Nycturie : Causes, Symptômes et Traitements 2025 | Guide Complet

La nycturie, caractérisée par le besoin de se lever au moins deux fois par nuit pour uriner, touche près de 30% des adultes français selon les dernières données de la HAS [1]. Cette pathologie, souvent négligée, peut considérablement impacter votre qualité de vie et votre sommeil. Heureusement, de nouvelles approches thérapeutiques émergent en 2024-2025, offrant de l'espoir aux millions de personnes concernées [2,3].

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Nycturie : Définition et Vue d'Ensemble
La nycturie se définit médicalement comme le fait de se réveiller au moins deux fois par nuit pour uriner. Mais attention, il ne s'agit pas simplement d'un désagrément nocturne ! Cette pathologie représente un véritable trouble qui peut masquer des problèmes de santé plus profonds.
Concrètement, si vous vous levez une seule fois la nuit, c'est généralement considéré comme normal, surtout après 65 ans. En revanche, dès que vous franchissez le seuil de deux réveils nocturnes, nous entrons dans le domaine pathologique [5]. L'important à retenir : la nycturie n'est pas une maladie en soi, mais plutôt un symptôme qui peut révéler diverses pathologies sous-jacentes.
D'ailleurs, cette pathologie se distingue de l'énurésie nocturne (pipi au lit) et de la simple pollakiurie (uriner fréquemment le jour). La nycturie concerne spécifiquement les mictions nocturnes qui interrompent votre sommeil et nécessitent un réveil conscient.
Épidémiologie en France et dans le Monde
Les chiffres de la nycturie en France sont particulièrement révélateurs. Selon le Protocole National de Diagnostic et de Soins de la HAS 2024, cette pathologie touche environ 28% des adultes français, avec une prévalence qui augmente significativement avec l'âge [1]. Chez les plus de 70 ans, ce pourcentage grimpe à près de 50%.
Mais regardons de plus près ces données épidémiologiques. L'incidence annuelle de la nycturie en France est estimée à 3,2% chez les 40-60 ans, puis double pratiquement chaque décennie [1]. Les femmes sont légèrement plus touchées que les hommes (32% contre 26%), particulièrement après la ménopause [10].
Au niveau européen, la France se situe dans la moyenne haute. Les pays nordiques affichent des prévalences plus élevées (35-40%), probablement liées aux habitudes de consommation de liquides et aux facteurs climatiques [6]. L'Allemagne et les Pays-Bas présentent des chiffres similaires aux nôtres.
L'évolution temporelle est préoccupante : on observe une augmentation de 15% de la prévalence sur les dix dernières années, notamment chez les 45-65 ans [1]. Cette progression s'explique par le vieillissement de la population, mais aussi par l'augmentation des facteurs de risque comme le diabète et l'obésité.
Économiquement parlant, la nycturie représente un coût considérable pour notre système de santé. Les consultations, examens et traitements liés à cette pathologie génèrent environ 180 millions d'euros annuels de dépenses [1]. Sans compter l'impact indirect sur la productivité et les arrêts de travail.
Les Causes et Facteurs de Risque
Comprendre les causes de la nycturie, c'est comme démêler un écheveau complexe. Cette pathologie peut résulter de multiples mécanismes, souvent intriqués. Les spécialistes distinguent généralement trois grandes catégories de causes [5,8].
D'abord, les causes urologiques. Chez l'homme, l'hypertrophie bénigne de la prostate arrive en tête de liste, touchant 60% des hommes de plus de 60 ans présentant une nycturie [8]. Chez la femme, les infections urinaires récidivantes et l'affaiblissement du plancher pelvien post-ménopausique sont fréquemment impliqués [10].
Ensuite, les causes systémiques ne sont pas à négliger. Le diabète, qu'il soit de type 1 ou 2, provoque une polyurie qui se manifeste aussi la nuit. L'insuffisance cardiaque congestive entraîne une redistribution des liquides en position allongée, augmentant la production d'urine nocturne [12]. D'ailleurs, une nycturie d'apparition récente chez un patient cardiaque doit alerter sur une possible décompensation [12].
Mais il y a plus surprenant : le syndrome d'apnées du sommeil est désormais reconnu comme une cause majeure de nycturie [7,9,11]. Les apnées perturbent la sécrétion d'hormone antidiurétique, créant un cercle vicieux : apnées → nycturie → fragmentation du sommeil → aggravation des apnées [7].
Les facteurs de risque incluent l'âge (incontournable), l'obésité, la consommation excessive de liquides le soir, certains médicaments (diurétiques, mais pas seulement), et même le stress chronique qui peut perturber les rythmes circadiens [5,8].
Comment Reconnaître les Symptômes ?
Reconnaître la nycturie semble évident, mais les symptômes peuvent être plus subtils qu'il n'y paraît. Le symptôme principal reste bien sûr le réveil nocturne répété pour uriner, mais attention aux nuances [5].
Vous devez distinguer la "vraie" nycturie de simples réveils occasionnels. Si vous vous réveillez naturellement et profitez de l'occasion pour aller aux toilettes, ce n'est pas de la nycturie. En revanche, si c'est l'envie d'uriner qui vous réveille, nous y sommes [8]. L'intensité de cette envie peut varier : parfois urgente, parfois plus modérée mais persistante.
Les symptômes associés sont révélateurs. Une fatigue diurne chronique, des difficultés de concentration, une irritabilité ou des troubles de l'humeur peuvent tous découler de la fragmentation du sommeil [6]. Certains patients rapportent également des maux de tête matinaux ou une sensation de sommeil non réparateur.
Bon à savoir : la quantité d'urine émise lors de chaque miction nocturne a son importance. Si vous urinez de gros volumes (plus de 200 ml), cela oriente vers une cause différente que si vous n'émettez que de petites quantités [8]. Tenez un "calendrier mictionnel" pendant quelques jours peut s'avérer très utile pour votre médecin.
Le Parcours Diagnostic Étape par Étape
Le diagnostic de la nycturie suit une démarche méthodique que votre médecin va structurer en plusieurs étapes. Rassurez-vous, la plupart des examens sont simples et non invasifs [8].
Première étape : l'interrogatoire médical approfondi. Votre médecin va s'intéresser à vos habitudes de vie, vos antécédents, vos traitements actuels. Il vous demandera de décrire précisément vos symptômes : depuis quand, combien de fois par nuit, volume approximatif, facteurs déclenchants [8]. Cette phase est cruciale car elle oriente déjà vers certaines pistes diagnostiques.
Deuxième étape : l'examen clinique. Palpation abdominale, examen génital chez l'homme (recherche d'hypertrophie prostatique), examen gynécologique chez la femme si nécessaire. Votre médecin vérifiera aussi votre tension artérielle et recherchera des signes d'insuffisance cardiaque [8].
Les examens complémentaires de première intention restent simples. Une analyse d'urine (ECBU) pour éliminer une infection, une prise de sang pour vérifier la fonction rénale et rechercher un diabète [8]. Le fameux calendrier mictionnel sur 3 jours minimum apporte des informations précieuses sur vos habitudes et volumes urinaires.
Si nécessaire, des examens plus spécialisés peuvent être proposés : échographie vésico-prostatique, bilan urodynamique, ou encore polysomnographie si un syndrome d'apnées du sommeil est suspecté [7,8]. Mais dans la majorité des cas, le diagnostic peut être posé avec les examens de base.
Les Traitements Disponibles Aujourd'hui
Heureusement, la nycturie n'est pas une fatalité ! Les options thérapeutiques se sont considérablement enrichies ces dernières années, permettant une approche personnalisée selon la cause identifiée [8].
Le traitement de première ligne reste souvent comportemental. Limiter les apports hydriques 2-3 heures avant le coucher, éviter les excitants (café, thé, alcool) en soirée, vider complètement sa vessie avant de se coucher. Ces mesures simples peuvent réduire de 30 à 50% la fréquence des réveils nocturnes [13,14].
Côté médicamenteux, plusieurs classes thérapeutiques sont disponibles. Les anticholinergiques comme l'oxybutynine réduisent les contractions vésicales intempestives. La desmopressine, analogue de l'hormone antidiurétique, diminue la production d'urine nocturne mais nécessite une surveillance biologique régulière [8].
Pour les hommes avec hypertrophie prostatique, les alpha-bloquants (tamsulosine, alfuzosine) améliorent l'évacuation vésicale. Les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase peuvent être associés dans certains cas [8]. Chez les femmes ménopausées, un traitement hormonal local peut parfois être bénéfique [10].
Les approches non médicamenteuses gagnent en reconnaissance. La rééducation périnéale avec un kinésithérapeute spécialisé donne d'excellents résultats, particulièrement chez les femmes. Les techniques de relaxation et la gestion du stress peuvent aussi contribuer à l'amélioration [14].
Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025
L'année 2024-2025 marque un tournant dans la prise en charge de la nycturie avec l'émergence de nouvelles approches thérapeutiques prometteuses. Les recherches récentes ouvrent des perspectives inédites pour les patients [2,3,4].
Une innovation majeure concerne la compréhension de la nycturie comme un trouble du rythme circadien vésical. Les études présentées à l'AUA 2024 révèlent que la vessie possède sa propre horloge biologique, et que sa désynchronisation pourrait expliquer de nombreux cas de nycturie [2]. Cette découverte ouvre la voie à des traitements chronothérapeutiques ciblés.
Du côté pharmacologique, le vibegron fait l'objet d'études prometteuses. Ce nouvel agoniste des récepteurs β3-adrénergiques montre une efficacité supérieure aux traitements classiques avec moins d'effets secondaires [4]. Les données présentées en 2025 suggèrent une réduction de 40% des épisodes de nycturie chez 70% des patients traités.
L'électroacupuncture émerge également comme une option thérapeutique validée scientifiquement. Les protocoles 2025 montrent une efficacité comparable aux traitements médicamenteux, avec l'avantage d'être dénuée d'effets secondaires systémiques [3]. Cette approche intéresse particulièrement les patients âgés polymédiqués.
Enfin, les dispositifs connectés et applications mobiles révolutionnent le suivi. Des capteurs non invasifs peuvent désormais analyser vos patterns de sommeil et de mictions, permettant une personnalisation optimale des traitements [2,3].
Vivre au Quotidien avec la Nycturie
Vivre avec la nycturie demande des ajustements, mais ne doit pas pour autant gâcher votre qualité de vie. De nombreuses stratégies peuvent vous aider à mieux gérer cette pathologie au quotidien [13,14].
L'organisation de votre environnement nocturne est primordiale. Éclairage de sécurité dans le couloir et les toilettes, chemin dégagé, veilleuse dans la chambre : ces aménagements simples réduisent les risques de chute et facilitent vos déplacements nocturnes. Certains patients installent même un petit urinoir près du lit pour éviter les longs trajets [13].
Côté hydratation, il s'agit de trouver le bon équilibre. Vous devez boire suffisamment dans la journée (1,5 à 2 litres) mais répartir intelligemment vos apports. Concentrez votre consommation sur la matinée et l'après-midi, puis diminuez progressivement à partir de 18h [14]. Attention aux "faux amis" : soupes, fruits juteux, glaces comptent aussi dans vos apports hydriques !
La gestion du stress et de l'anxiété joue un rôle non négligeable. L'anticipation des réveils nocturnes peut créer un cercle vicieux d'anxiété qui aggrave le problème. Des techniques de relaxation, de méditation ou même de sophrologie peuvent vous aider à retrouver un sommeil plus serein [14].
N'hésitez pas à adapter votre vie sociale. Informez vos proches de votre pathologie, planifiez vos sorties en repérant les toilettes, et surtout, ne vous isolez pas ! La nycturie est plus fréquente qu'on ne le pense, et vous n'êtes certainement pas seul(e) dans votre entourage à en souffrir.
Les Complications Possibles
Bien que la nycturie puisse sembler bénigne, elle peut entraîner des complications non négligeables si elle n'est pas prise en charge. Ces complications touchent plusieurs aspects de votre santé et de votre vie quotidienne [6,12].
La complication la plus immédiate concerne les troubles du sommeil. La fragmentation répétée du sommeil empêche l'atteinte des phases de sommeil profond, essentielles à la récupération physique et mentale. Résultat : fatigue chronique, troubles de la concentration, irritabilité, et à terme, risque de dépression [6].
Les chutes nocturnes représentent un risque majeur, particulièrement chez les personnes âgées. Se lever plusieurs fois par nuit dans l'obscurité, souvent en état de somnolence, multiplie les risques d'accident. Les statistiques montrent que 15% des chutes chez les seniors surviennent lors de trajets nocturnes aux toilettes [13].
Sur le plan cardiovasculaire, la nycturie peut révéler ou aggraver certaines pathologies. Une nycturie d'apparition récente chez un patient cardiaque peut signaler une décompensation cardiaque naissante [12]. De plus, les réveils répétés perturbent les rythmes circadiens et peuvent contribuer à l'hypertension artérielle.
L'impact social et professionnel n'est pas à sous-estimer. Absentéisme, baisse de productivité, accidents du travail liés à la somnolence : la nycturie peut avoir des répercussions économiques importantes tant pour l'individu que pour la société [1].
Quel est le Pronostic ?
Le pronostic de la nycturie dépend largement de sa cause sous-jacente et de la précocité de la prise en charge. Heureusement, dans la majorité des cas, l'évolution est favorable avec un traitement adapté [8].
Lorsque la nycturie est liée à des causes traitables comme une infection urinaire, un diabète mal équilibré, ou une hypertrophie prostatique, le pronostic est excellent. Avec un traitement approprié, 70 à 80% des patients voient leurs symptômes s'améliorer significativement en quelques semaines [8].
Pour les causes plus complexes comme le syndrome d'apnées du sommeil, le pronostic reste bon mais nécessite une prise en charge à long terme. Les patients traités par PPC (pression positive continue) voient généralement leur nycturie s'améliorer dans les 2-3 mois suivant l'initiation du traitement [7,9].
Cependant, certaines situations nécessitent une surveillance particulière. Chez les personnes âgées avec multiples comorbidités, l'amélioration peut être plus lente et partielle. De même, quand la nycturie s'inscrit dans le cadre d'une insuffisance cardiaque avancée, elle peut persister malgré les traitements [12].
L'important à retenir : plus la prise en charge est précoce, meilleur est le pronostic. Les patients qui consultent dès l'apparition des symptômes ont de meilleures chances de récupération complète que ceux qui attendent des années avant de chercher de l'aide [8].
Peut-on Prévenir la Nycturie ?
La prévention de la nycturie repose sur plusieurs piliers, certains modifiables, d'autres moins. Bien qu'on ne puisse pas agir sur l'âge ou la génétique, de nombreuses mesures préventives restent à votre portée [13,14].
L'hygiène de vie constitue le premier rempart. Maintenir un poids santé réduit la pression sur la vessie et diminue les risques d'apnées du sommeil. L'activité physique régulière améliore la circulation et le tonus musculaire pelvien. Éviter le tabac protège la fonction vésicale et réduit les risques de toux chronique qui peut aggraver l'incontinence [14].
La gestion de l'hydratation mérite une attention particulière. Boire suffisamment dans la journée (1,5-2L) mais répartir intelligemment : 60% le matin, 30% l'après-midi, 10% le soir. Limiter les boissons diurétiques (café, thé, alcool) après 16h peut considérablement réduire les risques [13,14].
Le dépistage précoce des pathologies associées joue un rôle clé. Contrôle régulier de la glycémie après 45 ans, surveillance de la tension artérielle, dépistage du syndrome d'apnées du sommeil chez les ronfleurs : ces mesures permettent d'identifier et traiter les causes avant qu'elles ne génèrent une nycturie [7,8].
Chez les femmes, la rééducation périnéale préventive après l'accouchement ou à la ménopause peut prévenir l'apparition ultérieure de troubles mictionnels [10]. Chez les hommes, un suivi urologique régulier après 50 ans permet de dépister précocement l'hypertrophie prostatique.
Recommandations des Autorités de Santé
Les autorités sanitaires françaises ont récemment actualisé leurs recommandations concernant la prise en charge de la nycturie, intégrant les dernières avancées scientifiques et thérapeutiques [1,8].
La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande une approche diagnostique structurée en trois étapes. Première étape : éliminer les causes évidentes (infections, médicaments, diabète déséquilibré). Deuxième étape : évaluer la fonction vésicale et prostatique. Troisième étape : rechercher les causes systémiques comme l'insuffisance cardiaque ou le syndrome d'apnées du sommeil [1,8].
Concernant les traitements, la HAS privilégie une approche graduée. Les mesures comportementales constituent la première ligne thérapeutique et doivent être maintenues même lors de l'introduction d'un traitement médicamenteux [1]. L'association de plusieurs approches (comportementale + médicamenteuse + rééducation) donne de meilleurs résultats que les monothérapies.
L'Association Française d'Urologie insiste sur l'importance du calendrier mictionnel dans l'évaluation initiale. Cet outil simple mais précieux doit être systématiquement proposé avant tout traitement [8]. Elle recommande également une réévaluation à 3 mois de tout traitement instauré.
Nouveauté 2024 : les recommandations intègrent désormais le dépistage systématique du syndrome d'apnées du sommeil chez tout patient présentant une nycturie associée à une somnolence diurne ou des ronflements [1,7]. Cette approche multidisciplinaire améliore significativement les résultats thérapeutiques.
Ressources et Associations de Patients
Vous n'êtes pas seul(e) face à la nycturie. De nombreuses ressources et associations peuvent vous accompagner dans votre parcours de soins et améliorer votre qualité de vie.
L'Association Française d'Urologie (AFU) propose des brochures d'information patient et organise régulièrement des conférences grand public. Leur site internet contient une section dédiée aux troubles mictionnels avec des conseils pratiques et des témoignages [8]. Ils proposent également un annuaire des urologues par région.
L'association "Vessie et Vous" se spécialise dans l'accompagnement des patients souffrant de troubles vésicaux. Elle organise des groupes de parole, des ateliers d'éducation thérapeutique, et propose un forum d'échanges entre patients. Leur ligne d'écoute téléphonique est accessible du lundi au vendredi.
Pour les aspects liés au sommeil, la Société Française de Recherche et Médecine du Sommeil (SFRMS) met à disposition des outils d'auto-évaluation et des conseils d'hygiène du sommeil. Leur réseau de centres du sommeil couvre l'ensemble du territoire français.
Au niveau local, de nombreuses maisons de santé pluriprofessionnelles proposent des consultations dédiées aux troubles urinaires, avec des équipes incluant médecins, kinésithérapeutes et parfois psychologues. Renseignez-vous auprès de votre médecin traitant ou de votre CPAM pour connaître les structures près de chez vous.
Nos Conseils Pratiques
Voici nos conseils pratiques, issus de l'expérience clinique et des retours de patients, pour mieux vivre avec la nycturie au quotidien [13,14].
Optimisez votre environnement nocturne : installez des veilleuses à détection de mouvement dans le couloir et les toilettes. Gardez une lampe de poche près de votre lit. Dégagez le chemin vers les toilettes de tout obstacle. Certains patients trouvent utile d'avoir un petit urinoir portable près du lit pour éviter les longs trajets [13].
Maîtrisez votre hydratation : buvez 60% de vos liquides avant 14h, 30% entre 14h et 18h, et seulement 10% après 18h. Évitez les "pièges" : soupes, fruits juteux, glaces comptent dans vos apports hydriques. Méfiez-vous des boissons "light" qui peuvent avoir un effet diurétique [14].
Adoptez une routine pré-coucher : videz complètement votre vessie avant de vous coucher, même si l'envie n'est pas pressante. Surélevez légèrement vos jambes 2-3 heures avant le coucher pour favoriser le retour veineux. Évitez les écrans 1h avant le coucher pour préserver votre mélatonine naturelle [14].
Gérez le stress : l'anxiété liée à l'anticipation des réveils nocturnes peut aggraver le problème. Techniques de respiration, méditation, lecture apaisante : trouvez ce qui vous détend. Si l'anxiété persiste, n'hésitez pas à en parler à votre médecin [13,14].
Quand Consulter un Médecin ?
Savoir quand consulter pour une nycturie peut parfois poser question. Voici les signaux d'alerte qui doivent vous amener à prendre rendez-vous rapidement avec votre médecin [8].
Consultez sans délai si vous présentez des signes d'infection urinaire : brûlures mictionnelles, urines troubles ou malodorantes, fièvre, douleurs lombaires. Ces symptômes nécessitent un traitement antibiotique rapide [8]. De même, toute nycturie d'apparition brutale chez une personne âgée doit faire rechercher une cause aiguë.
Prenez rendez-vous dans les semaines qui viennent si votre nycturie s'accompagne de somnolence diurne excessive, de ronflements importants, ou de pauses respiratoires nocturnes signalées par votre conjoint. Ces signes peuvent révéler un syndrome d'apnées du sommeil [7,9].
Consultez également si vous remarquez une modification récente de vos habitudes mictionnelles : augmentation brutale de la fréquence, diminution du jet urinaire, sensation de vidange incomplète, ou présence de sang dans les urines [8]. Chez l'homme de plus de 50 ans, ces signes peuvent révéler une pathologie prostatique.
N'attendez pas si la nycturie impacte significativement votre qualité de vie : fatigue chronique, difficultés de concentration au travail, irritabilité, troubles de l'humeur. Ces répercussions justifient une prise en charge même si la nycturie semble "modérée" [6,8]. Votre bien-être compte !
Questions Fréquentes
La nycturie est-elle normale avec l'âge ?Se lever une fois par nuit après 65 ans peut être considéré comme normal. Au-delà de deux fois, c'est pathologique et mérite une évaluation médicale [1,8].
Les médicaments peuvent-ils causer une nycturie ?
Absolument ! Les diurétiques sont les plus connus, mais d'autres médicaments peuvent être impliqués : certains antidépresseurs, antihistaminiques, ou médicaments pour le cœur. N'arrêtez jamais un traitement sans avis médical [8].
La nycturie peut-elle disparaître spontanément ?
Rarement. Si elle persiste plus de quelques semaines, il est important de consulter pour identifier et traiter la cause sous-jacente [8].
Faut-il limiter drastiquement les boissons le soir ?
Non ! Il faut maintenir une hydratation suffisante mais la répartir intelligemment dans la journée. Une déshydratation peut aggraver certaines causes de nycturie [13,14].
La nycturie peut-elle être psychologique ?
Le stress et l'anxiété peuvent effectivement aggraver la nycturie, mais il existe toujours une cause organique sous-jacente qu'il faut rechercher [6,8].
Combien de temps faut-il pour voir une amélioration avec le traitement ?
Cela dépend de la cause. Pour une infection urinaire, l'amélioration est rapide (48-72h). Pour d'autres causes, comptez 4-6 semaines pour évaluer l'efficacité d'un traitement [8].
Questions Fréquentes
La nycturie est-elle normale avec l'âge ?
Se lever une fois par nuit après 65 ans peut être considéré comme normal. Au-delà de deux fois, c'est pathologique et mérite une évaluation médicale.
Les médicaments peuvent-ils causer une nycturie ?
Oui, les diurétiques sont les plus connus, mais d'autres médicaments peuvent être impliqués : certains antidépresseurs, antihistaminiques, ou médicaments cardiaques.
Combien de temps faut-il pour voir une amélioration ?
Cela dépend de la cause. Pour une infection urinaire, l'amélioration est rapide (48-72h). Pour d'autres causes, comptez 4-6 semaines.
Faut-il limiter drastiquement les boissons le soir ?
Non, il faut maintenir une hydratation suffisante mais la répartir intelligemment : 60% le matin, 30% l'après-midi, 10% le soir.
Spécialités médicales concernées
Sources et références
Références
- [1] Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) - HAS 2024-2025Lien
- [2] AUA2024 RECAPS Future Investigations to Consider - Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
- [3] EA for nocturia 2025 - Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
- [4] Sumitomo Pharma America - Vibegron data 2025Lien
- [5] Raffier N. Nycturie, quand c'est tout sauf la prostate. 2024Lien
- [6] De Graaf W, Knuistingh Neven A. Nycturie. TvPO 2022Lien
- [7] Jebali R, Hedhli A. La nycturie dans le syndrome d'apnées–hypopnées obstructives du sommeil. 2023Lien
- [8] Nguyen LN, Randhawa H. Rapport sur les meilleures pratiques de l'Association des urologues du Canada. 2022Lien
- [9] Daoud S, Yangui F. Syndrome d'apnées hypopnées obstructives du sommeil et nycturie. 2024Lien
- [10] van Antwerpen K, Lagro-Janssen T. De invloed van de overgang op nycturie bij vrouwen. 2022Lien
- [11] Bougacha M, Sahnoun I. La nycturie constitue-t-elle un facteur prédictif de sévérité du SAHOS. 2022Lien
- [12] Declerck V, De Backer T. De novo nocturia: A red flag for coronary heart disease patients. 2022Lien
- [13] Nycturie : 5 conseils pour moins se lever la nuit - Hartmann DirectLien
- [14] Nycturie - Comment la soigner - Les Tracas d'en BasLien
Publications scientifiques
- [PDF][PDF] Nycturie, quand c'est tout sauf la prostate (2024)
- Nycturie (2022)
- La nycturie dans le syndrome d'apnées–hypopnées obstructives du sommeil: constitue-t-elle un facteur prédictif de sévérité? (2023)
- [PDF][PDF] Rapport sur les meilleures pratiques de l'Association des urologues du Canada: Diagnostic et prise en charge de la nycturie (2022)[PDF]
- Syndrome d'apnées hypopnées obstructives du sommeil et nycturie: quelle relation? (2024)
Ressources web
- Nycturie : 5 conseils pour moins se lever la nuit (hartmann-direct.fr)
La nycturie est caractérisée par le fait de se réveiller plus de 2 fois par nuit pour uriner. Voici 5 conseils pour limiter ces réveils nocturnes.
- Nycturie [Se Lever La Nuit Pour Uriner] Comment la soigner (lestracasdenbas.info)
Une nycturie peut provenir de troubles appelé polyurie ou urines anormalement abondantes. Chez les personnes âgées, les systèmes hormonaux qui régulent la diur ...
- Diagnostic et prise en charge de la nycturie (cua.org)
de LN Nguyen · 2022 — L'International Continence Society (ICS) définit la nycturie comme le fait de se réveiller une ou plusieurs fois par nuit pour uriner, chaque miction étant pré ...
- La nycturie : comment traiter l'envie d'uriner la nuit (doctissimo.fr)
12 mars 2025 — La nycturie se manifeste par une envie d'uriner fréquemment pendant la nuit et obligeant les personnes (souvent âgées) à se lever.
- Miction excessive ou fréquente - Troubles rénaux et des ... (msdmanuals.com)
Les personnes âgées présentant une miction excessive ont souvent besoin d'uriner la nuit (nycturie). La nycturie peut contribuer à l'augmentation des troubles ...

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Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.
