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Anisakiase : Symptômes, Diagnostic et Traitements - Guide Complet 2025

Anisakiase

L'anisakiase est une maladie parasitaire causée par l'ingestion de poissons crus ou mal cuits contenant des larves d'Anisakis. Cette pathologie, longtemps méconnue, touche aujourd'hui de plus en plus de personnes en France avec l'essor de la consommation de sushis et poissons marinés [1,2]. Bien que souvent bénigne, elle peut provoquer des symptômes digestifs sévères nécessitant une prise en charge médicale adaptée.

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Anisakiase : Définition et Vue d'Ensemble

L'anisakiase est une maladie parasitaire provoquée par l'ingestion de larves d'Anisakis, un ver rond qui infecte naturellement de nombreuses espèces de poissons marins [12]. Ces parasites microscopiques se logent dans les tissus musculaires des poissons et peuvent survivre plusieurs jours dans l'organisme humain.

Contrairement à ce que beaucoup pensent, cette pathologie n'est pas nouvelle. Elle existe depuis que l'homme consomme du poisson cru [1]. Mais sa fréquence augmente considérablement avec nos habitudes alimentaires modernes. Les sushis, sashimis, poissons marinés ou fumés à froid représentent autant de sources potentielles d'infection.

L'Anisakis simplex est l'espèce la plus fréquemment impliquée dans les cas humains. Ce parasite mesure entre 1 et 3 centimètres à l'état larvaire et possède une remarquable capacité de survie. D'ailleurs, il peut résister plusieurs heures dans l'estomac humain avant d'être éliminé par nos défenses naturelles [11].

Bon à savoir : l'anisakiase ne se transmet jamais d'humain à humain. Vous ne pouvez l'attraper qu'en consommant du poisson contaminé insuffisamment cuit ou congelé [13].

Épidémiologie en France et dans le Monde

En France, l'incidence de l'anisakiase a triplé ces dix dernières années, passant de 0,2 à 0,6 cas pour 100 000 habitants selon les données de Santé Publique France [1,3]. Cette augmentation spectaculaire s'explique principalement par l'évolution de nos habitudes alimentaires et une meilleure reconnaissance diagnostique.

Les régions côtières présentent logiquement les taux les plus élevés. La Bretagne, les Pays de la Loire et la région PACA concentrent 65% des cas déclarés [3]. Mais attention, ces chiffres ne reflètent probablement qu'une partie de la réalité car de nombreux cas bénins passent inaperçus.

Au niveau mondial, le Japon reste le pays le plus touché avec plus de 3000 cas rapportés annuellement [1]. L'Espagne, les Pays-Bas et la Corée du Sud suivent avec des incidences respectives de 8,2, 4,1 et 3,7 cas pour 100 000 habitants. Ces différences s'expliquent par les traditions culinaires locales et la prévalence du parasite dans les eaux territoriales.

Concernant la répartition par âge, les adultes de 30 à 60 ans représentent 70% des cas diagnostiqués [2]. Les femmes sont légèrement plus touchées que les hommes (ratio 1,3:1), probablement en raison d'une consommation plus fréquente de poissons crus dans le cadre de régimes alimentaires.

Les Causes et Facteurs de Risque

L'anisakiase résulte exclusivement de la consommation de poissons marins contaminés par des larves d'Anisakis. Ces parasites infectent naturellement de nombreuses espèces : hareng, maquereau, sardine, anchois, merlu, cabillaud, saumon sauvage [4,10]. Le cycle de vie complexe de ce ver implique plusieurs hôtes intermédiaires avant d'atteindre les mammifères marins.

Plusieurs facteurs augmentent significativement le risque d'infection. La consommation de poissons crus ou insuffisamment cuits arrive en tête : sushis, sashimis, tartares, carpaccios, poissons marinés [3,9]. Les techniques de préparation traditionnelles comme le gravlax scandinave ou les anchois au sel présentent également des risques si la durée de salaison est insuffisante.

Mais tous les poissons ne se valent pas. Les espèces pélagiques (vivant en pleine mer) sont généralement plus contaminées que les poissons d'élevage [10]. D'ailleurs, le saumon d'élevage présente un risque quasi nul contrairement au saumon sauvage. La provenance géographique joue aussi : les poissons de l'Atlantique Nord et du Pacifique sont plus fréquemment parasités.

Certaines populations présentent des risques particuliers. Les professionnels de la restauration, les amateurs de cuisine japonaise, les personnes suivant des régimes riches en poissons crus [3]. L'âge constitue également un facteur : les enfants et personnes âgées développent plus facilement des formes symptomatiques.

Comment Reconnaître les Symptômes ?

Les symptômes de l'anisakiase apparaissent généralement dans les heures suivant l'ingestion du poisson contaminé. Mais leur intensité varie énormément d'une personne à l'autre [12]. Certains patients ne ressentent aucun trouble tandis que d'autres développent un tableau clinique impressionnant.

Les douleurs abdominales constituent le symptôme le plus fréquent, touchant 85% des patients [2]. Ces douleurs, souvent intenses, se localisent principalement dans la région épigastrique (creux de l'estomac). Elles peuvent irradier vers le dos et s'accompagner d'une sensation de brûlure. L'intensité rappelle parfois celle d'un ulcère gastrique perforé.

Les nausées et vomissements surviennent chez 60% des patients, généralement dans les 6 à 12 heures [12]. Ces vomissements peuvent contenir du sang si les larves ont endommagé la muqueuse gastrique. D'autres symptômes digestifs complètent le tableau : diarrhée (30% des cas), ballonnements, sensation de plénitude gastrique.

Plus rarement, l'anisakiase peut provoquer des réactions allergiques sévères. Ces manifestations, observées chez 10 à 15% des patients, incluent urticaire, œdème de Quincke, voire choc anaphylactique [5]. Ces réactions résultent d'une sensibilisation préalable aux protéines d'Anisakis et peuvent survenir même avec des poissons bien cuits.

Concrètement, si vous ressentez des douleurs abdominales intenses dans les heures suivant la consommation de poisson cru, consultez rapidement. L'association douleur épigastrique + vomissements + antécédent de poisson cru doit faire évoquer le diagnostic [13].

Le Parcours Diagnostic Étape par Étape

Le diagnostic d'anisakiase repose avant tout sur un interrogatoire minutieux. Votre médecin recherchera systématiquement la notion de consommation récente de poisson cru ou mal cuit [12]. Cette anamnèse alimentaire constitue l'élément clé du diagnostic car les examens complémentaires ne sont pas toujours contributifs.

L'endoscopie digestive haute représente l'examen de référence lorsqu'elle est réalisée précocement. Elle permet parfois de visualiser directement les larves accrochées à la muqueuse gastrique ou duodénale [2]. Mais cette technique n'est positive que dans 30 à 40% des cas car les parasites peuvent avoir migré ou été éliminés naturellement.

Les examens biologiques apportent des informations complémentaires. Une éosinophilie sanguine (augmentation des globules blancs éosinophiles) est retrouvée chez 50% des patients [13]. Le dosage des IgE spécifiques anti-Anisakis peut confirmer une sensibilisation mais ne distingue pas infection active et exposition antérieure.

L'imagerie médicale reste généralement normale dans les formes typiques. Scanner et échographie abdominale peuvent cependant éliminer d'autres causes de douleurs abdominales aiguës [2]. En cas de complications (perforation, occlusion), ces examens deviennent indispensables pour guider la prise en charge chirurgicale.

Les Traitements Disponibles Aujourd'hui

La prise en charge de l'anisakiase varie selon la sévérité des symptômes et le délai de consultation [12]. Dans la majorité des cas, le traitement reste symptomatique car les larves sont éliminées naturellement par l'organisme en quelques jours.

Le traitement symptomatique constitue la base de la prise en charge. Les antispasmodiques (phloroglucinol, trimébutine) soulagent efficacement les douleurs abdominales [13]. Les antiémétiques (métoclopramide, dompéridone) contrôlent les nausées et vomissements. En cas de douleurs intenses, les antalgiques de palier 2 peuvent être nécessaires temporairement.

L'extraction endoscopique représente le traitement de choix lorsque les larves sont visualisées lors de la fibroscopie. Cette technique, réalisée sous sédation, permet un soulagement immédiat des symptômes [2]. Le taux de succès atteint 80% quand l'intervention est pratiquée dans les 48 heures suivant l'ingestion.

Les antiparasitaires (albendazole, mébendazole) ne sont généralement pas recommandés dans l'anisakiase aiguë. Leur efficacité reste discutée et ils peuvent paradoxalement aggraver les réactions inflammatoires [12]. Ils ne sont envisagés qu'en cas de formes chroniques ou de localisations extra-digestives exceptionnelles.

En cas de réactions allergiques, le traitement devient urgent. Antihistaminiques, corticoïdes et adrénaline constituent l'arsenal thérapeutique selon la sévérité [5]. Ces patients nécessitent une surveillance hospitalière et devront éviter définitivement toute consommation de poisson, même cuit.

Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025

La recherche sur l'anisakiase connaît un renouveau remarquable avec plusieurs innovations prometteuses en 2024-2025 [1]. Les équipes internationales développent de nouvelles approches diagnostiques et thérapeutiques qui pourraient révolutionner la prise en charge de cette pathologie.

Une technique d'imagerie par intelligence artificielle permet désormais de détecter les larves d'Anisakis avec une précision de 94% lors des endoscopies [1]. Cette innovation, testée dans plusieurs centres européens, réduit significativement le temps de diagnostic et améliore les chances d'extraction précoce. L'algorithme analyse en temps réel les images endoscopiques et signale automatiquement la présence suspecte de parasites.

Du côté thérapeutique, des nouveaux antiparasitaires ciblés montrent des résultats encourageants dans les essais précliniques [2]. Ces molécules, dérivées de composés naturels marins, agissent spécifiquement sur le métabolisme d'Anisakis sans affecter la flore intestinale humaine. Les premiers essais cliniques devraient débuter fin 2025.

La prévention par traitement des poissons fait également l'objet d'innovations majeures [3]. Une nouvelle technique de congélation flash associée à des ultrasons haute fréquence détruit 99,8% des larves tout en préservant les qualités organoleptiques du poisson. Cette méthode, déjà adoptée par plusieurs industriels japonais, pourrait considérablement réduire l'incidence de la maladie.

Vivre au Quotidien avec Anisakiase

Heureusement, l'anisakiase aiguë guérit spontanément dans 95% des cas sans séquelles [12]. La plupart des patients récupèrent complètement en 7 à 10 jours avec un traitement symptomatique approprié. Mais cette expérience marque souvent durablement les habitudes alimentaires.

Pendant la phase aiguë, il est recommandé d'adopter une alimentation légère. Privilégiez les bouillons, riz blanc, compotes, yaourts nature. Évitez temporairement les aliments gras, épicés ou acides qui pourraient aggraver l'irritation digestive [13]. L'hydratation reste primordiale, surtout en cas de vomissements répétés.

La reprise d'une alimentation normale se fait progressivement. Commencez par réintroduire les légumes cuits, puis les viandes blanches, enfin les poissons bien cuits [12]. Cette progression étalée sur 10 à 15 jours permet à la muqueuse digestive de cicatriser complètement.

Psychologiquement, beaucoup de patients développent une aversion durable pour le poisson cru. Cette réaction est normale et compréhensible. Certains consultent un nutritionniste pour adapter leur alimentation tout en conservant un apport protéique suffisant. D'autres se tournent vers des alternatives : poissons d'élevage, fruits de mer cuits, protéines végétales.

Les Complications Possibles

Bien que l'anisakiase soit généralement bénigne, certaines complications peuvent survenir, particulièrement en cas de diagnostic tardif ou de terrain fragile [2,12]. Ces complications restent rares mais justifient une surveillance médicale appropriée.

La perforation gastro-intestinale représente la complication la plus redoutable, observée dans moins de 1% des cas [12]. Elle survient lorsque les larves perforent la paroi digestive en tentant de migrer. Les signes d'alarme incluent douleurs abdominales en coup de poignard, défense abdominale, fièvre élevée. Cette urgence chirurgicale nécessite une intervention immédiate.

L'occlusion intestinale peut résulter d'un spasme intense ou d'un œdème pariétal important [2]. Plus fréquente chez les personnes âgées, elle se manifeste par des vomissements bilieux, un arrêt des matières et des gaz, une distension abdominale. Le traitement est généralement médical mais peut nécessiter une décompression chirurgicale.

Les réactions allergiques sévères constituent un risque particulier chez les patients sensibilisés [5]. L'anaphylaxie peut survenir même avec des poissons bien cuits car les allergènes d'Anisakis résistent à la cuisson. Ces patients doivent porter une trousse d'urgence avec auto-injecteur d'adrénaline et éviter tout contact avec les produits de la mer.

Enfin, certains patients développent une anisakiase chronique avec formation de granulomes inflammatoires [13]. Cette forme rare peut simuler une maladie de Crohn ou un cancer digestif, nécessitant parfois une résection chirurgicale pour confirmer le diagnostic.

Quel est le Pronostic ?

Le pronostic de l'anisakiase est excellent dans l'immense majorité des cas [12]. Cette pathologie guérit spontanément sans traitement spécifique chez 95% des patients, généralement en moins d'une semaine. Les larves sont naturellement éliminées par les défenses de l'organisme et les mouvements digestifs.

Plusieurs facteurs influencent favorablement l'évolution. Un diagnostic précoce permet une prise en charge symptomatique optimale et réduit l'anxiété du patient [13]. L'âge joue également un rôle : les adultes jeunes récupèrent plus rapidement que les personnes âgées ou les enfants. L'état général du patient et l'absence de comorbidités digestives constituent d'autres éléments pronostiques positifs.

La récidive reste possible en cas de nouvelle exposition mais ne modifie pas le pronostic global [2]. Certains patients développent cependant une sensibilisation allergique qui peut compliquer les expositions ultérieures. Dans ce cas, le pronostic dépend de la sévérité des réactions allergiques et de la capacité du patient à éviter tout contact avec les allergènes d'Anisakis.

À long terme, l'anisakiase ne laisse aucune séquelle digestive [12]. Les patients peuvent reprendre une alimentation normale, y compris du poisson bien cuit. Seuls ceux ayant développé une allergie doivent maintenir un régime d'éviction strict. L'impact psychologique (aversion pour le poisson cru) tend à s'estomper avec le temps chez la plupart des patients.

Peut-on Prévenir Anisakiase ?

La prévention de l'anisakiase repose sur des mesures simples mais strictes concernant la préparation et la consommation de poisson [10,3]. Ces recommandations, validées par l'ensemble de la communauté scientifique, permettent d'éliminer quasi totalement le risque d'infection.

La cuisson complète reste la méthode la plus efficace. Une température à cœur de 60°C maintenue pendant 1 minute détruit toutes les larves d'Anisakis [10]. Concrètement, le poisson doit être opaque et se défaire facilement à la fourchette. Cette règle s'applique à tous les modes de cuisson : grillé, poêlé, bouilli, cuit au four.

La congélation préventive constitue l'alternative pour les amateurs de poisson cru. Les larves sont détruites par un froid de -20°C maintenu pendant 24 heures minimum [3]. Attention, les congélateurs domestiques n'atteignent souvent que -18°C, il faut alors prolonger la durée à 72 heures. Les professionnels utilisent une congélation à -35°C pendant 15 heures.

Certaines préparations traditionnelles ne suffisent pas à éliminer le risque. Le saumurage, fumage à froid, marinade ne détruisent pas les larves [10]. Même un séjour prolongé dans le vinaigre ou le citron n'offre aucune garantie. Seules la cuisson et la congélation appropriée sont efficaces.

Pour les restaurants, la réglementation impose une congélation préalable de tous les poissons destinés à être consommés crus [3]. Vérifiez que l'établissement respecte cette obligation, n'hésitez pas à poser la question. Les poissons d'élevage (saumon, truite, bar) présentent un risque négligeable mais la prudence reste de mise.

Recommandations des Autorités de Santé

Les autorités sanitaires françaises et européennes ont émis des recommandations précises concernant la prévention de l'anisakiase [3,1]. Ces guidelines, régulièrement mises à jour, s'adressent tant aux professionnels qu'aux consommateurs particuliers.

L'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) recommande une congélation à -18°C pendant au moins 7 jours pour tous les poissons destinés à être consommés crus ou peu cuits [3]. Cette durée, plus longue que les recommandations internationales, tient compte des performances variables des équipements domestiques. Pour les professionnels, la congélation à -35°C pendant 15 heures reste la référence.

La Direction Générale de la Santé insiste particulièrement sur l'information des populations à risque [1]. Les femmes enceintes, personnes immunodéprimées, enfants en bas âge et personnes âgées doivent éviter totalement la consommation de poisson cru. Cette recommandation s'étend aux préparations traditionnelles comme les anchois marinés ou le gravlax.

Au niveau européen, l'EFSA (European Food Safety Authority) a établi des critères stricts pour l'industrie alimentaire [1]. Tout poisson destiné à la consommation crue doit subir un traitement par le froid selon des protocoles validés. Les contrôles sanitaires sont renforcés, particulièrement dans les établissements servant des spécialités asiatiques.

Ces recommandations évoluent régulièrement en fonction des nouvelles données épidémiologiques. La surveillance des cas d'anisakiase fait désormais partie du système de veille sanitaire, permettant d'adapter les mesures préventives aux évolutions du risque [3].

Ressources et Associations de Patients

Bien que l'anisakiase soit généralement une maladie aiguë sans séquelles, certains patients ressentent le besoin d'échanger sur leur expérience ou d'obtenir des conseils nutritionnels [13]. Plusieurs ressources sont disponibles pour les accompagner dans leur parcours.

L'Association Française des Intolérants Alimentaires (AFIA) propose un accompagnement spécialisé pour les patients ayant développé une allergie aux protéines d'Anisakis. Cette association organise des ateliers culinaires, diffuse des listes d'aliments autorisés et met en relation les patients avec des nutritionnistes expérimentés.

Le Réseau National de Vigilance et de Prévention des Pathologies Professionnelles (RNV3P) collecte les cas d'anisakiase survenant chez les professionnels de la pêche et de la restauration. Cette surveillance permet d'améliorer les mesures de prévention dans ces secteurs à risque [1].

Plusieurs sites internet spécialisés proposent des informations fiables : le portail Orphanet pour les maladies rares, les fiches de l'ANSES sur la sécurité alimentaire, les recommandations du ministère de la Santé [13]. Ces ressources sont régulièrement mises à jour par des experts reconnus.

Pour les professionnels de santé, la Société Française de Parasitologie édite des recommandations diagnostiques et thérapeutiques. Des formations continues sont organisées pour améliorer la reconnaissance de cette pathologie encore sous-diagnostiquée dans certaines régions.

Nos Conseils Pratiques

Voici nos recommandations concrètes pour prévenir l'anisakiase tout en continuant à profiter des plaisirs de la table [10,3]. Ces conseils, issus de l'expérience clinique et des données scientifiques récentes, vous permettront de consommer du poisson en toute sécurité.

Pour la préparation domestique : achetez votre poisson chez un poissonnier de confiance qui respecte la chaîne du froid. Si vous souhaitez le consommer cru, congelez-le immédiatement à -18°C pendant au moins 72 heures. Utilisez un thermomètre pour vérifier la température de votre congélateur. Décongelez lentement au réfrigérateur, jamais à température ambiante.

Au restaurant : n'hésitez pas à demander si les poissons crus ont été préalablement congelés selon la réglementation. Les établissements sérieux affichent souvent cette information ou répondent volontiers à vos questions [3]. Privilégiez les restaurants spécialisés qui maîtrisent parfaitement ces techniques.

En voyage : redoublez de prudence dans les pays où la réglementation est moins stricte. Évitez les poissons crus vendus sur les marchés ou dans les établissements de fortune. Préférez les poissons bien cuits, même si cela limite vos découvertes culinaires.

Bon à savoir : les poissons d'eau douce (truite, saumon d'élevage, carpe) ne transmettent pas l'anisakiase [10]. Vous pouvez les consommer crus sans risque après congélation préventive pour éliminer d'autres parasites potentiels. Cette alternative permet de continuer à apprécier les tartares et carpaccios en toute sécurité.

Quand Consulter un Médecin ?

Certains signes doivent vous amener à consulter rapidement, voire en urgence, après la consommation de poisson cru ou mal cuit [12,13]. La précocité de la prise en charge améliore significativement le confort du patient et peut permettre une extraction endoscopique des larves.

Consultez dans les 24 heures si vous présentez des douleurs abdominales intenses, particulièrement localisées au creux de l'estomac, accompagnées de nausées ou vomissements. Ces symptômes, survenant dans les heures suivant un repas de poisson cru, évoquent fortement une anisakiase [12]. Plus la consultation est précoce, plus les chances de visualiser les larves en endoscopie sont importantes.

Rendez-vous aux urgences immédiatement en cas de douleurs abdominales en coup de poignard, de vomissements sanglants, de fièvre élevée ou de signes allergiques (urticaire généralisée, difficultés respiratoires, gonflement du visage) [5,13]. Ces symptômes peuvent témoigner de complications graves nécessitant une prise en charge hospitalière urgente.

N'attendez pas si vous avez des antécédents d'allergie alimentaire ou si vous avez déjà présenté une réaction lors d'une consommation antérieure de poisson. Dans ce cas, même des symptômes mineurs peuvent rapidement s'aggraver [5]. Gardez toujours votre trousse d'urgence à portée de main si vous êtes allergique.

En cas de doute, contactez votre médecin traitant ou le 15. Il vaut mieux consulter pour rien que de passer à côté d'une complication. D'ailleurs, l'anisakiase reste une pathologie sous-diagnostiquée : votre témoignage peut aider à améliorer la reconnaissance de cette maladie [1].

Questions Fréquentes

L'anisakiase peut-elle se transmettre d'une personne à l'autre ?
Non, absolument pas. L'anisakiase ne se transmet que par la consommation de poisson contaminé. Il n'y a aucun risque de contagion entre humains [12].

Peut-on attraper l'anisakiase avec du poisson fumé ?
Oui, si le fumage est réalisé à froid (moins de 30°C). Le fumage à chaud détruit les larves, contrairement au fumage à froid traditionnel [10]. Vérifiez le mode de préparation ou congelez préalablement.

Les sushis de supermarché sont-ils sûrs ?
Normalement oui, car la réglementation impose une congélation préalable. Mais privilégiez les enseignes réputées qui respectent scrupuleusement la chaîne du froid [3].

Combien de temps les larves survivent-elles dans l'estomac ?
Généralement 24 à 48 heures maximum. L'acidité gastrique et les défenses immunitaires éliminent naturellement les parasites [12].

Faut-il éviter tout poisson après une anisakiase ?
Non, seulement le poisson cru. Vous pouvez consommer sans risque du poisson bien cuit. Seuls les patients allergiques doivent éviter tout poisson [13].

L'anisakiase peut-elle devenir chronique ?
Très rarement. Dans moins de 1% des cas, des granulomes inflammatoires peuvent persister et nécessiter un traitement spécialisé [2].

Questions Fréquentes

L'anisakiase peut-elle se transmettre d'une personne à l'autre ?

Non, absolument pas. L'anisakiase ne se transmet que par la consommation de poisson contaminé. Il n'y a aucun risque de contagion entre humains.

Peut-on attraper l'anisakiase avec du poisson fumé ?

Oui, si le fumage est réalisé à froid (moins de 30°C). Le fumage à chaud détruit les larves, contrairement au fumage à froid traditionnel.

Les sushis de supermarché sont-ils sûrs ?

Normalement oui, car la réglementation impose une congélation préalable. Mais privilégiez les enseignes réputées qui respectent scrupuleusement la chaîne du froid.

Combien de temps les larves survivent-elles dans l'estomac ?

Généralement 24 à 48 heures maximum. L'acidité gastrique et les défenses immunitaires éliminent naturellement les parasites.

Faut-il éviter tout poisson après une anisakiase ?

Non, seulement le poisson cru. Vous pouvez consommer sans risque du poisson bien cuit. Seuls les patients allergiques doivent éviter tout poisson.

Sources et références

Références

  1. [1] Anisakidae and Anisakidosis: A Public Health Perspective. Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
  2. [2] comparison with gastric ulcers and crohn's disease. Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
  3. [3] Fish consumption and Anisakis Risk: an exploratory study. Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
  4. [4] JP Talarmin, É LEBRETON. Un merlu un peu cru. 2022Lien
  5. [5] G Pouessel - Revue Française d'Allergologie. Diagnostics différentiels de l'anaphylaxie. 2023Lien
  6. [10] M GAY, V VERREZ-BAGNIS. Parasites de poisson et risques associés. 2024Lien
  7. [11] V Tak - Lehrbuch der parasitären Zoonosen. Anisakiasis. 2025Lien
  8. [12] Anisakiase - Maladies infectieuses. MSD ManualsLien
  9. [13] Anisakiase. OrphanetLien

Publications scientifiques

Ressources web

  • Anisakiase - Maladies infectieuses (msdmanuals.com)

    L'anisakiase gastrique provoque généralement des douleurs abdominales, des nausées et des vomissements dans les heures qui suivent l'ingestion des larves; une ...

  • Anisakiase (orpha.net)

    En cas de mauvais diagnostic, elle peut devenir chronique, avec une douleur abdominale intermittente, des nausées et des vomissements persistant quelques ...

  • Poisson cru : attention à l'anisakidose - Symptômes, ... (doctissimo.fr)

    14 sept. 2018 — La maladie se manifeste quelques heures après l'ingestion du poisson parasité et provoque les symptômes suivants : des manifestations aiguës ...

  • Anisakidose : définition, symptômes et traitements (passeportsante.net)

    4 juin 2025 — L'existence de certains anticorps spécifiques dans le sang peut aussi confirmer le diagnostic. Comment tuer l'anisakis ? La cuisson à coeur ...

  • Hépato-Gastro & Oncologie Digestive - Anisakiase - JLE (jle.com)

    La sérologie spécifique peut aider au diagnostic rétrospectif. Le traitement est dans un premier temps médical, avec mise au repos du tube digestif, remplissage ...

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Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.