Maladie du Charbon (Anthrax) : Symptômes, Traitement et Guide Complet 2025

La maladie du charbon, aussi appelée anthrax, est une pathologie infectieuse causée par la bactérie Bacillus anthracis. Bien que rare en France, cette maladie zoonotique peut affecter l'homme par contact avec des animaux infectés ou leurs produits. Heureusement, les traitements modernes permettent une prise en charge efficace lorsque le diagnostic est posé rapidement.

- Consultation remboursable *
- Ordonnance et arrêt de travail sécurisés (HDS)

Maladie du charbon : Définition et Vue d'Ensemble
La maladie du charbon tire son nom des lésions cutanées noires qu'elle provoque, rappelant l'aspect du charbon. Cette pathologie infectieuse est causée par Bacillus anthracis, une bactérie sporulée particulièrement résistante [6,7]. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, elle n'a aucun rapport avec le charbon minéral.
Cette zoonose touche principalement les herbivores comme les bovins, les moutons et les chèvres. L'homme peut être contaminé de trois façons principales : par voie cutanée (95% des cas), par inhalation ou par ingestion [14]. La forme cutanée, la plus fréquente, se manifeste par une escarre noire caractéristique entourée d'un œdème important.
Il faut savoir que Bacillus anthracis forme des spores extrêmement résistantes qui peuvent survivre des décennies dans l'environnement [6]. Ces spores constituent le véritable danger, car elles résistent à la chaleur, au froid et même à certains désinfectants. D'ailleurs, cette résistance explique pourquoi la maladie peut réapparaître dans des zones où elle semblait éradiquée.
Historiquement, la maladie du charbon a marqué les débuts de la microbiologie moderne. En effet, c'est en étudiant cette pathologie que Robert Koch a établi ses fameux postulats en 1876, démontrant le lien entre un microorganisme et une maladie [12]. Pasteur, quant à lui, a développé le premier vaccin contre cette maladie en 1881.
Épidémiologie en France et dans le Monde
En France, la maladie du charbon reste exceptionnellement rare chez l'homme. Selon les données de Santé publique France, moins de 5 cas humains sont déclarés annuellement sur le territoire national [15]. Cette faible incidence s'explique par l'efficacité des programmes de vaccination animale et la surveillance vétérinaire rigoureuse mise en place depuis les années 1960.
Cependant, la situation varie considérablement selon les régions du monde. L'Organisation mondiale de la santé estime qu'entre 2 000 et 20 000 cas humains surviennent chaque année dans le monde, principalement en Afrique subsaharienne, en Asie centrale et dans certaines régions d'Amérique du Sud [8]. Ces disparités s'expliquent par les différences dans les systèmes de santé vétérinaire et les pratiques d'élevage.
En Europe, les pays les plus touchés restent la Turquie, la Grèce et certaines régions des Balkans, avec une incidence annuelle pouvant atteindre 0,1 à 1 cas pour 100 000 habitants dans les zones rurales [8]. La France, avec son incidence inférieure à 0,01 pour 100 000 habitants, figure parmi les pays les mieux protégés du continent.
L'évolution épidémiologique montre une tendance encourageante : le nombre de cas humains a diminué de 60% au cours des vingt dernières années dans les pays développés. Cette amélioration résulte des progrès en médecine vétérinaire, de la sensibilisation des professionnels et de l'amélioration des systèmes de surveillance [7]. Néanmoins, le changement climatique pourrait modifier cette donne en favorisant la survie des spores dans certaines régions.
Les Causes et Facteurs de Risque
La contamination humaine par Bacillus anthracis résulte toujours d'un contact direct ou indirect avec des animaux infectés ou leurs produits [6]. Les spores bactériennes constituent l'agent infectieux réel, car la bactérie végétative ne survit pas longtemps en dehors de son hôte.
Les principales voies de contamination incluent la manipulation de peaux, de laines ou de poils d'animaux infectés. D'ailleurs, historiquement, la maladie était surnommée "maladie des cardeurs de laine" en raison de sa fréquence chez les ouvriers textile [10]. Aujourd'hui, les professions à risque comprennent les vétérinaires, les éleveurs, les bouchers et les travailleurs de l'industrie du cuir.
Certains facteurs géographiques augmentent le risque d'exposition. Les régions où l'élevage extensif prédomine, où la vaccination animale est insuffisante ou où les maladies sanitaires sont précaires présentent une incidence plus élevée [8]. En France, les départements du Sud-Ouest et certaines zones de montagne restent plus exposés en raison de l'élevage traditionnel.
Il faut noter que la résistance des spores constitue un facteur aggravant majeur. Ces spores peuvent contaminer les sols pendant des décennies, créant des "champs maudits" où la maladie réapparaît périodiquement [7]. C'est pourquoi certaines parcelles agricoles restent interdites au pâturage des décennies après un épisode de charbon animal.
Comment Reconnaître les Symptômes ?
Les symptômes de la maladie du charbon varient considérablement selon la voie de contamination. La forme cutanée, qui représente 95% des cas humains, débute par une petite papule rouge qui apparaît 1 à 7 jours après l'exposition [14]. Cette lésion évolue rapidement vers une vésicule, puis vers l'escarre noire caractéristique.
L'escarre charbonneuse présente un aspect très particulier : une croûte noire centrale de 1 à 3 cm, indolore, entourée d'un œdème important et parfois spectaculaire [15]. Contrairement aux idées reçues, cette lésion ne provoque généralement pas de douleur, ce qui peut retarder la consultation. L'œdème peut s'étendre considérablement, notamment au visage et au cou.
La forme pulmonaire, heureusement exceptionnelle, débute comme un syndrome grippal banal : fièvre, toux, fatigue et douleurs musculaires. Mais attention, cette forme peut évoluer très rapidement vers une détresse respiratoire sévère en 24 à 48 heures [14]. Les signes d'alarme incluent une dyspnée brutale, des douleurs thoraciques et une fièvre élevée.
Quant à la forme digestive, elle se manifeste par des douleurs abdominales intenses, des nausées, des vomissements et parfois des diarrhées sanglantes. Cette forme, également rare, peut évoluer vers un choc septique si elle n'est pas traitée rapidement [15]. Il est crucial de reconnaître ces symptômes précocement car le pronostic dépend largement de la rapidité du traitement.
Le Parcours Diagnostic Étape par Étape
Le diagnostic de la maladie du charbon repose avant tout sur la reconnaissance clinique des signes caractéristiques, associée à une anamnèse précise recherchant une exposition à risque [14]. Face à une escarre noire avec œdème, tout médecin doit évoquer cette pathologie, surtout chez un patient exposé professionnellement.
L'examen clinique doit être minutieux. Pour la forme cutanée, l'aspect de l'escarre est pathognomonique : croûte noire, indolore, entourée d'un œdème parfois impressionnant. Il faut examiner attentivement les aires ganglionnaires régionales, qui peuvent être augmentées de volume. D'ailleurs, la palpation de la lésion elle-même ne provoque généralement aucune douleur, contrairement à d'autres infections cutanées.
Les examens complémentaires confirment le diagnostic. Le prélèvement bactériologique de la lésion permet l'isolement de Bacillus anthracis et sa caractérisation [6]. En cas de forme systémique, les hémocultures sont indispensables. La PCR spécifique offre un diagnostic rapide et fiable, particulièrement utile en urgence.
L'imagerie médicale joue un rôle crucial dans les formes pulmonaires. La radiographie thoracique peut montrer un élargissement médiastinal caractéristique, tandis que le scanner thoracique précise l'extension des lésions [14]. Pour les formes digestives, l'échographie abdominale et parfois la tomodensitométrie aident à évaluer l'atteinte viscérale. Il est important de noter que le diagnostic différentiel inclut d'autres infections cutanées nécrosantes, d'où l'importance de la confirmation bactériologique.
Les Traitements Disponibles Aujourd'hui
Le traitement de la maladie du charbon repose principalement sur l'antibiothérapie, dont l'efficacité dépend largement de la précocité d'administration [16]. La pénicilline reste l'antibiotique de référence pour les formes cutanées non compliquées, administrée par voie orale pendant 7 à 10 jours à la dose de 2 à 4 millions d'unités par jour.
Pour les formes sévères ou systémiques, le traitement intraveineux s'impose. La pénicilline G à haute dose (4 millions d'unités toutes les 4 heures) constitue le traitement de première intention [14]. En cas d'allergie à la pénicilline, les alternatives incluent la doxycycline (100 mg deux fois par jour) ou la ciprofloxacine (400 mg deux fois par jour en intraveineux).
Il faut savoir que certaines souches de Bacillus anthracis peuvent présenter des résistances naturelles. C'est pourquoi l'antibiogramme guide toujours l'adaptation thérapeutique [16]. D'ailleurs, les formes pulmonaires nécessitent souvent une bithérapie associant pénicilline et gentamicine pour optimiser l'efficacité.
Le traitement symptomatique ne doit pas être négligé. La prise en charge de l'œdème, particulièrement important dans les formes cutanées cervico-faciales, peut nécessiter une corticothérapie courte. Pour les formes pulmonaires, la ventilation assistée et les mesures de réanimation sont souvent indispensables [14]. Concrètement, plus le traitement est débuté tôt, meilleur est le pronostic, d'où l'importance d'une reconnaissance rapide des symptômes.
Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025
Les innovations thérapeutiques dans le domaine de la maladie du charbon connaissent un renouveau significatif en 2024-2025, notamment grâce aux avancées en biotechnologie [1]. Les recherches actuelles se concentrent sur le développement de nouveaux anticorps monoclonaux dirigés contre les toxines de Bacillus anthracis, offrant une approche thérapeutique complémentaire à l'antibiothérapie classique.
L'industrie pharmaceutique investit massivement dans la décarbonation des processus de production des médicaments anti-infectieux, incluant ceux utilisés contre la maladie du charbon [2]. Cette démarche environnementale s'accompagne d'innovations dans les formulations galéniques, permettant une meilleure biodisponibilité des antibiotiques tout en réduisant l'empreinte carbone.
Les stratégies vaccinales évoluent également. Les nouveaux vaccins en développement utilisent des technologies de pointe comme les nanoparticules et les adjuvants innovants [3]. Ces approches promettent une protection plus durable et une meilleure tolérance que les vaccins traditionnels. D'ailleurs, certains de ces vaccins pourraient être adaptés à la fois pour la prévention humaine et vétérinaire.
La recherche fondamentale progresse dans la compréhension des mécanismes de virulence de Bacillus anthracis [11]. Ces avancées ouvrent la voie à de nouvelles cibles thérapeutiques, notamment en bloquant l'action des facteurs de virulence plutôt qu'en détruisant directement la bactérie. Cette approche pourrait révolutionner la prise en charge des formes sévères de la maladie.
Vivre au Quotidien avec Maladie du charbon
Heureusement, la maladie du charbon ne devient généralement pas chronique lorsqu'elle est correctement traitée. La forme cutanée, la plus fréquente, guérit habituellement sans séquelles en 2 à 6 semaines sous traitement antibiotique approprié [15]. Cependant, la cicatrisation peut laisser une marque définitive à l'emplacement de l'escarre.
Pendant la phase de traitement, il est important de maintenir une hygiène rigoureuse de la plaie. Le pansement doit être changé quotidiennement avec des mains parfaitement propres. D'ailleurs, contrairement aux idées reçues, la lésion cutanée n'est pas contagieuse d'homme à homme, ce qui rassure souvent les patients et leur entourage.
La surveillance médicale reste essentielle durant tout le traitement. Des consultations régulières permettent de vérifier l'évolution favorable de la lésion et l'absence de complications. En cas de forme systémique, l'hospitalisation peut être prolongée, nécessitant un soutien psychologique pour le patient et sa famille.
Pour les professionnels exposés, la reprise du travail doit être progressive et accompagnée de mesures préventives renforcées. Il est crucial de revoir les protocoles de sécurité et de s'assurer que l'exposition initiale ne se reproduira pas. Bon à savoir : une fois guérie, la maladie du charbon ne confère pas d'immunité définitive, d'où l'importance de maintenir les précautions.
Les Complications Possibles
Bien que la forme cutanée de la maladie du charbon évolue généralement favorablement, certaines complications peuvent survenir, particulièrement en l'absence de traitement approprié [14]. L'œdème malin représente la complication la plus redoutable de la forme cutanée, caractérisé par une extension rapide de l'œdème pouvant compromettre les voies respiratoires en cas de localisation cervico-faciale.
Les formes systémiques présentent un risque de complications beaucoup plus élevé. La forme pulmonaire peut évoluer vers un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) en quelques heures, nécessitant une ventilation mécanique en urgence [14]. Le taux de mortalité de cette forme reste élevé, même avec un traitement optimal, d'où l'importance d'une prise en charge précoce en réanimation.
La septicémie charbonneuse constitue une urgence médicale absolue. Elle peut compliquer toutes les formes de la maladie et se manifeste par un choc septique avec défaillance multiviscérale [15]. Les signes d'alarme incluent une fièvre élevée, une hypotension, des troubles de la conscience et une insuffisance rénale aiguë.
Il faut noter que les séquelles à long terme restent rares dans les formes cutanées bien traitées. Cependant, les formes pulmonaires peuvent laisser des séquelles respiratoires définitives chez les survivants. D'ailleurs, c'est pourquoi la prévention primaire par la vaccination des animaux et les mesures d'hygiène professionnelle restent essentielles pour éviter ces complications dramatiques.
Quel est le Pronostic ?
Le pronostic de la maladie du charbon varie considérablement selon la forme clinique et la rapidité de la prise en charge [14]. Pour la forme cutanée, qui représente 95% des cas, le pronostic est excellent avec un traitement antibiotique approprié : le taux de guérison avoisine 99% et les séquelles restent exceptionnelles.
En revanche, les formes systémiques présentent un pronostic beaucoup plus réservé. La forme pulmonaire, même traitée précocement, conserve un taux de mortalité de 45 à 80% selon les études [15]. Cette mortalité élevée s'explique par la rapidité d'évolution et la production massive de toxines par la bactérie.
La forme digestive présente également un pronostic sombre avec un taux de mortalité de 25 à 60% [14]. Cependant, ces chiffres s'améliorent significativement lorsque le diagnostic est posé précocement et que le traitement est instauré dans les premières heures. D'ailleurs, l'évolution de la réanimation moderne a permis d'améliorer le pronostic de ces formes graves.
Il est important de souligner que le délai de traitement constitue le facteur pronostique majeur. Un traitement débuté dans les 24 premières heures améliore considérablement les chances de survie, même pour les formes sévères. C'est pourquoi la sensibilisation des professionnels de santé et du public à cette pathologie reste cruciale pour améliorer le pronostic global.
Peut-on Prévenir Maladie du charbon ?
La prévention de la maladie du charbon repose principalement sur la vaccination des animaux et le contrôle vétérinaire rigoureux [8]. En France, la vaccination systématique du cheptel dans les zones à risque a permis de réduire drastiquement l'incidence de la maladie animale, et par conséquent humaine.
Pour les professionnels exposés, des mesures de protection individuelle strictes sont indispensables. Le port d'équipements de protection (gants, masques, vêtements de protection) lors de la manipulation d'animaux suspects ou de leurs produits constitue la première ligne de défense [15]. D'ailleurs, la formation du personnel aux risques biologiques fait partie intégrante de la prévention.
La surveillance épidémiologique joue un rôle crucial dans la prévention. Le système de déclaration obligatoire permet de détecter rapidement les foyers animaux et de mettre en place les mesures de contrôle appropriées [8]. Cette surveillance s'étend également aux produits d'importation, particulièrement les peaux et laines provenant de pays à risque.
Concernant la vaccination humaine, elle reste réservée à des populations très spécifiques : personnel de laboratoire manipulant Bacillus anthracis, militaires en mission dans certaines zones, et vétérinaires travaillant dans des régions endémiques [3]. Ce vaccin n'est pas disponible pour le grand public en France, la prévention reposant avant tout sur le contrôle de la source animale.
Recommandations des Autorités de Santé
Les autorités sanitaires françaises ont établi des recommandations précises concernant la prise en charge de la maladie du charbon [15]. Santé publique France insiste sur l'importance de la déclaration obligatoire de tout cas suspect ou confirmé, permettant une surveillance épidémiologique efficace et la mise en place de mesures de contrôle adaptées.
La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande une prise en charge multidisciplinaire associant médecins, vétérinaires et épidémiologistes. Cette approche "One Health" reconnaît l'interconnexion entre santé humaine, animale et environnementale dans la gestion de cette zoonose [8]. D'ailleurs, cette collaboration intersectorielle a prouvé son efficacité dans la prévention des épidémies.
Concernant le traitement, les recommandations nationales privilégient la pénicilline en première intention, avec des protocoles précis selon la forme clinique [16]. Les autorités insistent particulièrement sur la nécessité d'un traitement précoce, idéalement dans les 24 premières heures suivant l'apparition des symptômes.
L'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) coordonne la surveillance vétérinaire et émet des recommandations pour la prévention en milieu professionnel. Ces recommandations incluent la formation du personnel, l'utilisation d'équipements de protection et la mise en place de protocoles de décontamination [8]. Il est important de noter que ces recommandations sont régulièrement mises à jour en fonction de l'évolution des connaissances scientifiques.
Ressources et Associations de Patients
Bien que la maladie du charbon soit rare en France, plusieurs ressources sont disponibles pour les patients et leurs familles. Le Centre national de référence des bactéries anaérobies et du botulisme, situé à l'Institut Pasteur, constitue la référence nationale pour le diagnostic et la prise en charge de cette pathologie [6].
Les centres antipoison peuvent également fournir des informations précieuses, particulièrement en cas d'exposition professionnelle ou accidentelle. Ces centres, disponibles 24h/24, offrent des conseils immédiats et orientent vers les structures de soins appropriées. D'ailleurs, ils maintiennent des protocoles spécifiques pour la gestion des expositions à Bacillus anthracis.
Pour les professionnels exposés, les services de médecine du travail constituent un relais essentiel. Ils assurent la surveillance médicale, la formation aux risques et la mise en place de mesures préventives adaptées. Ces services travaillent en étroite collaboration avec les vétérinaires et les autorités sanitaires.
Les réseaux de surveillance européens, comme l'ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies), offrent des ressources documentaires actualisées et des recommandations harmonisées. Ces ressources sont particulièrement utiles pour les voyageurs se rendant dans des zones à risque ou les professionnels travaillant à l'international.
Nos Conseils Pratiques
Face à une suspicion de maladie du charbon, la rapidité d'action est cruciale. Si vous développez une lésion cutanée suspecte après un contact avec des animaux ou leurs produits, consultez immédiatement un médecin [15]. N'attendez pas que la lésion évolue : plus le traitement est précoce, meilleur est le pronostic.
Pour les voyageurs, quelques précautions simples peuvent éviter l'exposition. Évitez de manipuler des peaux d'animaux, des laines non traitées ou des produits artisanaux d'origine animale dans les pays à risque [8]. Si vous devez absolument le faire, portez des gants et lavez-vous soigneusement les mains ensuite.
Les professionnels exposés doivent respecter scrupuleusement les protocoles de sécurité. Portez systématiquement les équipements de protection individuelle, même pour des manipulations qui semblent anodines. D'ailleurs, la formation régulière aux bonnes pratiques et la mise à jour des connaissances sur les risques biologiques sont essentielles.
En cas d'exposition accidentelle, ne paniquez pas mais agissez rapidement. Nettoyez immédiatement la zone d'exposition avec de l'eau et du savon, consultez un médecin dans les plus brefs délais et signalez l'incident à votre médecin du travail. Concrètement, une prise en charge précoce permet d'éviter la plupart des complications graves de cette maladie.
Quand Consulter un Médecin ?
La consultation médicale doit être immédiate dès l'apparition de symptômes évocateurs, particulièrement chez les personnes exposées professionnellement [14]. Une lésion cutanée qui évolue rapidement vers une escarre noire avec œdème important constitue un motif de consultation en urgence, même en l'absence de douleur.
Certains signes d'alarme nécessitent un recours aux urgences sans délai : fièvre élevée, difficultés respiratoires, douleurs thoraciques intenses ou troubles digestifs sévères après une exposition à risque [15]. Ces symptômes peuvent signaler une forme systémique de la maladie, potentiellement mortelle sans traitement rapide.
Pour les professionnels à risque, toute lésion cutanée apparaissant après manipulation d'animaux ou de leurs produits doit faire l'objet d'une consultation, même si elle semble bénigne. Il vaut mieux consulter pour rien que de passer à côté d'un diagnostic précoce. D'ailleurs, n'hésitez pas à mentionner votre profession et vos activités récentes au médecin.
En cas de voyage récent dans une zone endémique, signalez-le systématiquement à votre médecin lors de toute consultation. Cette information peut orienter le diagnostic vers des pathologies rares comme la maladie du charbon. Bon à savoir : même plusieurs semaines après l'exposition, la maladie peut encore se déclarer, d'où l'importance de maintenir une vigilance prolongée.
Questions Fréquentes
La maladie du charbon est-elle contagieuse entre humains ?
Non, la maladie du charbon ne se transmet pas d'homme à homme. La contamination se fait uniquement par contact avec des animaux infectés ou leurs produits (peaux, laines, poils).
Combien de temps après l'exposition les symptômes apparaissent-ils ?
Les symptômes apparaissent généralement 1 à 7 jours après l'exposition pour la forme cutanée, mais peuvent survenir jusqu'à 60 jours après pour les formes pulmonaires.
Peut-on guérir complètement de la maladie du charbon ?
Oui, avec un traitement antibiotique précoce et approprié, la guérison est complète dans 99% des cas pour la forme cutanée. Les formes systémiques ont un pronostic plus réservé.
Existe-t-il un vaccin contre la maladie du charbon ?
Un vaccin existe mais il est réservé aux populations très spécifiques (militaires, personnel de laboratoire). La prévention repose principalement sur la vaccination des animaux.
Quels sont les métiers les plus à risque ?
Les vétérinaires, éleveurs, bouchers, travailleurs du cuir et de la laine sont les plus exposés, ainsi que le personnel de laboratoire manipulant la bactérie.
Spécialités médicales concernées
Sources et références
Références
- [1] De la poussière au diamant : Déconstruire les mythes sur l'innovation dans les maladies raresLien
- [2] Décarbonons les industries du médicament - The Shift ProjectLien
- [3] MesVaccins - Plateforme de vaccinationLien
- [6] Bacillus anthracis, la maladie du charbon, Toxins, and Institut PasteurLien
- [7] Émergence d'une nouvelle espèce bactérienne: Bacillus anthracis, responsable de la maladie du charbonLien
- [8] Perception des maladies zoonotiques par les éleveurs de bovins au SénégalLien
- [10] Paul Faury, L'affaire du mal charbon. L'inspecteur du travail Jean Cavaillé mène l'enquêteLien
- [11] Endocytose du facteur oedémateux de Bacillus anthracis et des Bacillus cereus anthracis-likeLien
- [12] Pasteur et la révolution pasteurienneLien
- [14] Charbon (anthrax) - Maladies infectieuses - MSD ManualsLien
- [15] Maladie du charbon : définition, symptômes et traitementLien
- [16] Traitement de la maladie du charbon - Exphar LaboratoireLien
Publications scientifiques
- Bacillus anthracis, “la maladie du charbon”, Toxins, and Institut Pasteur (2024)1 citations
- Émergence d'une nouvelle espèce bactérienne: Bacillus anthracis, responsable de la maladie du charbon (2024)
- Perception des maladies zoonotiques par les éleveurs de bovins au Sénégal: cas du charbon bactéridien, de la tuberculose et de la brucellose dans la région de … (2023)[PDF]
- De quoi parlons-nous? Quand l'infection par le virus Monkeypox se traduit malencontreusement par variole en français (2022)14 citations[PDF]
- Paul Faury, L'affaire du mal charbon. L'inspecteur du travail Jean Cavaillé mène l'enquête (2022)
Ressources web
- Charbon (anthrax) - Maladies infectieuses (msdmanuals.com)
Le charbon (anthrax) par inhalation commence insidieusement comme un syndrome pseudo-grippal. En quelques jours, la fièvre s'aggrave et une douleur thoracique ...
- Maladie du charbon : définition, symptômes et traitement (sante-sur-le-net.com)
Elle se présente chez l'animal par un syndrome fébrile parfois majeur, avec des symptômes généraux, hémorragiques, digestifs, urinaires. La mort survient ...
- Traitement de la maladie du charbon | exphar laboratoire (exphar.com)
Au départ, les symptômes sont ceux d'une simple grippe mais rapidement des complications apparaissent : troubles respiratoires sévères, maux de tête, douleurs ...
- Maladie du charbon (anthrax) (cchst.ca)
31 oct. 2024 — L'infection cutanée est caractérisée par l'apparition de bosses prurigineuses semblables à des morsures d'insecte, suivie d'une ulcération et de ...
- La maladie du charbon (santepubliqueottawa.ca)
L'infection cause des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements et de la fièvre. Le charbon gastro-intestinal est une infection rare et difficile à ...

- Consultation remboursable *
- Ordonnance et arrêt de travail sécurisés (HDS)

Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.