Lèpre Paucibacillaire : Symptômes, Diagnostic et Traitements 2025

La lèpre paucibacillaire représente la forme la moins sévère de la maladie de Hansen, touchant encore aujourd'hui des milliers de personnes dans le monde [1]. Cette pathologie infectieuse, causée par Mycobacterium leprae, se caractérise par un faible nombre de bacilles dans l'organisme. Contrairement aux idées reçues, elle reste guérissable avec un traitement adapté [13]. En France, bien que rare, elle nécessite une prise en charge spécialisée pour éviter les complications.

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Lèpre paucibacillaire : Définition et Vue d'Ensemble
La lèpre paucibacillaire constitue l'une des deux formes principales de la maladie de Hansen. Elle se distingue par la présence de moins de cinq lésions cutanées et l'absence de bacilles détectables dans les frottis cutanés [1,13].
Cette forme de lèpre touche principalement la peau et les nerfs périphériques. Mais contrairement à la lèpre multibacillaire, elle présente une charge bactérienne très faible, ce qui explique son nom "paucibacillaire" - littéralement "peu de bacilles" [14].
L'Organisation mondiale de la santé classe cette pathologie comme une maladie tropicale négligée. Pourtant, elle reste endémique dans plusieurs régions du monde, notamment en Asie du Sud-Est, en Afrique et en Amérique du Sud [1]. En France métropolitaine, les cas sont principalement importés, mais les départements d'outre-mer comme Mayotte connaissent encore une transmission locale [6].
Bon à savoir : la lèpre paucibacillaire n'est pas héréditaire. Elle résulte d'une infection bactérienne qui peut être complètement guérie avec un traitement approprié [13].
Épidémiologie en France et dans le Monde
L'épidémiologie de la lèpre paucibacillaire révèle des disparités importantes selon les régions. Au niveau mondial, l'OMS rapporte environ 200 000 nouveaux cas de lèpre chaque année, dont 60 à 70% sont des formes paucibacillaires [1].
En France métropolitaine, la lèpre reste exceptionnelle avec moins de 10 cas déclarés annuellement. Ces cas concernent principalement des personnes ayant vécu dans des zones endémiques [7]. Cependant, la situation diffère dans les territoires d'outre-mer.
À Mayotte, par exemple, l'incidence reste préoccupante avec 15 à 20 nouveaux cas diagnostiqués chaque année depuis 2020 [6]. Cette persistance s'explique par les maladies socio-économiques et les mouvements de population avec les Comores voisines.
Les données récentes de 2024 montrent une prévalence particulièrement élevée de formes paucibacillaires au Brésil, représentant jusqu'à 75% des nouveaux cas dans certaines régions [2]. Cette tendance s'observe également en Inde et en Indonésie, les deux pays les plus touchés au monde.
D'ailleurs, l'analyse des données mauritaniennes entre 2009 et 2019 révèle que 68% des cas diagnostiqués étaient des formes paucibacillaires [8]. Cette proportion élevée suggère une amélioration du diagnostic précoce dans cette région.
Les Causes et Facteurs de Risque
La lèpre paucibacillaire résulte d'une infection par Mycobacterium leprae, une bactérie découverte en 1873 par le médecin norvégien Gerhard Hansen [1,13]. Cette bactérie présente la particularité de se multiplier très lentement, avec un temps de division de 12 à 14 jours.
La transmission s'effectue principalement par voie respiratoire, via les gouttelettes émises lors de la toux ou des éternuements par une personne atteinte de lèpre multibacillaire non traitée [14]. Mais rassurez-vous : la contagiosité reste très faible, et la plupart des personnes exposées ne développent jamais la maladie.
Plusieurs facteurs influencent le risque de développer une forme paucibacillaire plutôt que multibacillaire. L'état du système immunitaire joue un rôle déterminant. Les personnes avec une immunité cellulaire efficace développent généralement la forme paucibacillaire [13].
Les recherches récentes de 2024 soulignent l'importance des traitements immunosuppresseurs comme facteur de risque émergent [4]. Les patients recevant des immunobiologiques pour des pathologies rhumatismales ou dermatologiques présentent un risque accru de réactivation ou de développement de lèpre.
L'âge constitue également un facteur important. Bien que la lèpre puisse survenir à tout âge, les formes paucibacillaires touchent plus fréquemment les adultes jeunes et les adolescents [8].
Comment Reconnaître les Symptômes ?
Les symptômes de la lèpre paucibacillaire se développent insidieusement sur plusieurs mois, voire années. Le premier signe consiste généralement en l'apparition de macules - des taches cutanées bien délimitées, souvent hypopigmentées [5,13].
Ces lésions cutanées présentent des caractéristiques spécifiques. Elles sont généralement asymétriques, peu nombreuses (moins de cinq), et surtout, elles s'accompagnent d'une perte de sensibilité [14]. Cette anesthésie constitue le signe pathognomonique de la lèpre.
Concrètement, vous pourriez ne pas sentir le toucher léger, la piqûre d'épingle ou les variations de température sur ces zones. Cette perte de sensibilité résulte de l'atteinte des nerfs périphériques par la bactérie [13].
D'autres symptômes peuvent accompagner les lésions cutanées. L'épaississement de certains nerfs, particulièrement au niveau des coudes, des genoux ou du cou, constitue un signe d'alarme [14]. Vous pourriez également ressentir des douleurs ou des fourmillements dans les zones innervées par ces nerfs.
Il faut savoir que certaines présentations peuvent être atypiques. Une étude récente de 2024 rapporte le cas d'un patient présentant uniquement des macules érythémateuses sans perte de sensibilité initiale [5]. Ces formes trompeuses peuvent retarder le diagnostic.
L'important à retenir : toute lésion cutanée persistante avec perte de sensibilité doit faire évoquer une lèpre, même en l'absence d'antécédents de voyage en zone endémique.
Le Parcours Diagnostic Étape par Étape
Le diagnostic de la lèpre paucibacillaire repose sur un faisceau d'arguments cliniques et paracliniques. La première étape consiste en un examen clinique minutieux par un dermatologue ou un spécialiste des maladies infectieuses [14].
L'examen des lésions cutanées constitue le temps diagnostique principal. Le médecin recherche les signes cardinaux : macules hypopigmentées, perte de sensibilité, et épaississement nerveux [13]. Il teste systématiquement la sensibilité tactile, thermique et douloureuse sur chaque lésion.
Mais le diagnostic de certitude nécessite des examens complémentaires. La biopsie cutanée reste l'examen de référence, même si elle peut être normale dans les formes paucibacillaires précoces [14]. L'analyse histologique recherche les signes d'inflammation granulomateuse et la présence éventuelle de bacilles.
Les frottis cutanés, réalisés au niveau des lobes d'oreilles et des lésions, sont généralement négatifs dans la forme paucibacillaire [1]. Cette négativité ne doit pas faire écarter le diagnostic si les signes cliniques sont évocateurs.
D'ailleurs, de nouveaux outils diagnostiques émergent. La PCR (réaction en chaîne par polymérase) permet de détecter l'ADN bactérien même en l'absence de bacilles visibles [12]. Cette technique s'avère particulièrement utile pour confirmer les formes paucibacillaires.
Le diagnostic différentiel doit éliminer d'autres pathologies dermatologiques. Le vitiligo, les mycoses cutanées, ou certaines dermatoses inflammatoires peuvent parfois prêter à confusion [5,14].
Les Traitements Disponibles Aujourd'hui
Le traitement de la lèpre paucibacillaire repose sur une polychimiothérapie (PCT) standardisée par l'OMS. Cette approche thérapeutique garantit une guérison complète dans plus de 99% des cas [1,13].
Le schéma thérapeutique standard associe deux antibiotiques pendant six mois. La rifampicine (600 mg une fois par mois sous supervision médicale) et la dapsone (100 mg par jour) constituent le traitement de référence [14]. Cette combinaison prévient l'émergence de résistances bactériennes.
L'administration supervisée de la rifampicine mensuelle assure une meilleure observance. Vous devez vous rendre chaque mois dans un centre de soins pour recevoir cette dose, tandis que la dapsone se prend quotidiennement à domicile [1].
Heureusement, les effets secondaires restent généralement modérés. La dapsone peut occasionner des troubles digestifs légers ou une anémie hémolytique chez les patients déficitaires en G6PD [14]. La rifampicine colore temporairement les urines en orange, ce qui est normal et sans gravité.
Certaines situations nécessitent des adaptations thérapeutiques. En cas d'intolérance à la dapsone, la clofazimine peut être utilisée en substitution [13]. Les femmes enceintes peuvent recevoir le traitement standard sans risque pour le fœtus.
L'important : ne jamais interrompre le traitement prématurément, même si les lésions disparaissent rapidement. L'arrêt précoce expose au risque de rechute et de développement de résistances [1].
Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025
La recherche sur la lèpre connaît un renouveau important avec plusieurs innovations prometteuses en 2024-2025. Les études récentes se concentrent sur l'optimisation des traitements existants et le développement de nouvelles approches thérapeutiques [2,3].
Une avancée majeure concerne la surveillance des patients sous traitements immunosuppresseurs. Les recherches de 2024 ont établi des protocoles de dépistage spécifiques pour les patients recevant des immunobiologiques [4]. Ces guidelines permettent une détection précoce des réactivations de lèpre chez ces populations à risque.
D'ailleurs, l'émergence de nouveaux cas dans des régions précédemment épargnées suscite l'attention des chercheurs [3]. Cette "ré-émergence" de la lèpre nécessite une adaptation des stratégies de surveillance épidémiologique et de formation des professionnels de santé.
Les innovations diagnostiques progressent également. L'utilisation de l'intelligence artificielle pour l'analyse des images dermatoscopiques montre des résultats prometteurs pour le diagnostic précoce des formes paucibacillaires [11]. Ces outils pourraient révolutionner le dépistage dans les zones reculées.
En Guyane, une étude comparative menée entre 2011 et 2024 évalue l'impact de l'index bacillaire sur l'efficacité thérapeutique [11]. Ces travaux pourraient conduire à une personnalisation des durées de traitement selon la charge bactérienne initiale.
Concrètement, ces innovations ouvrent la voie à une médecine de précision dans la prise en charge de la lèpre, avec des traitements adaptés au profil de chaque patient.
Vivre au Quotidien avec Lèpre paucibacillaire
Vivre avec une lèpre paucibacillaire nécessite quelques adaptations, mais la plupart des patients mènent une vie parfaitement normale. La période de traitement de six mois représente souvent le moment le plus délicat à gérer [1].
L'observance thérapeutique constitue le défi principal. Vous devez prendre votre dapsone quotidiennement, sans oubli, pendant toute la durée prescrite. Un pilulier hebdomadaire peut vous aider à ne pas oublier vos prises [13].
Les rendez-vous mensuels pour la rifampicine supervisée s'intègrent généralement bien dans l'emploi du temps. Ces consultations permettent également un suivi médical régulier et la détection précoce d'éventuels effets secondaires [14].
Côté professionnel, la lèpre paucibacillaire ne constitue pas un obstacle à l'activité professionnelle. Dès le début du traitement, vous n'êtes plus contagieux et pouvez reprendre vos activités normales [1]. Aucune éviction professionnelle n'est nécessaire.
Il faut savoir que certaines précautions restent importantes. La protection des zones anesthésiées contre les traumatismes prévient les blessures non perçues. Porter des gants pour les travaux manuels et vérifier régulièrement l'état de vos mains et pieds constituent de bonnes habitudes [13].
L'aspect psychologique ne doit pas être négligé. Bien que la lèpre soit guérissable, l'annonce du diagnostic peut générer de l'anxiété. Le soutien familial et l'information médicale claire aident à surmonter ces difficultés initiales.
Les Complications Possibles
Les complications de la lèpre paucibacillaire restent heureusement rares, surtout avec un diagnostic et un traitement précoces. Cependant, certaines situations nécessitent une vigilance particulière [14].
Les réactions lépreuses constituent la complication la plus fréquente. Ces épisodes inflammatoires aigus peuvent survenir avant, pendant ou après le traitement [13]. Elles se manifestent par une inflammation soudaine des lésions existantes, accompagnée de douleurs et parfois de fièvre.
La réaction de type 1, ou réaction de reversal, touche spécifiquement les formes paucibacillaires. Elle résulte d'une activation brutale de l'immunité cellulaire contre les bacilles [14]. Sans traitement rapide par corticoïdes, elle peut aggraver les lésions nerveuses.
Les complications nerveuses représentent l'enjeu principal à long terme. L'atteinte des nerfs périphériques peut évoluer vers des paralysies ou des anesthésies définitives [13]. Ces séquelles touchent principalement les mains, les pieds et le visage.
Mais rassurez-vous : avec un traitement adapté débuté précocement, ces complications sévères sont exceptionnelles dans la lèpre paucibacillaire [1]. Le pronostic reste excellent dans la grande majorité des cas.
Certaines complications peuvent survenir des années après la guérison. Les traumatismes répétés des zones anesthésiées peuvent conduire à des ulcérations chroniques ou des déformations [14]. D'où l'importance d'une surveillance à long terme et de mesures préventives adaptées.
Une surveillance ophtalmologique s'impose également, car la lèpre peut parfois toucher les yeux, même dans sa forme paucibacillaire [9].
Quel est le Pronostic ?
Le pronostic de la lèpre paucibacillaire est excellent lorsque le diagnostic est posé précocement et le traitement correctement suivi. Plus de 99% des patients guérissent complètement sans séquelles [1,13].
La guérison bactériologique s'obtient rapidement. Dès les premières semaines de traitement, les bacilles présents dans l'organisme sont éliminés, rendant le patient non contagieux [14]. Cette rapidité d'action constitue un avantage majeur de la polychimiothérapie moderne.
La récupération clinique suit généralement un cours favorable. Les lésions cutanées s'estompent progressivement, souvent dès le deuxième mois de traitement [13]. Cependant, la récupération de la sensibilité peut prendre plus de temps, parfois plusieurs mois après la fin du traitement.
L'âge au moment du diagnostic influence le pronostic. Les patients jeunes récupèrent généralement mieux et plus rapidement que les personnes âgées [8]. Cette différence s'explique par une meilleure capacité de régénération nerveuse chez les sujets jeunes.
Les rechutes restent exceptionnelles dans la lèpre paucibacillaire correctement traitée. Le taux de rechute se situe en dessous de 1% à dix ans [1]. Ces rares récidives surviennent généralement chez des patients ayant interrompu prématurément leur traitement.
D'un point de vue social et professionnel, le pronostic est également favorable. La lèpre paucibacillaire ne laisse généralement aucune séquelle visible, permettant une réinsertion complète [13]. L'espérance de vie n'est pas affectée par cette pathologie.
Peut-on Prévenir Lèpre paucibacillaire ?
La prévention de la lèpre paucibacillaire repose principalement sur la détection et le traitement précoces des cas, ainsi que sur l'amélioration des maladies socio-économiques [1]. Contrairement à d'autres maladies infectieuses, il n'existe pas de vaccin spécifique contre la lèpre.
Le dépistage des contacts constitue une mesure préventive essentielle. Les personnes ayant vécu en contact étroit avec un patient atteint de lèpre multibacillaire doivent faire l'objet d'une surveillance médicale régulière [13]. Cette surveillance permet de détecter précocement d'éventuels cas secondaires.
L'amélioration des maladies d'hygiène et de logement joue un rôle préventif important. La promiscuité et les mauvaises maladies sanitaires favorisent la transmission de la maladie [14]. C'est pourquoi la lèpre reste plus fréquente dans les populations défavorisées.
En zones endémiques, l'éducation sanitaire de la population constitue un pilier de la prévention. Informer sur les signes précoces de la maladie permet un diagnostic plus rapide et limite la transmission [1].
Pour les voyageurs se rendant en zones endémiques, aucune prophylaxie médicamenteuse n'est recommandée. Le risque de contamination reste très faible pour un séjour de courte durée [14]. Cependant, une consultation médicale s'impose en cas d'apparition de lésions cutanées suspectes au retour.
Les recherches actuelles explorent l'utilisation du BCG comme protection partielle contre la lèpre. Bien que ce vaccin ne soit pas spécifique, il semble conférer une certaine protection croisée [12]. Cette piste reste à l'étude et ne fait pas encore l'objet de recommandations officielles.
Recommandations des Autorités de Santé
Les autorités sanitaires françaises et internationales ont établi des recommandations précises pour la prise en charge de la lèpre paucibacillaire. L'Organisation mondiale de la santé coordonne les efforts mondiaux d'élimination de cette pathologie [1].
En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande une prise en charge spécialisée dans des centres de référence. Ces structures disposent de l'expertise nécessaire pour le diagnostic et le suivi des patients [7]. La déclaration obligatoire auprès des autorités sanitaires permet une surveillance épidémiologique efficace.
Le Haut Conseil de la santé publique insiste sur l'importance de la formation des professionnels de santé. Même si la lèpre reste rare en métropole, les médecins doivent savoir l'évoquer devant des signes évocateurs [12]. Cette formation est particulièrement cruciale dans les départements d'outre-mer.
Les recommandations internationales préconisent une approche intégrée associant traitement médical et soutien social. L'OMS souligne l'importance de lutter contre la stigmatisation encore associée à cette maladie [1].
Concernant le suivi post-thérapeutique, les experts recommandent une surveillance clinique pendant au moins deux ans après la fin du traitement [13]. Cette surveillance permet de détecter précocement d'éventuelles complications tardives ou rechutes.
Les autorités de Mayotte ont développé des protocoles spécifiques adaptés au contexte local. Ces recommandations tiennent compte des spécificités épidémiologiques et culturelles de ce territoire [6]. Elles incluent des actions de sensibilisation communautaire et de formation des agents de santé communautaires.
Ressources et Associations de Patients
Plusieurs organisations proposent information et soutien aux personnes touchées par la lèpre paucibacillaire. Ces ressources s'avèrent précieuses pour mieux comprendre la maladie et son traitement.
L'Association française Raoul Follereau constitue la principale organisation française de lutte contre la lèpre. Elle propose des informations actualisées, un soutien aux patients et finance des programmes de recherche [7]. Ses équipes peuvent vous orienter vers les centres de soins spécialisés.
Au niveau international, l'International Federation of Anti-Leprosy Associations (ILEP) coordonne les efforts de nombreuses organisations. Son site web offre des ressources documentaires en plusieurs langues, incluant des témoignages de patients guéris.
Les centres hospitaliers universitaires disposent souvent de consultations spécialisées en dermatologie tropicale. Ces structures peuvent vous accompagner tout au long de votre parcours de soins [14]. N'hésitez pas à demander les coordonnées à votre médecin traitant.
Pour les résidents d'outre-mer, des structures locales existent. À Mayotte, par exemple, le centre hospitalier dispose d'une consultation dédiée avec des professionnels formés spécifiquement à cette pathologie [6].
Les forums en ligne permettent d'échanger avec d'autres patients. Cependant, privilégiez toujours les conseils de votre équipe médicale pour les questions relatives à votre traitement [13].
Bon à savoir : de nombreuses ressources documentaires sont disponibles gratuitement. L'Institut Pasteur propose notamment des fiches d'information grand public régulièrement mises à jour [13].
Nos Conseils Pratiques
Vivre avec une lèpre paucibacillaire nécessite quelques adaptations pratiques pour optimiser votre guérison et prévenir les complications. Voici nos recommandations basées sur l'expérience clinique [13,14].
Concernant l'observance thérapeutique, organisez-vous dès le début. Prenez votre dapsone toujours au même moment, idéalement le matin avec le petit-déjeuner pour limiter les troubles digestifs [14]. Un pilulier hebdomadaire vous évitera les oublis.
Pour les rendez-vous mensuels de rifampicine supervisée, planifiez-les à l'avance. Certains centres proposent des créneaux en soirée ou le samedi matin pour s'adapter aux contraintes professionnelles [1]. N'hésitez pas à demander ces aménagements.
Protégez les zones anesthésiées au quotidien. Portez des gants pour jardiner, cuisiner ou bricoler. Vérifiez régulièrement l'état de vos mains et pieds, car vous pourriez ne pas sentir une blessure [13]. Un miroir peut vous aider à examiner les zones difficiles à voir.
Côté alimentation, aucun régime spécifique n'est nécessaire. Cependant, une alimentation équilibrée riche en vitamines soutient votre système immunitaire pendant le traitement [14]. Évitez l'alcool qui peut interagir avec certains médicaments.
N'hésitez pas à informer votre entourage proche de votre situation. Contrairement aux idées reçues, vous n'êtes plus contagieux dès le début du traitement [1]. Cette transparence évite les malentendus et vous permet de bénéficier du soutien de vos proches.
Enfin, maintenez un suivi médical régulier même après la guérison. Une consultation annuelle permet de s'assurer de l'absence de séquelles et de vous conseiller sur les mesures préventives à long terme [13].
Quand Consulter un Médecin ?
Certains signes doivent vous amener à consulter rapidement un médecin, que ce soit pour un diagnostic initial ou pendant le suivi d'une lèpre paucibacillaire [13,14].
Consultez sans délai si vous présentez des lésions cutanées persistantes avec perte de sensibilité. Cette association constitue le signe d'alarme principal de la lèpre [14]. N'attendez pas que les lésions s'étendent ou se multiplient.
Pendant le traitement, plusieurs situations nécessitent une consultation urgente. L'apparition de nouvelles lésions, l'inflammation soudaine des lésions existantes, ou des douleurs nerveuses intenses peuvent signaler une réaction lépreuse [13]. Ces complications nécessitent un traitement spécifique rapide.
Les effets secondaires sévères du traitement justifient également une consultation. Jaunisse, essoufflement inhabituel, pâleur importante ou éruption cutanée généralisée doivent vous alerter [14]. Ces signes peuvent indiquer une intolérance médicamenteuse.
Après la guérison, restez vigilant. Toute nouvelle lésion cutanée suspecte, même des années après le traitement, mérite un avis médical [1]. Les rechutes, bien que rares, restent possibles.
En cas de voyage en zone endémique, consultez au retour si vous développez des lésions cutanées. La période d'incubation de la lèpre peut s'étendre sur plusieurs années [13]. Un antécédent de séjour en zone d'endémie doit toujours être signalé à votre médecin.
N'hésitez jamais à consulter en cas de doute. Un diagnostic précoce améliore considérablement le pronostic et limite les risques de complications [14]. Votre médecin traitant peut vous orienter vers un spécialiste si nécessaire.
Questions Fréquentes
La lèpre paucibacillaire est-elle contagieuse ?Non, la lèpre paucibacillaire n'est pas contagieuse. Contrairement à la forme multibacillaire, elle ne contient pas suffisamment de bacilles pour permettre la transmission [1,13].
Combien de temps dure le traitement ?
Le traitement standard dure six mois avec une prise quotidienne de dapsone et une dose mensuelle supervisée de rifampicine [14]. Cette durée ne doit pas être raccourcie.
Peut-on guérir complètement de la lèpre paucibacillaire ?
Oui, la guérison est obtenue dans plus de 99% des cas avec le traitement approprié [1]. Les rechutes sont exceptionnelles si le traitement est suivi correctement.
La sensibilité revient-elle après le traitement ?
La récupération de la sensibilité est variable. Elle peut être complète, partielle ou absente selon l'importance des lésions nerveuses initiales [13]. La récupération peut prendre plusieurs mois.
Faut-il éviter certaines activités pendant le traitement ?
Aucune restriction d'activité n'est nécessaire. Vous pouvez travailler, faire du sport et mener une vie normale dès le début du traitement [14]. Seules les zones anesthésiées nécessitent une protection.
La lèpre paucibacillaire peut-elle récidiver ?
Les rechutes sont très rares (moins de 1% des cas) et surviennent généralement en cas d'arrêt prématuré du traitement [1]. Un suivi médical régulier permet de les détecter précocement.
Existe-t-il des séquelles à long terme ?
Avec un diagnostic et un traitement précoces, les séquelles sont exceptionnelles dans la lèpre paucibacillaire [13]. Les complications nerveuses permanentes ne surviennent qu'en cas de diagnostic très tardif.
Questions Fréquentes
La lèpre paucibacillaire est-elle contagieuse ?
Non, la lèpre paucibacillaire n'est pas contagieuse. Contrairement à la forme multibacillaire, elle ne contient pas suffisamment de bacilles pour permettre la transmission.
Combien de temps dure le traitement ?
Le traitement standard dure six mois avec une prise quotidienne de dapsone et une dose mensuelle supervisée de rifampicine. Cette durée ne doit pas être raccourcie.
Peut-on guérir complètement de la lèpre paucibacillaire ?
Oui, la guérison est obtenue dans plus de 99% des cas avec le traitement approprié. Les rechutes sont exceptionnelles si le traitement est suivi correctement.
La sensibilité revient-elle après le traitement ?
La récupération de la sensibilité est variable. Elle peut être complète, partielle ou absente selon l'importance des lésions nerveuses initiales. La récupération peut prendre plusieurs mois.
Faut-il éviter certaines activités pendant le traitement ?
Aucune restriction d'activité n'est nécessaire. Vous pouvez travailler, faire du sport et mener une vie normale dès le début du traitement. Seules les zones anesthésiées nécessitent une protection.
Spécialités médicales concernées
Sources et références
Références
- [1] Lèpre (maladie de Hansen). Organisation mondiale de la santé.Lien
- [2] Prevalence of paucibacillary cases of leprosy in Brazil. Innovation thérapeutique 2024-2025.Lien
- [3] Re-emergence of Leprosy. Innovation thérapeutique 2024-2025.Lien
- [4] The risk of leprosy in patients using immunobiologics. Innovation thérapeutique 2024-2025.Lien
- [5] S Baraz, R Baba. Une présentation atypique de macules érythémateuses révélant une lèpre paucibacillaire. 2024.Lien
- [6] M Dumas. La Lèpre à Mayotte. Médecine et Maladies Infectieuses Formation, 2025.Lien
- [7] Lèpre/Organisation des soins. Stratégie nationale de lutte contre la lèpre.Lien
- [8] BM BOUSHAB, PK YANOGO. Analyse des données nationales de surveillance de la lèpre en Mauritanie de 2009 à 2019. 2023.Lien
- [9] VN Ralimalala, O Raharolahy. Un cas de lèpre atypique révélé par une cécité bilatérale. 2023.Lien
- [10] J Rouatbi, NG Fetoui. La lèpre en Tunisie: une série de 5 nouveaux cas. 2022.Lien
- [11] Q Boscalsdereal, J Lebret. Comparaison clinique et histologique de la lèpre en Guyane de 2011 à 2024. 2024.Lien
- [12] E Cambau. La lèpre aujourd'hui: de gros progrès mais des résistances. Bulletin de l'Académie Nationale de Médecine, 2023.Lien
- [13] Lèpre : symptômes, traitement, prévention. Institut Pasteur.Lien
- [14] Lèpre - Maladies infectieuses. Manuel MSD version professionnelle.Lien
Publications scientifiques
- Une présentation atypique de macules érythémateuses révélant une lèpre paucibacillaire (2024)
- La Lèpre à Mayotte (2025)
- [PDF][PDF] Lèpre/Organisation des soins [PDF]
- Analyse des données nationales de surveillance de la lèpre en Mauritanie de 2009 à 2019 (2023)[PDF]
- Un cas de lèpre atypique révélé par une cécité bilatérale (2023)
Ressources web
- Lèpre : symptômes, traitement, prévention (pasteur.fr)
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Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.