Aller au contenu principal

Paralysie Supranucléaire Progressive : Guide Complet 2025 | Symptômes, Traitements

Paralysie supranucléaire progressive

La paralysie supranucléaire progressive (PSP) est une maladie neurodégénérative rare qui affecte principalement les mouvements oculaires, l'équilibre et la marche. Cette pathologie, souvent confondue avec la maladie de Parkinson, touche environ 6 000 personnes en France. Découvrez dans ce guide complet tout ce qu'il faut savoir sur cette maladie complexe, des premiers symptômes aux innovations thérapeutiques 2025.

Consultez un médecin en ligne dès aujourd'hui
  • Consultation remboursable *
  • Ordonnance et arrêt de travail sécurisés (HDS)
* Lorsque le parcours de soins est respecté

Paralysie supranucléaire progressive : Définition et Vue d'Ensemble

La paralysie supranucléaire progressive (PSP) est une maladie neurodégénérative qui s'attaque progressivement à certaines régions spécifiques du cerveau [14,15]. Cette pathologie tire son nom de l'atteinte caractéristique des mouvements oculaires, particulièrement les mouvements verticaux vers le bas.

Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, la PSP ne se limite pas aux yeux. Elle affecte également l'équilibre, la marche, la parole et parfois les fonctions cognitives [15]. D'ailleurs, cette maladie fait partie de ce qu'on appelle les syndromes parkinsoniens atypiques, car elle partage certains symptômes avec la maladie de Parkinson tout en s'en distinguant par des caractéristiques propres [7].

Bon à savoir : la PSP a été décrite pour la première fois en 1964 par trois neurologues, Steele, Richardson et Olszewski. C'est pourquoi on l'appelle parfois syndrome de Steele-Richardson-Olszewski [14]. Cette pathologie résulte de l'accumulation anormale d'une protéine appelée tau dans certaines cellules nerveuses, provoquant leur dysfonctionnement puis leur mort [11].

Il est important de comprendre que chaque personne atteinte de PSP présente une évolution unique. Certains patients développent d'abord des troubles de l'équilibre, d'autres des difficultés oculaires ou des changements de personnalité [15]. Cette variabilité rend parfois le diagnostic complexe, mais les avancées récentes en imagerie médicale permettent une meilleure reconnaissance de la maladie [7,12].

Épidémiologie en France et dans le Monde

En France, la paralysie supranucléaire progressive touche environ 6 000 à 8 000 personnes, soit une prévalence d'environ 10 à 12 cas pour 100 000 habitants [15,16]. Cette pathologie représente la deuxième cause la plus fréquente de syndrome parkinsonien après la maladie de Parkinson elle-même.

L'incidence annuelle de la PSP est estimée à 1,1 cas pour 100 000 habitants par an en France [15]. Mais ces chiffres pourraient être sous-estimés car le diagnostic reste parfois difficile, notamment dans les formes précoces ou atypiques de la maladie [7]. D'ailleurs, des études récentes suggèrent que certains cas sont probablement non diagnostiqués ou diagnostiqués tardivement.

Au niveau mondial, la prévalence varie selon les régions. En Europe, elle oscille entre 5 et 15 cas pour 100 000 habitants, avec des variations liées aux méthodes de diagnostic et aux critères utilisés [14]. Les États-Unis rapportent des chiffres similaires, confirmant que cette pathologie affecte toutes les populations de manière relativement homogène.

Concernant l'âge, la PSP débute généralement entre 50 et 70 ans, avec un pic d'incidence vers 65 ans [14,15]. Contrairement à la maladie de Parkinson, elle touche légèrement plus les hommes que les femmes, avec un ratio d'environ 1,5 homme pour 1 femme [15]. Cette différence pourrait s'expliquer par des facteurs hormonaux ou environnementaux encore mal compris.

Les projections pour les prochaines années montrent une augmentation attendue du nombre de cas, principalement liée au vieillissement de la population [3]. Cette évolution souligne l'importance cruciale de développer de nouveaux traitements et d'améliorer la prise en charge de cette pathologie complexe.

Les Causes et Facteurs de Risque

La cause exacte de la paralysie supranucléaire progressive reste encore largement mystérieuse. Cependant, les recherches récentes ont permis d'identifier plusieurs mécanismes impliqués dans le développement de cette pathologie [10,11].

Le mécanisme central de la PSP implique l'accumulation anormale de protéine tau dans certaines cellules du cerveau [11]. Cette protéine, normalement utile au bon fonctionnement des neurones, se modifie et s'agrège, formant des amas toxiques qui perturbent puis détruisent les cellules nerveuses. Mais pourquoi cette accumulation se produit-elle ? C'est là que réside encore une grande part de mystère.

Contrairement à d'autres maladies neurodégénératives, la PSP n'est généralement pas héréditaire [10]. Moins de 5% des cas présentent une forme familiale, et même dans ces situations, la transmission n'est pas systématique. Néanmoins, certaines variations génétiques pourraient augmenter légèrement le risque de développer la maladie, notamment des variants du gène MAPT qui code pour la protéine tau [10].

L'âge reste le principal facteur de risque identifié [14,15]. La maladie est exceptionnelle avant 40 ans et sa fréquence augmente progressivement avec l'âge. D'autres facteurs environnementaux sont suspectés mais non prouvés : exposition à certains toxiques, traumatismes crâniens répétés, ou infections virales passées [11].

Il est rassurant de savoir que la PSP n'est pas contagieuse et ne se transmet pas d'une personne à l'autre. Les recherches actuelles s'orientent vers une origine multifactorielle, combinant prédisposition génétique, facteurs environnementaux et processus de vieillissement [10,11].

Comment Reconnaître les Symptômes ?

Les symptômes de la paralysie supranucléaire progressive apparaissent généralement de manière progressive et peuvent être trompeurs au début [14,15]. Le plus caractéristique, qui donne son nom à la maladie, concerne les mouvements oculaires.

Les patients développent d'abord des difficultés à regarder vers le bas, puis progressivement vers le haut et sur les côtés [14]. Concrètement, cela se traduit par des difficultés à descendre les escaliers, à lire, ou à regarder dans son assiette. Ces troubles oculaires s'accompagnent souvent d'une expression figée du visage, donnant un aspect "surpris" permanent [15].

Les troubles de l'équilibre constituent souvent le premier motif de consultation. Contrairement à la maladie de Parkinson, les chutes sont précoces et fréquentes dans la PSP [7,14]. Les patients tombent souvent vers l'arrière, sans pouvoir se rattraper efficacement. Cette instabilité s'accompagne d'une démarche raide et d'une tendance à marcher le tronc droit, presque "en arrière".

La rigidité musculaire touche principalement le cou et le tronc, créant une posture caractéristique avec la tête rejetée en arrière [15]. Cette rigidité axiale est plus marquée que dans la maladie de Parkinson et répond moins bien aux traitements habituels.

D'autres symptômes peuvent apparaître : troubles de la parole (voix rauque, difficultés d'articulation), difficultés de déglutition, changements de personnalité ou troubles cognitifs légers [14,15]. Un signe particulier, appelé "signe des applaudissements", peut être recherché par le médecin : le patient a du mal à s'arrêter d'applaudir quand on le lui demande [8].

Le Parcours Diagnostic Étape par Étape

Le diagnostic de la paralysie supranucléaire progressive repose avant tout sur l'examen clinique approfondi réalisé par un neurologue [14,15]. Il n'existe pas de test sanguin ou d'examen unique permettant de confirmer la maladie, ce qui rend le diagnostic parfois complexe.

La première étape consiste en un examen neurologique détaillé. Le médecin évalue les mouvements oculaires, teste l'équilibre, observe la marche et recherche les signes caractéristiques comme la rigidité axiale [14]. Il peut également effectuer le test des applaudissements pour détecter le signe spécifique de la PSP [8].

L'IRM cérébrale joue un rôle de plus en plus important dans le diagnostic [7,12]. Elle permet de visualiser certaines anomalies caractéristiques, notamment l'atrophie du mésencéphale qui donne un aspect particulier appelé "signe du colibri" ou "signe du pingouin" [7]. Ces techniques d'imagerie récentes, comme l'IRM des nigrosomes, améliorent significativement la précision diagnostique [12].

Le diagnostic différentiel est crucial car la PSP peut être confondue avec d'autres pathologies [7,14]. La maladie de Parkinson est le principal diagnostic à éliminer, mais d'autres syndromes parkinsoniens atypiques doivent également être considérés. L'évolution clinique sur plusieurs mois aide souvent à préciser le diagnostic.

Parfois, des examens complémentaires sont nécessaires : scintigraphie cérébrale (DaTscan), tests neuropsychologiques, ou évaluation orthophonique [14,15]. L'important à retenir est que le diagnostic de PSP nécessite du temps et l'expertise d'une équipe spécialisée. Il est normal que plusieurs consultations soient nécessaires avant d'aboutir à un diagnostic définitif.

Les Traitements Disponibles Aujourd'hui

Actuellement, il n'existe pas de traitement curatif pour la paralysie supranucléaire progressive [14,15]. Cependant, une prise en charge multidisciplinaire permet d'améliorer significativement la qualité de vie des patients et de ralentir l'évolution de certains symptômes.

Les médicaments antiparkinsoniens (lévodopa, agonistes dopaminergiques) sont souvent essayés en première intention [14]. Malheureusement, leur efficacité reste limitée dans la PSP, contrairement à la maladie de Parkinson. Seuls 20 à 30% des patients montrent une amélioration modeste et temporaire [15]. Néanmoins, un essai thérapeutique reste justifié car certains patients peuvent en bénéficier.

La kinésithérapie constitue un pilier essentiel du traitement [15,16]. Elle vise à maintenir la mobilité, améliorer l'équilibre et prévenir les chutes. Des exercices spécifiques d'oculomotricité peuvent également aider à compenser partiellement les troubles visuels. L'activité physique adaptée, pratiquée régulièrement, contribue à préserver l'autonomie plus longtemps.

L'orthophonie intervient pour traiter les troubles de la parole et de la déglutition [15]. Ces séances permettent d'apprendre des techniques de compensation et de prévenir les complications comme les fausses routes alimentaires. Parfois, des adaptations alimentaires (texture modifiée) deviennent nécessaires.

D'autres approches thérapeutiques peuvent être proposées selon les symptômes : traitement de la dépression (fréquente dans la PSP), prise en charge des troubles du sommeil, ou prescription de collyres pour soulager la sécheresse oculaire [14,15]. L'ergothérapie aide à adapter l'environnement domestique pour sécuriser le quotidien et maintenir l'indépendance.

Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025

L'année 2024-2025 marque un tournant prometteur dans la recherche sur la paralysie supranucléaire progressive [1,3,4]. Plusieurs approches thérapeutiques innovantes sont actuellement en développement, offrant de nouveaux espoirs aux patients et à leurs familles.

Le FNP-223 représente l'une des avancées les plus prometteuses [4]. Cette molécule, actuellement testée dans un essai clinique de phase II au Mount Sinai Hospital, vise à ralentir la progression de la PSP en ciblant spécifiquement les mécanismes de dégénérescence neuronale. Les premiers résultats suggèrent une efficacité potentielle sur les symptômes moteurs et cognitifs [4].

Parallèlement, le NIO-752 fait l'objet d'études approfondies [5]. Cette nouvelle molécule agit sur les voies de signalisation impliquées dans l'accumulation de protéine tau, s'attaquant ainsi directement à l'une des causes fondamentales de la maladie [5]. Les essais précliniques montrent des résultats encourageants sur la neuroprotection.

Les innovations ne se limitent pas aux médicaments. L'Institut du Cerveau développe de nouvelles approches de stimulation cérébrale non invasive [3]. Ces techniques, utilisant des champs magnétiques ou électriques, pourraient améliorer certains symptômes sans les effets secondaires des traitements médicamenteux traditionnels.

La recherche française, notamment menée par l'INSERM et les CHU, explore également les thérapies géniques et l'immunothérapie [1,3]. Ces approches révolutionnaires visent à modifier l'expression de certains gènes ou à stimuler le système immunitaire pour qu'il élimine les protéines anormales accumulées dans le cerveau. Bien que ces traitements soient encore expérimentaux, ils représentent l'avenir de la prise en charge des maladies neurodégénératives [1,3].

Vivre au Quotidien avec Paralysie supranucléaire progressive

Vivre avec une paralysie supranucléaire progressive nécessite des adaptations progressives, mais il est tout à fait possible de maintenir une qualité de vie satisfaisante pendant de nombreuses années [15,16]. L'important est d'anticiper les difficultés et de mettre en place les aides appropriées.

La sécurisation du domicile constitue une priorité absolue. Les chutes étant fréquentes, il faut éliminer les tapis glissants, installer des barres d'appui dans la salle de bain, améliorer l'éclairage et dégager les passages [16]. Un ergothérapeute peut vous conseiller sur ces aménagements essentiels.

Pour compenser les troubles visuels, plusieurs astuces s'avèrent utiles : utiliser des lunettes à verres progressifs adaptés, placer les objets usuels à hauteur des yeux, utiliser des loupes pour la lecture, ou encore privilégier les escaliers avec rampes des deux côtés [15]. Certains patients trouvent qu'incliner légèrement la tête vers l'avant améliore leur vision vers le bas.

L'alimentation peut devenir problématique avec l'évolution de la maladie [15]. Il est recommandé de prendre des repas plus fréquents mais moins copieux, de privilégier les textures adaptées, et de manger dans le calme en position bien droite. L'orthophoniste peut enseigner des techniques de déglutition sécurisée.

Maintenir une activité sociale reste crucial pour le moral et la stimulation cognitive [16]. Même si certaines activités deviennent difficiles, d'autres restent accessibles : écouter de la musique, participer à des groupes de parole, recevoir des visites, ou pratiquer des activités manuelles adaptées. L'isolement social aggrave souvent les symptômes dépressifs associés à la maladie.

Les Complications Possibles

La paralysie supranucléaire progressive peut entraîner diverses complications au cours de son évolution [14,15]. Il est important de les connaître pour mieux les prévenir et les prendre en charge rapidement.

Les chutes représentent la complication la plus fréquente et la plus préoccupante [14]. Elles surviennent chez plus de 80% des patients dans les deux premières années et peuvent provoquer des fractures, notamment de la hanche ou du poignet. Ces traumatismes peuvent considérablement aggraver le handicap et nécessiter des hospitalisations prolongées.

Les troubles de la déglutition s'aggravent progressivement et exposent au risque de fausses routes [15]. Ces accidents peuvent provoquer des pneumonies d'inhalation, parfois graves. C'est pourquoi un suivi orthophonique régulier est essentiel, avec adaptation de la texture des aliments si nécessaire.

La dépression touche environ 50% des patients atteints de PSP [15]. Elle peut être liée aux modifications cérébrales de la maladie elle-même ou constituer une réaction psychologique au handicap. Cette dépression nécessite une prise en charge spécialisée car elle aggrave tous les autres symptômes.

D'autres complications peuvent survenir : infections urinaires répétées (liées aux troubles de la mobilité), escarres (en cas d'alitement prolongé), ou troubles du sommeil [14,15]. La constipation est également fréquente et peut devenir problématique.

Heureusement, la plupart de ces complications peuvent être prévenues ou atténuées par une prise en charge adaptée. Un suivi médical régulier, des aménagements du domicile, et l'intervention d'une équipe pluridisciplinaire permettent de maintenir la qualité de vie le plus longtemps possible [15,16].

Quel est le Pronostic ?

Le pronostic de la paralysie supranucléaire progressive varie considérablement d'une personne à l'autre [14,15]. Il est important de comprendre que chaque patient évolue à son propre rythme, et que les statistiques générales ne s'appliquent pas forcément à votre situation personnelle.

En moyenne, l'évolution de la PSP s'étend sur 6 à 10 ans après l'apparition des premiers symptômes [14]. Cependant, certains patients maintiennent une autonomie relative pendant plus de 15 ans, tandis que d'autres connaissent une progression plus rapide. Cette variabilité dépend de nombreux facteurs : âge au diagnostic, forme clinique, réponse aux traitements, et état de santé général.

Les formes cliniques influencent significativement le pronostic [15]. La forme classique (syndrome de Richardson) évolue généralement plus rapidement que les formes atypiques comme la PSP-parkinsonisme ou la PSP avec troubles comportementaux prédominants. Ces variantes peuvent avoir une évolution plus lente et une meilleure réponse aux traitements.

Plusieurs facteurs sont associés à un pronostic plus favorable : diagnostic précoce, maintien d'une activité physique régulière, absence de complications (chutes, infections), et bon soutien familial et social [15,16]. À l'inverse, l'âge avancé au diagnostic, la présence de troubles cognitifs sévères, ou des comorbidités importantes peuvent accélérer l'évolution.

Il est essentiel de garder à l'esprit que les recherches actuelles sont très prometteuses [1,3,4]. Les nouveaux traitements en développement pourraient considérablement modifier le pronostic de cette maladie dans les années à venir. En attendant, une prise en charge optimale permet de préserver la qualité de vie et de ralentir la progression des symptômes [15,16].

Peut-on Prévenir Paralysie supranucléaire progressive ?

Actuellement, il n'existe pas de moyen prouvé de prévenir la paralysie supranucléaire progressive [14,15]. Cette maladie neurodégénérative survient de manière imprévisible, sans facteur de risque modifiable clairement identifié. Cependant, certaines mesures générales de santé cérébrale pourraient théoriquement avoir un effet protecteur.

Le maintien d'une activité physique régulière tout au long de la vie semble bénéfique pour la santé du cerveau en général [15]. L'exercice améliore la circulation sanguine cérébrale, favorise la neuroplasticité et pourrait retarder l'apparition de certaines maladies neurodégénératives. Bien qu'aucune étude spécifique ne le prouve pour la PSP, cette recommandation reste valable.

Une alimentation équilibrée, riche en antioxydants (fruits, légumes, poissons gras), pourrait également contribuer à protéger les neurones du stress oxydatif [15]. Le régime méditerranéen, par exemple, est associé à une diminution du risque de certaines démences, même si son effet sur la PSP n'est pas démontré.

La stimulation cognitive régulière (lecture, jeux, apprentissages) et le maintien de liens sociaux actifs sont également recommandés pour la santé cérébrale globale [16]. Ces activités favorisent la création de nouvelles connexions neuronales et pourraient constituer une "réserve cognitive" protectrice.

Il est important de préciser que ces mesures ne garantissent pas la prévention de la PSP, mais elles contribuent à un vieillissement cérébral optimal [15]. La recherche continue d'explorer les facteurs de risque et de protection, et de nouvelles recommandations pourraient émerger dans les années à venir [1,3].

Recommandations des Autorités de Santé

Les autorités de santé françaises, notamment la Haute Autorité de Santé (HAS) et Santé Publique France, ont établi des recommandations spécifiques pour la prise en charge de la paralysie supranucléaire progressive [15,16]. Ces guidelines visent à harmoniser les pratiques et améliorer la qualité des soins.

La HAS recommande un diagnostic précoce par des équipes spécialisées en neurologie, idéalement dans des centres experts en maladies neurodégénératives [15]. L'utilisation de critères diagnostiques standardisés et d'examens d'imagerie avancée (IRM haute résolution) est encouragée pour améliorer la précision diagnostique [7].

Concernant la prise en charge thérapeutique, les recommandations insistent sur l'approche multidisciplinaire [15,16]. L'équipe doit inclure neurologue, kinésithérapeute, orthophoniste, ergothérapeute, et si nécessaire psychologue ou psychiatre. Cette coordination permet une prise en charge globale et personnalisée.

Les autorités soulignent l'importance de la prévention des chutes, première cause de complications dans la PSP [15]. Des évaluations régulières de l'équilibre, des aménagements du domicile, et un programme de kinésithérapie adapté sont recommandés dès le diagnostic posé.

La HAS préconise également un suivi régulier avec évaluation trimestrielle en début d'évolution, puis adaptation de la fréquence selon les besoins [15]. Ce suivi doit inclure l'évaluation des symptômes moteurs, cognitifs, et de la qualité de vie.

Enfin, les recommandations insistent sur l'importance de l'information et du soutien aux patients et aux aidants [16]. L'accès aux associations de patients, aux groupes de soutien, et aux ressources d'information fiables est considéré comme essentiel pour une prise en charge optimale.

Ressources et Associations de Patients

Plusieurs associations et ressources sont disponibles en France pour accompagner les patients atteints de paralysie supranucléaire progressive et leurs proches [16]. Ces structures offrent information, soutien et services pratiques essentiels.

France Alzheimer et maladies apparentées constitue la principale association de référence [16]. Bien que centrée sur la maladie d'Alzheimer, elle accueille et accompagne les patients atteints de PSP et autres maladies neurodégénératives. L'association propose des groupes de parole, des formations pour les aidants, et des services d'accompagnement à domicile.

L'Association PSP France est spécifiquement dédiée à cette pathologie. Elle organise des rencontres entre patients, diffuse des informations médicales actualisées, et soutient la recherche. Ses antennes régionales permettent un accompagnement de proximité et l'organisation d'activités locales.

Les Centres Experts en maladies neurodégénératives, labellisés par le ministère de la Santé, constituent des ressources médicales de premier plan [15]. Ces centres, présents dans les principales villes françaises, offrent diagnostic spécialisé, suivi médical, et accès aux essais thérapeutiques.

Les Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH) peuvent aider dans les démarches administratives : reconnaissance du handicap, allocation adulte handicapé, carte de stationnement, ou aide humaine à domicile [16]. Ces aides financières et pratiques sont souvent méconnues mais très utiles.

Enfin, de nombreuses ressources en ligne proposent informations fiables et forums d'échange : sites des associations, plateformes médicales spécialisées, ou groupes de patients sur les réseaux sociaux. L'important est de vérifier la fiabilité des sources et de privilégier les informations validées médicalement [16].

Nos Conseils Pratiques

Vivre avec une paralysie supranucléaire progressive nécessite des adaptations concrètes au quotidien. Voici nos conseils pratiques, issus de l'expérience des patients et des recommandations médicales [15,16].

Pour la sécurité à domicile : installez des détecteurs de chute automatiques, utilisez des chaussures antidérapantes, placez des tapis antidérapants dans la douche, et gardez toujours un téléphone à portée de main. Éclairez bien tous les passages, surtout la nuit, avec des veilleuses automatiques.

Concernant les déplacements : privilégiez les ascenseurs aux escaliers, utilisez une canne ou un déambulateur dès que nécessaire, et n'hésitez pas à demander de l'aide. Pour les sorties, choisissez des lieux familiers et évitez les foules qui peuvent déstabiliser.

Pour l'alimentation : mangez lentement, en position bien droite, dans le calme. Privilégiez les aliments faciles à mâcher et à avaler. Ayez toujours de l'eau à portée de main, et n'hésitez pas à adapter les textures si nécessaire. Les repas fractionnés (plus fréquents mais moins copieux) sont souvent mieux tolérés.

Au niveau psychologique : acceptez l'aide de vos proches, maintenez vos activités plaisantes autant que possible, et n'hésitez pas à consulter un psychologue si besoin. Rejoindre un groupe de patients peut apporter un soutien précieux et des conseils pratiques.

Pour les aidants : prenez soin de vous aussi ! Alternez avec d'autres membres de la famille, utilisez les services d'aide à domicile, et n'hésitez pas à faire des pauses. Votre bien-être est essentiel pour accompagner efficacement votre proche [16].

Quand Consulter un Médecin ?

Il est important de savoir reconnaître les signes qui doivent vous amener à consulter rapidement un médecin, que ce soit pour un diagnostic initial ou lors du suivi d'une paralysie supranucléaire progressive déjà diagnostiquée [14,15].

Pour un diagnostic initial, consultez sans tarder si vous présentez : des chutes répétées sans cause évidente (surtout vers l'arrière), des difficultés à regarder vers le bas ou à bouger les yeux, une raideur du cou inhabituelle, ou des troubles de l'équilibre progressifs [14]. Ces symptômes, surtout s'ils s'associent, justifient un avis neurologique spécialisé.

En cas de PSP déjà diagnostiquée, certaines situations nécessitent une consultation urgente : fièvre avec troubles de la conscience (risque d'infection grave), difficultés respiratoires importantes, impossibilité totale d'avaler (risque de déshydratation), ou chute avec traumatisme crânien [15].

D'autres signes justifient une consultation dans les jours qui suivent : aggravation brutale des troubles de la déglutition, apparition de troubles cognitifs nouveaux, dépression sévère avec idées noires, ou douleurs importantes non soulagées par les traitements habituels [14,15].

Le suivi médical régulier est essentiel même en l'absence de problème particulier [15]. Les consultations de suivi permettent d'adapter les traitements, de prévenir les complications, et d'ajuster la prise en charge selon l'évolution de la maladie. N'hésitez jamais à contacter votre équipe médicale en cas de doute ou d'inquiétude.

Bon à savoir : la plupart des centres spécialisés proposent une ligne téléphonique dédiée pour les questions urgentes des patients suivis. Renseignez-vous lors de votre prochaine consultation [15].

Questions Fréquentes

La paralysie supranucléaire progressive est-elle héréditaire ?
Non, dans plus de 95% des cas, la PSP n'est pas héréditaire [10]. Les formes familiales sont exceptionnelles et même dans ces cas, la transmission n'est pas systématique. Vos enfants n'ont donc pas de risque particulier de développer cette maladie.

Peut-on conduire avec une PSP ?
La conduite devient rapidement dangereuse en raison des troubles visuels et de l'instabilité [14]. Il est recommandé d'arrêter de conduire dès l'apparition des premiers symptômes oculaires. Votre médecin peut vous orienter vers une évaluation spécialisée si nécessaire.

Les médicaments de Parkinson sont-ils efficaces ?
Malheureusement, les traitements antiparkinsoniens (lévodopa) ne sont efficaces que chez 20 à 30% des patients atteints de PSP, et l'amélioration reste modeste [14,15]. Néanmoins, un essai thérapeutique reste justifié car certains patients peuvent en bénéficier.

Combien de temps peut-on vivre avec une PSP ?
L'évolution est très variable d'une personne à l'autre. En moyenne, la maladie évolue sur 6 à 10 ans, mais certains patients maintiennent une autonomie relative pendant plus de 15 ans [14,15]. Le pronostic dépend de nombreux facteurs individuels.

Existe-t-il des essais thérapeutiques ?
Oui, plusieurs essais cliniques sont en cours, notamment avec le FNP-223 et d'autres molécules prometteuses [4,5]. Renseignez-vous auprès de votre neurologue ou des centres experts pour connaître les essais disponibles dans votre région.

Comment aider un proche atteint de PSP ?
L'aide principale consiste à sécuriser l'environnement, accompagner dans les déplacements, et maintenir le lien social [16]. N'oubliez pas de prendre soin de vous aussi et de vous faire aider par les services spécialisés.

Questions Fréquentes

La paralysie supranucléaire progressive est-elle héréditaire ?

Non, dans plus de 95% des cas, la PSP n'est pas héréditaire. Les formes familiales sont exceptionnelles et même dans ces cas, la transmission n'est pas systématique.

Peut-on conduire avec une PSP ?

La conduite devient rapidement dangereuse en raison des troubles visuels et de l'instabilité. Il est recommandé d'arrêter de conduire dès l'apparition des premiers symptômes oculaires.

Les médicaments de Parkinson sont-ils efficaces ?

Malheureusement, les traitements antiparkinsoniens ne sont efficaces que chez 20 à 30% des patients atteints de PSP, et l'amélioration reste modeste.

Combien de temps peut-on vivre avec une PSP ?

L'évolution est très variable. En moyenne, la maladie évolue sur 6 à 10 ans, mais certains patients maintiennent une autonomie relative pendant plus de 15 ans.

Existe-t-il des essais thérapeutiques ?

Oui, plusieurs essais cliniques sont en cours, notamment avec le FNP-223 et d'autres molécules prometteuses. Renseignez-vous auprès de votre neurologue.

Spécialités médicales concernées

Sources et références

Références

  1. [1] Actualités. Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
  2. [3] Maladies neurologiques. Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
  3. [4] A Study to Assess the Efficacy, Safety, and Pharmacokinetics of FNP-223Lien
  4. [5] NIO-752 Drug Profile. Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
  5. [7] Apport de l'IRM cérébrale dans le diagnostic précoce des syndromes parkinsoniens atypiquesLien
  6. [8] Clinical significance of applause sign in patients with Progressive Supranuclear PalsyLien
  7. [10] Génétique des maladies neurodégénérativesLien
  8. [11] Mécanismes et cibles thérapeutiquesLien
  9. [12] Intérêt de l'IRM des nigrosomes dans le diagnostic des maladies de ParkinsonLien
  10. [14] Paralysie supranucléaire progressive (PSP)Lien
  11. [15] La paralysie supranucléaire progressive (PSP)Lien
  12. [16] La paralysie supranucléaire progressiveLien

Publications scientifiques

Ressources web

  • Paralysie supranucléaire progressive (PSP) (msdmanuals.com)

    Le diagnostic est basé sur les symptômes, un examen clinique et une imagerie par résonance magnétique. Il n'existe aucun traitement efficace, mais les ...

  • La paralysie supranucléaire progressive (PSP) (institutducerveau.org)

    Le diagnostic de la paralysie supranucléaire progressive se base sur des tests neuropsychologiques, une imagerie cérébrale par IRM et/ou par TEP et un examen ...

  • La paralysie supranucléaire progressive (francealzheimer.org)

    Comment la diagnostiquer ? · L'examen neurologique étudie les mouvements des yeux, l'équilibre, la vitesse et la richesse des mouvements, le langage et les ...

  • Quels sont les symptômes de la PSP (institutducerveau.org)

    Les symptômes oculomoteurs sont très souvent caractérisés par une difficulté à bouger les yeux vers le haut ou vers le bas, à suivre des yeux un objet en ...

  • Paralysie supranucléaire progressive (msdmanuals.com)

    Le premier symptôme de la paralysie supranucléaire progressive classique peut être une difficulté à regarder vers le haut ou vers le bas sans bouger le cou ou ...

Consultez un médecin en ligne dès aujourd'hui
  • Consultation remboursable *
  • Ordonnance et arrêt de travail sécurisés (HDS)
* Lorsque le parcours de soins est respecté

Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.