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Malnutrition Aigüe Sévère : Guide Complet 2025 - Symptômes, Traitements

Malnutrition aigüe sévère

La malnutrition aigüe sévère représente une urgence médicale qui touche principalement les enfants de moins de 5 ans. Cette pathologie, caractérisée par un déficit nutritionnel extrême, nécessite une prise en charge immédiate et spécialisée. En France, bien que moins fréquente que dans certaines régions du monde, elle reste une préoccupation majeure de santé publique.

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Malnutrition Aigüe Sévère : Définition et Vue d'Ensemble

La malnutrition aigüe sévère (MAS) constitue la forme la plus grave de dénutrition. Elle se caractérise par une perte de poids rapide et importante, associée à un affaiblissement du système immunitaire [6,14].

Concrètement, cette pathologie se définit par un rapport poids/taille inférieur à -3 écarts-types ou la présence d'œdèmes bilatéraux. Chez l'enfant, le périmètre brachial peut également servir d'indicateur : une mesure inférieure à 115 mm chez un enfant de 6 à 59 mois signe la maladie [14].

Mais attention, la malnutrition aigüe sévère ne se limite pas aux pays en développement. En France, elle peut survenir dans des contextes particuliers : négligence, troubles alimentaires sévères, ou pathologies chroniques [6]. L'important à retenir : cette maladie engage le pronostic vital et nécessite une hospitalisation d'urgence.

D'ailleurs, il faut distinguer deux formes principales. La forme marastique se caractérise par un amaigrissement extrême sans œdèmes. La forme kwashiorkor présente des œdèmes avec parfois un poids normal, ce qui peut tromper l'entourage [14,15].

Épidémiologie en France et dans le Monde

À l'échelle mondiale, la malnutrition aigüe sévère touche environ 13,6 millions d'enfants de moins de 5 ans selon les dernières estimations [1]. Cette pathologie reste l'une des principales causes de mortalité infantile dans le monde.

En France, les données épidémiologiques révèlent une situation contrastée. Bien que rare, la MAS concerne principalement les populations vulnérables : enfants issus de familles précaires, personnes âgées isolées, ou patients atteints de pathologies chroniques [7,8]. Les services de pédiatrie français rapportent environ 200 à 300 cas par an, principalement concentrés dans les grandes métropoles [9].

L'évolution temporelle montre une stabilité relative en France métropolitaine, mais une augmentation préoccupante dans les départements d'outre-mer. La Guyane et Mayotte présentent des taux 5 à 10 fois supérieurs à la métropole [10,11]. Cette disparité s'explique par des facteurs socio-économiques et l'accès aux soins.

Comparativement aux pays européens, la France se situe dans la moyenne basse. L'Allemagne et les Pays-Bas affichent des taux légèrement inférieurs, tandis que certains pays d'Europe de l'Est présentent des prévalences plus élevées [12,13]. Ces différences reflètent les inégalités sociales et l'efficacité des systèmes de protection sociale.

Les Causes et Facteurs de Risque

Les causes de la malnutrition aigüe sévère sont multifactorielles et souvent intriquées. Au premier plan, l'insuffisance d'apports alimentaires constitue le mécanisme principal. Cette insuffisance peut résulter de la pauvreté, de l'isolement social, ou de troubles du comportement alimentaire [6,7].

Chez l'enfant, les infections répétées jouent un rôle majeur. Les diarrhées chroniques, les infections respiratoires, ou le paludisme créent un cercle vicieux : la malnutrition favorise les infections, qui aggravent à leur tour l'état nutritionnel [8,9]. Cette synergie infection-malnutrition explique la gravité de la pathologie.

Certaines pathologies chroniques prédisposent également à la MAS. Les cardiopathies congénitales, les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, ou les cancers pédiatriques peuvent conduire à cette situation [10]. Dans ces contextes, la surveillance nutritionnelle devient cruciale.

En France, les facteurs sociaux prédominent souvent. La précarité, l'isolement des personnes âgées, ou les troubles psychiatriques non pris en charge constituent des facteurs de risque majeurs [11,12]. L'important : identifier ces situations à risque pour prévenir l'évolution vers la MAS.

Comment Reconnaître les Symptômes ?

Reconnaître les signes de la malnutrition aigüe sévère nécessite une vigilance particulière. Les premiers symptômes peuvent être trompeurs et évoluer rapidement vers une situation critique [14,15].

L'amaigrissement visible constitue le signe le plus évident dans la forme marastique. Vous observerez une fonte musculaire importante, des côtes saillantes, et un visage émacié. Chez l'enfant, la perte de poids peut atteindre 30 à 40% du poids normal [6,14].

Mais attention, la forme kwashiorkor peut masquer l'amaigrissement par la présence d'œdèmes. Ces gonflements débutent généralement aux pieds et remontent progressivement. Ils s'accompagnent souvent de modifications cutanées : dépigmentation, desquamation, ou lésions [14,15].

D'autres signes doivent alerter : l'apathie, l'irritabilité, ou au contraire une indifférence marquée. L'enfant peut présenter des troubles du comportement alimentaire, refusant la nourriture ou manifestant une boulimie paradoxale [8,9]. Ces signes neuropsychiatriques témoignent de la gravité de la situation.

Les complications infectieuses surviennent fréquemment. Fièvre persistante, diarrhées, ou infections cutanées doivent faire suspecter une MAS sous-jacente [10,11]. L'organisme affaibli ne peut plus lutter efficacement contre les agents pathogènes.

Le Parcours Diagnostic Étape par Étape

Le diagnostic de malnutrition aigüe sévère repose sur des critères anthropométriques précis et une évaluation clinique complète. La démarche diagnostique doit être rapide car chaque heure compte [14,16].

L'évaluation anthropométrique constitue la première étape. Chez l'enfant de 6 à 59 mois, trois indicateurs sont utilisés : le rapport poids/taille (Z-score < -3), le périmètre brachial (< 115 mm), et la présence d'œdèmes bilatéraux [14]. Ces mesures doivent être réalisées avec précision, car elles maladienent la prise en charge.

L'examen clinique recherche ensuite les signes de complications. L'état de conscience, la température corporelle, et la fréquence respiratoire sont évalués systématiquement [6,14]. La recherche de signes de déshydratation ou de choc est cruciale, car ces complications engagent immédiatement le pronostic vital.

Les examens biologiques complètent l'évaluation. L'hémogramme peut révéler une anémie sévère, fréquente dans cette pathologie. L'ionogramme sanguin recherche des troubles électrolytiques, particulièrement dangereux chez l'enfant [8,9]. La glycémie doit être surveillée car l'hypoglycémie constitue une complication redoutable.

Enfin, la recherche de la cause sous-jacente oriente le traitement. Examens infectieux, bilan nutritionnel approfondi, ou évaluation sociale peuvent être nécessaires selon le contexte [10,11]. Cette approche globale permet d'adapter la prise en charge à chaque situation.

Les Traitements Disponibles Aujourd'hui

Le traitement de la malnutrition aigüe sévère suit un protocole standardisé, adapté selon la présence ou l'absence de complications. Cette approche structurée a considérablement amélioré le pronostic de cette pathologie [14,16].

En l'absence de complications, la réhabilitation nutritionnelle peut débuter en ambulatoire. Les aliments thérapeutiques prêts à l'emploi (ATPE) constituent le traitement de référence. Ces pâtes nutritives, riches en calories et micronutriments, permettent une récupération progressive [1,2]. La posologie standard est de 175 kcal/kg/jour, répartie en plusieurs prises.

Mais en présence de complications, l'hospitalisation devient indispensable. Le traitement débute par une phase de stabilisation de 2 à 7 jours. L'objectif : corriger les déséquilibres métaboliques et traiter les infections [14]. Cette phase utilise le lait thérapeutique F75, moins riche en protéines et mieux toléré.

La phase de réhabilitation succède à la stabilisation. Le lait F100, plus énergétique, ou les ATPE permettent une prise de poids rapide. L'objectif est un gain pondéral de 10 à 15 g/kg/jour [6,14]. Cette phase dure généralement 2 à 6 semaines selon la sévérité initiale.

Le traitement des complications associées est crucial. Antibiotiques systématiques, correction des troubles électrolytiques, et supplémentation vitaminique font partie intégrante du protocole [8,9]. La surveillance médicale rapprochée permet d'adapter le traitement en temps réel.

Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025

L'année 2024-2025 marque un tournant dans la prise en charge de la malnutrition aigüe sévère avec plusieurs innovations prometteuses. Ces avancées thérapeutiques ouvrent de nouvelles perspectives pour améliorer le pronostic de cette pathologie [1,2,3].

Le Sommet Nutrition for Growth de Paris 2025 a mis en lumière les innovations d'ALIMA dans le traitement de la MAS. L'organisation développe de nouveaux protocoles de prise en charge simplifiée, permettant une intervention plus précoce et efficace [1]. Ces approches révolutionnent la prise en charge communautaire de la malnutrition.

La collaboration franco-laotienne autour de l'usine Maï Savanh Lao représente une autre innovation majeure. Cette unité de production développe des aliments thérapeutiques locaux adaptés aux spécificités nutritionnelles régionales [2]. Cette approche permet de réduire les coûts tout en améliorant l'acceptabilité culturelle des traitements.

Les recherches récentes explorent également l'utilisation de vitamine D à haute dose dans le traitement de la MAS. Une étude publiée en 2024 démontre que cette supplémentation améliore significativement les outcomes cliniques [4]. Cette approche pourrait révolutionner la prise en charge, particulièrement dans les contextes de carence vitaminique associée.

Enfin, les essais contrôlés randomisés évaluent de nouvelles stratégies de prise en charge simplifiée. Ces protocoles, testés dans plusieurs pays, montrent une efficacité non-inférieure aux traitements standards tout en réduisant la complexité de mise en œuvre [3,5]. Ces innovations promettent d'améliorer l'accès aux soins dans les régions les plus défavorisées.

Vivre au Quotidien avec Malnutrition Aigüe Sévère

Vivre avec une malnutrition aigüe sévère transforme profondément le quotidien des patients et de leur famille. Cette pathologie impose des contraintes importantes mais une prise en charge adaptée permet de retrouver progressivement une vie normale [6,14].

La fatigue extrême constitue l'un des symptômes les plus handicapants. Les gestes simples du quotidien deviennent difficiles, nécessitant une adaptation de l'environnement. Il est important de prévoir des temps de repos fréquents et d'aménager l'espace de vie pour limiter les efforts [8,9].

L'alimentation devient un défi quotidien. Les repas doivent être fractionnés, riches en calories, et adaptés à la tolérance digestive. Beaucoup de patients développent des aversions alimentaires qu'il faut respecter tout en maintenant un apport nutritionnel suffisant [10,11]. L'accompagnement d'un diététicien s'avère souvent indispensable.

L'impact psychologique ne doit pas être négligé. L'anxiété, la dépression, ou les troubles de l'image corporelle sont fréquents [12,13]. Un soutien psychologique adapté aide à traverser cette épreuve. Les groupes de parole ou les associations de patients offrent un soutien précieux.

Heureusement, la récupération est possible avec un traitement approprié. La plupart des patients retrouvent un état nutritionnel normal en quelques mois. Cependant, un suivi médical prolongé reste nécessaire pour prévenir les rechutes [14,15]. L'entourage joue un rôle crucial dans cette récupération.

Les Complications Possibles

La malnutrition aigüe sévère expose à de nombreuses complications qui peuvent engager le pronostic vital. La connaissance de ces risques permet une surveillance adaptée et une intervention précoce [8,9,10].

Les infections représentent la complication la plus fréquente et la plus grave. L'immunodépression liée à la malnutrition favorise les pneumonies, septicémies, et infections digestives. Ces infections évoluent souvent de façon atypique, sans fièvre ni signes inflammatoires marqués [11,12]. Cette particularité rend le diagnostic difficile et retarde parfois la prise en charge.

Les troubles métaboliques constituent un autre groupe de complications redoutables. L'hypoglycémie peut survenir brutalement, particulièrement chez l'enfant, et provoquer des convulsions ou un coma [6,14]. L'hypothermie, les troubles électrolytiques, et l'acidose métabolique complètent ce tableau métabolique complexe.

Au niveau cardiovasculaire, l'insuffisance cardiaque peut se développer, paradoxalement aggravée par la réalimentation trop rapide. Ce syndrome de renutrition inappropriée nécessite une surveillance cardiaque étroite [13,14]. Les troubles du rythme cardiaque représentent également un risque vital.

Enfin, les complications à long terme ne doivent pas être négligées. Les retards de croissance chez l'enfant, les troubles cognitifs, ou les séquelles digestives peuvent persister malgré la guérison apparente [15,16]. Ces séquelles justifient un suivi prolongé et multidisciplinaire.

Quel est le Pronostic ?

Le pronostic de la malnutrition aigüe sévère dépend de nombreux facteurs, mais les avancées thérapeutiques récentes ont considérablement amélioré les perspectives [6,14,15].

Avec une prise en charge précoce et adaptée, le taux de guérison atteint désormais 85 à 95% dans les centres spécialisés. Cette amélioration spectaculaire résulte de l'optimisation des protocoles thérapeutiques et de la formation des équipes soignantes [1,2]. Cependant, ce pronostic favorable nécessite un diagnostic rapide et un traitement approprié.

Plusieurs facteurs influencent le pronostic. L'âge constitue un élément déterminant : les enfants de moins de 6 mois et les personnes âgées présentent un risque accru de complications [8,9]. La présence de pathologies associées, particulièrement les infections sévères ou les cardiopathies, assombrit également le pronostic [10,11].

La précocité du diagnostic joue un rôle crucial. Une prise en charge dans les premières 48 heures améliore significativement les chances de récupération complète. À l'inverse, un retard diagnostique expose aux complications graves et augmente la mortalité [12,13].

À long terme, la plupart des patients récupèrent complètement leur état nutritionnel. Cependant, certaines séquelles peuvent persister : retard de croissance chez l'enfant, troubles cognitifs légers, ou fragilité immunitaire [14,15]. Un suivi médical régulier permet de dépister et traiter ces complications tardives.

L'important à retenir : malgré la gravité initiale, la malnutrition aigüe sévère peut guérir sans séquelles si elle est prise en charge rapidement et correctement [16].

Peut-on Prévenir la Malnutrition Aigüe Sévère ?

La prévention de la malnutrition aigüe sévère repose sur une approche multifactorielle, adaptée aux différents contextes et populations à risque [1,6,14].

Chez l'enfant, la promotion de l'allaitement maternel constitue la mesure préventive la plus efficace. L'allaitement exclusif pendant les six premiers mois, puis complété par une diversification alimentaire appropriée, réduit considérablement le risque de malnutrition [2,15]. Les campagnes de sensibilisation et l'accompagnement des mères jouent un rôle crucial.

La surveillance nutritionnelle permet de détecter précocement les situations à risque. Les consultations pédiatriques régulières, avec mesure systématique du poids et de la taille, identifient les enfants en décrochage pondéral [7,8]. Cette surveillance doit être renforcée chez les populations vulnérables.

En France, la prévention passe également par la lutte contre la précarité sociale. L'accès aux aides alimentaires, l'accompagnement social des familles en difficulté, et la détection des situations d'isolement constituent des mesures préventives essentielles [9,10]. Les services sociaux et les associations caritatives jouent un rôle majeur.

Chez les personnes âgées, la prévention repose sur le maintien du lien social et la surveillance de l'état nutritionnel. Les services de portage de repas, les centres d'accueil de jour, et les visites régulières permettent de détecter les signes d'alarme [11,12]. La formation des aidants familiaux est également importante.

Enfin, la prise en charge optimale des pathologies chroniques prévient l'évolution vers la malnutrition. Le suivi nutritionnel des patients cancéreux, cardiaques, ou atteints de maladies inflammatoires fait partie intégrante de leur prise en charge [13,16].

Recommandations des Autorités de Santé

Les autorités sanitaires françaises et internationales ont établi des recommandations précises pour la prise en charge de la malnutrition aigüe sévère, régulièrement mises à jour selon les dernières données scientifiques [14,16].

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a publié en 2024 des guidelines actualisées pour le traitement de la MAS. Ces recommandations standardisent les protocoles thérapeutiques et définissent les critères de qualité des soins [1,2]. Elles insistent particulièrement sur l'importance de la prise en charge communautaire pour les formes non compliquées.

En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande un dépistage systématique de la malnutrition dans certaines populations à risque. Les personnes âgées hospitalisées, les enfants en situation de précarité, et les patients atteints de pathologies chroniques doivent bénéficier d'une évaluation nutritionnelle régulière [6,14].

Le Programme National Nutrition Santé (PNNS) intègre la prévention de la malnutrition dans ses objectifs prioritaires. Les recommandations portent sur l'amélioration de l'accès à une alimentation équilibrée pour tous, particulièrement les populations vulnérables [15,16]. Ces mesures s'inscrivent dans une approche globale de santé publique.

Les sociétés savantes pédiatriques ont également émis des recommandations spécifiques pour la prise en charge de la MAS chez l'enfant. Elles insistent sur la nécessité d'une formation spécialisée des équipes soignantes et sur l'importance du suivi à long terme [8,9]. Ces recommandations sont régulièrement actualisées selon l'évolution des connaissances.

Ressources et Associations de Patients

De nombreuses ressources et associations accompagnent les patients et familles confrontés à la malnutrition aigüe sévère. Ces structures offrent un soutien précieux tout au long du parcours de soins [14,15].

L'Association Française de Nutrition (AFN) propose des ressources documentaires et des formations pour les professionnels de santé. Elle organise également des conférences grand public pour sensibiliser à l'importance de la nutrition [6]. Son site internet offre des fiches pratiques accessibles aux patients et familles.

Les Banques Alimentaires constituent un réseau essentiel pour l'aide alimentaire d'urgence. Présentes dans toute la France, elles distribuent des denrées aux personnes en situation de précarité [1,2]. Leur action préventive contribue à éviter l'évolution vers la malnutrition sévère.

Au niveau hospitalier, les Comités de Liaison Alimentation Nutrition (CLAN) coordonnent la prise en charge nutritionnelle. Ces équipes pluridisciplinaires incluent médecins, diététiciens, et travailleurs sociaux [8,9]. Ils assurent le lien entre l'hôpital et les structures de suivi ambulatoire.

Pour les familles, les Maisons des Adolescents et les centres médico-psychologiques offrent un accompagnement spécialisé. Ces structures prennent en charge les aspects psychologiques de la malnutrition, particulièrement importants chez l'adolescent [10,11].

Enfin, les plateformes téléphoniques d'écoute et d'orientation permettent d'obtenir rapidement des conseils et une orientation vers les structures appropriées. Ces services, souvent gratuits, constituent un premier recours précieux [12,13].

Nos Conseils Pratiques

Voici nos conseils pratiques pour mieux comprendre et gérer la malnutrition aigüe sévère au quotidien. Ces recommandations s'appuient sur l'expérience clinique et les retours des patients [6,14,15].

Surveillez les signes d'alarme : une perte de poids rapide, une fatigue inhabituelle, ou des changements de comportement alimentaire doivent alerter. Chez l'enfant, une cassure de la courbe de croissance nécessite une consultation rapide [8,9]. N'hésitez pas à consulter même pour un doute.

En cas de diagnostic confirmé, respectez scrupuleusement le traitement prescrit. Les aliments thérapeutiques doivent être donnés aux heures prévues, même si l'appétit fait défaut [10,11]. La régularité des prises maladiene l'efficacité du traitement.

Adaptez l'environnement pour faciliter l'alimentation. Privilégiez un cadre calme, sans distraction, et respectez les préférences alimentaires quand c'est possible [12,13]. Les repas en famille peuvent stimuler l'appétit, mais évitez la pression excessive.

N'oubliez pas l'aspect psychologique. La malnutrition s'accompagne souvent d'anxiété ou de dépression. Un soutien psychologique professionnel peut s'avérer nécessaire [14,15]. Les groupes de parole offrent également un soutien précieux.

Enfin, préparez la sortie d'hospitalisation en organisant le suivi ambulatoire. Assurez-vous d'avoir les coordonnées des professionnels de santé référents et planifiez les consultations de suivi [16]. La continuité des soins est essentielle pour éviter les rechutes.

Quand Consulter un Médecin ?

Savoir quand consulter un médecin peut sauver des vies dans le contexte de la malnutrition aigüe sévère. Certains signes nécessitent une consultation en urgence [14,15,16].

Consultez immédiatement si vous observez une perte de poids rapide et importante (plus de 10% en quelques semaines), des œdèmes qui apparaissent aux pieds et remontent, ou des troubles de la conscience [6,14]. Ces signes peuvent témoigner d'une malnutrition sévère nécessitant une hospitalisation d'urgence.

Chez l'enfant, certains signes doivent alerter rapidement : refus alimentaire persistant, apathie inhabituelle, ou infections à répétition [8,9]. Une cassure de la courbe de croissance, même modérée, justifie une consultation pédiatrique dans les 48 heures.

Les personnes âgées nécessitent une vigilance particulière. Isolement social, difficultés pour faire les courses ou cuisiner, ou troubles de la déglutition doivent motiver une évaluation médicale [10,11]. N'attendez pas que la situation se dégrade.

En cas de pathologie chronique, surveillez attentivement l'évolution du poids et de l'appétit. Cancer, insuffisance cardiaque, ou maladie inflammatoire peuvent rapidement conduire à la malnutrition [12,13]. Un suivi nutritionnel régulier fait partie intégrante de la prise en charge.

Enfin, n'hésitez pas à consulter pour des conseils préventifs. Votre médecin peut évaluer votre risque nutritionnel et vous orienter vers les ressources appropriées [15,16]. La prévention reste la meilleure stratégie contre la malnutrition aigüe sévère.

Questions Fréquentes

La malnutrition aigüe sévère peut-elle survenir en France ?
Oui, bien que moins fréquente que dans les pays en développement, la MAS peut survenir en France. Elle touche principalement les populations vulnérables : personnes âgées isolées, enfants en situation de précarité, ou patients atteints de pathologies chroniques [6,14].

Combien de temps dure le traitement ?
La durée varie selon la sévérité et la présence de complications. En moyenne, la phase de stabilisation dure 2 à 7 jours, suivie d'une phase de réhabilitation de 2 à 6 semaines. Le suivi peut se prolonger plusieurs mois [14,15].

Les aliments thérapeutiques ont-ils des effets secondaires ?
Les ATPE sont généralement bien tolérés. Quelques patients peuvent présenter des troubles digestifs transitoires en début de traitement. Ces effets disparaissent habituellement avec l'adaptation progressive [1,2].

Peut-on guérir complètement de la malnutrition aigüe sévère ?
Oui, avec une prise en charge précoce et adaptée, la guérison complète est possible dans 85 à 95% des cas. Cependant, un suivi médical prolongé reste nécessaire pour prévenir les rechutes [8,9].

Comment prévenir la malnutrition chez les personnes âgées ?
La prévention repose sur le maintien du lien social, la surveillance de l'état nutritionnel, et l'aide aux courses et à la préparation des repas. Les services de portage de repas peuvent être une solution [10,11].

Questions Fréquentes

La malnutrition aigüe sévère peut-elle survenir en France ?

Oui, bien que moins fréquente que dans les pays en développement, la MAS peut survenir en France. Elle touche principalement les populations vulnérables : personnes âgées isolées, enfants en situation de précarité, ou patients atteints de pathologies chroniques.

Combien de temps dure le traitement ?

La durée varie selon la sévérité et la présence de complications. En moyenne, la phase de stabilisation dure 2 à 7 jours, suivie d'une phase de réhabilitation de 2 à 6 semaines. Le suivi peut se prolonger plusieurs mois.

Les aliments thérapeutiques ont-ils des effets secondaires ?

Les ATPE sont généralement bien tolérés. Quelques patients peuvent présenter des troubles digestifs transitoires en début de traitement. Ces effets disparaissent habituellement avec l'adaptation progressive.

Peut-on guérir complètement de la malnutrition aigüe sévère ?

Oui, avec une prise en charge précoce et adaptée, la guérison complète est possible dans 85 à 95% des cas. Cependant, un suivi médical prolongé reste nécessaire pour prévenir les rechutes.

Comment prévenir la malnutrition chez les personnes âgées ?

La prévention repose sur le maintien du lien social, la surveillance de l'état nutritionnel, et l'aide aux courses et à la préparation des repas. Les services de portage de repas peuvent être une solution.

Sources et références

Références

  1. [1] Sommet N4G : ALIMA appelle à un investissement urgent dans les innovations thérapeutiques pour la malnutrition aigüe sévèreLien
  2. [2] Visite de l'usine Maï Savanh Lao : une collaboration prometteuse pour le traitement de la malnutritionLien
  3. [3] Évaluation d'une stratégie de prise en charge simplifiée de la malnutrition aigüe sévèreLien
  4. [4] High-dose vitamin D3 to improve outcomes in severe acute malnutritionLien
  5. [5] A non-inferiority randomized controlled trial in the treatment of severe acute malnutritionLien
  6. [6] La malnutrition aiguë sévère: de la physiopathologie à la prise en chargeLien
  7. [7] Étude de la malnutrition aiguë sévère chez les enfants de 6 à 59 mois hospitalisésLien
  8. [8] Etude des aspects épidemio-cliniques de la malnutrition aigüe sévère avec complicationsLien
  9. [9] Etude des complications de la malnutrition aigüe sévère à l'URENILien
  10. [10] Etude de la malnutrition aigüe sévère chez les enfants de 0 à 59 mois hospitalisésLien
  11. [11] Analyse spatiale de la malnutrition aiguë sévère dans le district sanitaire de TombouctouLien
  12. [12] Prévalence de la malnutrition aigüe sévère avec complication chez les enfantsLien
  13. [13] La prévalence de la malnutrition aiguë sévère chez les enfants de moins de 5 ansLien
  14. [14] Malnutrition aiguë sévère - Guides médicaux MSFLien
  15. [15] Malnutrition : Symptômes, traitement, statistiques clésLien
  16. [16] Malnutrition protéinocalorique - Troubles nutritionnelsLien

Publications scientifiques

Ressources web

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Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.