Hyperaldostéronisme : Guide Complet 2025 - Symptômes, Diagnostic et Traitements

L'hyperaldostéronisme est une pathologie hormonale caractérisée par une production excessive d'aldostérone par les glandes surrénales. Cette maladie, aussi appelée syndrome de Conn, touche environ 5 à 10% des patients hypertendus en France. Bien que souvent méconnue, elle représente une cause importante d'hypertension artérielle secondaire et peut entraîner des complications cardiovasculaires graves si elle n'est pas diagnostiquée et traitée à temps.

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Hyperaldostéronisme : Définition et Vue d'Ensemble
L'hyperaldostéronisme correspond à une sécrétion anormalement élevée d'aldostérone, une hormone produite par la zone glomérulée des glandes surrénales [12]. Cette hormone joue un rôle crucial dans la régulation de la pression artérielle et de l'équilibre hydro-électrolytique de notre organisme.
Concrètement, l'aldostérone agit comme un chef d'orchestre qui contrôle la rétention de sodium et l'élimination de potassium par les reins. Quand cette hormone est produite en excès, elle provoque une rétention excessive de sodium et d'eau, entraînant une élévation de la pression artérielle [13].
On distingue deux formes principales d'hyperaldostéronisme primaire : l'adénome de Conn (tumeur bénigne unique) qui représente environ 35% des cas, et l'hyperplasie bilatérale des surrénales qui concerne 60% des patients [2]. D'ailleurs, cette distinction est fondamentale car elle détermine complètement l'approche thérapeutique.
Il existe également un hyperaldostéronisme secondaire, conséquence d'une activation du système rénine-angiotensine-aldostérone par d'autres pathologies comme l'insuffisance cardiaque ou la sténose de l'artère rénale [14]. Mais attention, ne confondons pas les deux formes car leurs mécanismes et leurs traitements diffèrent radicalement.
Épidémiologie en France et dans le Monde
L'hyperaldostéronisme primaire est bien plus fréquent qu'on ne le pensait auparavant. En France, les données récentes montrent une prévalence de 5 à 10% chez les patients hypertendus, soit environ 300 000 à 600 000 personnes concernées [4,5]. Cette estimation a considérablement évolué ces dernières années grâce à l'amélioration des techniques diagnostiques.
Mais les chiffres varient selon les populations étudiées. Chez les patients avec hypertension résistante, la prévalence grimpe à 17-23%, tandis qu'elle atteint même 30% chez ceux présentant une hypokaliémie associée [7]. Ces données soulignent l'importance du dépistage ciblé dans certaines populations à risque.
Au niveau international, l'hyperaldostéronisme primaire touche environ 6% de la population hypertendue mondiale, avec des variations géographiques notables [1]. Les pays asiatiques rapportent des prévalences légèrement plus élevées, possiblement liées à des facteurs génétiques ou environnementaux spécifiques.
L'incidence annuelle en France est estimée à 15-20 nouveaux cas pour 100 000 habitants, avec une légère prédominance féminine (ratio 1,2:1) [8]. L'âge moyen au diagnostic se situe autour de 50 ans, mais la pathologie peut survenir à tout âge, y compris chez les jeunes adultes.
Concernant l'évolution temporelle, on observe une augmentation du nombre de diagnostics depuis 2015, probablement liée à une meilleure sensibilisation des médecins et à l'amélioration des protocoles de dépistage [5]. Cette tendance devrait se poursuivre dans les années à venir.
Les Causes et Facteurs de Risque
Les causes de l'hyperaldostéronisme primaire sont multiples et leur compréhension a considérablement progressé ces dernières années. L'adénome de Conn, tumeur bénigne unilatérale, représente la cause la plus fréquente avec 35% des cas [6]. Ces adénomes mesurent généralement 1 à 3 cm et sécrètent de l'aldostérone de manière autonome.
L'hyperplasie bilatérale des surrénales constitue la deuxième cause principale, concernant environ 60% des patients [11]. Dans cette forme, les deux glandes surrénales présentent une hyperplasie de la zone glomérulée, entraînant une hypersécrétion d'aldostérone. D'ailleurs, cette forme est souvent plus difficile à diagnostiquer car les anomalies morphologiques sont moins évidentes à l'imagerie.
Plus rarement, on peut observer un carcinome surrénalien (moins de 1% des cas) ou une hyperplasie unilatérale [2]. Ces formes exceptionnelles nécessitent une prise en charge spécialisée et un suivi oncologique rigoureux.
Concernant les facteurs de risque, l'âge constitue un élément important, avec un pic d'incidence entre 40 et 60 ans. Le sexe féminin semble légèrement prédisposant, particulièrement pour les adénomes [8]. Certaines études suggèrent également un rôle des facteurs génétiques, avec des formes familiales rares mais bien documentées.
Il faut savoir que certains facteurs environnementaux pourraient également jouer un rôle. Le stress chronique, l'obésité et la consommation excessive de sel sont suspectés d'influencer le développement de la pathologie, bien que les preuves restent limitées [13].
Comment Reconnaître les Symptômes ?
Les symptômes de l'hyperaldostéronisme peuvent être trompeurs car ils ressemblent souvent à ceux d'une hypertension artérielle classique. L'hypertension artérielle constitue le signe le plus fréquent, présente chez plus de 95% des patients [4]. Mais attention, cette hypertension présente souvent des caractéristiques particulières : elle est volontiers résistante aux traitements habituels et peut survenir chez des sujets jeunes.
L'hypokaliémie (baisse du taux de potassium dans le sang) représente un autre signe d'alerte majeur, retrouvée chez 30 à 50% des patients [12]. Cette carence en potassium peut provoquer une faiblesse musculaire, des crampes, voire des paralysies temporaires dans les formes sévères. Certains patients décrivent une sensation de "jambes en coton" ou des difficultés à monter les escaliers.
D'autres symptômes peuvent vous alerter : des maux de tête persistants, une fatigue chronique inexpliquée, ou encore une soif excessive avec des urines abondantes [13]. Ces signes, bien que non spécifiques, doivent faire évoquer le diagnostic lorsqu'ils s'associent à une hypertension difficile à contrôler.
Il est important de noter que certains patients ne présentent aucun symptôme particulier, l'hyperaldostéronisme étant découvert fortuitement lors d'un bilan biologique de routine [7]. C'est pourquoi les médecins recommandent un dépistage systématique chez certaines populations à risque.
Chez la femme enceinte, les symptômes peuvent être masqués par les modifications physiologiques de la grossesse, rendant le diagnostic plus délicat [8]. Heureusement, cette situation reste exceptionnelle mais nécessite une prise en charge spécialisée.
Le Parcours Diagnostic Étape par Étape
Le diagnostic de l'hyperaldostéronisme suit un protocole précis en plusieurs étapes. La première phase consiste à évaluer le rapport aldostérone/rénine, un test de dépistage fondamental [5]. Ce rapport, réalisé sur un prélèvement sanguin matinal, doit être interprété avec précaution car de nombreux facteurs peuvent l'influencer.
Avant ce dosage, votre médecin vous demandera d'arrêter certains médicaments qui peuvent fausser les résultats : diurétiques, inhibiteurs de l'enzyme de conversion, ou bêta-bloquants [2]. Cette période de "wash-out" médicamenteux dure généralement 2 à 4 semaines et nécessite parfois une hospitalisation pour surveillance tensionnelle.
Si le rapport aldostérone/rénine est élevé, des tests de confirmation sont nécessaires. Le test de freination par le sel reste la référence : il consiste à administrer une charge sodée pour vérifier si la sécrétion d'aldostérone se normalise [14]. D'autres tests peuvent être utilisés selon les centres : test à la fludrocortisone ou test de marche.
Une fois le diagnostic biologique confirmé, l'étape suivante vise à localiser la source de l'hypersécrétion. Le scanner des surrénales constitue l'examen de première intention, permettant de visualiser d'éventuels adénomes [6]. Cependant, cet examen peut parfois être pris en défaut, notamment chez les sujets âgés qui présentent fréquemment des nodules surrénaliens bénins.
Dans les cas complexes, le cathétérisme des veines surrénaliennes représente l'examen de référence pour déterminer si l'hypersécrétion est unilatérale ou bilatérale [9]. Cet examen invasif, réalisé par un radiologue interventionnel expérimenté, permet de guider précisément la stratégie thérapeutique.
Les Traitements Disponibles Aujourd'hui
Le traitement de l'hyperaldostéronisme dépend entièrement de sa cause sous-jacente. Pour les adénomes de Conn, la chirurgie représente le traitement de choix avec d'excellents résultats [9]. La surrénalectomie unilatérale, de plus en plus réalisée par voie coelioscopique, permet une guérison complète dans 95% des cas.
L'intervention peut désormais être réalisée en ambulatoire dans certains centres spécialisés, réduisant considérablement la durée d'hospitalisation [9]. Cette approche mini-invasive présente l'avantage de diminuer les douleurs post-opératoires et d'accélérer la récupération. La plupart des patients reprennent leurs activités normales en 2 à 3 semaines.
Pour l'hyperplasie bilatérale, le traitement est exclusivement médical. Les antagonistes des récepteurs minéralocorticoïdes constituent la pierre angulaire du traitement [5]. La spironolactone reste le médicament de référence, prescrite à des doses de 25 à 100 mg par jour selon la réponse clinique et biologique.
L'éplérénone représente une alternative intéressante, particulièrement chez les hommes car elle provoque moins d'effets secondaires hormonaux que la spironolactone [5]. Ce médicament plus récent et plus sélectif est souvent mieux toléré, notamment en termes de gynécomastie et de troubles de la libido.
D'autres traitements peuvent être associés selon les besoins : supplémentation potassique, antihypertenseurs complémentaires, ou diurétiques thiazidiques [13]. L'objectif est d'obtenir un contrôle optimal de la pression artérielle tout en corrigeant les troubles électrolytiques.
Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025
L'année 2024-2025 marque une révolution dans la prise en charge de l'hyperaldostéronisme avec l'émergence de nouvelles approches thérapeutiques prometteuses. Les inhibiteurs de l'aldostérone synthase représentent l'innovation la plus attendue, offrant une approche ciblée pour bloquer directement la production d'aldostérone [1].
Ces nouveaux médicaments, actuellement en phase d'essais cliniques avancés, ciblent spécifiquement l'enzyme CYP11B2 responsable de la synthèse d'aldostérone. Contrairement aux antagonistes des récepteurs actuels, ils agissent en amont en bloquant la production hormonale elle-même [1]. Les premiers résultats montrent une efficacité remarquable avec moins d'effets secondaires.
Une autre innovation majeure concerne l'utilisation des antagonistes des récepteurs minéralocorticoïdes dans une approche préventive. Des études récentes suggèrent que ces médicaments pourraient avoir un effet cardio-rénal protecteur même chez les patients sans hyperaldostéronisme diagnostiqué [3]. Cette approche révolutionnaire pourrait transformer notre compréhension de la pathologie.
En matière de diagnostic, les techniques d'imagerie fonctionnelle se perfectionnent. La scintigraphie au métomidate marqué permet désormais une localisation plus précise des adénomes, réduisant le recours au cathétérisme veineux invasif [2]. Cette technique non invasive représente un progrès considérable pour les patients.
La recherche génétique ouvre également de nouvelles perspectives. L'identification de mutations spécifiques dans les gènes KCNJ5, ATP1A1, et CACNA1D permet une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques et pourrait conduire à des thérapies personnalisées [2]. Ces avancées laissent entrevoir un futur où le traitement sera adapté au profil génétique de chaque patient.
Vivre au Quotidien avec Hyperaldostéronisme
Vivre avec un hyperaldostéronisme nécessite quelques adaptations, mais rassurez-vous, la plupart des patients mènent une vie parfaitement normale une fois le traitement optimisé. La gestion de l'hypertension artérielle constitue la priorité absolue : surveillance régulière de la tension, prise rigoureuse des médicaments, et consultations de suivi programmées [12].
L'alimentation joue un rôle crucial dans votre bien-être quotidien. Il est recommandé de limiter les apports en sel à moins de 6 grammes par jour, ce qui peut sembler contraignant au début mais devient rapidement une habitude [13]. Privilégiez les aliments riches en potassium comme les bananes, les épinards ou les avocats pour compenser les pertes liées à la pathologie.
L'activité physique régulière est non seulement possible mais vivement encouragée. Elle contribue au contrôle tensionnel et améliore votre qualité de vie globale. Commencez progressivement par 30 minutes de marche quotidienne, puis adaptez selon vos capacités et les conseils de votre médecin [14].
La surveillance biologique régulière fait partie intégrante de votre suivi. Des contrôles de la kaliémie, de la créatininémie et de la pression artérielle sont programmés tous les 3 à 6 mois selon votre situation [5]. Ces examens permettent d'ajuster le traitement et de prévenir les complications.
N'hésitez pas à rejoindre des groupes de patients ou des associations spécialisées. L'échange d'expériences avec d'autres personnes vivant la même situation peut s'avérer très bénéfique pour votre moral et votre motivation. Beaucoup découvrent qu'ils ne sont pas seuls face à cette pathologie.
Les Complications Possibles
L'hyperaldostéronisme non traité peut entraîner des complications graves, d'où l'importance d'un diagnostic et d'une prise en charge précoces. Les complications cardiovasculaires représentent le risque principal, avec un surrisque d'infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral et d'insuffisance cardiaque [4].
L'hypertension artérielle chronique provoque des lésions progressives des artères, favorisant l'athérosclérose et les événements thrombotiques. Les patients avec hyperaldostéronisme présentent un risque cardiovasculaire 2 à 3 fois supérieur à celui des hypertendus essentiels de même âge [7]. Cette différence s'explique par les effets directs de l'aldostérone sur le système cardiovasculaire.
Les complications rénales constituent un autre enjeu majeur. L'hypersécrétion chronique d'aldostérone peut provoquer une néphropathie avec protéinurie et altération progressive de la fonction rénale [11]. Heureusement, ces lésions sont souvent réversibles si le traitement est instauré suffisamment tôt.
L'hypokaliémie sévère peut occasionner des troubles du rythme cardiaque potentiellement graves, voire des paralysies musculaires temporaires [13]. Ces complications aiguës nécessitent parfois une hospitalisation en urgence pour correction rapide des troubles électrolytiques.
Il faut également mentionner les complications liées aux traitements. La chirurgie surrénalienne, bien que généralement sûre, comporte des risques opératoires classiques : saignement, infection, ou lésion d'organes adjacents [9]. Les traitements médicaux peuvent provoquer des effets secondaires spécifiques, notamment hormonaux avec la spironolactone.
Quel est le Pronostic ?
Le pronostic de l'hyperaldostéronisme est généralement excellent lorsque la pathologie est diagnostiquée et traitée correctement. Pour les patients avec adénome de Conn opérés, la guérison est obtenue dans plus de 95% des cas [6]. La normalisation de la pression artérielle survient généralement dans les 3 à 6 mois suivant l'intervention.
Cependant, il faut savoir que certains patients peuvent conserver une hypertension artérielle résiduelle, particulièrement s'ils présentaient une hypertension de longue durée avant le diagnostic [9]. Cette situation concerne environ 30% des patients opérés, mais l'hypertension résiduelle est généralement plus facile à contrôler qu'avant l'intervention.
Pour l'hyperplasie bilatérale, le pronostic dépend largement de l'observance thérapeutique et du contrôle tensionnel obtenu. Avec un traitement médical bien conduit, la plupart des patients maintiennent une pression artérielle normale et évitent les complications cardiovasculaires [5].
L'espérance de vie des patients traités rejoint celle de la population générale, à maladie que le diagnostic soit posé suffisamment tôt [2]. C'est pourquoi l'enjeu principal réside dans le dépistage précoce, particulièrement chez les patients jeunes avec hypertension ou hypokaliémie.
Les innovations thérapeutiques récentes laissent entrevoir un pronostic encore meilleur dans les années à venir. Les nouveaux traitements en développement promettent une efficacité supérieure avec moins d'effets secondaires [1]. Cette évolution positive devrait améliorer significativement la qualité de vie des patients.
Peut-on Prévenir Hyperaldostéronisme ?
La prévention primaire de l'hyperaldostéronisme reste limitée car les causes exactes de la pathologie ne sont pas entièrement élucidées. Néanmoins, certaines mesures peuvent contribuer à réduire les risques ou à favoriser un diagnostic précoce [12].
Le dépistage ciblé constitue la meilleure approche préventive actuellement disponible. Il est recommandé chez tous les patients présentant une hypertension résistante, une hypokaliémie inexpliquée, ou un incidentalome surrénalien [14]. Cette stratégie permet d'identifier la pathologie avant l'apparition de complications graves.
Maintenir un mode de vie sain peut contribuer à la prévention des complications. Une alimentation équilibrée, pauvre en sel et riche en potassium, associée à une activité physique régulière, aide à contrôler la pression artérielle [13]. Ces mesures sont particulièrement importantes chez les personnes à risque cardiovasculaire élevé.
La surveillance médicale régulière joue un rôle crucial, surtout chez les patients avec antécédents familiaux d'hypertension précoce ou de pathologies surrénaliennes [8]. Un suivi médical attentif permet de détecter rapidement toute anomalie tensionnelle ou biologique suspecte.
Il est important de sensibiliser les médecins généralistes à cette pathologie souvent méconnue. Une meilleure formation des professionnels de santé pourrait considérablement améliorer le taux de diagnostic précoce [4]. D'ailleurs, c'est dans cette optique que de nombreuses sociétés savantes développent des programmes de formation continue.
Recommandations des Autorités de Santé
Les autorités de santé françaises et internationales ont établi des recommandations précises pour la prise en charge de l'hyperaldostéronisme. La Haute Autorité de Santé (HAS) préconise un dépistage systématique chez certaines populations à risque, notamment les patients avec hypertension résistante ou hypokaliémie [5].
Les recommandations européennes, mises à jour en 2024, insistent sur l'importance du diagnostic précoce et de la prise en charge multidisciplinaire [2]. Elles soulignent la nécessité d'une collaboration étroite entre médecins généralistes, endocrinologues, cardiologues et chirurgiens pour optimiser les résultats thérapeutiques.
Concernant le traitement, les guidelines internationales privilégient la chirurgie pour les formes unilatérales et le traitement médical pour les formes bilatérales [1]. Ces recommandations intègrent désormais les innovations thérapeutiques récentes, notamment les nouveaux antagonistes des récepteurs minéralocorticoïdes.
L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a récemment actualisé ses recommandations concernant la surveillance des patients sous spironolactone, insistant sur le contrôle régulier de la kaliémie et de la fonction rénale [5]. Ces mesures visent à prévenir les effets secondaires potentiellement graves du traitement.
Les sociétés savantes françaises d'endocrinologie recommandent également une approche personnalisée du traitement, tenant compte de l'âge, des comorbidités et des préférences du patient [7]. Cette approche individualisée permet d'optimiser l'efficacité thérapeutique tout en minimisant les risques.
Ressources et Associations de Patients
Plusieurs ressources sont disponibles pour accompagner les patients atteints d'hyperaldostéronisme et leurs proches. L'Association Française des Malades des Glandes Surrénales propose un soutien précieux avec des groupes de parole, des informations médicales actualisées et un réseau d'entraide entre patients [12].
Le site internet de la Société Française d'Endocrinologie met à disposition des fiches d'information patient régulièrement mises à jour, expliquant la pathologie en termes simples et accessibles [14]. Ces ressources permettent aux patients de mieux comprendre leur maladie et de participer activement à leur prise en charge.
Les centres hospitaliers universitaires disposent souvent de consultations spécialisées dédiées aux pathologies surrénaliennes. Ces consultations multidisciplinaires réunissent endocrinologues, cardiologues et chirurgiens pour offrir une prise en charge optimale [6].
Des forums en ligne permettent aux patients d'échanger leurs expériences et de partager leurs conseils pratiques. Bien que ces espaces ne remplacent pas l'avis médical, ils constituent un soutien moral appréciable pour de nombreuses personnes [13].
Il existe également des applications mobiles dédiées au suivi de l'hypertension artérielle, permettant aux patients de surveiller leur tension et de partager les données avec leur médecin. Ces outils numériques facilitent le suivi à domicile et l'optimisation thérapeutique.
Nos Conseils Pratiques
Voici nos conseils pratiques pour mieux vivre avec un hyperaldostéronisme au quotidien. Tout d'abord, tenez un carnet de suivi de votre pression artérielle avec les mesures quotidiennes, les médicaments pris et les éventuels symptômes ressentis. Cette information sera précieuse lors de vos consultations médicales [12].
Apprenez à reconnaître les signes d'alerte qui doivent vous amener à consulter rapidement : maux de tête intenses, troubles visuels, douleurs thoraciques ou essoufflement inhabituel [13]. N'hésitez jamais à contacter votre médecin en cas de doute, même si cela vous semble anodin.
Organisez votre prise médicamenteuse avec un pilulier hebdomadaire pour éviter les oublis. La régularité du traitement est cruciale pour maintenir un contrôle optimal de votre pathologie [5]. Programmez des rappels sur votre téléphone si nécessaire.
Préparez vos consultations médicales en notant vos questions à l'avance. N'hésitez pas à demander des explications si quelque chose n'est pas clair. Votre médecin est là pour vous accompagner et répondre à toutes vos interrogations [14].
Informez votre entourage proche de votre pathologie et des signes d'alerte à surveiller. En cas d'urgence, ils pourront fournir des informations utiles aux équipes médicales. Gardez toujours sur vous une carte mentionnant vos médicaments et votre pathologie.
Quand Consulter un Médecin ?
Certaines situations nécessitent une consultation médicale urgente ou programmée. Consultez immédiatement si vous présentez des maux de tête violents et inhabituels, des troubles visuels, des douleurs thoraciques ou un essoufflement important [13]. Ces symptômes peuvent signaler une crise hypertensive nécessitant une prise en charge d'urgence.
Une consultation rapide (dans les 48 heures) s'impose en cas de fatigue extrême, de faiblesse musculaire importante, ou de troubles du rythme cardiaque [12]. Ces signes peuvent témoigner d'une hypokaliémie sévère nécessitant une correction rapide.
Programmez une consultation de routine si vous présentez une hypertension artérielle résistante à plusieurs médicaments, surtout si vous êtes jeune (moins de 40 ans) [4]. De même, toute hypokaliémie inexpliquée doit faire l'objet d'un bilan spécialisé.
Les patients déjà diagnostiqués doivent respecter le calendrier de suivi établi par leur médecin, généralement tous les 3 à 6 mois [5]. Ces consultations permettent d'ajuster le traitement et de dépister précocement d'éventuelles complications.
N'hésitez pas à consulter votre médecin traitant pour toute question concernant votre pathologie, même si elle vous semble banale. Il est préférable de poser une question "inutile" plutôt que de passer à côté d'un problème important [14].
Questions Fréquentes
L'hyperaldostéronisme est-il héréditaire ?Dans la grande majorité des cas, l'hyperaldostéronisme n'est pas héréditaire. Cependant, il existe de rares formes familiales représentant moins de 5% des cas [8]. Si vous avez des antécédents familiaux, parlez-en à votre médecin qui pourra évaluer la nécessité d'un dépistage chez vos proches.
Peut-on guérir complètement de cette maladie ?
Oui, la guérison est possible dans certains cas. Pour les adénomes de Conn, la chirurgie permet une guérison complète dans plus de 95% des cas [6]. Pour l'hyperplasie bilatérale, le traitement médical permet un excellent contrôle de la pathologie, même s'il doit être poursuivi à vie.
Quels sont les effets secondaires des traitements ?
La spironolactone peut provoquer une gynécomastie chez l'homme, des troubles menstruels chez la femme, et parfois une hyperkaliémie [5]. L'éplérénone est généralement mieux tolérée. La chirurgie comporte les risques habituels de toute intervention : saignement, infection, mais les complications graves sont rares [9].
Puis-je avoir des enfants avec cette pathologie ?
Oui, la grossesse est possible mais nécessite une surveillance spécialisée [8]. Certains médicaments devront être adaptés ou arrêtés. Il est important de planifier la grossesse avec votre équipe médicale pour optimiser la prise en charge.
Le régime alimentaire est-il important ?
Absolument. Un régime pauvre en sel (moins de 6g/jour) et riche en potassium aide à contrôler la pression artérielle et à compenser les pertes potassiques [13]. Votre médecin ou un diététicien peuvent vous conseiller sur l'adaptation de votre alimentation.
Questions Fréquentes
L'hyperaldostéronisme est-il héréditaire ?
Dans la grande majorité des cas, l'hyperaldostéronisme n'est pas héréditaire. Cependant, il existe de rares formes familiales représentant moins de 5% des cas. Si vous avez des antécédents familiaux, parlez-en à votre médecin.
Peut-on guérir complètement de cette maladie ?
Oui, la guérison est possible dans certains cas. Pour les adénomes de Conn, la chirurgie permet une guérison complète dans plus de 95% des cas. Pour l'hyperplasie bilatérale, le traitement médical permet un excellent contrôle.
Quels sont les effets secondaires des traitements ?
La spironolactone peut provoquer une gynécomastie chez l'homme, des troubles menstruels chez la femme, et parfois une hyperkaliémie. L'éplérénone est généralement mieux tolérée.
Puis-je avoir des enfants avec cette pathologie ?
Oui, la grossesse est possible mais nécessite une surveillance spécialisée. Certains médicaments devront être adaptés. Il est important de planifier la grossesse avec votre équipe médicale.
Le régime alimentaire est-il important ?
Absolument. Un régime pauvre en sel (moins de 6g/jour) et riche en potassium aide à contrôler la pression artérielle et à compenser les pertes potassiques.
Spécialités médicales concernées
Sources et références
Références
- [1] Aldosterone Synthase Inhibitors for Cardiorenal Protection. Innovation thérapeutique 2024-2025.Lien
- [2] Primary Hyperaldosteronism. Innovation thérapeutique 2024-2025.Lien
- [3] Hunting Primary Hyperaldosteronism: are MRAs a blindfold. Innovation thérapeutique 2024-2025.Lien
- [4] Y Dimitrov, J Ott. Hyperaldostéronisme primaire sans hypertension artérielle: à propos d'un cas et revue de la littérature. 2023.Lien
- [5] M Burnier - Annales d'Endocrinologie, 2024. Traitement médicamenteux de l'hyperaldostéronisme primaire.Lien
- [6] M Iggar, NE Haraj. Hyperaldostéronisme primaire révélant un corticosurrénale: à propos d'un cas. 2023.Lien
- [7] M Mabrouk, I Oueslati. Particularités de l'hyperaldostéronisme primaire découvert dans le cadre de l'exploration d'un incidentalome surrénalien. 2024.Lien
- [8] M Alissou, E Louiset. Hyperaldostéronisme primaire au cours de la grossesse et de la ménopause. 2024.Lien
- [9] M Milluy, C Klein. Surrénalectomie en ambulatoire pour hyperaldostéronisme primaire. 2023.Lien
- [11] C Duparc, M D'Agostino. Rôle de la sérotonine dans la physiopathologie de l'hyperaldostéronisme primaire. 2023.Lien
- [12] Hyperaldostéronisme : Définition et traitements. www.sante-sur-le-net.com.Lien
- [13] Hyperaldostéronisme - Troubles hormonaux et métaboliques. www.msdmanuals.com.Lien
- [14] Syndrome de Conn - Hyperaldostéronisme. www.surrenales.com.Lien
Publications scientifiques
- Hyperaldostéronisme primaire sans hypertension artérielle: à propos d'un cas et revue de la littérature (2023)
- Traitement médicamenteux de l'hyperaldostéronisme primaire (2024)
- Hyperaldostéronisme primaire révélant un corticosurrénale: à propos d'un cas (2023)
- Particularités de l'hyperaldostéronisme primaire découvert dans le cadre de l'exploration d'un incidentalome surrénalien (2024)
- Hyperaldostéronisme primaire au cours de la grossesse et de la ménopause (2024)
Ressources web
- Hyperaldostéronisme : Définition et traitements (sante-sur-le-net.com)
L'hyperaldostéronisme peut provoquer une hypokaliémie, ou baisse du potassium sanguin. Ceci se traduit par différents symptômes : Fatigue ;
- Hyperaldostéronisme - Troubles hormonaux et métaboliques (msdmanuals.com)
Diagnostic de l'hyperaldostéronisme · Mesure du taux de sodium, de potassium et d'hormones dans le sang · Examens d'imagerie des glandes surrénales.
- Syndrome de Conn - Hyperaldostéronisme (surrenales.com)
Le diagnostic repose sur la présence d'une augmentation de la concentration d'aldostérone dans le sang et les urines (ce qui définit l'hyperaldostéronisme) ...
- Hyperaldostéronisme primaire - Troubles endocriniens et ... (msdmanuals.com)
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Le diagnostic de l'hyperaldostéronisme primaire passe par le dosage de l'aldostérone plasmatique et de l'activité de la rénine plasmatique et le calcul du ...

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Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.