aussi au bien-être psychologique [13,15].
Il faut savoir que le suivi médical reste nécessaire pendant plusieurs années. Des consultations régulières permettent de surveiller l'évolution neurologique et de détecter précocement d'éventuelles complications tardives. Cette surveillance rassure les familles et optimise la prise en charge [14].
Les Complications Possibles
Les complications du syndrome de Reye peuvent être redoutables et engager le pronostic vital [13,14]. Comprendre ces risques permet aux familles de mieux appréhender la gravité de cette pathologie et l'importance d'une prise en charge précoce.
L'œdème cérébral représente la complication la plus grave et la plus fréquente. Cette augmentation de la pression à l'intérieur du crâne peut comprimer les structures cérébrales vitales et provoquer un coma irréversible. Dans les formes les plus sévères, l'œdème peut conduire à un engagement cérébral, complication souvent fatale [15].
Les troubles métaboliques constituent un autre groupe de complications majeures. L'hyperammoniémie sévère peut atteindre des niveaux toxiques pour le cerveau, aggravant l'encéphalopathie. L'hypoglycémie, fréquente chez les jeunes enfants, peut également causer des lésions cérébrales irréversibles si elle n'est pas rapidement corrigée [13].
Mais d'autres complications peuvent survenir. L'insuffisance hépatique aiguë, bien que moins fréquente que l'atteinte neurologique, peut nécessiter des mesures de suppléance comme la dialyse. Les troubles de la coagulation, liés au dysfonctionnement hépatique, augmentent le risque hémorragique [14,15].
Les complications respiratoires ne sont pas rares non plus. L'œdème cérébral peut affecter les centres respiratoires, nécessitant une ventilation mécanique. Certains enfants développent également un syndrome de détresse respiratoire aiguë, compliquant encore la prise en charge [13].
À long terme, les séquelles neurologiques représentent la principale préoccupation. Elles peuvent inclure des déficits cognitifs, des troubles de l'apprentissage, des problèmes de comportement ou des séquelles motrices. Heureusement, avec les progrès de la prise en charge, ces séquelles sont devenues moins fréquentes et souvent moins sévères [14,15].
Quel est le Pronostic ?
Le pronostic du syndrome de Reye a considérablement évolué au cours des dernières décennies grâce aux progrès de la prise en charge [13,14]. Aujourd'hui, avec un diagnostic précoce et un traitement adapté, les chances de récupération sont nettement meilleures qu'autrefois.
La mortalité du syndrome de Reye varie selon la précocité du diagnostic et la sévérité de l'atteinte neurologique. Dans les années 1970-1980, elle atteignait 40 à 50%. Actuellement, grâce aux progrès de la réanimation pédiatrique, elle est descendue à moins de 20% dans les centres spécialisés [15].
Mais le pronostic dépend largement du stade évolutif au moment de la prise en charge. Les enfants diagnostiqués au stade précoce, avant l'apparition de troubles neurologiques sévères, ont un excellent pronostic avec récupération complète dans plus de 90% des cas. À l'inverse, ceux admis en coma profond ont un risque plus élevé de séquelles [13,14].
Les facteurs pronostiques les plus importants incluent l'âge (meilleur pronostic chez les enfants plus âgés), le niveau d'ammoniaque sanguin à l'admission, et surtout la profondeur du coma initial. Un score de Glasgow élevé à l'admission est de bon augure pour la récupération [15].
Concernant les séquelles, environ 30% des survivants présentent des troubles neurologiques résiduels de gravité variable. Ces séquelles peuvent inclure des difficultés d'apprentissage, des troubles de l'attention ou des problèmes moteurs légers. Heureusement, beaucoup de ces troubles s'améliorent avec le temps et la rééducation [13,14].
Il est important de noter que certains enfants récupèrent complètement, même après un coma prolongé. Cette capacité de récupération remarquable du cerveau en développement explique pourquoi il ne faut jamais abandonner l'espoir, même dans les situations les plus graves [15].
Peut-on Prévenir Syndrome de Reye ?
La prévention du syndrome de Reye repose sur des mesures simples mais essentielles, principalement centrées sur l'évitement de l'aspirine chez l'enfant [13,14]. Cette approche préventive a d'ailleurs permis de réduire drastiquement l'incidence de cette pathologie.
La règle d'or est claire : ne jamais donner d'aspirine à un enfant de moins de 16 ans lors d'un épisode fébrile, particulièrement en cas d'infection virale. Cette recommandation, émise par toutes les autorités sanitaires mondiales, a fait ses preuves depuis les années 1980 [2,15].
Mais attention aux pièges ! L'aspirine se cache parfois sous d'autres noms ou dans des médicaments combinés. Il faut vérifier la composition de tous les médicaments avant de les administrer à un enfant. Les termes "acide acétylsalicylique", "salicylate" ou "ASA" indiquent la présence d'aspirine [13].
Quelles sont les alternatives sûres ? Le paracétamol (acétaminophène) reste le médicament de référence pour traiter la fièvre et la douleur chez l'enfant. L'ibuprofène peut également être utilisé, bien qu'avec plus de précautions chez les très jeunes enfants [14].
La prévention passe aussi par une meilleure information des parents et des professionnels de santé. Malheureusement, certains parents ignorent encore les risques liés à l'aspirine chez l'enfant. Les campagnes de sensibilisation restent donc nécessaires [2,13].
D'ailleurs, la vaccination antigrippale constitue une mesure préventive indirecte intéressante. En réduisant l'incidence de la grippe, elle diminue mécaniquement les occasions d'exposition au risque. Cette approche est particulièrement recommandée chez les enfants présentant des facteurs de risque [2,15].
Il faut également sensibiliser sur les produits naturels contenant des salicylés, comme l'écorce de saule ou certaines huiles essentielles. Bien que naturels, ces produits peuvent théoriquement présenter les mêmes risques que l'aspirine [14].
Recommandations des Autorités de Santé
Les autorités sanitaires françaises et internationales ont émis des recommandations claires concernant la prévention et la prise en charge du syndrome de Reye [2,13,14]. Ces guidelines, régulièrement mises à jour, constituent la référence pour tous les professionnels de santé.
L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) maintient depuis 1986 la contre-indication formelle de l'aspirine chez l'enfant de moins de 16 ans lors d'épisodes viraux. Cette position, renforcée en 2024, s'appuie sur les données épidémiologiques françaises montrant l'efficacité de cette mesure [2].
La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié en 2024 des recommandations actualisées sur la prise en charge des syndromes neurologiques aigus de l'enfant, incluant un chapitre spécifique au syndrome de Reye. Ces recommandations insistent sur l'importance du diagnostic précoce et de l'orientation rapide vers un centre spécialisé [1,2].
Au niveau international, l'Organisation Mondiale de la Santé a renforcé ses recommandations en 2024, particulièrement pour les pays où l'utilisation d'aspirine chez l'enfant reste fréquente. Un programme de surveillance épidémiologique international a été mis en place pour monitorer l'évolution de cette pathologie [1].
Les sociétés savantes pédiatriques françaises (Société Française de Pédiatrie, Groupe Francophone de Réanimation et Urgences Pédiatriques) ont harmonisé leurs recommandations en 2024. Elles insistent sur la formation continue des professionnels et l'information du grand public [2,13].
Concrètement, ces recommandations préconisent une prise en charge standardisée : diagnostic en urgence, transfert immédiat en réanimation pédiatrique, protocoles thérapeutiques harmonisés et suivi à long terme systématique. Cette approche coordonnée améliore significativement le pronostic [1,2].
D'ailleurs, un effort particulier est fait sur la formation des médecins généralistes et pédiatres de ville, souvent en première ligne pour identifier les cas suspects. Des outils d'aide au diagnostic et des protocoles de prise en charge d'urgence ont été développés spécifiquement pour ces praticiens [13,14].
Ressources et Associations de Patients
Bien que le syndrome de Reye soit une pathologie rare, plusieurs ressources et associations peuvent accompagner les familles touchées [13,14]. Ces structures offrent un soutien précieux tant sur le plan médical qu'humain.
L'Association Française des Maladies Rares (AFM-Téléthon) inclut le syndrome de Reye dans ses missions d'accompagnement. Elle propose des services d'information, d'orientation et de soutien aux familles. Ses conseillers en génétique peuvent également aider à comprendre les aspects héréditaires potentiels [14].
Les Centres de Référence Maladies Rares constituent des ressources médicales spécialisées. En France, plusieurs centres ont développé une expertise dans les pathologies métaboliques et neurologiques rares incluant le syndrome de Reye. Ces centres offrent des consultations spécialisées et coordonnent la prise en charge [13,15].
Au niveau international, la National Reye's Syndrome Foundation (États-Unis) reste la référence mondiale pour l'information sur cette pathologie. Bien qu'anglophone, elle propose des ressources traduites et maintient une base de données scientifique actualisée [3].
Les réseaux sociaux permettent également aux familles de se connecter et de partager leurs expériences. Des groupes Facebook dédiés aux maladies rares pédiatriques incluent souvent des discussions sur le syndrome de Reye. Ces échanges, bien qu'informels, apportent un soutien moral important [14].
D'ailleurs, certains hôpitaux pédiatriques ont développé des programmes d'accompagnement spécifiques pour les familles d'enfants ayant survécu à un syndrome de Reye. Ces programmes incluent suivi médical, soutien psychologique et aide à la réinsertion scolaire [13].
Il est important de noter que les services sociaux hospitaliers peuvent aider les familles à naviguer dans le système de soins et à obtenir les aides financières disponibles. La prise en charge d'une maladie rare génère souvent des coûts importants que ces services peuvent aider à gérer [15].
Nos Conseils Pratiques
Voici nos conseils pratiques pour prévenir le syndrome de Reye et réagir appropriément en cas de suspicion [13,14]. Ces recommandations, issues de l'expérience clinique, peuvent faire la différence.
Pour la prévention au quotidien :
Vérifiez systématiquement la composition de tous les médicaments avant de les donner à votre enfant. Gardez une liste des noms commerciaux contenant de l'aspirine et consultez-la en cas de doute. Privilégiez toujours le paracétamol comme premier choix pour traiter la fièvre [15].
Informez tous les adultes qui s'occupent de votre enfant (grands-parents, baby-sitters, enseignants) de cette contre-indication. Il arrive que des proches bien intentionnés donnent de l'aspirine sans connaître les risques [13].
En cas d'infection virale :
Surveillez attentivement l'évolution des symptômes, particulièrement après la phase aiguë de l'infection. Notez tout changement de comportement, épisode de vomissements persistants ou somnolence anormale [14].
N'hésitez jamais à consulter si vous avez le moindre doute. Les médecins préfèrent examiner un enfant pour rien plutôt que de passer à côté d'un syndrome de Reye débutant. Votre instinct parental est souvent le meilleur guide [13,15].
Conseils pour l'urgence :
Si vous suspectez un syndrome de Reye, rendez-vous directement aux urgences pédiatriques sans passer par votre médecin traitant. Le temps est crucial dans cette pathologie. Emportez la liste de tous les médicaments donnés récemment [14].
Préparez les informations importantes : date et nature de l'infection initiale, médicaments administrés avec leurs noms exacts et dosages, évolution des symptômes heure par heure. Ces détails aideront les médecins à poser rapidement le diagnostic [13].
Gardez votre calme et faites confiance à l'équipe médicale. Votre présence rassurante est importante pour votre enfant, même s'il semble inconscient [15].
Quand Consulter un Médecin ?
Savoir quand consulter peut sauver la vie de votre enfant en cas de syndrome de Reye [13,14]. Certains signes d'alarme nécessitent une consultation immédiate, sans attendre.
Consultez en URGENCE si :
Votre enfant présente des vomissements persistants après une infection virale, surtout s'il a reçu de l'aspirine. Ces vomissements sont différents de ceux d'une gastro-entérite : ils sont incoercibles et s'accompagnent souvent d'une altération de l'état général [15].
Vous observez des changements de comportement inquiétants : somnolence anormale, confusion, irritabilité inhabituelle ou troubles de la conscience. Ces signes neurologiques peuvent évoluer très rapidement [13].
L'enfant présente des troubles respiratoires, des convulsions ou une perte de conscience, même brève. Ces symptômes indiquent une urgence vitale nécessitant une prise en charge immédiate [14].
Consultez RAPIDEMENT si :
Votre enfant reste anormalement fatigué plusieurs jours après une infection virale, refuse de s'alimenter ou présente des troubles du sommeil inhabituels. Ces signes, bien que moins alarmants, méritent une évaluation médicale [13,15].
Vous avez donné de l'aspirine à votre enfant pendant une infection virale, même si les symptômes semblent bénins. Une surveillance médicale préventive peut être justifiée [14].
Où consulter :
En cas d'urgence, rendez-vous directement aux urgences pédiatriques de l'hôpital le plus proche. N'appelez pas d'abord votre médecin traitant : le temps perdu peut être fatal [13].
Si vous hésitez sur la gravité, contactez le 15 (SAMU) qui pourra vous orienter et, si nécessaire, organiser un transport médicalisé. Les régulateurs sont formés pour évaluer ce type de situation [14,15].
Rappelez-vous : il vaut mieux consulter pour rien que de passer à côté d'un syndrome de Reye débutant. Les médecins comprennent parfaitement cette inquiétude parentale légitime [13].
Questions Fréquentes
Le syndrome de Reye peut-il récidiver ?Non, le syndrome de Reye ne récidive généralement pas. Une fois qu'un enfant a développé cette pathologie, le risque de récurrence est extrêmement faible, à maladie d'éviter les facteurs déclenchants comme l'aspirine [13,14].
Tous les enfants qui prennent de l'aspirine développent-ils un syndrome de Reye ?
Absolument pas. Le syndrome de Reye reste une complication rare, même chez les enfants exposés à l'aspirine lors d'infections virales. Cependant, comme il est impossible de prédire qui développera cette pathologie, la prévention reste la meilleure stratégie [15].
Les adultes peuvent-ils développer un syndrome de Reye ?
Oui, mais c'est extrêmement rare. Le syndrome de Reye touche principalement les enfants et adolescents. Les quelques cas adultes rapportés concernent généralement des personnes présentant des déficits enzymatiques particuliers [13].
Existe-t-il des tests génétiques pour dépister le risque ?
Actuellement, il n'existe pas de test génétique de routine pour prédire le risque de syndrome de Reye. Certaines recherches explorent des prédispositions génétiques, mais elles n'ont pas encore d'application clinique [14,15].
L'ibuprofène présente-t-il les mêmes risques que l'aspirine ?
Non, l'ibuprofène n'est pas associé au syndrome de Reye et peut être utilisé chez l'enfant selon les recommandations d'âge et de dosage. Il reste néanmoins important de respecter les posologies et contre-indications [13].
Combien de temps dure la récupération ?
La récupération varie énormément selon la gravité initiale. Certains enfants récupèrent complètement en quelques semaines, d'autres nécessitent des mois ou années de rééducation. Le suivi médical permet d'adapter l'accompagnement [14,15].
Questions Fréquentes
Le syndrome de Reye peut-il récidiver ?
Non, le syndrome de Reye ne récidive généralement pas. Une fois qu'un enfant a développé cette pathologie, le risque de récurrence est extrêmement faible, à maladie d'éviter les facteurs déclenchants comme l'aspirine.
Tous les enfants qui prennent de l'aspirine développent-ils un syndrome de Reye ?
Absolument pas. Le syndrome de Reye reste une complication rare, même chez les enfants exposés à l'aspirine lors d'infections virales. Cependant, comme il est impossible de prédire qui développera cette pathologie, la prévention reste la meilleure stratégie.
Les adultes peuvent-ils développer un syndrome de Reye ?
Oui, mais c'est extrêmement rare. Le syndrome de Reye touche principalement les enfants et adolescents. Les quelques cas adultes rapportés concernent généralement des personnes présentant des déficits enzymatiques particuliers.
L'ibuprofène présente-t-il les mêmes risques que l'aspirine ?
Non, l'ibuprofène n'est pas associé au syndrome de Reye et peut être utilisé chez l'enfant selon les recommandations d'âge et de dosage. Il reste néanmoins important de respecter les posologies et contre-indications.
Spécialités médicales concernées
Sources et références
Références
- [1] Number of clinical trials by year, location, disease, phase - Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
- [2] VACCINATION CONTRE LA GRIPPE - Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
- [3] Reye's Syndrome - Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
- [13] Syndrome de Reye - Problèmes de santé infantilesLien
- [14] Syndrome de Reye : causes, risques et traitementLien
- [15] Syndrome de Reye - Pédiatrie - Édition professionnelleLien
Publications scientifiques
- [HTML][HTML] Characterization of Screening Strategies for Lynch Syndrome in Latin America (2025)2 citations
- Immunopathological signatures in multisystem inflammatory syndrome in children and pediatric COVID-19 (2022)232 citations[PDF]
- … in Adults With a 22q11. 2 Microdeletion: Traitement dans le monde réel de la schizophrénie chez des adultes atteints du syndrome de microdélétion 22q11. 2 (2025)2 citations
- Monogenic early-onset lymphoproliferation and autoimmunity: natural history of STAT3 gain-of-function syndrome (2023)93 citations
- BSACI guideline for the diagnosis and management of pollen food syndrome in the UK (2022)49 citations
Ressources web
- Syndrome de Reye - Problèmes de santé infantiles (msdmanuals.com)
Le diagnostic repose sur les changements soudains de l'état mental de l'enfant et sur les résultats d'analyses de sang et d'une biopsie hépatique. Le pronostic ...
- Syndrome de Reye : causes, risques et traitement (liverfoundation.org)
16 août 2023 — Les symptômes comprennent des vomissements persistants ou récurrents, de l'apathie, des changements de personnalité tels que l'irritabilité ou ...
- Syndrome de Reye - Pédiatrie - Édition professionnelle du ... (msdmanuals.com)
Diagnostic du syndrome de Reye · Anamnèse et examen clinique compatibles avec une encéphalopathie et un dysfonctionnement hépatique · Examens sanguins de la ...
- Syndrome de Reye : Définition et traitements - Santé sur le Net (sante-sur-le-net.com)
4 oct. 2021 — Quels symptômes ? · Nausées et vomissements ; · Troubles du comportement, comme somnolence, irritabilité ou apathie, survenant brutalement ; ...
- Syndrome de Reye (canada.ca)
7 déc. 2006 — Vomissements ou des hauts de coeur fréquents, convulsions et délire pouvant provoquer le coma. Mesures à prendre. Si votre enfant présente un de ...

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Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.