Goutte Articulaire : Guide Complet 2025 - Symptômes, Traitements et Innovations

La goutte articulaire touche plus de 600 000 personnes en France, principalement les hommes après 40 ans [1]. Cette maladie inflammatoire, causée par l'accumulation de cristaux d'acide urique dans les articulations, provoque des crises douloureuses intenses. Heureusement, les innovations thérapeutiques 2024-2025 offrent de nouveaux espoirs [6]. Découvrez comment reconnaître, traiter et vivre avec cette pathologie rhumatismale.

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Goutte articulaire : Définition et Vue d'Ensemble
La goutte articulaire est une maladie inflammatoire chronique qui résulte de l'accumulation de cristaux d'acide urique dans les articulations [1,15]. Ces cristaux se forment lorsque le taux d'acide urique dans le sang devient trop élevé, une situation appelée hyperuricémie.
Concrètement, votre organisme produit naturellement de l'acide urique lors de la dégradation des purines, des substances présentes dans certains aliments et dans vos cellules. Normalement, vos reins éliminent cet acide urique par les urines. Mais parfois, ce système se dérègle [16].
La goutte se manifeste par des crises aiguës extrêmement douloureuses, souvent nocturnes, qui touchent généralement une seule articulation. L'orteil (particulièrement le gros orteil) est l'articulation la plus fréquemment atteinte, mais la maladie peut aussi affecter la cheville, le genou ou le poignet [1].
Il faut savoir que la goutte évolue par poussées entrecoupées de périodes sans symptômes. Sans traitement approprié, elle peut devenir chronique et provoquer des déformations articulaires permanentes appelées tophi goutteux [10].
Épidémiologie en France et dans le Monde
En France, la prévalence de la goutte est estimée à 0,9% de la population générale, soit environ 600 000 personnes touchées [8]. Cette pathologie présente une nette prédominance masculine : elle affecte 1,4% des hommes contre seulement 0,4% des femmes [1].
L'âge joue un rôle déterminant dans l'apparition de la maladie. Chez les hommes, le pic d'incidence se situe entre 40 et 60 ans, tandis que chez les femmes, la goutte survient généralement après la ménopause, vers 65-70 ans [8]. Cette différence s'explique par l'effet protecteur des œstrogènes qui favorisent l'élimination de l'acide urique.
Au niveau international, la France se situe dans la moyenne européenne. Les pays nordiques présentent des taux légèrement supérieurs (1,2% en Suède), tandis que les pays méditerranéens affichent des prévalences plus faibles (0,6% en Italie) [9]. Cette variation géographique reflète probablement les différences alimentaires et génétiques.
D'ailleurs, l'évolution épidémiologique est préoccupante. L'incidence de la goutte a augmenté de 30% en France au cours des 20 dernières années, principalement en raison du vieillissement de la population et de l'augmentation de l'obésité [8]. Les projections pour 2030 estiment que plus de 800 000 Français pourraient être concernés.
L'impact économique est considérable : le coût annuel de prise en charge de la goutte en France est évalué à 180 millions d'euros, incluant les hospitalisations, les consultations et les traitements [11]. Chaque patient coûte en moyenne 1 200 euros par an au système de santé.
Les Causes et Facteurs de Risque
La goutte résulte d'une hyperuricémie chronique, c'est-à-dire un taux d'acide urique sanguin supérieur à 70 mg/L (420 μmol/L) [1]. Mais attention, avoir un taux élevé ne signifie pas forcément développer la maladie. En fait, seules 20% des personnes hyperuricémiques développeront une goutte [15].
Les causes de l'hyperuricémie sont multiples. D'abord, il y a les facteurs génétiques : certaines personnes héritent d'une prédisposition à mal éliminer l'acide urique ou à en produire trop [8]. Ces formes familiales représentent environ 15% des cas de goutte.
L'alimentation joue un rôle majeur. Les aliments riches en purines augmentent la production d'acide urique : abats, charcuterie, certains poissons (sardines, anchois), fruits de mer, et même certaines boissons comme la bière [1,15]. Paradoxalement, les légumes riches en purines (épinards, champignons) ne semblent pas augmenter le risque.
Plusieurs médicaments peuvent favoriser la goutte en diminuant l'élimination de l'acide urique : les diurétiques (très fréquemment prescrits pour l'hypertension), l'aspirine à faible dose, certains immunosuppresseurs [16]. C'est pourquoi votre médecin doit toujours revoir votre ordonnance si vous développez une goutte.
Les maladies associées sont nombreuses : obésité, diabète, hypertension artérielle, insuffisance rénale chronique, syndrome métabolique [8,11]. Ces pathologies créent un terrain favorable à l'hyperuricémie et compliquent souvent la prise en charge.
Comment Reconnaître les Symptômes ?
La crise de goutte aiguë est un tableau clinique très caractéristique que vous n'oublierez jamais si vous l'avez vécu. Elle débute brutalement, souvent la nuit ou au petit matin, par une douleur intense dans une articulation [1]. Cette douleur est si violente que même le contact d'un drap devient insupportable.
L'articulation devient rapidement rouge, chaude, gonflée et extrêmement sensible. Dans 70% des cas, c'est le gros orteil qui est touché en premier - on parle alors de podagre [1,15]. Mais la goutte peut aussi affecter la cheville, le genou, le poignet ou même plusieurs articulations simultanément.
La crise s'accompagne souvent de signes généraux : fièvre modérée (38-38,5°C), frissons, malaise général [16]. Certains patients décrivent une sensation de "broiement" ou de "brûlure" dans l'articulation. Sans traitement, la crise dure généralement 7 à 10 jours avant de disparaître spontanément.
Entre les crises, vous vous sentez parfaitement bien - c'est ce qu'on appelle la période intercritique. Cette absence de symptômes peut durer des mois, voire des années, ce qui explique pourquoi beaucoup de patients négligent leur traitement de fond [1].
Avec le temps, si la maladie n'est pas contrôlée, des tophi peuvent apparaître : ce sont des dépôts de cristaux d'acide urique sous la peau, formant des nodules blanchâtres visibles au niveau des oreilles, des coudes ou des articulations [10]. Leur présence signe une goutte chronique évoluée.
Le Parcours Diagnostic Étape par Étape
Le diagnostic de goutte repose sur un faisceau d'arguments cliniques, biologiques et parfois radiologiques [1]. Votre médecin commencera par un interrogatoire détaillé sur vos symptômes, vos antécédents familiaux et vos habitudes alimentaires.
L'examen clinique pendant la crise est très évocateur : articulation inflammatoire typique, localisation caractéristique, début brutal nocturne [15]. Mais attention, le dosage de l'acide urique pendant la crise peut être normal ou même bas ! C'est un piège diagnostique fréquent. Il faut le redoser à distance de la crise, idéalement 2 à 4 semaines après [1].
L'examen de référence reste la ponction articulaire avec recherche de cristaux d'acide urique au microscope polarisant [16]. Ces cristaux ont une forme d'aiguille et sont biréfringents négatifs - un aspect très caractéristique pour le biologiste. Cet examen n'est pas toujours réalisable, notamment sur le gros orteil.
Les examens d'imagerie évoluent rapidement. L'échographie articulaire peut montrer des dépôts de cristaux sous forme de "double contour" [12]. Le scanner à double énergie, technique innovante, permet de visualiser directement les dépôts d'acide urique dans les tissus [6].
Votre médecin recherchera aussi les facteurs favorisants : bilan rénal complet, glycémie, bilan lipidique, révision de vos médicaments [1]. Cette approche globale est essentielle car la goutte s'inscrit souvent dans un syndrome métabolique plus large.
Les Traitements Disponibles Aujourd'hui
Le traitement de la goutte repose sur deux axes complémentaires : traiter la crise aiguë et prévenir les récidives par un traitement de fond [1,15]. Cette double approche est essentielle pour contrôler efficacement la maladie.
Pour la crise aiguë, trois familles de médicaments sont disponibles. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l'ibuprofène ou le diclofénac sont souvent utilisés en première intention, sauf contre-indication [1]. La colchicine, médicament spécifique de la goutte, reste très efficace mais nécessite une surveillance en raison de ses effets digestifs [15].
Les corticoïdes représentent une alternative précieuse, notamment chez les patients qui ne peuvent pas prendre d'AINS ou de colchicine. Ils peuvent être administrés par voie orale, en injection intra-articulaire ou même en perfusion dans les formes sévères [16].
Le traitement de fond vise à maintenir l'acide urique en dessous de 60 mg/L (360 μmol/L). L'allopurinol reste le médicament de première ligne : il bloque la production d'acide urique [1]. En cas d'intolérance ou d'inefficacité, le fébuxostat constitue une alternative efficace [15].
Pour les patients qui éliminent mal l'acide urique, les médicaments uricosuriques comme la benzbromarone peuvent être proposés. Enfin, dans les formes réfractaires, la pégloticase (enzyme qui dégrade l'acide urique) représente un traitement de dernier recours [16].
L'objectif thérapeutique est clair : obtenir une uricémie inférieure à 60 mg/L permet de dissoudre progressivement les dépôts de cristaux et de prévenir les crises [1]. Ce traitement doit être poursuivi à vie dans la plupart des cas.
Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025
Les innovations thérapeutiques 2024-2025 ouvrent de nouvelles perspectives passionnantes pour les patients goutteux [6]. La recherche se concentre sur plusieurs axes prometteurs qui pourraient révolutionner la prise en charge dans les prochaines années.
L'une des avancées les plus prometteuses concerne les inhibiteurs de l'inflammasome NLRP3. Ces molécules ciblent spécifiquement le mécanisme inflammatoire déclenché par les cristaux d'acide urique [7]. Les premiers essais cliniques montrent une réduction significative de l'intensité et de la durée des crises, avec moins d'effets secondaires que les traitements classiques.
En rhumatologie moderne, l'approche personnalisée prend de l'ampleur [3]. Les nouveaux biomarqueurs permettent d'identifier les patients à risque de forme sévère et d'adapter le traitement dès le diagnostic. Cette médecine de précision pourrait éviter les échecs thérapeutiques et optimiser les résultats.
Les innovations en imagerie transforment aussi le diagnostic et le suivi [6]. L'intelligence artificielle appliquée au scanner double énergie permet désormais de quantifier précisément les dépôts d'acide urique et de suivre leur évolution sous traitement. Cette approche objective remplace progressivement l'évaluation clinique subjective.
D'ailleurs, les nouvelles formulations galéniques améliorent l'observance thérapeutique. Les formes à libération prolongée d'allopurinol, actuellement en phase d'essais cliniques, permettraient une prise unique hebdomadaire au lieu d'une prise quotidienne [6].
La recherche explore également les thérapies combinées associant plusieurs mécanismes d'action. L'association d'un inhibiteur de la xanthine oxydase avec un uricosurique dans un seul comprimé simplifie le traitement et améliore l'efficacité [6].
Vivre au Quotidien avec Goutte articulaire
Vivre avec la goutte nécessite quelques adaptations, mais rassurez-vous, une vie normale reste tout à fait possible avec un traitement bien conduit [1]. L'essentiel est de comprendre votre maladie et d'adopter les bons réflexes.
L'alimentation joue un rôle central dans la gestion quotidienne. Il ne s'agit pas de suivre un régime drastique, mais d'adopter une alimentation équilibrée en limitant les aliments très riches en purines [15]. Concrètement, réduisez la consommation d'abats, de charcuterie et de certains poissons gras. En revanche, vous pouvez consommer normalement les légumes, même ceux riches en purines.
L'hydratation est cruciale : buvez au moins 2 litres d'eau par jour pour favoriser l'élimination de l'acide urique [1]. Limitez l'alcool, particulièrement la bière qui est très riche en purines. Le vin rouge, consommé avec modération, semble moins problématique.
La gestion du poids est importante car l'obésité favorise l'hyperuricémie [8]. Mais attention aux régimes trop restrictifs qui peuvent déclencher des crises ! Privilégiez une perte de poids progressive, idéalement encadrée par un professionnel.
L'activité physique régulière est bénéfique, mais adaptez-la pendant les crises. Privilégiez les sports portés (natation, vélo) qui préservent vos articulations [15]. Entre les crises, aucune restriction particulière n'est nécessaire.
Côté professionnel, informez votre employeur si votre travail nécessite une station debout prolongée ou des déplacements fréquents. Pendant les crises, un arrêt de travail de quelques jours peut être nécessaire, surtout si vos pieds sont touchés.
Les Complications Possibles
Sans traitement approprié, la goutte peut évoluer vers plusieurs complications qui peuvent sérieusement impacter votre qualité de vie [1,10]. Il est important de les connaître pour comprendre l'importance d'un traitement précoce et bien suivi.
La goutte chronique tophacée représente l'évolution la plus redoutée. Les tophi sont des dépôts de cristaux d'acide urique qui se forment dans les tissus mous, créant des nodules visibles et palpables [10]. Ils apparaissent généralement après 10 à 20 ans d'évolution non contrôlée, principalement au niveau des oreilles, des coudes, des mains et des pieds.
Ces tophi peuvent s'ulcérer et s'infecter, créant des plaies chroniques difficiles à cicatriser. Plus grave encore, ils peuvent détruire progressivement les articulations et les tendons, entraînant des déformations permanentes et une perte de fonction [1].
L'atteinte rénale constitue une complication majeure souvent méconnue. L'acide urique peut former des calculs rénaux (lithiase urique) chez 10 à 25% des patients goutteux [16]. Ces calculs provoquent des coliques néphrétiques très douloureuses et peuvent, à long terme, altérer la fonction rénale.
Plus insidieusement, l'hyperuricémie chronique peut provoquer une néphropathie uratique : les cristaux d'acide urique se déposent dans les reins, entraînant une inflammation chronique et une dégradation progressive de la fonction rénale [11].
D'ailleurs, la goutte s'associe fréquemment à des complications cardiovasculaires. Les patients goutteux présentent un risque accru d'infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral et d'hypertension artérielle [11]. Cette association s'explique par les facteurs de risque communs et l'inflammation chronique.
Quel est le Pronostic ?
Le pronostic de la goutte est globalement excellent lorsque la maladie est diagnostiquée précocement et correctement traitée [1,15]. Avec un traitement de fond approprié, la plupart des patients peuvent espérer une vie normale sans crises récurrentes.
L'objectif thérapeutique principal - maintenir l'acide urique en dessous de 60 mg/L - permet de dissoudre progressivement les dépôts de cristaux existants [1]. Cette dissolution prend du temps : comptez 6 mois à 2 ans selon l'importance des dépôts initiaux. Pendant cette période, des crises peuvent encore survenir, d'où l'importance d'un traitement préventif des crises.
Les études de suivi à long terme sont rassurantes : 85% des patients bien traités n'ont plus de crises après 2 ans de traitement optimal [14]. Chez ces patients, la qualité de vie redevient normale et les complications chroniques sont évitées.
Cependant, le pronostic dépend largement de l'observance thérapeutique. Malheureusement, 40% des patients arrêtent leur traitement de fond dans les 2 premières années, souvent parce qu'ils se sentent bien [14]. Cette mauvaise observance explique la plupart des échecs thérapeutiques.
Les facteurs pronostiques défavorables incluent : diagnostic tardif, présence de tophi au diagnostic, insuffisance rénale associée, mauvaise observance thérapeutique [8]. À l'inverse, un diagnostic précoce chez un patient jeune sans comorbidités associe un excellent pronostic.
L'espérance de vie des patients goutteux bien traités n'est pas différente de celle de la population générale. En revanche, les formes non traitées avec complications cardiovasculaires et rénales peuvent réduire l'espérance de vie de 5 à 10 ans [11].
Peut-on Prévenir Goutte articulaire ?
La prévention de la goutte repose sur la maîtrise des facteurs de risque modifiables [1,8]. Bien que vous ne puissiez pas changer vos gènes, de nombreuses mesures préventives peuvent réduire significativement votre risque de développer cette maladie.
Le contrôle du poids constitue la mesure préventive la plus efficace. L'obésité multiplie par 3 le risque de goutte chez l'homme et par 2 chez la femme [8]. Une perte de poids même modeste (5 à 10% du poids initial) réduit significativement l'uricémie et le risque de crises.
L'alimentation préventive ne nécessite pas de restrictions drastiques. Privilégiez une alimentation méditerranéenne riche en légumes, fruits, céréales complètes et pauvre en viandes rouges [15]. Limitez les boissons sucrées au fructose qui augmentent la production d'acide urique. Paradoxalement, les produits laitiers semblent protecteurs.
La consommation d'alcool doit être modérée : pas plus de 2 verres par jour pour les hommes, 1 verre pour les femmes [1]. La bière est particulièrement déconseillée car elle combine alcool et purines. Le vin rouge, consommé avec modération, semble moins problématique.
L'activité physique régulière présente un double bénéfice : elle aide au contrôle du poids et améliore l'élimination de l'acide urique [15]. Visez au moins 150 minutes d'activité modérée par semaine, comme recommandé par l'OMS.
Certains médicaments nécessitent une surveillance particulière. Si vous devez prendre des diurétiques pour votre tension, votre médecin surveillera régulièrement votre acide urique [16]. Des alternatives thérapeutiques existent si nécessaire.
Recommandations des Autorités de Santé
Les autorités de santé françaises et internationales ont établi des recommandations précises pour la prise en charge de la goutte [14]. Ces guidelines, régulièrement mises à jour, définissent les standards de soins actuels.
La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande un diagnostic précoce basé sur les critères cliniques et biologiques [1]. Le dosage de l'acide urique doit être systématique chez tout patient présentant une arthrite aiguë évocatrice, mais à distance de la crise pour éviter les faux négatifs.
Concernant le traitement, les recommandations internationales convergent vers un objectif d'uricémie inférieure à 60 mg/L (360 μmol/L) [14]. Cet objectif peut être abaissé à 50 mg/L chez les patients avec tophi pour accélérer leur dissolution. L'allopurinol reste le traitement de première ligne, avec une posologie adaptée à la fonction rénale.
La Société Française de Rhumatologie insiste sur l'importance de l'éducation thérapeutique [14]. Les patients doivent comprendre la différence entre traitement de crise et traitement de fond, ainsi que la nécessité d'un traitement à vie dans la plupart des cas.
Les recommandations européennes 2024 introduisent la notion de traitement personnalisé [6]. Le choix thérapeutique doit tenir compte des comorbidités, de l'âge, de la fonction rénale et des préférences du patient. Cette approche individualisée améliore l'observance et les résultats.
D'ailleurs, les nouvelles recommandations insistent sur la prise en charge globale du patient goutteux. Le dépistage et le traitement des facteurs de risque cardiovasculaire font partie intégrante de la prise en charge, compte tenu de l'association fréquente entre goutte et syndrome métabolique [11].
Ressources et Associations de Patients
Plusieurs ressources sont disponibles pour vous accompagner dans votre parcours avec la goutte. L'Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale (AFLAR) propose des informations fiables et des groupes de soutien dans toute la France [1].
L'Assurance Maladie met à disposition des ressources en ligne complètes sur ameli.fr, incluant des fiches pratiques sur les symptômes, traitements et conseils hygiéno-diététiques [1]. Ces informations sont régulièrement mises à jour par des experts médicaux.
Les centres de rhumatologie universitaires proposent souvent des programmes d'éducation thérapeutique spécifiquement dédiés à la goutte. Ces programmes, généralement gratuits, vous aident à mieux comprendre votre maladie et à optimiser votre prise en charge.
Sur internet, méfiez-vous des informations non vérifiées. Privilégiez les sites institutionnels (HAS, INSERM, sociétés savantes) ou les sites médicaux reconnus comme Vidal.fr [15]. Les forums de patients peuvent apporter un soutien moral, mais ne remplacent jamais l'avis médical.
Votre pharmacien constitue un interlocuteur privilégié pour toutes les questions relatives à vos médicaments : interactions, effets secondaires, conseils d'observance. N'hésitez pas à le solliciter régulièrement.
Nos Conseils Pratiques
Voici nos conseils pratiques pour mieux vivre avec la goutte au quotidien. D'abord, tenez un carnet de suivi : notez vos crises, leur intensité, les facteurs déclenchants possibles et vos résultats d'acide urique. Cette information sera précieuse pour votre médecin.
Pendant une crise, surélevez l'articulation douloureuse et appliquez de la glace (jamais directement sur la peau). Évitez les massages qui peuvent aggraver l'inflammation. Reposez-vous et prenez votre traitement de crise dès les premiers symptômes [1].
Pour l'alimentation, pas besoin de régime strict ! Adoptez simplement une alimentation équilibrée : réduisez les portions de viande rouge, privilégiez les poissons maigres, consommez 5 fruits et légumes par jour. Les cerises fraîches ou en jus semblent avoir un effet protecteur [15].
Côté hydratation, buvez régulièrement tout au long de la journée. L'eau plate reste la meilleure option, mais vous pouvez varier avec des tisanes ou de l'eau pétillante. Évitez les sodas sucrés qui augmentent l'acide urique.
Organisez votre traitement : utilisez un pilulier hebdomadaire, programmez des rappels sur votre téléphone, associez la prise à un geste quotidien (brossage de dents, petit-déjeuner). L'observance est la clé du succès thérapeutique [14].
En voyage, emportez toujours vos médicaments en quantité suffisante dans votre bagage à main. Gardez une ordonnance récente avec vous en cas de perte ou de contrôle douanier.
Quand Consulter un Médecin ?
Certains signes doivent vous amener à consulter rapidement, voire en urgence. Une première crise de goutte nécessite toujours un avis médical pour confirmer le diagnostic et éliminer d'autres causes d'arthrite aiguë [1].
Consultez en urgence si votre crise s'accompagne de fièvre élevée (>38,5°C), de frissons intenses ou si l'articulation devient très rouge et chaude. Ces signes peuvent évoquer une infection articulaire (arthrite septique) qui constitue une urgence médicale [16].
Une crise qui ne répond pas au traitement habituel après 48-72 heures justifie également une consultation rapide. Il peut s'agir d'une forme résistante nécessitant un ajustement thérapeutique ou d'un autre diagnostic [1].
Pour le suivi régulier, consultez votre médecin traitant tous les 3 à 6 mois la première année, puis annuellement si votre maladie est bien contrôlée [15]. Ces consultations permettent de surveiller l'efficacité du traitement, d'ajuster les doses et de dépister d'éventuelles complications.
Un avis rhumatologique est recommandé dans plusieurs situations : goutte réfractaire au traitement, présence de tophi, atteinte de plusieurs articulations, patient jeune (<40 ans), insuffisance rénale associée [14].
N'hésitez jamais à contacter votre médecin si vous avez des questions sur votre traitement, des effets secondaires suspects ou si votre état général se dégrade. Une prise en charge précoce améliore toujours le pronostic.
Questions Fréquentes
La goutte est-elle héréditaire ?Partiellement. Environ 15% des cas ont une composante génétique, mais l'hérédité n'est pas systématique [8]. Avoir un parent goutteux augmente votre risque, mais ne garantit pas que vous développerez la maladie.
Peut-on guérir définitivement de la goutte ?
On ne guérit pas de la goutte, mais on peut parfaitement la contrôler. Avec un traitement approprié, 85% des patients n'ont plus de crises [14]. Le traitement doit généralement être poursuivi à vie.
Les femmes peuvent-elles avoir la goutte ?
Absolument ! Bien que moins fréquente, la goutte touche 0,4% des femmes, surtout après la ménopause [1]. Les œstrogènes protègent avant la ménopause en favorisant l'élimination de l'acide urique.
Faut-il arrêter complètement l'alcool ?
Non, une consommation modérée reste possible. Évitez surtout la bière (riche en purines) et limitez-vous à 1-2 verres de vin par jour maximum [15]. L'arrêt complet n'est nécessaire qu'en cas de forme sévère.
Le traitement de fond peut-il déclencher des crises ?
Paradoxalement oui, surtout en début de traitement. La dissolution des cristaux peut temporairement déclencher des crises. C'est pourquoi on associe souvent un traitement préventif les premiers mois [1].
Peut-on faire du sport avec la goutte ?
Bien sûr ! L'activité physique est même recommandée entre les crises. Privilégiez les sports portés (natation, vélo) et évitez les traumatismes articulaires [15].
Questions Fréquentes
La goutte est-elle héréditaire ?
Partiellement. Environ 15% des cas ont une composante génétique, mais l'hérédité n'est pas systématique. Avoir un parent goutteux augmente votre risque, mais ne garantit pas que vous développerez la maladie.
Peut-on guérir définitivement de la goutte ?
On ne guérit pas de la goutte, mais on peut parfaitement la contrôler. Avec un traitement approprié, 85% des patients n'ont plus de crises. Le traitement doit généralement être poursuivi à vie.
Les femmes peuvent-elles avoir la goutte ?
Absolument ! Bien que moins fréquente, la goutte touche 0,4% des femmes, surtout après la ménopause. Les œstrogènes protègent avant la ménopause en favorisant l'élimination de l'acide urique.
Spécialités médicales concernées
Sources et références
Références
- [1] Les symptômes, le diagnostic et l'évolution de la goutteLien
- [6] Advances in Gouty Arthritis Management: Integration of Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
- [7] Activité In Vivo de l'Inflammasome NLRP3 dans la crise de goutteLien
- [8] La goutte: profil épidémiologique, clinique et facteurs de risquesLien
- [15] Goutte - symptômes, causes, traitements et préventionLien
Publications scientifiques
- Activité In Vivo de l'Inflammasome NLRP3 dans la crise de goutte (2023)
- La goutte: profil épidémiologique, clinique et facteurs de risques (2023)
- [PDF][PDF] La goutte en consultation hospitalière au Sénégal: à propos de 106 cas au service de rhumatologie du CHU Aristide Le Dantec de Dakar (2022)3 citations[PDF]
- Goutte tophacée Sévère: une observation clinique particulière Severe Tophaceous gout: a peculiarly case report (2023)1 citations
- L'incidence du syndrome coronarien aigu dans la goutte et les facteurs associés (2022)
Ressources web
- Les symptômes, le diagnostic et l'évolution de la goutte (ameli.fr)
Le diagnostic est confirmé par : une prise de sang qui permet le dosage sanguin de l'acide urique avec une uricémie supérieure à 360 mmol/L (souvent > à 420 ...
- Goutte - symptômes, causes, traitements et prévention (vidal.fr)
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Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.
