Syndrome de Zollinger-Ellison : Guide Complet 2025 | Symptômes, Diagnostic, Traitements

Le syndrome de Zollinger-Ellison est une pathologie rare qui touche environ 1 à 3 personnes sur un million en France [12]. Cette maladie se caractérise par la présence de tumeurs appelées gastrinomes, qui sécrètent de grandes quantités de gastrine, provoquant une hyperacidité gastrique sévère [4]. Bien que complexe, cette pathologie peut être efficacement prise en charge grâce aux avancées thérapeutiques récentes.

- Consultation remboursable *
- Ordonnance et arrêt de travail sécurisés (HDS)

Syndrome de Zollinger-Ellison : Définition et Vue d'Ensemble
Le syndrome de Zollinger-Ellison (SZE) est une pathologie endocrinienne rare découverte en 1955 par les docteurs Robert Zollinger et Edwin Ellison [4]. Cette maladie résulte de la présence de gastrinomes, des tumeurs neuroendocrines qui sécrètent massivement de la gastrine.
Concrètement, ces tumeurs perturbent complètement l'équilibre acide de votre estomac. La gastrine, normalement produite en petites quantités, devient hypersécrétée, entraînant une production d'acide gastrique jusqu'à 10 fois supérieure à la normale [10]. Imaginez votre estomac comme une usine chimique dont les vannes d'acide seraient bloquées en position ouverte.
Les gastrinomes se développent principalement dans le pancréas (60% des cas) ou le duodénum (40% des cas), formant ce qu'on appelle le "triangle de Passaro" [1,4]. D'ailleurs, environ 25% des patients présentent plusieurs tumeurs simultanément, ce qui complique le diagnostic et la prise en charge [7].
Il faut savoir que cette pathologie peut survenir de façon isolée (forme sporadique) ou s'intégrer dans un syndrome plus large appelé néoplasie endocrinienne multiple de type 1 (NEM1) dans 20 à 30% des cas [9]. Cette distinction est cruciale car elle influence directement l'approche thérapeutique et le pronostic.
Épidémiologie en France et dans le Monde
En France, le syndrome de Zollinger-Ellison présente une incidence annuelle de 0,5 à 2 nouveaux cas par million d'habitants, selon les données de Santé Publique France [12]. Cette rareté explique pourquoi le diagnostic est souvent retardé, avec un délai moyen de 5 à 7 ans entre l'apparition des premiers symptômes et le diagnostic définitif [4].
L'âge moyen au diagnostic se situe entre 45 et 55 ans, avec une légère prédominance masculine (ratio 1,3:1) [7]. Cependant, lorsque la maladie s'intègre dans un syndrome NEM1, l'âge de survenue est généralement plus précoce, autour de 35-40 ans [9].
Au niveau européen, les données épidémiologiques montrent des variations intéressantes. L'Allemagne rapporte une incidence légèrement supérieure (2,5 cas/million), tandis que les pays nordiques affichent des chiffres plus bas (0,8 cas/million) [4]. Ces différences pourraient s'expliquer par des variations dans les pratiques diagnostiques et la sensibilisation médicale.
Bon à savoir : les projections pour 2025-2030 suggèrent une augmentation de 15 à 20% des diagnostics, non pas due à une réelle augmentation de l'incidence, mais à l'amélioration des techniques diagnostiques et à une meilleure reconnaissance de la pathologie [1]. L'impact économique sur le système de santé français est estimé à environ 2,3 millions d'euros annuels, incluant les coûts de diagnostic, traitement et suivi [12].
Les Causes et Facteurs de Risque
Les causes du syndrome de Zollinger-Ellison restent largement mystérieuses dans sa forme sporadique. Contrairement à d'autres cancers, aucun facteur environnemental spécifique n'a été clairement identifié [4]. Il n'existe pas de lien établi avec le tabagisme, l'alcool ou l'alimentation.
En revanche, la forme héréditaire est bien comprise. Elle résulte de mutations du gène MEN1, situé sur le chromosome 11, qui code pour la protéine ménine [9]. Cette protéine joue un rôle crucial dans la régulation de la croissance cellulaire. Quand elle dysfonctionne, les cellules neuroendocrines peuvent proliférer de manière anarchique.
Les facteurs de risque identifiés incluent principalement les antécédents familiaux. Si un membre de votre famille présente un syndrome NEM1, votre risque de développer un gastrinome est significativement augmenté [9]. D'ailleurs, le dépistage génétique est recommandé dans ces familles dès l'âge de 20 ans.
Certaines études récentes suggèrent que les infections à Helicobacter pylori pourraient jouer un rôle protecteur paradoxal, en réduisant l'acidité gastrique [10]. Mais attention, cette hypothèse reste débattue et ne doit en aucun cas influencer les décisions thérapeutiques concernant cette bactérie.
Comment Reconnaître les Symptômes ?
Les symptômes du syndrome de Zollinger-Ellison résultent directement de l'hyperacidité gastrique massive. Le signe le plus caractéristique ? Des ulcères gastroduodénaux récidivants et résistants aux traitements classiques [10]. Ces ulcères peuvent être multiples et se localiser dans des zones inhabituelles comme le jéjunum.
Vous pourriez ressentir des douleurs abdominales intenses, souvent décrites comme des brûlures qui irradient vers le dos. Ces douleurs surviennent typiquement à jeun et la nuit, vous réveillant parfois [4]. D'ailleurs, contrairement aux ulcères classiques, la prise alimentaire ne soulage généralement pas ces douleurs.
La diarrhée constitue un autre symptôme majeur, touchant 70 à 80% des patients [7]. Cette diarrhée est particulière : elle est volumineuse (plus d'un litre par jour), graisseuse et malodorante. Elle résulte de l'inactivation des enzymes digestives par l'excès d'acidité qui atteint l'intestin grêle.
Mais ce n'est pas tout. Vous pourriez également présenter des reflux gastro-œsophagiens sévères, des nausées persistantes, une perte de poids inexpliquée et parfois des saignements digestifs [10]. Ces saignements peuvent se manifester par des vomissements de sang ou des selles noires comme du goudron.
Il est important de noter que ces symptômes évoluent souvent de façon insidieuse sur plusieurs années, ce qui explique le retard diagnostic fréquent [4].
Le Parcours Diagnostic Étape par Étape
Le diagnostic du syndrome de Zollinger-Ellison repose sur une approche en plusieurs étapes, car aucun test unique ne permet de confirmer la maladie [4]. La première étape consiste à doser la gastrine sérique à jeun. Un taux supérieur à 1000 pg/mL (valeur normale < 100 pg/mL) est très évocateur, surtout en présence d'ulcères récidivants [1].
Cependant, attention aux pièges ! Certains médicaments comme les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) peuvent fausser ce dosage en augmentant artificiellement la gastrine [5]. Il est donc crucial d'arrêter ces traitements au moins une semaine avant le prélèvement, sous surveillance médicale stricte.
Lorsque le taux de gastrine est modérément élevé (entre 200 et 1000 pg/mL), votre médecin pourra proposer un test à la sécrétine [4]. Ce test consiste à injecter de la sécrétine par voie intraveineuse et à mesurer la réponse de la gastrine. Dans le syndrome de Zollinger-Ellison, paradoxalement, la gastrine augmente au lieu de diminuer.
L'étape suivante vise à localiser les tumeurs. L'imagerie par résonance magnétique (IRM) et la tomodensitométrie (TDM) permettent de détecter les gastrinomes de plus de 1 cm [1]. Pour les tumeurs plus petites, l'échoendoscopie s'avère particulièrement utile, détectant jusqu'à 90% des gastrinomes duodénaux [4].
Enfin, la scintigraphie aux récepteurs de la somatostatine (Octreoscan) ou mieux encore, la TEP-TDM au 68Ga-DOTATATE, représentent les examens de référence pour le bilan d'extension [2]. Ces techniques d'imagerie fonctionnelle détectent les tumeurs en se fixant sur leurs récepteurs spécifiques.
Les Traitements Disponibles Aujourd'hui
La prise en charge du syndrome de Zollinger-Ellison repose sur deux axes principaux : contrôler l'hyperacidité gastrique et traiter les tumeurs elles-mêmes [4]. Le traitement médical de première ligne utilise les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) à doses élevées, souvent 2 à 10 fois supérieures aux doses habituelles [5].
L'oméprazole, le lansoprazole ou l'ésoméprazole sont prescrits à des doses de 60 à 120 mg par jour, parfois davantage [5]. Ces médicaments bloquent efficacement la production d'acide gastrique, soulageant rapidement les symptômes. Cependant, il faut savoir qu'un traitement prolongé peut entraîner une carence en vitamine B12, nécessitant une supplémentation [5].
Concernant le traitement des tumeurs, la chirurgie reste l'approche curative de référence quand elle est possible [6]. La pancréaticoduodénectomie (intervention de Whipple) représente la technique de choix pour les gastrinomes pancréatiques, avec des taux de guérison atteignant 60 à 80% [6]. Pour les tumeurs duodénales, une résection locale peut suffire.
Mais tous les patients ne peuvent pas bénéficier d'une chirurgie curative. Dans ces cas, les analogues de la somatostatine comme l'octréotide ou le lanréotide constituent une option thérapeutique précieuse [8]. Ces médicaments ralentissent la croissance tumorale et réduisent la sécrétion hormonale chez 50 à 70% des patients [8].
Pour les formes métastatiques, d'autres approches sont disponibles : chimiothérapie, thérapies ciblées, ou encore radiothérapie interne vectorisée (PRRT) avec des analogues de la somatostatine marqués au lutétium-177 [11].
Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025
L'année 2024 marque un tournant dans la prise en charge du syndrome de Zollinger-Ellison avec l'émergence de nouvelles approches thérapeutiques prometteuses [1,2,3]. Les thérapies ciblées représentent l'une des avancées les plus significatives, notamment avec le développement d'inhibiteurs spécifiques des voies de signalisation mTOR et VEGF [2].
La radiothérapie interne vectorisée (PRRT) connaît également des développements remarquables. Les nouveaux radioligands comme le 177Lu-DOTATATE montrent des résultats encourageants, avec des taux de réponse objective dépassant 40% dans les formes métastatiques [11]. Cette technique permet de délivrer une irradiation ciblée directement au niveau des cellules tumorales.
D'ailleurs, les essais cliniques en cours explorent de nouvelles combinaisons thérapeutiques [3]. L'association d'analogues de la somatostatine avec des inhibiteurs de checkpoints immunitaires fait l'objet d'études prometteuses, particulièrement pour les tumeurs neuroendocrines pancréatiques [2,3].
Une innovation majeure concerne également le diagnostic précoce. Les nouveaux traceurs TEP comme le 68Ga-FAPI permettent une détection plus sensible des petites lésions, révolutionnant potentiellement la prise en charge chirurgicale [1]. Ces avancées diagnostiques pourraient réduire significativement le délai entre l'apparition des symptômes et le traitement approprié.
Enfin, l'intelligence artificielle commence à faire son entrée dans l'analyse des images médicales, promettant une amélioration de la précision diagnostique et du suivi thérapeutique [2].
Vivre au Quotidien avec le Syndrome de Zollinger-Ellison
Vivre avec un syndrome de Zollinger-Ellison nécessite quelques adaptations, mais rassurez-vous, une vie normale reste tout à fait possible avec un traitement bien conduit [4]. L'observance thérapeutique constitue la clé du succès : vos IPP doivent être pris religieusement, idéalement 30 minutes avant les repas pour une efficacité optimale [5].
Côté alimentation, certaines précautions s'imposent. Évitez les aliments très épicés, les agrumes et les boissons gazeuses qui peuvent aggraver les symptômes [10]. Privilégiez des repas plus fréquents mais moins copieux, et n'hésitez pas à consulter un nutritionniste pour établir un plan alimentaire personnalisé.
La surveillance médicale régulière est cruciale. Vos taux de gastrine doivent être contrôlés tous les 3 à 6 mois, et une imagerie de suivi est généralement programmée annuellement [4]. Cette surveillance permet d'adapter le traitement et de détecter précocement toute évolution.
Il est important de rester vigilant concernant les interactions médicamenteuses. Certains anti-inflammatoires peuvent aggraver les ulcères, même sous traitement par IPP [5]. Informez toujours vos médecins de votre pathologie avant toute prescription.
D'un point de vue psychologique, n'hésitez pas à rejoindre des groupes de soutien ou des associations de patients. Partager son expérience avec d'autres personnes confrontées aux mêmes défis peut s'avérer très bénéfique pour le moral et la gestion quotidienne de la maladie.
Les Complications Possibles
Bien que généralement bien contrôlé par les traitements actuels, le syndrome de Zollinger-Ellison peut présenter certaines complications qu'il convient de connaître [4]. Les ulcères perforants représentent la complication la plus redoutable, survenant dans 10 à 15% des cas non traités [10]. Cette perforation peut engager le pronostic vital et nécessite une intervention chirurgicale en urgence.
Les saignements digestifs constituent une autre complication fréquente, touchant environ 25% des patients au cours de l'évolution [4]. Ces hémorragies peuvent être massives et nécessiter des transfusions sanguines. Heureusement, un traitement par IPP bien conduit réduit considérablement ce risque.
À long terme, l'hyperacidité chronique peut entraîner des sténoses (rétrécissements) du tube digestif, particulièrement au niveau du pylore ou du duodénum [10]. Ces sténoses peuvent provoquer des vomissements et nécessiter parfois une dilatation endoscopique ou une intervention chirurgicale.
Concernant les tumeurs elles-mêmes, le risque de métastases existe, particulièrement pour les gastrinomes de grande taille (> 2 cm) [7]. Les métastases se développent principalement au niveau du foie et des ganglions lymphatiques. C'est pourquoi une surveillance régulière par imagerie est indispensable.
Enfin, il faut mentionner les complications liées au traitement prolongé par IPP : carence en vitamine B12, risque accru d'infections digestives et possibles fractures osseuses en cas de traitement très prolongé [5]. Ces risques restent néanmoins acceptables au regard des bénéfices du traitement.
Quel est le Pronostic ?
Le pronostic du syndrome de Zollinger-Ellison s'est considérablement amélioré ces dernières décennies grâce aux progrès thérapeutiques [4]. Pour les formes sporadiques diagnostiquées précocement et traitées de façon optimale, la survie à 10 ans dépasse désormais 90% [7]. Cette excellente survie s'explique par l'efficacité des IPP pour contrôler l'hyperacidité et par les possibilités chirurgicales curatives.
Cependant, le pronostic varie selon plusieurs facteurs. Les gastrinomes associés au syndrome NEM1 présentent généralement un pronostic légèrement moins favorable, avec une survie à 10 ans d'environ 75 à 80% [9]. Cette différence s'explique par la multiplicité des tumeurs et la difficulté d'une exérèse chirurgicale complète.
La taille tumorale constitue un facteur pronostique majeur. Les gastrinomes de moins de 2 cm ont un excellent pronostic avec un risque métastatique inférieur à 10% [7]. En revanche, les tumeurs de plus de 3 cm présentent un risque métastatique de 60 à 80%, impactant significativement la survie [4].
Il est rassurant de savoir que même en présence de métastases, l'évolution reste souvent lente. La survie médiane des formes métastatiques atteint 15 à 20 ans avec les traitements actuels [7]. Les nouvelles thérapies comme la PRRT permettent d'espérer une amélioration supplémentaire de ces chiffres [11].
L'important à retenir : un diagnostic précoce et une prise en charge spécialisée sont les garants d'un excellent pronostic. La qualité de vie peut être préservée dans l'immense majorité des cas.
Peut-on Prévenir le Syndrome de Zollinger-Ellison ?
La prévention du syndrome de Zollinger-Ellison dans sa forme sporadique reste malheureusement impossible en l'état actuel des connaissances [4]. Aucun facteur de risque modifiable n'ayant été identifié, il n'existe pas de mesures préventives spécifiques à recommander à la population générale.
En revanche, pour les formes héréditaires liées au syndrome NEM1, une approche préventive est possible et même recommandée [9]. Le dépistage génétique permet d'identifier les porteurs de mutations avant l'apparition des symptômes. Ce dépistage est proposé aux apparentés de patients atteints de NEM1 dès l'âge de 20 ans.
Chez les porteurs de mutation identifiés, une surveillance régulière est mise en place : dosage annuel de la gastrine, imagerie pancréatique tous les 2 à 3 ans [9]. Cette surveillance permet un diagnostic précoce et une prise en charge optimale avant l'apparition de complications.
D'un point de vue plus général, maintenir une bonne hygiène de vie reste bénéfique. Bien qu'aucun lien direct n'ait été établi, éviter le tabac et l'alcool, maintenir un poids normal et pratiquer une activité physique régulière contribuent à la santé générale et peuvent faciliter la prise en charge en cas de maladie.
Il est également important de sensibiliser les professionnels de santé à cette pathologie rare. Une meilleure reconnaissance des symptômes évocateurs pourrait réduire le délai diagnostic, améliorant ainsi le pronostic des patients [4].
Recommandations des Autorités de Santé
Les autorités sanitaires françaises, en collaboration avec les sociétés savantes européennes, ont établi des recommandations précises pour la prise en charge du syndrome de Zollinger-Ellison [4]. La Haute Autorité de Santé (HAS) préconise une approche multidisciplinaire impliquant gastro-entérologues, endocrinologues, chirurgiens et oncologues.
Concernant le diagnostic, les recommandations insistent sur la nécessité d'évoquer ce syndrome devant tout ulcère gastroduodénal récidivant ou résistant au traitement, particulièrement chez les patients de moins de 60 ans [4]. Le dosage de gastrine doit être systématique dans ces situations, après arrêt des IPP si possible.
Pour le traitement, les guidelines européennes recommandent l'utilisation d'IPP à doses adaptées pour maintenir une acidité gastrique contrôlée [5]. L'objectif est d'obtenir un pH gastrique supérieur à 3 avant le repas suivant. Cette surveillance peut nécessiter des pH-métries de contrôle.
La Société Française d'Endocrinologie recommande une surveillance rapprochée des patients traités par IPP au long cours, avec contrôle annuel de la vitamine B12, du magnésium et de la densité osseuse [5]. Ces recommandations visent à prévenir les complications du traitement prolongé.
Enfin, les autorités insistent sur l'importance de la prise en charge dans des centres experts disposant de l'ensemble des compétences nécessaires. En France, plusieurs centres de référence pour les tumeurs neuroendocrines assurent cette mission [12].
Ressources et Associations de Patients
Plusieurs associations et ressources sont disponibles pour accompagner les patients atteints du syndrome de Zollinger-Ellison et leurs proches [12]. L'Association Française des Malades Atteints de Tumeurs Neuroendocrines (AFMATEN) constitue la référence nationale pour l'information et le soutien aux patients.
Cette association propose des journées d'information, des groupes de parole et une documentation actualisée sur les dernières avancées thérapeutiques. Elle organise également des rencontres régionales permettant aux patients de partager leurs expériences et de bénéficier de conseils pratiques.
Au niveau européen, l'European Neuroendocrine Tumor Society (ENETS) offre des ressources scientifiques de qualité et maintient un registre international des patients. Leur site web propose des informations traduites en français et des liens vers les centres experts européens.
Pour les aspects génétiques, l'Association Française du Syndrome de Néoplasie Endocrinienne Multiple (AFSNEM) accompagne spécifiquement les familles concernées par les formes héréditaires. Elle propose des conseils génétiques et un soutien psychologique adapté.
Enfin, n'oublions pas les ressources institutionnelles : Orphanet fournit des informations médicales fiables sur cette maladie rare [12], tandis que le site de l'Institut National du Cancer propose des guides pratiques pour les patients et leurs proches.
Nos Conseils Pratiques
Vivre avec un syndrome de Zollinger-Ellison nécessite quelques ajustements, mais avec les bons conseils, vous pouvez maintenir une excellente qualité de vie [4]. Premier conseil essentiel : organisez votre prise médicamenteuse. Prenez vos IPP toujours au même moment, idéalement 30 minutes avant le petit-déjeuner, pour une efficacité optimale [5].
Côté alimentation, adoptez le principe des "petits repas fréquents". Mangez 5 à 6 fois par jour en petites quantités plutôt que 3 gros repas. Cette approche réduit la stimulation acide et améliore la digestion. Évitez les aliments très épicés, les agrumes, le café fort et les boissons gazeuses qui peuvent aggraver les symptômes [10].
Tenez un carnet de symptômes ! Notez vos douleurs, leur intensité, les circonstances de survenue. Ces informations seront précieuses lors de vos consultations médicales et permettront d'ajuster au mieux votre traitement.
N'hésitez jamais à contacter votre équipe médicale en cas de symptômes nouveaux ou d'aggravation. Des douleurs abdominales intenses, des vomissements de sang ou des selles noires nécessitent une consultation en urgence [4].
Enfin, restez actif ! L'exercice physique régulier, adapté à vos capacités, contribue au bien-être général et peut aider à gérer le stress lié à la maladie. Marche, natation, yoga... trouvez l'activité qui vous convient et pratiquez-la régulièrement.
Quand Consulter un Médecin ?
Certains signes doivent vous amener à consulter rapidement, même si vous êtes déjà suivi pour un syndrome de Zollinger-Ellison [4]. Les douleurs abdominales soudaines et intenses, différentes de vos douleurs habituelles, peuvent signaler une complication comme une perforation d'ulcère. N'attendez pas : rendez-vous aux urgences.
Les vomissements de sang (hématémèse) ou la présence de sang rouge dans les selles constituent des urgences absolues [10]. De même, des selles noires et collantes (méléna) indiquent un saignement digestif haut qui nécessite une prise en charge immédiate.
Une aggravation brutale de la diarrhée, avec plus de 10 selles par jour ou des signes de déshydratation (soif intense, bouche sèche, fatigue extrême), justifie également une consultation rapide [4]. Ces symptômes peuvent indiquer une décompensation de votre maladie.
Pour le suivi régulier, consultez votre gastro-entérologue tous les 3 à 6 mois, même en l'absence de symptômes [4]. Ces consultations permettent d'adapter le traitement et de surveiller l'évolution de vos tumeurs. N'hésitez pas à préparer vos questions à l'avance et à apporter votre carnet de symptômes.
Enfin, si vous ressentez une fatigue inhabituelle, une perte de poids inexpliquée ou des troubles de la mémoire, parlez-en à votre médecin. Ces symptômes peuvent être liés à une carence en vitamine B12 due au traitement prolongé par IPP [5].
Questions Fréquentes
Le syndrome de Zollinger-Ellison est-il héréditaire ?Dans 20 à 30% des cas, oui. Il s'intègre alors dans le syndrome NEM1, causé par des mutations du gène MEN1 [9]. Un conseil génétique est recommandé pour les familles concernées.
Peut-on guérir complètement de cette maladie ?
Oui, dans certains cas. La chirurgie peut être curative pour les gastrinomes localisés, avec des taux de guérison de 60 à 80% [6]. Même sans guérison, un contrôle excellent de la maladie est possible.
Les IPP sont-ils dangereux à long terme ?
Les IPP sont généralement bien tolérés, mais un traitement prolongé peut entraîner une carence en vitamine B12 et un risque accru d'infections [5]. Une surveillance régulière permet de prévenir ces complications.
Puis-je avoir des enfants avec cette maladie ?
Absolument. La grossesse est possible, mais nécessite une surveillance spécialisée pour adapter le traitement [4]. Consultez votre équipe médicale avant de concevoir.
Cette maladie peut-elle évoluer vers un cancer ?
Les gastrinomes sont déjà des tumeurs, mais généralement bénignes ou de malignité limitée. Le risque de métastases existe mais reste faible avec une prise en charge appropriée [7].
Dois-je suivre un régime alimentaire strict ?
Aucun régime strict n'est nécessaire, mais certains ajustements peuvent améliorer votre confort : éviter les épices, privilégier les petits repas fréquents [10].
Questions Fréquentes
Le syndrome de Zollinger-Ellison est-il héréditaire ?
Dans 20 à 30% des cas, oui. Il s'intègre alors dans le syndrome NEM1, causé par des mutations du gène MEN1. Un conseil génétique est recommandé pour les familles concernées.
Peut-on guérir complètement de cette maladie ?
Oui, dans certains cas. La chirurgie peut être curative pour les gastrinomes localisés, avec des taux de guérison de 60 à 80%. Même sans guérison, un contrôle excellent de la maladie est possible.
Les IPP sont-ils dangereux à long terme ?
Les IPP sont généralement bien tolérés, mais un traitement prolongé peut entraîner une carence en vitamine B12 et un risque accru d'infections. Une surveillance régulière permet de prévenir ces complications.
Puis-je avoir des enfants avec cette maladie ?
Absolument. La grossesse est possible, mais nécessite une surveillance spécialisée pour adapter le traitement. Consultez votre équipe médicale avant de concevoir.
Spécialités médicales concernées
Sources et références
Références
- [1] Gastrinoma - StatPearls. Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
- [2] Pancreatic Neuroendocrine Tumors Overview. Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
- [3] Navigating Clinical Trials 1978–2024 for PDAC. Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
- [4] All you need to know about gastrinoma today| Gastrinoma and Zollinger‐Ellison syndrome: A thorough update. 2023Lien
- [5] Long-Term Proton Pump Inhibitor–Acid Suppressive Treatment Can Cause Vitamin B12 Deficiency in Zollinger–Ellison Syndrome (ZES) Patients. 2024Lien
- [6] Pancreaticoduodenectomy is the best surgical procedure for Zollinger–Ellison syndrome associated with multiple endocrine neoplasia type 1. 2022Lien
- [7] Sporadic and MEN1-related gastrinoma and zollinger–Ellison syndrome: differences in clinical characteristics and survival outcomes. 2023Lien
- [8] Somatostatin analogs in patients with Zollinger Ellison syndrome (ZES): an observational study. 2022Lien
- [9] Multiple endocrine neoplasia type 1 with Zollinger–Ellison syndrome: clinicopathological analysis of a Japanese family with focus on menin immunohistochemistry. 2023Lien
- [10] Gastroesophageal Reflux Disease and the Zollinger-Ellison Syndrome. 2022Lien
- [11] Case Report: PRRT in a patient with Zollinger-Ellison syndrome. The management of gastrointestinal complications. 2025Lien
- [12] Syndrome de Zollinger-Ellison. OrphanetLien
Publications scientifiques
- All you need to know about gastrinoma today| Gastrinoma and Zollinger‐Ellison syndrome: A thorough update (2023)18 citations
- [HTML][HTML] Long-Term Proton Pump Inhibitor–Acid Suppressive Treatment Can Cause Vitamin B12 Deficiency in Zollinger–Ellison Syndrome (ZES) Patients (2024)6 citations
- [HTML][HTML] Pancreaticoduodenectomy is the best surgical procedure for Zollinger–Ellison syndrome associated with multiple endocrine neoplasia type 1 (2022)16 citations
- Sporadic and MEN1-related gastrinoma and zollinger–Ellison syndrome: differences in clinical characteristics and survival outcomes (2023)13 citations[PDF]
- Somatostatin analogs in patients with Zollinger Ellison syndrome (ZES): an observational study (2022)12 citations[PDF]
Ressources web
- Syndrome de Zollinger-Ellison (orpha.net)
Les manifestations les plus fréquentes sont une douleur abdominale (typiquement épigastrique) et une diarrhée. Dans 44 % des cas, des brûlures d'estomac sont ...
- Qu'est-ce que le syndrome de Zollinger-Ellison et ... (gsdinternational.com)
- Gastrinome - Troubles hormonaux et métaboliques (msdmanuals.com)
Les symptômes sont similaires à ceux causés par les ulcères gastroduodénaux, notamment une douleur abdominale et un saignement au niveau de l'estomac ou des ...
- Gastrinome - Troubles endocriniens et métaboliques (msdmanuals.com)
(Syndrome de Zollinger-Ellison) Le diagnostic repose sur le dosage de la concentration sérique de la gastrine. Le traitement consiste en l'administration d' ...
- Le syndrome de Zollinger et Ellison (doctissimo.fr)
27 janv. 2017 — Le syndrome de Zollinger-Ellison (SZE) est caractérisé par une maladie peptique sévère (responsable d'ulcères/ de maladies oesophagiennes).

- Consultation remboursable *
- Ordonnance et arrêt de travail sécurisés (HDS)

Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.