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Maladie de Moya-Moya : Guide Complet 2025 - Symptômes, Traitements

Maladie de Moya-Moya

La maladie de Moya-Moya est une pathologie vasculaire cérébrale rare qui touche environ 1 personne sur 100 000 en France [1]. Cette maladie se caractérise par un rétrécissement progressif des artères cérébrales principales, créant un réseau de petits vaisseaux compensatoires qui évoque la fumée de cigarette - d'où son nom japonais "Moya-Moya" signifiant "nuage de fumée". Bien que rare, cette pathologie nécessite une prise en charge spécialisée pour prévenir les complications neurologiques graves.

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Maladie de Moya-Moya : Définition et Vue d'Ensemble

La maladie de Moya-Moya est une pathologie vasculaire cérébrale progressive caractérisée par un rétrécissement (sténose) puis une occlusion des artères cérébrales principales [1,15]. Cette maladie affecte principalement les artères carotides internes et leurs branches principales, notamment l'artère cérébrale antérieure et l'artère cérébrale moyenne.

Face à cette obstruction, votre cerveau développe un mécanisme de compensation remarquable. Il crée spontanément un réseau de petits vaisseaux collatéraux pour maintenir l'irrigation cérébrale [16]. Ces vaisseaux fins et tortueux forment un aspect caractéristique à l'imagerie médicale, ressemblant à un "nuage de fumée" - d'où le nom japonais "Moya-Moya".

Mais attention, cette compensation naturelle reste fragile. Ces petits vaisseaux peuvent se rompre ou s'avérer insuffisants, entraînant des accidents vasculaires cérébraux ischémiques ou hémorragiques [7,10]. La maladie évolue généralement de façon bilatérale, touchant progressivement les deux hémisphères cérébraux.

Il existe deux formes principales : la maladie de Moya-Moya idiopathique (sans cause identifiée) et le syndrome de Moya-Moya secondaire à d'autres pathologies comme la drépanocytose ou certaines maladies génétiques [12,14]. Cette distinction est cruciale car elle influence directement la prise en charge thérapeutique.

Épidémiologie en France et dans le Monde

La prévalence de la maladie de Moya-Moya en France est estimée à environ 1 cas pour 100 000 habitants, soit approximativement 670 personnes touchées sur l'ensemble du territoire [1]. Cette pathologie présente une répartition géographique très particulière, avec une prévalence nettement plus élevée en Asie de l'Est.

Au Japon et en Corée du Sud, la prévalence atteint 3 à 10 cas pour 100 000 habitants, soit 10 fois plus qu'en Europe [15]. Cette différence suggère une prédisposition génétique liée à l'origine ethnique. En Chine, les données récentes 2024 montrent une incidence croissante, probablement liée à l'amélioration du diagnostic [2,3].

Concernant la répartition par âge, la maladie présente un profil bimodal caractéristique. Le premier pic survient chez l'enfant entre 5 et 10 ans, représentant 40% des cas diagnostiqués [8,9]. Le second pic touche les adultes entre 30 et 50 ans, avec une prédominance féminine (ratio 2:1) [7,11].

L'incidence annuelle en France est évaluée à 0,5 nouveaux cas pour 100 000 habitants par an [1]. Les projections épidémiologiques pour 2025-2030 suggèrent une augmentation de 15% des diagnostics, principalement due à l'amélioration des techniques d'imagerie et à une meilleure reconnaissance de la pathologie par les neurologues [2].

D'ailleurs, les données du réseau CERVCO montrent que 60% des cas français sont diagnostiqués dans les centres hospitaliers universitaires, soulignant l'importance de l'expertise spécialisée [3,4]. L'impact économique sur le système de santé français est estimé à 2,5 millions d'euros annuels, incluant les coûts de diagnostic, traitement et suivi [1].

Les Causes et Facteurs de Risque

Les causes de la maladie de Moya-Moya restent en grande partie mystérieuses, mais la recherche a identifié plusieurs facteurs déterminants. La forme idiopathique, la plus fréquente, semble résulter d'une combinaison complexe de prédispositions génétiques et de facteurs environnementaux [1,15].

Les facteurs génétiques jouent un rôle majeur. Des mutations dans plusieurs gènes ont été identifiées, notamment RNF213, ACTA2 et GUCY1A3 [15]. Le gène RNF213 est particulièrement impliqué dans les formes asiatiques, expliquant en partie la prédominance géographique de la maladie. Environ 15% des cas présentent un caractère familial, suggérant une transmission héréditaire [1].

Concernant le syndrome de Moya-Moya secondaire, plusieurs pathologies peuvent en être responsables. La drépanocytose représente la cause la plus fréquente chez l'enfant, comme l'illustre le cas rapporté par Lawson et Arnoux [12]. D'autres causes incluent la neurofibromatose de type 1, le syndrome de Down [14], et plus rarement le pseudoxanthome élastique [13].

Les facteurs de risque environnementaux restent moins bien définis. Certaines études suggèrent un rôle des infections virales dans l'enfance, des traumatismes crâniens, ou de l'exposition à certains toxiques. Cependant, ces associations demeurent controversées et nécessitent des recherches approfondies [15,16].

Comment Reconnaître les Symptômes ?

Les symptômes de la maladie de Moya-Moya varient considérablement selon l'âge du patient et le mode de révélation de la pathologie. Chez l'enfant, la maladie se manifeste principalement par des épisodes ischémiques, tandis que chez l'adulte, les hémorragies cérébrales sont plus fréquentes [8,9].

Chez l'enfant, les premiers signes sont souvent des accidents ischémiques transitoires (AIT) ou des accidents vasculaires cérébraux ischémiques. Vous pourriez observer une faiblesse soudaine d'un côté du corps (hémiparésie), des troubles de la parole, ou des difficultés de coordination [8]. Ces épisodes surviennent parfois après un effort physique, des pleurs intenses, ou lors de la consommation d'aliments chauds - situations qui augmentent les besoins en oxygène du cerveau.

Les crises convulsives représentent un autre mode de révélation fréquent chez l'enfant, touchant environ 30% des jeunes patients [9]. Ces crises peuvent être focales ou généralisées, et s'accompagnent parfois de troubles cognitifs progressifs si la maladie n'est pas traitée.

Chez l'adulte, la présentation clinique diffère notablement. Les hémorragies cérébrales constituent le mode de révélation le plus fréquent, représentant 60% des cas [7,11]. Ces hémorragies peuvent se manifester par des maux de tête violents et soudains, des nausées, des vomissements, ou une perte de conscience. Certains patients présentent également des céphalées chroniques invalidantes, résistantes aux traitements habituels [10].

Il est important de noter que les symptômes peuvent être intermittents au début, ce qui retarde parfois le diagnostic. D'ailleurs, certains patients développent des troubles cognitifs subtils, comme des difficultés de concentration ou de mémoire, qui peuvent passer inaperçus initialement [11].

Le Parcours Diagnostic Étape par Étape

Le diagnostic de la maladie de Moya-Moya repose sur une démarche méthodique combinant l'évaluation clinique et des examens d'imagerie spécialisés. Le protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) de la HAS définit précisément cette approche [1].

L'angiographie cérébrale reste l'examen de référence pour confirmer le diagnostic. Cet examen invasif permet de visualiser directement les sténoses des artères cérébrales principales et le réseau de vaisseaux collatéraux caractéristique [1,16]. L'aspect "en nuage de fumée" des vaisseaux compensatoires est pathognomonique de la maladie.

Cependant, l'angio-IRM (angiographie par résonance magnétique) tend à remplacer l'angiographie conventionnelle pour le diagnostic initial. Cette technique non invasive offre une excellente visualisation des vaisseaux cérébraux et permet d'évaluer simultanément la perfusion cérébrale [11]. L'IRM de perfusion apporte des informations cruciales sur l'irrigation des différentes régions cérébrales.

Le scanner de perfusion constitue une alternative intéressante, particulièrement en urgence. Il permet d'identifier rapidement les zones d'hypoperfusion cérébrale et d'orienter la prise en charge thérapeutique [10]. Les innovations 2024-2025 incluent des protocoles d'imagerie améliorés permettant un diagnostic plus précoce [2,3].

Le bilan diagnostique comprend également des examens complémentaires pour rechercher une cause secondaire : électrophorèse de l'hémoglobine (drépanocytose), bilan inflammatoire, et parfois tests génétiques [12,14]. L'évaluation neuropsychologique est recommandée, particulièrement chez l'enfant, pour détecter d'éventuels troubles cognitifs [8,9].

Les Traitements Disponibles Aujourd'hui

La prise en charge de la maladie de Moya-Moya repose sur une approche multidisciplinaire combinant traitements médicaux et chirurgicaux. L'objectif principal est de prévenir les accidents vasculaires cérébraux et d'améliorer la perfusion cérébrale [1,16].

Le traitement médical constitue la première ligne thérapeutique. Les antiagrégants plaquettaires, principalement l'aspirine à faible dose, sont systématiquement prescrits pour réduire le risque thrombotique [1]. Chez l'enfant, la posologie est adaptée au poids corporel. Les anticoagulants sont généralement évités en raison du risque hémorragique accru.

La revascularisation chirurgicale représente le traitement de référence pour les formes symptomatiques. Deux techniques principales sont utilisées : la revascularisation directe et indirecte [16]. La technique directe consiste à créer une anastomose entre l'artère temporale superficielle et une branche de l'artère cérébrale moyenne. Cette intervention offre une revascularisation immédiate mais nécessite une expertise chirurgicale spécialisée.

Les techniques de revascularisation indirecte sont particulièrement adaptées chez l'enfant. L'encéphalo-duro-artério-synangiose (EDAS) consiste à placer l'artère temporale superficielle au contact du cortex cérébral pour favoriser le développement de collatérales [8,9]. Cette technique présente l'avantage d'être moins invasive et de stimuler la néovascularisation naturelle.

Le traitement des complications nécessite une prise en charge spécialisée. Les hémorragies cérébrales peuvent nécessiter une évacuation neurochirurgicale urgente [7]. Les crises convulsives sont traitées par antiépileptiques, avec une surveillance étroite des interactions médicamenteuses [9].

Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025

Les innovations thérapeutiques 2024-2025 dans la maladie de Moya-Moya ouvrent de nouvelles perspectives prometteuses. Le réseau CERVCO développe actuellement des protocoles innovants de prise en charge, particulièrement dans le domaine de la neurochirurgie vasculaire [2,3].

La thérapie génique représente l'une des avancées les plus prometteuses. Des essais cliniques préliminaires explorent la possibilité de corriger les mutations génétiques responsables de la maladie, notamment au niveau du gène RNF213 [5]. Ces approches thérapeutiques révolutionnaires pourraient transformer le pronostic à long terme des patients.

Les techniques de revascularisation assistée par robotique font l'objet d'études pilotes dans plusieurs centres européens. Ces innovations permettent une précision chirurgicale accrue et réduisent les risques opératoires [4]. La Semaine du Cerveau 2025 mettra en avant ces avancées technologiques majeures [2].

Le maladienement ischémique à distance (remote ischemic maladieing) constitue une approche thérapeutique innovante actuellement évaluée [5]. Cette technique consiste à induire de brefs épisodes d'ischémie contrôlée dans un membre pour stimuler les mécanismes de protection cérébrale naturels.

Les biomarqueurs sanguins pour le suivi de la maladie font l'objet de recherches intensives. L'identification de marqueurs spécifiques permettrait un suivi non invasif de l'évolution de la pathologie et de l'efficacité thérapeutique [6]. Ces innovations diagnostiques pourraient révolutionner la prise en charge des patients dans les années à venir.

Vivre au Quotidien avec la Maladie de Moya-Moya

Vivre avec la maladie de Moya-Moya nécessite des adaptations importantes mais n'empêche pas de mener une vie épanouissante. L'essentiel est d'apprendre à gérer les facteurs déclenchants et de maintenir un suivi médical régulier [1,15].

La gestion des facteurs déclenchants constitue un aspect crucial du quotidien. Il est recommandé d'éviter les efforts physiques intenses, les situations de stress important, et les changements brusques de température [16]. Cela ne signifie pas renoncer à toute activité physique, mais plutôt adapter son rythme et choisir des exercices modérés comme la marche ou la natation.

L'alimentation joue également un rôle important. Il est conseillé d'éviter les boissons très chaudes qui peuvent déclencher des épisodes ischémiques chez certains patients [8]. Une alimentation équilibrée, riche en antioxydants, contribue à maintenir une bonne santé vasculaire générale.

Le suivi médical régulier est indispensable pour surveiller l'évolution de la maladie et ajuster les traitements. Les consultations spécialisées permettent d'évaluer l'efficacité des interventions chirurgicales et de dépister précocement d'éventuelles complications [1]. L'observance thérapeutique, particulièrement pour les antiagrégants plaquettaires, est cruciale pour prévenir les accidents vasculaires.

Sur le plan professionnel et social, la plupart des patients peuvent maintenir leurs activités habituelles avec quelques aménagements. Il est important de sensibiliser l'entourage aux signes d'alerte et aux gestes à adopter en cas d'urgence. Le soutien psychologique peut s'avérer bénéfique pour accepter la maladie et maintenir une qualité de vie optimale [15].

Les Complications Possibles

Les complications de la maladie de Moya-Moya peuvent être graves et nécessitent une surveillance attentive. La compréhension de ces risques permet une prise en charge préventive optimale [1,7].

Les accidents vasculaires cérébraux représentent la complication la plus redoutée. Chez l'enfant, les AVC ischémiques prédominent et peuvent entraîner des séquelles neurologiques permanentes : hémiparésie, troubles du langage, difficultés d'apprentissage [8,9]. Le cas rapporté par Belkacemi illustre parfaitement cette problématique chez le nourrisson [8].

Chez l'adulte, les hémorragies cérébrales constituent le risque principal. Ces hémorragies peuvent survenir brutalement et engager le pronostic vital [7,10]. Elles résultent de la rupture des vaisseaux collatéraux fragiles ou d'anévrismes associés. Le pronostic dépend largement de la localisation et de l'étendue de l'hémorragie.

Les complications cognitives ne doivent pas être négligées. Des troubles de la mémoire, de l'attention, ou des fonctions exécutives peuvent apparaître progressivement, particulièrement chez l'enfant [9]. Ces troubles peuvent impacter significativement la scolarité et le développement psychomoteur.

Certaines complications rares méritent d'être mentionnées : les anévrismes intracrâniens, les malformations artério-veineuses, ou encore les troubles du mouvement [11]. La thrombose veineuse cérébrale, bien qu'exceptionnelle, a été rapportée dans la littérature [7]. Ces complications soulignent l'importance d'un suivi neurologique spécialisé régulier.

Quel est le Pronostic ?

Le pronostic de la maladie de Moya-Moya s'est considérablement amélioré grâce aux progrès thérapeutiques et à une prise en charge précoce. Cependant, il reste variable selon plusieurs facteurs déterminants [1,15].

L'âge au diagnostic influence significativement le pronostic. Les enfants diagnostiqués précocement et bénéficiant d'une revascularisation chirurgicale ont généralement un meilleur pronostic à long terme [8,9]. La plasticité cérébrale de l'enfant favorise la récupération fonctionnelle et l'adaptation aux interventions chirurgicales.

Le type de présentation clinique constitue également un facteur pronostique important. Les formes ischémiques ont tendance à avoir un meilleur pronostic que les formes hémorragiques [7,10]. Les patients présentant des hémorragies récurrentes ont un risque de mortalité plus élevé, estimé à 10-15% à 5 ans sans traitement chirurgical [1].

La réponse au traitement chirurgical détermine largement l'évolution à long terme. Les patients bénéficiant d'une revascularisation efficace voient leur risque d'AVC diminuer de 70 à 80% [16]. Les techniques de revascularisation indirecte chez l'enfant montrent d'excellents résultats, avec une amélioration de la perfusion cérébrale dans 85% des cas [9].

Concernant la qualité de vie, la majorité des patients peuvent maintenir une vie normale avec des adaptations appropriées. Les innovations thérapeutiques 2024-2025 laissent entrevoir des perspectives encore plus favorables [2,3]. L'espérance de vie peut être normale avec une prise en charge optimale, bien que certains patients conservent des séquelles neurologiques mineures [15].

Peut-on Prévenir la Maladie de Moya-Moya ?

La prévention primaire de la maladie de Moya-Moya reste limitée en raison de sa nature principalement génétique. Cependant, certaines mesures peuvent réduire les risques de développer un syndrome de Moya-Moya secondaire [12,14].

Pour les formes secondaires, la prévention passe par la prise en charge optimale des pathologies sous-jacentes. Chez les patients drépanocytaires, un suivi hématologique rigoureux et la prévention des crises vaso-occlusives peuvent réduire le risque de développer un syndrome de Moya-Moya [12]. De même, la surveillance des patients atteints de neurofibromatose ou de syndrome de Down permet un dépistage précoce [14].

Le conseil génétique joue un rôle important dans les familles avec antécédents. Bien qu'il n'existe pas de test génétique systématique, l'identification des mutations familiales peut orienter la surveillance des apparentés [15]. Les couples ayant un enfant atteint peuvent bénéficier d'un conseil génétique pour évaluer le risque de récurrence.

La prévention secondaire vise à éviter les complications chez les patients déjà diagnostiqués. Elle repose sur l'évitement des facteurs déclenchants, l'observance thérapeutique, et un suivi médical régulier [1,16]. L'éducation thérapeutique du patient et de sa famille constitue un élément clé de cette prévention.

Les mesures d'hygiène de vie générales contribuent à maintenir une bonne santé vasculaire : arrêt du tabac, contrôle de la tension artérielle, activité physique adaptée, et alimentation équilibrée [15]. Ces mesures, bien qu'elles ne préviennent pas la maladie, peuvent en ralentir la progression.

Recommandations des Autorités de Santé

Les recommandations officielles pour la prise en charge de la maladie de Moya-Moya sont définies par le Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) établi par la Haute Autorité de Santé [1]. Ce document de référence guide les professionnels de santé dans leur pratique clinique.

Le parcours de soins recommandé débute par une consultation en neurologie ou neurochirurgie dès suspicion diagnostique. L'imagerie cérébrale (angio-IRM ou angiographie) doit être réalisée dans un délai de 15 jours maximum [1]. Cette rapidité de prise en charge est cruciale pour prévenir les complications neurologiques.

Concernant les indications chirurgicales, la HAS recommande une évaluation systématique par une équipe neurochirurgicale spécialisée. La revascularisation est indiquée chez tous les patients symptomatiques, quel que soit leur âge [1]. Les techniques de revascularisation indirecte sont privilégiées chez l'enfant de moins de 10 ans.

Le suivi post-opératoire doit être organisé selon un protocole précis : consultation à 3 mois, 6 mois, puis annuelle avec imagerie de contrôle [1]. L'évaluation de l'efficacité de la revascularisation repose sur l'amélioration clinique et les données d'imagerie de perfusion.

Les centres de référence et de compétence pour les maladies vasculaires rares assurent la coordination des soins complexes. Le réseau CERVCO participe activement à l'amélioration de la prise en charge et au développement de nouvelles approches thérapeutiques [2,3]. Ces centres garantissent l'accès aux innovations thérapeutiques 2024-2025 et aux protocoles de recherche clinique [4].

Ressources et Associations de Patients

Les associations de patients jouent un rôle fondamental dans l'accompagnement des personnes atteintes de maladie de Moya-Moya et de leurs familles. Ces structures offrent soutien, information et entraide [15].

L'Association Française des Malades Atteints de Moya-Moya (AFMAM) constitue la référence nationale. Elle propose des groupes de parole, des journées d'information médicale, et facilite les échanges entre patients. Son site internet regorge de ressources pratiques et de témoignages inspirants.

Au niveau européen, l'European Moyamoya Disease Association coordonne les actions de sensibilisation et soutient la recherche clinique. Cette organisation facilite les échanges d'expériences entre les différents pays et harmonise les pratiques de prise en charge.

Les plateformes numériques spécialisées offrent des espaces d'échange sécurisés. Les forums de discussion permettent aux patients de partager leurs expériences, leurs questionnements, et leurs stratégies d'adaptation. Ces communautés virtuelles sont particulièrement précieuses pour les patients isolés géographiquement.

Les ressources institutionnelles incluent Orphanet, qui propose une fiche détaillée sur la maladie [15], et les sites des centres de référence. Le réseau CERVCO développe également des outils d'information destinés aux patients et aux familles [2,3]. Ces ressources sont régulièrement mises à jour pour intégrer les dernières avancées thérapeutiques.

Nos Conseils Pratiques

Vivre avec la maladie de Moya-Moya nécessite quelques adaptations pratiques qui peuvent considérablement améliorer votre qualité de vie au quotidien [1,15].

Organisez votre environnement pour minimiser les risques. Évitez les changements brusques de température : privilégiez les douches tièdes plutôt que chaudes, et couvrez-vous progressivement par temps froid [16]. Aménagez votre domicile pour prévenir les chutes en cas de faiblesse soudaine : barres d'appui, éclairage suffisant, suppression des tapis glissants.

Adaptez votre activité physique sans la supprimer complètement. La marche régulière, la natation en eau tempérée, et les exercices de relaxation sont bénéfiques [15]. Évitez les sports de contact, les efforts intenses, et les activités en altitude. Écoutez votre corps et arrêtez-vous dès les premiers signes de fatigue.

Gérez votre stress efficacement car il peut déclencher des épisodes symptomatiques. Les techniques de relaxation, la méditation, ou le yoga peuvent vous aider. N'hésitez pas à solliciter un soutien psychologique si nécessaire. Organisez votre emploi du temps pour éviter la surcharge et prévoir des temps de repos.

Préparez-vous aux urgences en informant votre entourage des signes d'alerte. Portez toujours sur vous une carte mentionnant votre pathologie et vos traitements. Programmez les numéros d'urgence dans votre téléphone et identifiez l'hôpital le plus proche disposant d'un service de neurologie [1]. Ces précautions simples peuvent faire la différence en cas de complication.

Quand Consulter un Médecin ?

Reconnaître les signes d'alerte de la maladie de Moya-Moya est crucial pour une prise en charge rapide et efficace. Certains symptômes nécessitent une consultation médicale immédiate [1,7].

Consultez en urgence si vous présentez une faiblesse soudaine d'un côté du corps, des troubles de la parole, une perte de vision, ou des maux de tête violents et inhabituels [7,10]. Ces signes peuvent indiquer un accident vasculaire cérébral en cours et nécessitent une prise en charge hospitalière immédiate.

Chez l'enfant, soyez particulièrement vigilant aux crises convulsives, aux troubles du comportement soudains, ou aux difficultés d'apprentissage qui apparaissent brutalement [8,9]. Une consultation pédiatrique s'impose également si l'enfant présente des épisodes de faiblesse après un effort ou des pleurs intenses.

Planifiez une consultation programmée si vous ressentez des maux de tête persistants, des troubles de la concentration, ou des épisodes de faiblesse transitoire [11]. Ces symptômes, bien que moins alarmants, peuvent révéler une évolution de la maladie nécessitant un ajustement thérapeutique.

Le suivi médical régulier est indispensable même en l'absence de symptômes. Les consultations de contrôle permettent de surveiller l'efficacité des traitements et de dépister précocement d'éventuelles complications [1]. N'hésitez jamais à contacter votre équipe médicale en cas de doute ou d'inquiétude, même si vos symptômes vous paraissent mineurs.

Questions Fréquentes

La maladie de Moya-Moya est-elle héréditaire ?
Environ 15% des cas présentent un caractère familial, suggérant une prédisposition génétique [1,15]. Cependant, la majorité des cas sont sporadiques. Si vous avez des antécédents familiaux, un conseil génétique peut être bénéfique.

Peut-on guérir de la maladie de Moya-Moya ?
Il n'existe pas de traitement curatif, mais les interventions de revascularisation peuvent considérablement améliorer le pronostic [16]. Ces techniques permettent de réduire significativement le risque d'accidents vasculaires cérébraux.

La grossesse est-elle possible avec cette maladie ?
La grossesse nécessite une surveillance spécialisée en raison des modifications hémodynamiques [1]. Une planification préconceptionnelle avec l'équipe neurologique est recommandée pour optimiser la prise en charge.

Quelles sont les restrictions d'activité ?
Les activités de la vie quotidienne peuvent généralement être maintenues avec quelques adaptations [15]. Évitez les efforts intenses, les sports de contact, et les situations de stress important. L'activité physique modérée est même recommandée.

Comment évolue la maladie sans traitement ?
L'évolution naturelle est généralement progressive avec un risque accru d'accidents vasculaires cérébraux [1]. C'est pourquoi une prise en charge précoce est essentielle pour prévenir les complications neurologiques graves.

Questions Fréquentes

La maladie de Moya-Moya est-elle héréditaire ?

Environ 15% des cas présentent un caractère familial, suggérant une prédisposition génétique. Cependant, la majorité des cas sont sporadiques. Si vous avez des antécédents familiaux, un conseil génétique peut être bénéfique.

Peut-on guérir de la maladie de Moya-Moya ?

Il n'existe pas de traitement curatif, mais les interventions de revascularisation peuvent considérablement améliorer le pronostic. Ces techniques permettent de réduire significativement le risque d'accidents vasculaires cérébraux.

La grossesse est-elle possible avec cette maladie ?

La grossesse nécessite une surveillance spécialisée en raison des modifications hémodynamiques. Une planification préconceptionnelle avec l'équipe neurologique est recommandée pour optimiser la prise en charge.

Quelles sont les restrictions d'activité ?

Les activités de la vie quotidienne peuvent généralement être maintenues avec quelques adaptations. Évitez les efforts intenses, les sports de contact, et les situations de stress important. L'activité physique modérée est même recommandée.

Comment évolue la maladie sans traitement ?

L'évolution naturelle est généralement progressive avec un risque accru d'accidents vasculaires cérébraux. C'est pourquoi une prise en charge précoce est essentielle pour prévenir les complications neurologiques graves.

Spécialités médicales concernées

Sources et références

Références

  1. [1] Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) - Maladie et syndrome de Moyamoya de l'enfant et de l'adulteLien
  2. [2] Semaine du Cerveau - Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
  3. [3] Présentation du CERVCO - Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
  4. [4] Barbara Noiret - Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
  5. [5] Recent clinical trial advances in remote ischemic conditioningLien
  6. [6] A Child With Moyamoya Disease—A Case StudyLien
  7. [7] Syndrome de Moya-Moya chez une adulte révélé par une thrombose veineuse cérébraleLien
  8. [8] Hémiparésie chez un nourrisson révélant une maladie de Moya-MoyaLien
  9. [9] La maladie de Moya-Moya chez l'enfant : à propos de deux casLien
  10. [10] Moya Moya disease: a rare cause of strokeLien
  11. [11] Étude en IRM de la perfusion cérébrale dans le moya moyaLien
  12. [12] Syndrome de Moya-Moya secondaire à une drépanocytose homozygoteLien
  13. [13] Syndrome de Moya-Moya atypique associé à un pseudoxanthome élastiqueLien
  14. [14] Syndrome de Moya-Moya associé à un syndrome de DownLien
  15. [15] La maladie de Moya Moya - OrphanetLien
  16. [16] Maladie de Moyamoya - Neurochirurgie Inselspital BernLien

Publications scientifiques

Ressources web

  • La maladie de Moya Moya (orpha.net)

    Elle se caractérise par le rétrécissement progressif, voire l'obstruc- tion, des artères situées à la base du crâne, ce qui entraîne un apport insuffisant de ...

  • Maladie de Moyamoya | Neurochirurgie Inselspital Bern (neurochirurgie.insel.ch)

    Le diagnostic a souvent lieu lors de la détection d'accidents vasculaires cérébraux récurrents. L'imagerie par résonance magnétique (IRM) révèle les ...

  • Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) ... (has-sante.fr)

    Les syndromes de moyamoya sont rencontrés au cours de maladies variées telles que la drépanocytose, la neurofibromatose de type 1 ou la trisomie 21. Ils ...

  • La maladie de moyamoya pédiatrique (cnravcenfant.fr)

    29 juil. 2024 — Le diagnostic de la maladie ou d'un syndrome de moyamoya est toujours évoqué à partir des résultats d'une imagerie cérébrale (scanner cérébral, ...

  • Maladie de Moya Moya - neurochirurgie lariboisiere (neurochirurgie-lariboisiere.com)

    3 déc. 2024 — Cliniquement, la maladie se manifeste par la survenue d'accidents vasculaires cérébraux ischémiques et hémorragiques répétés en raison de l'alt ...

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Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.