Hypophosphatémie familiale : Guide Complet 2025 - Symptômes, Traitements

L'hypophosphatémie familiale est une maladie génétique rare qui affecte le métabolisme du phosphate dans l'organisme. Cette pathologie héréditaire touche environ 1 personne sur 20 000 en France selon les données récentes de la Banque nationale des maladies rares [6]. Caractérisée par des taux anormalement bas de phosphate dans le sang, elle peut entraîner des complications osseuses importantes si elle n'est pas prise en charge correctement.

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Hypophosphatémie familiale : Définition et Vue d'Ensemble
L'hypophosphatémie familiale représente un groupe de maladies génétiques rares caractérisées par une diminution chronique du taux de phosphate dans le sang. Cette pathologie résulte principalement de mutations génétiques qui perturbent la régulation du phosphate au niveau rénal et intestinal [1].
Contrairement à l'hypophosphatémie acquise, cette forme héréditaire se transmet de génération en génération selon différents modes de transmission. La forme la plus fréquente est l'hypophosphatémie liée à l'X, qui représente environ 80% des cas diagnostiqués [13]. Cette variante touche préférentiellement les hommes, bien que les femmes puissent également être affectées avec des symptômes généralement plus modérés.
Le mécanisme physiopathologique implique principalement une production excessive de FGF23 (Fibroblast Growth Factor 23), une hormone qui régule l'homéostasie du phosphate. Cette surproduction entraîne une perte excessive de phosphate par les reins et une diminution de l'absorption intestinale du phosphate [1]. D'ailleurs, cette découverte relativement récente a révolutionné notre compréhension de la maladie.
Les conséquences cliniques sont multiples et touchent principalement le système osseux. En effet, le phosphate joue un rôle crucial dans la minéralisation osseuse, et sa carence chronique peut conduire à des déformations squelettiques, des douleurs osseuses et un retard de croissance chez l'enfant.
Épidémiologie en France et dans le Monde
Les données épidémiologiques françaises récentes révèlent une prévalence de l'hypophosphatémie familiale estimée à 1 cas pour 20 000 habitants, soit environ 3 350 personnes concernées sur le territoire national [6]. Cette estimation, issue de la Banque nationale des données maladies rares, représente une augmentation de 15% par rapport aux chiffres de 2018, probablement liée à une amélioration du diagnostic.
L'incidence annuelle en France s'établit à 1 nouveau cas pour 60 000 naissances, avec une légère prédominance masculine (ratio 1,3:1) pour les formes liées à l'X [8]. Mais il faut noter que ce ratio s'inverse pour les formes autosomiques récessives, plus rares mais touchant équitablement les deux sexes. Les régions du Nord et de l'Est de la France présentent une prévalence légèrement supérieure, possiblement due à des effets fondateurs dans certaines populations [6].
Au niveau européen, la France se situe dans la moyenne avec des taux comparables à ceux observés en Allemagne et au Royaume-Uni. Cependant, les pays nordiques rapportent des prévalences plus élevées, atteignant 1 cas pour 15 000 habitants en Finlande [8]. Cette variation géographique suggère l'influence de facteurs génétiques populationnels spécifiques.
L'évolution temporelle montre une tendance à l'augmentation du nombre de cas diagnostiqués, passant de 2 100 patients recensés en 2015 à 3 350 en 2024 [6,8]. Cette progression reflète principalement l'amélioration des techniques diagnostiques et la sensibilisation accrue des professionnels de santé. D'ailleurs, l'âge moyen au diagnostic a diminué de 8,5 ans en 2015 à 6,2 ans en 2024, témoignant d'un dépistage plus précoce.
L'impact économique sur le système de santé français est estimé à 45 millions d'euros annuels, incluant les coûts de diagnostic, de traitement et de suivi [8]. Ce montant devrait augmenter avec l'arrivée des nouvelles thérapies innovantes, mais pourrait être compensé par une réduction des complications à long terme.
Les Causes et Facteurs de Risque
L'hypophosphatémie familiale résulte exclusivement de mutations génétiques héréditaires, sans facteur de risque environnemental identifié. La forme la plus commune, l'hypophosphatémie liée à l'X, est causée par des mutations du gène PHEX situé sur le chromosome X [1,13]. Ce gène code pour une endopeptidase qui régule normalement l'activité du FGF23.
Les formes autosomiques dominantes impliquent principalement des mutations des gènes FGF23 et KL (Klotho), tandis que les formes autosomiques récessives touchent les gènes DMP1 et ENPP1 [1]. Chaque type de mutation entraîne des mécanismes physiopathologiques légèrement différents, mais aboutit au même résultat : une perte excessive de phosphate par les reins.
Le mode de transmission varie selon le type génétique. Pour la forme liée à l'X, un père atteint ne peut transmettre la maladie qu'à ses filles, qui seront porteuses. Une mère porteuse a 50% de risque de transmettre la mutation à chaque enfant [13]. Les formes autosomiques dominantes présentent un risque de transmission de 50% à chaque descendant, quel que soit le sexe.
Bon à savoir : contrairement à d'autres maladies génétiques, l'hypophosphatémie familiale ne présente pas de phénomène d'anticipation. L'âge d'apparition et la sévérité des symptômes restent relativement constants d'une génération à l'autre, bien qu'une variabilité d'expression puisse exister au sein d'une même famille.
Comment Reconnaître les Symptômes ?
Les symptômes de l'hypophosphatémie familiale apparaissent généralement dans la petite enfance, vers l'âge de 12 à 18 mois, lorsque l'enfant commence à marcher [1,14]. Le premier signe observable est souvent un retard de croissance associé à des déformations des membres inférieurs, particulièrement un genu varum (jambes arquées) ou un genu valgum.
Chez l'enfant, les manifestations les plus fréquentes incluent des douleurs osseuses chroniques, une fatigue inhabituelle et des difficultés à la marche. Les parents rapportent souvent que leur enfant se plaint de « mal aux jambes » sans cause apparente, surtout en fin de journée [14]. Ces douleurs peuvent être suffisamment intenses pour perturber le sommeil et limiter les activités physiques.
Les déformations squelettiques constituent un signe pathognomonique de la maladie. Outre les déformations des membres inférieurs, on peut observer une courbure anormale de la colonne vertébrale, des déformations thoraciques et parfois des fractures spontanées ou pour des traumatismes mineurs [1]. D'ailleurs, ces fractures guérissent souvent mal et peuvent laisser des séquelles.
Chez l'adulte, les symptômes peuvent être plus subtils mais non moins invalidants. Les douleurs articulaires chroniques, l'ostéomalacie et la faiblesse musculaire dominent le tableau clinique [7]. Certains patients développent également des calcifications des ligaments et des tendons, pouvant limiter la mobilité articulaire. Il est important de noter que l'intensité des symptômes varie considérablement d'un patient à l'autre, même au sein d'une même famille.
Le Parcours Diagnostic Étape par Étape
Le diagnostic de l'hypophosphatémie familiale repose sur une approche multidisciplinaire combinant examens biologiques, radiologiques et génétiques [1]. La première étape consiste en un dosage sanguin du phosphate sérique, qui révèle des valeurs anormalement basses (généralement inférieures à 0,8 mmol/L chez l'adulte).
Les examens biologiques complémentaires incluent le dosage de la phosphatase alcaline (souvent élevée), de la parathormone (PTH) et de la 25-hydroxyvitamine D. Le dosage du FGF23 plasmatique, bien que non systématique, peut orienter le diagnostic en montrant des taux élevés [1]. Ces analyses permettent d'éliminer d'autres causes d'hypophosphatémie comme les carences nutritionnelles ou les maladies rénales.
L'imagerie médicale joue un rôle crucial dans l'évaluation des complications osseuses. Les radiographies standard révèlent des signes caractéristiques : déformations des membres, zones de Looser (pseudofractures), retard de fermeture des fontanelles chez l'enfant [14]. La densitométrie osseuse (DEXA) objective souvent une diminution de la densité minérale osseuse.
Le diagnostic génétique constitue l'étape confirmative. Il implique le séquençage des gènes impliqués (PHEX, FGF23, DMP1, ENPP1, KL) selon l'orientation clinique [1]. Cette analyse génétique permet non seulement de confirmer le diagnostic mais aussi d'identifier le mode de transmission pour le conseil génétique familial. Concrètement, les résultats sont généralement disponibles sous 4 à 6 semaines.
Le Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) de la HAS recommande une prise en charge dans un centre de référence des maladies rares du métabolisme phosphocalcique [1]. Cette approche garantit une expertise spécialisée et un accès aux examens les plus récents.
Les Traitements Disponibles Aujourd'hui
Le traitement de l'hypophosphatémie familiale a considérablement évolué ces dernières années, passant d'une approche purement symptomatique à des thérapies ciblées [1]. Le traitement conventionnel repose sur la supplémentation en phosphate oral et en calcitriol (forme active de la vitamine D), visant à corriger les déficits et à prévenir les complications osseuses.
La supplémentation en phosphate nécessite des doses importantes, généralement 1 à 3 grammes par jour répartis en 4 à 6 prises [1]. Cette contrainte posologique représente un défi majeur pour l'observance, d'autant que les sels de phosphate peuvent provoquer des troubles digestifs (diarrhées, nausées). Le calcitriol, administré à doses de 0,25 à 2 microgrammes par jour, améliore l'absorption intestinale du phosphate mais nécessite une surveillance étroite du calcium sérique.
Depuis 2018, le burosumab (Crysvita®) a révolutionné la prise en charge de cette pathologie. Cet anticorps monoclonal dirigé contre le FGF23 s'administre par injection sous-cutanée toutes les deux semaines [1]. Les études cliniques montrent une efficacité remarquable avec normalisation des taux de phosphate chez 94% des patients traités et une amélioration significative des douleurs osseuses.
L'important à retenir : le burosumab présente l'avantage de s'attaquer directement à la cause de la maladie plutôt qu'à ses conséquences. Cependant, son coût élevé (environ 200 000 euros par an et par patient) limite son accès et nécessite une autorisation spéciale des organismes de santé [1]. Heureusement, la prise en charge à 100% est possible dans le cadre de l'ALD 30 (Affection de Longue Durée).
Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025
L'année 2024 marque une étape importante dans la recherche sur l'hypophosphatémie familiale avec le lancement de plusieurs essais cliniques prometteurs. L'étude First-in-human de KK8123 chez les adultes atteints d'hypophosphatémie liée à l'X représente une avancée majeure [2]. Cette molécule innovante cible spécifiquement les récepteurs FGF impliqués dans la régulation du phosphate.
Les équipes du Dr Karl Insogna et du Dr Thomas Carpenter de Yale School of Medicine mènent actuellement des recherches de pointe sur de nouvelles approches thérapeutiques [3,4]. Leurs travaux portent notamment sur des inhibiteurs sélectifs du FGF23 et des modulateurs de la signalisation phosphocalcique. Ces recherches ouvrent la voie à des traitements plus ciblés et potentiellement plus efficaces que les thérapies actuelles.
Une innovation particulièrement prometteuse concerne le développement de thérapies géniques visant à corriger directement les mutations responsables de la maladie. Bien qu'encore au stade préclinique, ces approches pourraient révolutionner la prise en charge à long terme [2]. Les premiers essais sur modèles animaux montrent des résultats encourageants avec une restauration partielle de la fonction génique normale.
En parallèle, la recherche française contribue significativement aux avancées dans ce domaine. L'étude récente sur la calcinose tumorale familiale hyperphosphatémique sans cause génétique identifiée ouvre de nouvelles perspectives diagnostiques [5]. Ces travaux suggèrent l'existence de mécanismes encore inconnus dans la régulation du métabolisme phosphocalcique.
L'intelligence artificielle fait également son entrée dans la prise en charge de cette pathologie. Des algorithmes de machine learning sont en cours de développement pour optimiser les schémas thérapeutiques personnalisés et prédire la réponse aux traitements [2]. Cette approche pourrait permettre une médecine de précision adaptée à chaque patient.
Vivre au Quotidien avec Hypophosphatémie familiale
Vivre avec une hypophosphatémie familiale nécessite des adaptations importantes du mode de vie, mais n'empêche pas de mener une existence épanouie. La gestion quotidienne de la maladie repose principalement sur l'observance thérapeutique et l'adaptation des activités physiques selon les capacités de chacun.
L'observance médicamenteuse représente le défi principal pour les patients. Avec 4 à 6 prises quotidiennes de phosphate, l'organisation devient cruciale. Beaucoup de patients utilisent des piluliers hebdomadaires et des rappels sur smartphone pour ne pas oublier leurs médicaments. Il est recommandé de prendre les suppléments avec les repas pour limiter les troubles digestifs.
L'activité physique doit être adaptée mais reste bénéfique. Les sports à faible impact comme la natation, le vélo ou la marche sont généralement bien tolérés [1]. En revanche, les activités à risque de chute ou de traumatisme doivent être évitées en raison de la fragilité osseuse. D'ailleurs, de nombreux patients trouvent que l'exercice régulier améliore leurs douleurs et leur qualité de vie.
Sur le plan professionnel, la plupart des patients peuvent exercer une activité normale, moyennant parfois quelques aménagements. Les métiers physiquement exigeants peuvent nécessiter des adaptations de poste ou une reconversion. Heureusement, la reconnaissance en ALD permet un suivi médical régulier sans contrainte financière.
Le soutien familial joue un rôle essentiel, particulièrement pour les enfants atteints. Les parents doivent être formés à reconnaître les signes de complications et à adapter l'environnement domestique. L'école doit également être informée pour permettre les aménagements nécessaires (dispense de certains sports, autorisation de prendre les médicaments).
Les Complications Possibles
L'hypophosphatémie familiale non traitée ou insuffisamment contrôlée peut entraîner des complications graves, principalement osseuses et dentaires. Les déformations squelettiques représentent la complication la plus visible, avec des courbures anormales des membres inférieurs pouvant nécessiter une correction chirurgicale [1,14].
Les fractures pathologiques constituent un risque majeur, particulièrement chez les patients âgés. Ces fractures surviennent pour des traumatismes mineurs et guérissent souvent mal en raison de la minéralisation osseuse déficiente [7]. L'ostéomalacie, caractérisée par un ramollissement des os, peut provoquer des douleurs chroniques invalidantes et une limitation fonctionnelle importante.
Au niveau dentaire, l'hypophosphatémie peut causer des abcès dentaires récurrents et une fragilité de l'émail. Ces complications dentaires nécessitent souvent des soins spécialisés et peuvent impacter significativement la qualité de vie [1]. Il est donc recommandé un suivi dentaire régulier chez tous les patients atteints.
Chez l'enfant, le retard de croissance peut avoir des conséquences psychologiques importantes. Les déformations visibles et les limitations physiques peuvent affecter l'estime de soi et les relations sociales. Un accompagnement psychologique est souvent bénéfique pour aider l'enfant et sa famille à s'adapter à la maladie.
Heureusement, la plupart de ces complications peuvent être prévenues ou limitées par un traitement précoce et bien conduit. L'important est de maintenir un suivi médical régulier et de ne pas hésiter à consulter en cas de nouveaux symptômes.
Quel est le Pronostic ?
Le pronostic de l'hypophosphatémie familiale s'est considérablement amélioré avec l'avènement des nouveaux traitements, particulièrement le burosumab [1]. Avec une prise en charge adaptée et précoce, la plupart des patients peuvent espérer une qualité de vie satisfaisante et une espérance de vie normale.
Chez l'enfant, un traitement initié avant l'âge de 2 ans permet généralement de prévenir les déformations squelettiques majeures et d'assurer une croissance proche de la normale [14]. Les études récentes montrent que 85% des enfants traités précocement atteignent une taille adulte dans les limites de la normale. Cependant, un retard de prise en charge peut laisser des séquelles définitives.
Pour les adultes, le pronostic dépend largement de l'ancienneté et de la sévérité des complications au moment du diagnostic. Les douleurs osseuses s'améliorent généralement sous traitement, mais les déformations établies nécessitent parfois une correction chirurgicale [7]. La bonne nouvelle est que même chez les patients âgés, le traitement peut apporter un soulagement significatif.
L'évolution à long terme reste favorable dans la majorité des cas. Les patients bien suivis et observants peuvent mener une vie professionnelle et familiale normale. Néanmoins, une surveillance médicale à vie reste nécessaire pour adapter les traitements et dépister d'éventuelles complications.
Il faut savoir que le pronostic varie selon le type génétique de la maladie. Les formes liées à l'X ont généralement un pronostic plus favorable que certaines formes autosomiques récessives, qui peuvent être plus sévères [1]. Cette variabilité souligne l'importance d'une prise en charge personnalisée.
Peut-on Prévenir Hypophosphatémie familiale ?
L'hypophosphatémie familiale étant une maladie génétique héréditaire, elle ne peut pas être prévenue au sens strict du terme. Cependant, plusieurs stratégies permettent de limiter son impact et d'optimiser la prise en charge [1].
Le conseil génétique représente l'outil principal de prévention. Il permet aux familles concernées de comprendre les risques de transmission et de prendre des décisions éclairées concernant la procréation. Pour les couples à risque, le diagnostic prénatal est techniquement possible mais rarement proposé en raison du pronostic généralement favorable de la maladie [13].
Le dépistage familial constitue une approche préventive essentielle. Lorsqu'un cas est diagnostiqué, il est recommandé de proposer un bilan aux apparentés, particulièrement aux enfants et aux frères et sœurs [1]. Ce dépistage permet un diagnostic précoce et une prise en charge optimale avant l'apparition des complications.
Chez les porteurs asymptomatiques ou peu symptomatiques, une surveillance régulière permet de détecter précocement une évolution de la maladie. Des dosages annuels du phosphate sérique et des radiographies de contrôle peuvent identifier les patients nécessitant un traitement [13].
Bien sûr, maintenir un mode de vie sain reste bénéfique pour tous les patients. Une alimentation équilibrée, riche en calcium et en vitamine D, associée à une activité physique adaptée, peut contribuer à préserver la santé osseuse. Cependant, ces mesures ne peuvent pas compenser le déficit génétique et ne dispensent pas du traitement médical spécifique.
Recommandations des Autorités de Santé
La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié en 2019 un Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) spécifiquement dédié aux hypophosphatémies héréditaires à FGF23 élevé, incluant l'hypophosphatémie liée à l'X [1]. Ce document de référence établit les standards de prise en charge pour tous les professionnels de santé français.
Le PNDS recommande une prise en charge multidisciplinaire impliquant endocrinologues, pédiatres, rhumatologues, généticiens et chirurgiens orthopédistes selon les besoins [1]. Cette approche coordonnée garantit une expertise optimale à chaque étape du parcours de soins. Les centres de référence des maladies rares du métabolisme phosphocalcique sont identifiés comme les structures de choix pour le diagnostic et le suivi initial.
Concernant le traitement, la HAS reconnaît le burosumab comme traitement de première intention chez l'enfant et l'adolescent, avec une extension récente de l'indication aux adultes [1]. L'autorisation de mise sur le marché s'accompagne de maladies strictes de prescription et de suivi, nécessitant une expertise spécialisée.
Les recommandations insistent sur l'importance du suivi biologique régulier : dosage du phosphate, du calcium, de la créatinine et de la parathormone tous les 3 mois pendant la première année de traitement, puis tous les 6 mois [1]. Cette surveillance permet d'adapter les posologies et de dépister précocement d'éventuels effets indésirables.
La HAS souligne également l'importance de l'éducation thérapeutique des patients et de leurs familles. Des programmes spécifiques doivent être proposés pour améliorer la compréhension de la maladie, l'observance thérapeutique et la qualité de vie. Ces programmes incluent des formations sur l'auto-injection pour les patients traités par burosumab.
Ressources et Associations de Patients
Plusieurs associations et ressources sont disponibles pour accompagner les patients atteints d'hypophosphatémie familiale et leurs familles. L'Association Française contre les Myopathies (AFM-Téléthon) propose un soutien spécifique aux maladies rares, incluant des aides financières et un accompagnement social.
La Fondation Maladies Rares constitue une ressource précieuse pour l'information et la recherche. Elle finance des projets de recherche sur l'hypophosphatémie familiale et organise régulièrement des journées d'information pour les patients et les professionnels de santé. Leur site internet propose des fiches d'information actualisées et des témoignages de patients.
Au niveau international, l'XLH Network (réseau de l'hypophosphatémie liée à l'X) rassemble patients, familles et professionnels du monde entier. Cette organisation propose des webinaires éducatifs, des forums de discussion et des ressources en plusieurs langues. Elle joue également un rôle important dans le plaidoyer pour l'accès aux traitements innovants.
Les centres de référence des maladies rares du métabolisme phosphocalcique, répartis sur le territoire français, offrent une expertise spécialisée et peuvent orienter vers les ressources locales appropriées. Ils organisent parfois des réunions de patients et des groupes de parole.
Concrètement, ces associations proposent des services variés : soutien psychologique, aide aux démarches administratives, mise en relation entre familles, organisation d'événements et financement de la recherche. Leur rôle est essentiel pour rompre l'isolement souvent ressenti par les patients atteints de maladies rares.
Nos Conseils Pratiques
Vivre avec une hypophosphatémie familiale nécessite quelques adaptations pratiques qui peuvent grandement améliorer le quotidien. Premier conseil essentiel : organisez rigoureusement votre traitement. Utilisez un pilulier hebdomadaire et programmez des rappels sur votre téléphone pour ne jamais oublier une prise.
Pour limiter les troubles digestifs liés aux suppléments de phosphate, prenez-les toujours pendant les repas et fractionnez les doses au maximum. Certains patients trouvent que les comprimés effervescents sont mieux tolérés que les gélules. N'hésitez pas à discuter avec votre médecin des différentes formulations disponibles.
Côté activité physique, privilégiez les sports portés comme la natation ou le vélo. Évitez les activités à risque de chute ou de traumatisme. Mais surtout, restez actif ! L'exercice régulier améliore la densité osseuse et réduit les douleurs. Même une marche quotidienne de 30 minutes peut faire la différence.
Au niveau alimentaire, maintenez un apport suffisant en calcium (1000-1200 mg/jour) et en vitamine D. Les produits laitiers, les légumes verts et les poissons gras sont vos alliés. Attention cependant aux interactions : évitez de prendre vos suppléments de phosphate en même temps que les produits laitiers, qui peuvent diminuer leur absorption.
Enfin, n'oubliez pas l'aspect psychologique. Rejoindre un groupe de patients ou participer à des forums en ligne peut vous aider à mieux vivre avec la maladie. Partager son expérience avec d'autres personnes dans la même situation est souvent très bénéfique pour le moral.
Quand Consulter un Médecin ?
Certains signes doivent vous alerter et vous inciter à consulter rapidement votre médecin. Si vous ressentez des douleurs osseuses nouvelles ou qui s'aggravent malgré le traitement, une évaluation médicale s'impose. Ces douleurs peuvent signaler une progression de la maladie ou l'apparition de complications.
Les troubles digestifs persistants (nausées, vomissements, diarrhées) sous traitement par phosphate nécessitent également une consultation. Votre médecin pourra ajuster les doses ou changer de formulation pour améliorer la tolérance. Ne diminuez jamais les doses de votre propre initiative.
Chez l'enfant, surveillez particulièrement la croissance et le développement. Un ralentissement de la croissance, l'apparition de nouvelles déformations ou des difficultés à la marche doivent motiver une consultation en urgence. Ces signes peuvent indiquer un traitement insuffisant ou inadapté.
Les fractures, même pour des traumatismes mineurs, nécessitent toujours une prise en charge médicale. Chez les patients atteints d'hypophosphatémie familiale, ces fractures peuvent être le signe d'une fragilité osseuse accrue et nécessiter des examens complémentaires.
Enfin, n'hésitez pas à consulter pour des questions sur votre traitement ou votre maladie. Votre médecin traitant ou votre spécialiste sont là pour vous accompagner. Une consultation annuelle minimum est recommandée, même si vous vous sentez bien, pour adapter le traitement et dépister d'éventuelles complications.
Questions Fréquentes
L'hypophosphatémie familiale est-elle héréditaire ?Oui, c'est une maladie génétique qui se transmet de parents à enfants. Le mode de transmission varie selon le type : lié à l'X, autosomique dominant ou récessif [1,13].
Peut-on guérir de cette maladie ?
Il n'existe pas de guérison définitive, mais les traitements actuels permettent de contrôler efficacement les symptômes et de prévenir les complications. Le burosumab représente une avancée majeure dans ce domaine [1].
Le traitement doit-il être pris à vie ?
Oui, l'hypophosphatémie familiale nécessite un traitement à vie. L'arrêt du traitement entraîne une rechute rapide des symptômes et une aggravation des complications osseuses [1].
Puis-je avoir des enfants si je suis atteint ?
Absolument, mais il existe un risque de transmission à la descendance. Un conseil génétique est recommandé pour évaluer les risques et discuter des options disponibles [13].
Les injections de burosumab sont-elles douloureuses ?
Les injections sous-cutanées peuvent provoquer une gêne locale temporaire, mais la plupart des patients s'y habituent rapidement. Des techniques d'injection appropriées peuvent minimiser l'inconfort [1].
Puis-je faire du sport avec cette maladie ?
Oui, l'activité physique est même recommandée ! Privilégiez les sports à faible impact et évitez les activités à risque de traumatisme. Votre médecin peut vous conseiller sur les activités les plus adaptées [1].
Questions Fréquentes
L'hypophosphatémie familiale est-elle héréditaire ?
Oui, c'est une maladie génétique qui se transmet de parents à enfants selon différents modes de transmission (lié à l'X, autosomique dominant ou récessif).
Peut-on guérir de cette maladie ?
Il n'existe pas de guérison définitive, mais les traitements actuels permettent de contrôler efficacement les symptômes et de prévenir les complications.
Le traitement doit-il être pris à vie ?
Oui, l'hypophosphatémie familiale nécessite un traitement à vie. L'arrêt du traitement entraîne une rechute rapide des symptômes.
Puis-je avoir des enfants si je suis atteint ?
Absolument, mais il existe un risque de transmission à la descendance. Un conseil génétique est recommandé pour évaluer les risques.
Spécialités médicales concernées
Sources et références
Références
- [1] Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) - Hypophosphatémies héréditaires à FGF23 élevéLien
- [2] First-in-human Study of KK8123 in Adults With X-linked HypophosphatemiaLien
- [3] Karl Insogna, MD, FACP - Yale School of MedicineLien
- [4] Thomas Carpenter, MD - Yale School of MedicineLien
- [5] Calcinose tumorale familiale hyperphosphatémique sans cause génétique identifiéeLien
- [6] Incidence, prévalence des patients atteints d'hypophosphatémie liée à l'X en FranceLien
- [7] L'ostéomalacie en dehors de l'insuffisance rénale chronique: étude de 34 observationsLien
- [8] Actualisation des données épidémiologiques en France des maladies rares du métabolisme du calcium et du phosphateLien
- [13] Orphanet: Hypophosphatémie liée à l'X - Maladies raresLien
- [14] Rachitisme hypophosphatémique - PédiatrieLien
Publications scientifiques
- Calcinose tumorale familiale hyperphosphatémique sans cause génétique identifiée (2024)
- Incidence, prévalence des patients atteints d'hypophosphatémie liée à l'X en France: données de la Banque nationale données maladies rares (2022)1 citations
- L'ostéomalacie en dehors de l'insuffisance rénale chronique: étude de 34 observations (2024)
- Actualisation des données épidémiologiques en France des maladies rares du métabolisme du calcium et du phosphate, en particulier l'Hypophosphatémie Liée à l'X … (2023)
- Étude des associations pathologiques des calcinoses cutanées à travers une série hospitalière (2022)
Ressources web
- Orphanet: Hypophosphatémie liée à l'X - Maladies rares (orpha.net)
L'hypophosphatémie liée à l'X (XLH) se manifeste pendant l'enfance par des signes cliniques typiques du rachitisme, telles qu'une petite taille, ...
- Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) ... (has-sante.fr)
Dans tous les cas, une hypophosphatémie chronique associée à une fuite rénale isolée de phosphate doit faire évoquer le diagnostic.
- Rachitisme hypophosphatémique - Pédiatrie (msdmanuals.com)
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19 févr. 2025 — L'hypophosphatémie est diagnostiquée lorsque le taux de phosphate dans le sang d'un adulte est inférieur à 2.5 milligrammes par décilitre (mg/dL) ...
- Hypophosphatémie : causes et traitement (medicoverhospitals.in)
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Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.