Hyperbilirubinémie : Guide Complet 2025 - Symptômes, Traitements et Innovations

L'hyperbilirubinémie correspond à une élévation anormale du taux de bilirubine dans le sang, se manifestant souvent par une jaunisse caractéristique. Cette pathologie touche particulièrement les nouveau-nés mais peut également affecter les adultes. Comprendre ses mécanismes, ses causes et ses traitements est essentiel pour une prise en charge optimale.

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Hyperbilirubinémie : Définition et Vue d'Ensemble
L'hyperbilirubinémie se définit par une concentration excessive de bilirubine dans le sang, dépassant les valeurs normales de 17 µmol/L chez l'adulte. Cette molécule jaune-orangée provient de la dégradation naturelle des globules rouges dans notre organisme.
Mais qu'est-ce que la bilirubine exactement ? Il s'agit d'un pigment produit lors de la destruction des hématies en fin de vie. Normalement, elle est captée par le foie, transformée puis éliminée dans la bile. Quand ce processus se dérègle, la bilirubine s'accumule et colore la peau et les muqueuses en jaune [13,14].
On distingue deux formes principales : l'hyperbilirubinémie non conjuguée (ou libre) et l'hyperbilirubinémie conjuguée (ou directe). Cette distinction est cruciale car elle oriente vers des causes différentes. La première suggère souvent un problème de production ou de captage hépatique, tandis que la seconde évoque plutôt un obstacle à l'évacuation biliaire.
Chez le nouveau-né, cette pathologie revêt une importance particulière. En effet, l'immaturité du système hépatique rend les nourrissons particulièrement vulnérables. D'ailleurs, près de 60% des nouveau-nés à terme présentent une jaunisse physiologique dans leurs premiers jours de vie [2,6].
Épidémiologie en France et dans le Monde
L'hyperbilirubinémie présente des variations épidémiologiques significatives selon l'âge et la population étudiée. En France, les données récentes montrent que l'hyperbilirubinémie néonatale touche environ 60% des nouveau-nés à terme et jusqu'à 80% des prématurés [1,6].
Concernant les formes sévères nécessitant un traitement, l'incidence est estimée à 5-10 pour 1000 naissances vivantes selon les dernières données françaises. Cette prévalence varie considérablement selon les régions, avec des taux plus élevés dans certaines zones géographiques liés aux facteurs génétiques et environnementaux [2,6].
Chez l'adulte, le syndrome de Gilbert, forme bénigne d'hyperbilirubinémie non conjuguée, affecte 3 à 10% de la population française. Cette pathologie héréditaire reste souvent méconnue car asymptomatique dans la majorité des cas [15]. Les hommes sont légèrement plus touchés que les femmes, avec un ratio de 1,5:1.
Au niveau international, les études récentes révèlent des disparités importantes. En Afrique subsaharienne, l'incidence de l'hyperbilirubinémie néonatale sévère atteint 15-20 pour 1000 naissances, principalement due aux incompatibilités Rh et aux infections [6]. En Asie, particulièrement au Japon et en Corée, les taux sont également élevés avec des spécificités génétiques particulières.
L'évolution temporelle montre une tendance à la stabilisation en France depuis 2020, grâce à l'amélioration des protocoles de dépistage et de prise en charge précoce. Cependant, les projections pour 2025-2030 suggèrent une possible augmentation liée au vieillissement de la population et à l'émergence de nouvelles causes médicamenteuses [1,2].
Les Causes et Facteurs de Risque
Les causes de l'hyperbilirubinémie sont multiples et varient selon l'âge du patient. Chez le nouveau-né, l'immaturité physiologique du foie constitue la cause principale de la jaunisse des premiers jours. Mais d'autres facteurs peuvent aggraver cette situation naturelle.
L'incompatibilité ABO ou Rhésus entre la mère et l'enfant représente une cause majeure d'hyperbilirubinémie sévère. Dans ces cas, les anticorps maternels détruisent massivement les globules rouges du bébé, libérant d'importantes quantités de bilirubine [4,6]. L'allaitement maternel peut également, paradoxalement, favoriser une hyperbilirubinémie par diminution des apports caloriques les premiers jours.
Chez l'adulte, les causes se diversifient considérablement. Les hépatopathies (hépatites, cirrhose) perturbent le métabolisme hépatique de la bilirubine. Les anémies hémolytiques, qu'elles soient héréditaires comme la drépanocytose ou acquises, augmentent la production de bilirubine par destruction excessive des globules rouges [14,15].
Certains médicaments constituent des facteurs de risque non négligeables. Les antibiotiques, les anti-inflammatoires et certains traitements anticancéreux peuvent perturber le métabolisme biliaire. D'ailleurs, une surveillance biologique régulière est recommandée lors de traitements prolongés [9,14].
Les facteurs génétiques jouent un rôle crucial, notamment dans le syndrome de Gilbert où une mutation du gène UGT1A1 réduit l'activité de l'enzyme responsable de la conjugaison de la bilirubine. Cette pathologie héréditaire, bien que bénigne, explique de nombreux cas d'hyperbilirubinémie chronique chez l'adulte jeune [15].
Comment Reconnaître les Symptômes ?
La jaunisse ou ictère constitue le signe le plus caractéristique de l'hyperbilirubinémie. Cette coloration jaune de la peau et des muqueuses apparaît généralement quand la bilirubinémie dépasse 50 µmol/L. Mais attention, tous les patients ne développent pas forcément ce symptôme visible.
Chez le nouveau-né, la jaunisse débute classiquement par le visage avant de s'étendre vers le tronc et les membres. Les parents remarquent souvent cette coloration particulière au niveau du blanc des yeux et de la peau du front. Il est important de savoir que cette progression suit un schéma prévisible : plus elle descend vers les pieds, plus l'hyperbilirubinémie est sévère [2,6].
D'autres symptômes peuvent accompagner la jaunisse. La fatigue et la somnolence sont fréquentes, particulièrement chez l'adulte. Certains patients rapportent également des nausées, des vomissements ou une perte d'appétit. Ces signes digestifs résultent souvent de la pathologie sous-jacente plutôt que de l'hyperbilirubinémie elle-même [14].
Chez le nourrisson, des signes d'alarme doivent alerter les parents : refus de téter, pleurs aigus, hypotonie ou au contraire hypertonie. Ces symptômes peuvent évoquer un ictère nucléaire, complication redoutable de l'hyperbilirubinémie sévère [2,6]. Heureusement, cette situation reste rare grâce aux protocoles de surveillance actuels.
Il faut noter que certaines formes, comme le syndrome de Gilbert, restent totalement asymptomatiques. La jaunisse n'apparaît que lors de situations de stress, jeûne, infections ou fatigue importante. C'est pourquoi cette pathologie est souvent découverte fortuitement lors d'un bilan sanguin de routine [15].
Le Parcours Diagnostic Étape par Étape
Le diagnostic de l'hyperbilirubinémie repose avant tout sur le dosage de la bilirubine dans le sang. Cette analyse simple permet de confirmer l'élévation et de distinguer les formes conjuguées des formes non conjuguées. Cette distinction oriente immédiatement vers les causes possibles [9,13].
Chez le nouveau-né, des méthodes non invasives se développent rapidement. La bilirubinométrie transcutanée permet une évaluation rapide sans prise de sang. Ces appareils, de plus en plus précis, facilitent le dépistage et le suivi, particulièrement en maternité [2,5,6]. Cependant, une confirmation par dosage sanguin reste nécessaire pour les valeurs élevées.
L'interrogatoire médical recherche les facteurs de risque : antécédents familiaux, prises médicamenteuses, symptômes associés. L'examen clinique évalue l'extension de la jaunisse et recherche des signes de complications. Le médecin palpe également le foie et la rate pour détecter une éventuelle hépatomégalie [14].
Des examens complémentaires peuvent s'avérer nécessaires selon le contexte. L'échographie abdominale visualise les voies biliaires et le foie. Les tests hépatiques (transaminases, phosphatases alcalines) évaluent la fonction hépatique. En cas de suspicion d'hémolyse, un bilan incluant haptoglobine, LDH et réticulocytes est réalisé [13,14].
Pour les formes chroniques de l'adulte, des tests génétiques peuvent identifier le syndrome de Gilbert ou d'autres pathologies héréditaires. Ces analyses, de plus en plus accessibles, permettent un diagnostic de certitude et rassurent souvent les patients sur le caractère bénin de leur pathologie [15].
Les Traitements Disponibles Aujourd'hui
Le traitement de l'hyperbilirubinémie dépend étroitement de sa cause et de sa sévérité. Chez le nouveau-né, la photothérapie constitue le traitement de référence. Cette technique utilise une lumière bleue spécifique qui transforme la bilirubine en composés hydrosolubles plus facilement éliminés [2,5].
Les innovations récentes en photothérapie améliorent considérablement l'efficacité tout en réduisant les effets secondaires. Les nouveaux systèmes LED permettent un traitement plus homogène et moins contraignant pour l'enfant et sa famille. L'optimisation de la température pendant le traitement fait l'objet de recherches actives pour améliorer le confort des prématurés [5].
Dans les cas sévères, l'exsanguino-transfusion peut s'avérer nécessaire. Cette technique remplace progressivement le sang du nouveau-né pour éliminer rapidement la bilirubine et les anticorps responsables de l'hémolyse. Bien que plus invasive, elle reste parfois indispensable pour prévenir les complications neurologiques [2,6].
Chez l'adulte, le traitement vise principalement la cause sous-jacente. Les hépatopathies nécessitent une prise en charge spécialisée, tandis que les anémies hémolytiques peuvent bénéficier de traitements spécifiques. Pour le syndrome de Gilbert, aucun traitement n'est généralement nécessaire, la pathologie étant bénigne [14,15].
Certains médicaments peuvent aider à réduire la bilirubinémie. Les inducteurs enzymatiques comme le phénobarbital stimulent les enzymes hépatiques responsables de la conjugaison. Cependant, leur utilisation reste limitée aux cas particuliers en raison de leurs effets secondaires potentiels [9,14].
Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025
L'année 2024-2025 marque une période d'innovations remarquables dans la prise en charge de l'hyperbilirubinémie. Les algorithmes de prédiction par intelligence artificielle révolutionnent le dépistage précoce chez les nouveau-nés. Ces outils analysent de multiples paramètres pour identifier les enfants à risque de développer une hyperbilirubinémie sévère [2].
Les recherches actuelles se concentrent sur l'optimisation des protocoles de photothérapie. Les études récentes démontrent l'importance du contrôle thermique pendant le traitement, particulièrement chez les grands prématurés. Ces avancées permettent d'améliorer l'efficacité tout en réduisant les risques de complications [5].
Dans le domaine pharmaceutique, les laboratoires Grifols annoncent des résultats prometteurs pour leurs traitements de phase 3. Ces nouvelles approches thérapeutiques ciblent spécifiquement les mécanismes de l'hyperbilirubinémie, ouvrant de nouvelles perspectives pour les formes résistantes aux traitements conventionnels [3].
L'essai clinique AZALEA évalue actuellement le nipocalimab, un anticorps monoclonal innovant. Cette molécule pourrait révolutionner la prise en charge des hyperbilirubinémies d'origine immunologique, particulièrement dans les incompatibilités materno-fœtales sévères [4]. Les premiers résultats sont attendus avec impatience par la communauté médicale.
Parallèlement, les techniques de bilirubinométrie transcutanée continuent de s'améliorer. Les nouveaux appareils offrent une précision accrue et permettent un suivi en temps réel, réduisant considérablement le nombre de prélèvements sanguins nécessaires chez les nouveau-nés [6].
Vivre au Quotidien avec Hyperbilirubinémie
Vivre avec une hyperbilirubinémie chronique, comme le syndrome de Gilbert, nécessite quelques adaptations simples mais importantes. La plupart des patients mènent une vie parfaitement normale, mais certaines précautions permettent d'éviter les épisodes de jaunisse [15].
L'alimentation joue un rôle crucial dans la gestion quotidienne. Il est recommandé d'éviter les jeûnes prolongés qui peuvent déclencher une poussée d'ictère. Des repas réguliers et équilibrés maintiennent un métabolisme stable. L'hydratation reste également essentielle, particulièrement lors d'épisodes infectieux ou de stress [14,15].
La gestion du stress constitue un aspect souvent négligé mais important. Les situations de tension, qu'elles soient physiques ou psychologiques, peuvent aggraver l'hyperbilirubinémie. Des techniques de relaxation, une activité physique régulière et un sommeil suffisant contribuent à maintenir l'équilibre [15].
Concernant les médicaments, une vigilance particulière s'impose. Certains traitements peuvent aggraver l'hyperbilirubinémie ou interagir avec le métabolisme hépatique. Il est essentiel d'informer tous les professionnels de santé de cette pathologie avant toute prescription [9,14].
Pour les parents d'enfants ayant présenté une hyperbilirubinémie néonatale, le suivi médical régulier rassure et permet de détecter précocement d'éventuelles récidives. Heureusement, la plupart des enfants évoluent favorablement sans séquelles à long terme [2,6].
Les Complications Possibles
Bien que l'hyperbilirubinémie soit souvent bénigne, certaines complications peuvent survenir, particulièrement chez le nouveau-né. L'ictère nucléaire ou kernictère représente la complication la plus redoutée. Cette atteinte neurologique résulte du dépôt de bilirubine dans les noyaux gris centraux du cerveau [2,6].
Les signes précoces du kernictère incluent une hypotonie, des troubles de la succion et des cris aigus. Sans traitement rapide, cette pathologie peut évoluer vers des séquelles neurologiques définitives : surdité, paralysie cérébrale, retard mental. Heureusement, les protocoles de surveillance actuels permettent de prévenir efficacement cette complication [2].
Chez l'adulte, les complications dépendent largement de la cause sous-jacente. Les hépatopathies sévères peuvent évoluer vers l'insuffisance hépatique, nécessitant parfois une transplantation. Les anémies hémolytiques chroniques exposent à des complications cardiovasculaires par surcharge en fer [14].
Certaines formes d'hyperbilirubinémie peuvent également entraîner des lithiases biliaires. L'excès de bilirubine favorise la formation de calculs pigmentaires dans la vésicule biliaire. Ces calculs peuvent à leur tour provoquer des coliques hépatiques ou des complications infectieuses [13,14].
Il est important de noter que le syndrome de Gilbert, forme la plus fréquente d'hyperbilirubinémie chronique, ne présente aucune complication à long terme. Cette pathologie bénigne n'affecte ni l'espérance de vie ni la qualité de vie des patients [15].
Quel est le Pronostic ?
Le pronostic de l'hyperbilirubinémie varie considérablement selon sa cause et sa prise en charge. Chez le nouveau-né, la grande majorité des cas évoluent favorablement avec un traitement approprié. Les jaunisses physiologiques disparaissent spontanément en quelques jours sans laisser de séquelles [2,6].
Même les formes sévères nécessitant une photothérapie intensive ont généralement un excellent pronostic. Les études de suivi à long terme montrent que plus de 95% des enfants traités précocement se développent normalement. Les innovations récentes en matière de dépistage et de traitement améliorent encore ces statistiques encourageantes [2].
Pour les adultes atteints du syndrome de Gilbert, le pronostic est excellent. Cette pathologie héréditaire n'influence ni l'espérance de vie ni la survenue d'autres maladies hépatiques. Certaines études suggèrent même un effet protecteur contre certaines pathologies cardiovasculaires, grâce aux propriétés antioxydantes de la bilirubine [15].
Les hyperbilirubinémies secondaires à d'autres pathologies ont un pronostic qui dépend de la maladie causale. Les hépatites aiguës guérissent généralement sans séquelles, tandis que les cirrhoses nécessitent une surveillance à long terme. L'important est d'identifier et traiter rapidement la cause sous-jacente [14].
Les avancées thérapeutiques récentes, notamment les nouveaux traitements en développement, laissent espérer une amélioration du pronostic pour les formes les plus sévères. Les essais cliniques en cours ouvrent de nouvelles perspectives pour les patients résistants aux traitements conventionnels [3,4].
Peut-on Prévenir Hyperbilirubinémie ?
La prévention de l'hyperbilirubinémie repose sur plusieurs stratégies selon le contexte. Chez la femme enceinte, le dépistage des incompatibilités sanguines permet d'anticiper les risques pour le nouveau-né. Les examens prénataux identifient les situations à risque et orientent vers une surveillance renforcée [1,4].
L'allaitement maternel précoce et efficace constitue une mesure préventive importante. Une mise au sein dans l'heure suivant la naissance favorise l'élimination du méconium et réduit la réabsorption intestinale de bilirubine. Un accompagnement des mères pour un allaitement réussi diminue significativement les risques [6].
Chez l'adulte, certaines mesures de prévention secondaire peuvent limiter les épisodes d'hyperbilirubinémie. Pour les patients atteints du syndrome de Gilbert, éviter les facteurs déclenchants (jeûne, stress, infections) permet de prévenir les poussées ictériques [15].
La vaccination contre l'hépatite B constitue une mesure préventive essentielle pour éviter les hépatopathies chroniques. De même, la prévention de l'hépatite C par les mesures d'hygiène et le dépistage des populations à risque réduit l'incidence des hyperbilirubinémies secondaires [1].
Les innovations en matière de dépistage génétique permettent d'identifier précocement les porteurs de mutations prédisposant aux hyperbilirubinémies héréditaires. Cette approche personnalisée de la médecine ouvre de nouvelles perspectives préventives [15].
Recommandations des Autorités de Santé
Les autorités sanitaires françaises ont établi des protocoles stricts pour la prise en charge de l'hyperbilirubinémie, particulièrement en période néonatale. La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande un dépistage systématique de tous les nouveau-nés avant la sortie de maternité [1,9].
Les seuils d'intervention thérapeutique ont été précisés selon l'âge gestationnel et les facteurs de risque. Pour un nouveau-né à terme, la photothérapie est recommandée dès que la bilirubinémie dépasse 250 µmol/L à 48 heures de vie. Ces seuils sont abaissés pour les prématurés et en présence de facteurs de risque [2,9].
La Société Française de Néonatologie préconise l'utilisation de la bilirubinométrie transcutanée comme méthode de dépistage de première intention. Cette approche non invasive permet un suivi rapproché sans stress pour l'enfant et sa famille. Cependant, une confirmation par dosage sanguin reste obligatoire avant toute décision thérapeutique [6,9].
Concernant le suivi à long terme, les recommandations insistent sur l'importance d'une surveillance neurologique des enfants ayant présenté une hyperbilirubinémie sévère. Un bilan auditif et un suivi du développement psychomoteur sont préconisés jusqu'à l'âge de 2 ans [2].
Pour les adultes, les sociétés savantes recommandent une approche individualisée. Le syndrome de Gilbert ne nécessite qu'une surveillance simple, tandis que les hyperbilirubinémies secondaires requièrent une prise en charge spécialisée de la pathologie causale [14,15].
Ressources et Associations de Patients
Plusieurs associations accompagnent les patients et familles concernés par l'hyperbilirubinémie. L'Association Française pour l'Étude du Foie (AFEF) propose des ressources documentaires et organise des journées d'information pour les patients atteints de pathologies hépatiques [13].
Pour les parents de nouveau-nés, l'association SOS Préma offre un soutien précieux. Leurs bénévoles, souvent d'anciens parents ayant vécu des situations similaires, apportent écoute et conseils pratiques. Leurs guides explicatifs démystifient les traitements comme la photothérapie [6].
Les centres de référence des maladies rares du foie, répartis sur le territoire français, constituent des ressources expertes pour les formes complexes d'hyperbilirubinémie. Ces centres proposent des consultations spécialisées, des bilans génétiques et un suivi personnalisé [15].
Internet regorge de forums et groupes de discussion où les patients partagent leurs expériences. Cependant, il convient de rester vigilant quant à la qualité des informations échangées. Les sites institutionnels comme celui de l'Assurance Maladie ou de la HAS restent les références les plus fiables [13,14].
Les applications mobiles de suivi médical se développent également. Certaines permettent aux parents de suivre l'évolution de la jaunisse de leur enfant et d'alerter automatiquement l'équipe médicale en cas de besoin. Ces outils numériques complètent utilement le suivi traditionnel [2].
Nos Conseils Pratiques
Voici nos recommandations pratiques pour mieux vivre avec l'hyperbilirubinémie. Pour les parents de nouveau-nés, observez attentivement la progression de la jaunisse. Si elle s'étend au-delà du nombril ou si votre bébé devient somnolent, consultez rapidement votre pédiatre [2,6].
Maintenez un allaitement efficace dès les premières heures. Des tétées fréquentes (8 à 12 par jour) favorisent l'élimination de la bilirubine par les selles. N'hésitez pas à solliciter l'aide d'une consultante en lactation si nécessaire. L'hydratation de votre bébé est cruciale [6].
Pour les adultes atteints du syndrome de Gilbert, adoptez une hygiène de vie régulière. Évitez les jeûnes prolongés, maintenez des horaires de repas fixes et assurez-vous un sommeil suffisant. Ces mesures simples préviennent la plupart des épisodes ictériques [15].
Tenez un carnet de suivi de vos symptômes. Notez les circonstances déclenchantes (stress, fatigue, infections) et l'intensité de la jaunisse. Ces informations aideront votre médecin à adapter votre prise en charge et vous permettront de mieux anticiper les épisodes [14,15].
Informez systématiquement tous vos soignants de votre hyperbilirubinémie. Certains médicaments peuvent aggraver la situation ou fausser l'interprétation des analyses. Une carte de patient ou une application santé peut faciliter cette communication [9,14].
Quand Consulter un Médecin ?
Certains signes doivent vous alerter et motiver une consultation médicale urgente. Chez le nouveau-né, une jaunisse qui s'étend rapidement vers les membres inférieurs nécessite une évaluation immédiate. De même, un bébé qui refuse de téter, pleure de façon inhabituelle ou présente une hypotonie doit être examiné sans délai [2,6].
Pour les adultes, consultez si la jaunisse s'accompagne de fièvre, de douleurs abdominales intenses ou de vomissements persistants. Ces symptômes peuvent évoquer une pathologie hépatique aiguë nécessitant une prise en charge spécialisée [14].
Une jaunisse d'apparition brutale chez un adulte sans antécédent connu mérite toujours une consultation rapide. Elle peut révéler une hépatite aiguë, une obstruction biliaire ou une hémolyse massive. Le contexte (voyage récent, prise médicamenteuse, transfusion) oriente le diagnostic [13,14].
Les patients connus pour un syndrome de Gilbert doivent consulter si leurs épisodes ictériques deviennent plus fréquents ou plus intenses. Un changement dans l'évolution habituelle peut révéler une pathologie surajoutée nécessitant des investigations complémentaires [15].
N'hésitez jamais à contacter votre médecin en cas de doute. Une consultation précoce permet souvent d'éviter les complications et rassure les patients et leurs familles. Les professionnels de santé préfèrent être consultés pour rien plutôt que de passer à côté d'une situation grave [2,14].
Questions Fréquentes
L'hyperbilirubinémie est-elle héréditaire ?Certaines formes comme le syndrome de Gilbert sont effectivement héréditaires. Cette pathologie se transmet selon un mode autosomique récessif. Cependant, la plupart des hyperbilirubinémies néonatales sont transitoires et non héréditaires [15].
Peut-on allaiter pendant une photothérapie ?
Absolument ! L'allaitement maternel est même encouragé pendant le traitement. Il faut simplement protéger les yeux du bébé et maintenir des tétées régulières. La photothérapie n'affecte pas la qualité du lait maternel [5,6].
Le syndrome de Gilbert nécessite-t-il un régime particulier ?
Aucun régime spécifique n'est nécessaire. Il suffit d'éviter les jeûnes prolongés et de maintenir une alimentation équilibrée. L'alcool doit être consommé avec modération comme pour toute personne [15].
L'hyperbilirubinémie peut-elle récidiver ?
Chez le nouveau-né, les récidives sont rares après guérison complète. Chez l'adulte atteint du syndrome de Gilbert, les épisodes peuvent se répéter lors de situations de stress ou de fatigue, mais restent bénins [14,15].
Quels sports peut-on pratiquer ?
Aucune restriction sportive n'existe pour les formes bénignes d'hyperbilirubinémie. L'activité physique régulière est même bénéfique. Seules les formes sévères avec complications peuvent nécessiter des adaptations temporaires [15].
Questions Fréquentes
L'hyperbilirubinémie est-elle héréditaire ?
Certaines formes comme le syndrome de Gilbert sont effectivement héréditaires et se transmettent selon un mode autosomique récessif. Cependant, la plupart des hyperbilirubinémies néonatales sont transitoires et non héréditaires.
Peut-on allaiter pendant une photothérapie ?
Absolument ! L'allaitement maternel est même encouragé pendant le traitement. Il faut simplement protéger les yeux du bébé et maintenir des tétées régulières.
Le syndrome de Gilbert nécessite-t-il un régime particulier ?
Aucun régime spécifique n'est nécessaire. Il suffit d'éviter les jeûnes prolongés et de maintenir une alimentation équilibrée.
L'hyperbilirubinémie peut-elle récidiver ?
Chez le nouveau-né, les récidives sont rares après guérison complète. Chez l'adulte atteint du syndrome de Gilbert, les épisodes peuvent se répéter lors de situations de stress mais restent bénins.
Spécialités médicales concernées
Sources et références
Références
- [1] Recommandation vaccinale contre les infections à VRS chez les femmes enceintesLien
- [2] Severe hyperbilirubinemia prediction in neonates using artificial intelligenceLien
- [3] Grifols announces topline phase 3 data on long-term treatmentLien
- [4] Design of the Phase 3 AZALEA Trial of NipocalimabLien
- [5] Het effect van fototherapie op de temperatuur van prematuren met hyperbilirubinemieLien
- [6] Prevalence and factors associated with hyperbilirubinemia among neonatesLien
- [9] Intérêt de la bilirubinémie en néonatalogie : recommandations pour une utilisation coordonnéeLien
- [13] Hyperbilirubinémie - Deuxième AvisLien
- [14] Jaunisse chez l'adulte - Troubles du foie et de la vésicule biliaireLien
- [15] Syndrome de Gilbert : définition, causes, symptômes et traitementLien
Publications scientifiques
- Het effect van fototherapie op de temperatuur van (extreem) prematuren met ongeconjugeerde hyperbilirubinemie in een couveuse (2024)[PDF]
- Prevalence and factors associated with hyperbilirubinemia and the utility of transcutaneous bilirubin among neonate admitted to Bugando Medical Centre, Mwanza … (2025)
- [PDF][PDF] REVUE MAROCAINE DE SANTE PUBLIQUE [PDF]
- Myasthénie oculaire induite par la D-pénicillamine chez une patiente de 22 ans atteinte de la maladie de Wilson: à propos d'un cas (2025)
- Intérêt de la bilirubinémie en néonatalogie: recommandations pour une utilisation coordonnée par le LBM de la biologie délocalisée et des tests rapides d'orientation … (2022)1 citations[PDF]
Ressources web
- Hyperbilirubinémie (deuxiemeavis.fr)
12 déc. 2023 — Le premier symptôme d'une hyperbilirubinémie, quelle que soit la cause, est un ictère, c'est-à-dire une jaunisse des muqueuses et de la peau.
- Jaunisse chez l'adulte - Troubles du foie et de la vésicule ... (msdmanuals.com)
Si les taux de bilirubine sont élevés, les substances formées lorsque la bile est décomposée peuvent s'accumuler, causant des démangeaisons sur tout le corps.
- Syndrome de Gilbert : définition, causes, symptômes et ... (elsan.care)
Le signe le plus caractéristique est une légère jaunisse (ictère), qui se manifeste par une coloration jaunâtre de la peau et du blanc des yeux. Cette jaunisse ...
- Syndrome de Crigler-Najjar (msdmanuals.com)
Le syndrome de Gilbert est le plus souvent détecté chez les jeunes adultes lors de la découverte d'un taux élevé de bilirubine, qui varie en général entre 2 et ...
- Hyperbilirubinémie : symptômes, causes et traitement (medicoverhospitals.in)
Diagnostic de l'hyperbilirubinémie · Des bilans sanguins · Tests de fonction hépatique · Tests d'urine · Études d'imagerie, comme l'échographie · Biopsie du foie ...

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Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.