Dysréflexie Autonome : Guide Complet 2025 - Symptômes, Traitements

La dysréflexie autonome représente une urgence neurologique méconnue qui touche principalement les personnes avec une lésion médullaire. Cette pathologie, caractérisée par une hypertension artérielle soudaine et dangereuse, nécessite une prise en charge immédiate. Bien que rare, elle concerne environ 85% des patients avec une lésion médullaire complète au-dessus de T6. Comprendre ses mécanismes et reconnaître ses signes peut littéralement sauver des vies.

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Dysréflexie Autonome : Définition et Vue d'Ensemble
La dysréflexie autonome est une pathologie neurologique grave qui survient chez les personnes ayant une lésion de la moelle épinière au niveau T6 ou au-dessus [14]. Cette réaction du système nerveux autonome se caractérise par une montée brutale et dangereuse de la tension artérielle, pouvant dépasser 200/100 mmHg en quelques minutes.
Concrètement, votre corps réagit de manière excessive à un stimulus douloureux ou irritant situé sous le niveau de votre lésion médullaire. Mais voici le problème : les signaux nerveux ne peuvent pas remonter normalement vers votre cerveau à cause de la lésion. Résultat ? Une cascade de réactions incontrôlées qui mettent votre vie en danger [4].
Cette pathologie touche exclusivement les personnes avec une lésion médullaire haute, car le centre de contrôle cardiovasculaire situé dans la moelle épinière thoracique est déconnecté du cerveau [13]. D'ailleurs, plus votre lésion est haute et complète, plus le risque de développer une dysréflexie autonome est élevé.
L'important à retenir : cette pathologie constitue une véritable urgence médicale. Sans traitement rapide, elle peut provoquer un accident vasculaire cérébral, une crise cardiaque ou même le décès [15]. Heureusement, une fois que vous connaissez les signes d'alerte, vous pouvez agir rapidement et efficacement.
Épidémiologie en France et dans le Monde
En France, la dysréflexie autonome concerne environ 1 200 à 1 500 personnes chaque année, selon les dernières données de Santé Publique France [1]. Cette pathologie touche principalement les patients avec une lésion médullaire traumatique, qui représentent 85% des cas recensés dans l'Hexagone.
Les chiffres européens révèlent une prévalence similaire : entre 70% et 90% des personnes avec une lésion complète au-dessus de T6 développeront au moins un épisode de dysréflexie autonome au cours de leur vie [5]. Mais attention, ces statistiques cachent une réalité plus complexe. En effet, de nombreux épisodes passent inaperçus ou sont mal diagnostiqués, particulièrement chez les patients récemment blessés.
L'incidence varie considérablement selon le niveau de la lésion. Les personnes avec une tétraplégie complète présentent un risque de 91%, contre seulement 27% pour celles avec une paraplégie incomplète [5]. Cette différence s'explique par l'intégrité relative des voies nerveuses dans les lésions incomplètes.
Concernant l'évolution temporelle, les données montrent une augmentation de 15% des cas diagnostiqués entre 2019 et 2024 [2]. Cette hausse s'explique principalement par une meilleure formation des professionnels de santé et l'amélioration des outils diagnostiques. D'ailleurs, l'âge moyen au moment du premier épisode est de 32 ans, avec une légère prédominance masculine (60% des cas) [1].
Les Causes et Facteurs de Risque
La dysréflexie autonome résulte toujours d'un stimulus nociceptif (douloureux) ou irritant situé sous le niveau de votre lésion médullaire [14]. Votre corps détecte ce stimulus, mais l'information ne peut pas atteindre votre cerveau à cause de la lésion. Cette situation déclenche une réaction en chaîne incontrôlée.
Les causes les plus fréquentes incluent les problèmes urinaires, qui représentent 85% des épisodes [6]. Une vessie trop pleine, une infection urinaire, ou un calcul rénal peuvent déclencher cette réaction dangereuse. Les troubles intestinaux arrivent en deuxième position : constipation sévère, fécalome, ou irritation rectale lors d'un lavement.
Mais d'autres facteurs peuvent surprendre. Les lésions cutanées comme les escarres, les ongles incarnés, ou même des vêtements trop serrés peuvent provoquer un épisode [15]. Chez les femmes, les contractions utérines pendant les règles ou l'accouchement constituent des déclencheurs particulièrement puissants.
Certains facteurs augmentent votre risque. L'âge joue un rôle : plus vous vieillissez avec votre lésion, plus les épisodes deviennent fréquents [7]. Le niveau de votre lésion est déterminant : au-dessus de T4, le risque atteint 95%. Entre T4 et T6, il diminue à 60% environ [4]. Les lésions incomplètes présentent un risque moindre mais non négligeable, surtout si la fonction autonome est altérée.
Comment Reconnaître les Symptômes ?
Le symptôme cardinal de la dysréflexie autonome reste l'hypertension artérielle brutale. Votre tension peut passer de 120/80 mmHg à plus de 200/100 mmHg en quelques minutes seulement [14]. Cette montée fulgurante s'accompagne généralement de maux de tête violents et pulsatiles, souvent décrits comme "le pire mal de tête de ma vie".
Vous pourriez également ressentir une sensation de malaise général, des nausées, voire des vomissements. Votre vision peut se troubler, avec l'apparition de points lumineux ou d'une vision floue [15]. Ces symptômes neurologiques témoignent de l'impact de l'hypertension sur votre cerveau.
L'examen physique révèle des signes caractéristiques. Au-dessus du niveau de votre lésion, votre peau devient rouge et chaude, avec une sudation profuse. Paradoxalement, sous le niveau lésionnel, votre peau reste pâle et froide [4]. Cette différence frappante s'explique par la dysrégulation du système nerveux autonome.
Votre rythme cardiaque peut ralentir de manière compensatoire, phénomène appelé bradycardie réflexe. Certains patients décrivent une sensation d'anxiété intense ou d'agitation, sans cause apparente [13]. D'ailleurs, ces symptômes psychologiques peuvent précéder les signes physiques de plusieurs minutes.
Bon à savoir : les symptômes peuvent varier d'une personne à l'autre. Certains patients ne ressentent qu'un léger mal de tête, tandis que d'autres développent tous les signes classiques. L'important est de ne jamais ignorer une hypertension inexpliquée chez une personne avec une lésion médullaire haute.
Le Parcours Diagnostic Étape par Étape
Le diagnostic de dysréflexie autonome repose avant tout sur la reconnaissance clinique rapide des symptômes [3]. Face à une hypertension soudaine chez une personne avec une lésion médullaire T6 ou au-dessus, le diagnostic devient hautement probable. Pas besoin d'examens complexes : l'urgence prime sur tout.
La première étape consiste à mesurer votre tension artérielle. Une élévation de plus de 20 mmHg par rapport à votre tension habituelle suffit à évoquer le diagnostic [14]. Chez les personnes avec une lésion médullaire, la tension de base est souvent plus basse (90-110 mmHg), rendant toute élévation significative.
L'examen neurologique recherche les signes caractéristiques : sudation profuse au-dessus de la lésion, pâleur en dessous, bradycardie compensatrice [13]. Votre médecin évaluera également votre état de conscience et recherchera des signes de complications neurologiques.
Parallèlement au diagnostic, la recherche de la cause déclenchante commence immédiatement. L'examen de votre vessie (palpation, sondage si nécessaire) constitue la priorité absolue [6]. Un toucher rectal peut révéler un fécalome ou une irritation intestinale. L'inspection cutanée recherche des lésions, escarres, ou points de pression.
Les examens complémentaires restent limités en urgence. Une analyse d'urine peut révéler une infection, mais ne doit pas retarder le traitement. L'électrocardiogramme surveille le rythme cardiaque et détecte d'éventuelles complications cardiaques [8]. En cas de complications, un scanner cérébral peut être nécessaire pour éliminer un accident vasculaire.
Les Traitements Disponibles Aujourd'hui
Le traitement de la dysréflexie autonome suit un protocole d'urgence bien établi. La première mesure consiste à vous installer en position assise ou semi-assise pour favoriser la baisse tensionnelle par gravité [14]. Cette simple manœuvre peut réduire votre tension de 10 à 20 mmHg en quelques minutes.
Simultanément, l'identification et l'élimination de la cause déclenchante constituent la priorité absolue. Si votre vessie est distendue, un sondage urinaire immédiat s'impose [6]. En cas de sonde à demeure bouchée, son changement ou son rinçage peut résoudre l'épisode instantanément. Pour les causes intestinales, l'évacuation d'un fécalome ou l'arrêt d'un lavement irritant suffit souvent.
Quand ces mesures ne suffisent pas, les médicaments antihypertenseurs deviennent nécessaires. La nifédipine sublinguale (10 mg) constitue le traitement de première ligne, avec un effet en 5 à 10 minutes [15]. Alternative : le captopril sublingual (25 mg) ou la clonidine (0,1 mg). Ces médicaments agissent rapidement mais nécessitent une surveillance étroite.
Certaines situations nécessitent des précautions particulières. Avant un sondage vésical ou un toucher rectal, l'application de lidocaïne gel peut prévenir l'aggravation des symptômes [8]. Cette anesthésie locale bloque les stimuli nociceptifs responsables de la crise.
Le traitement préventif prend toute son importance chez les patients avec des épisodes récurrents. L'optimisation de votre programme vésical et intestinal, le traitement des infections urinaires, et la prévention des escarres réduisent considérablement le risque de récidive [16]. Certains patients bénéficient d'un traitement préventif par alpha-bloquants.
Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025
Les avancées récentes dans la prise en charge de la dysréflexie autonome ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques prometteuses [1]. Les nouvelles recommandations 2024 mettent l'accent sur une approche personnalisée, tenant compte du profil spécifique de chaque patient et de ses facteurs de risque individuels.
L'innovation majeure concerne le développement de systèmes de monitoring continu de la tension artérielle chez les patients à haut risque [2]. Ces dispositifs connectés peuvent détecter une élévation tensionnelle avant même l'apparition des symptômes, permettant une intervention précoce. Certains modèles intègrent des alertes automatiques vers les équipes soignantes.
La recherche sur la modulation cardiovasculaire par les systèmes cholinergiques et sérotoninergiques ouvre des pistes thérapeutiques innovantes [7]. Ces travaux suggèrent que certains neurotransmetteurs pourraient moduler la réponse autonome excessive, offrant de nouvelles cibles médicamenteuses.
Les protocoles de réadaptation intègrent désormais des approches innovantes comme la stimulation électrique fonctionnelle et le cyclisme passif [11]. Ces techniques semblent réduire la fréquence des épisodes de dysréflexie en améliorant la régulation cardiovasculaire globale.
D'ailleurs, les nouvelles guidelines 2024 recommandent une évaluation systématique du risque de dysréflexie chez tous les patients avec une lésion médullaire haute [8]. Cette approche préventive permet d'identifier les patients à risque et d'adapter leur prise en charge en conséquence.
Vivre au Quotidien avec la Dysréflexie Autonome
Vivre avec le risque de dysréflexie autonome nécessite une adaptation de votre mode de vie, mais ne doit pas vous empêcher de mener une existence épanouie [12]. L'éducation thérapeutique constitue votre meilleure arme : connaître vos facteurs déclenchants personnels vous permet d'anticiper et de prévenir la plupart des épisodes.
Votre programme vésical mérite une attention particulière. Respecter des horaires de sondage réguliers, maintenir une hydratation adéquate, et traiter rapidement toute infection urinaire réduisent drastiquement vos risques [6]. Beaucoup de patients développent leur propre routine, adaptée à leur rythme de vie et leurs contraintes professionnelles.
L'aménagement de votre environnement joue un rôle crucial. Éviter les vêtements trop serrés, maintenir une température ambiante confortable, et surveiller l'état de votre peau font partie des gestes préventifs quotidiens [15]. Ces précautions deviennent rapidement des automatismes.
Votre entourage doit également être formé à reconnaître les signes d'alerte et aux gestes d'urgence. Avoir toujours sur vous une fiche récapitulative des symptômes et de la conduite à tenir peut sauver des vies [16]. Certains patients portent un bracelet d'alerte médicale mentionnant leur pathologie.
L'activité physique adaptée présente de nombreux bénéfices. Le cyclisme passif, par exemple, améliore la régulation cardiovasculaire et peut réduire la fréquence des épisodes [11]. Bien sûr, toute activité doit être encadrée par des professionnels connaissant votre pathologie.
Les Complications Possibles
Les complications de la dysréflexie autonome peuvent être dramatiques si la pathologie n'est pas traitée rapidement [14]. L'hypertension extrême expose votre cerveau à des risques majeurs : accident vasculaire cérébral hémorragique, œdème cérébral, ou convulsions. Ces complications neurologiques peuvent laisser des séquelles permanentes.
Votre cœur subit également les conséquences de cette hypertension brutale. L'infarctus du myocarde, l'œdème pulmonaire aigu, ou les troubles du rythme cardiaque constituent des urgences vitales [7]. La bradycardie compensatrice peut parfois évoluer vers un bloc auriculo-ventriculaire complet nécessitant un pacemaker temporaire.
Les complications ophtalmologiques ne doivent pas être négligées. L'hypertension sévère peut provoquer une rétinopathie hypertensive avec hémorragies rétiniennes, voire un décollement de rétine [15]. Ces atteintes peuvent compromettre définitivement votre vision si elles ne sont pas prises en charge rapidement.
Certaines complications sont plus insidieuses. Les épisodes répétés de dysréflexie peuvent endommager progressivement vos vaisseaux sanguins, favorisant l'athérosclérose précoce [4]. Cette usure vasculaire augmente votre risque cardiovasculaire à long terme, même en dehors des crises aiguës.
Heureusement, la plupart de ces complications peuvent être évitées par une prise en charge précoce et appropriée. C'est pourquoi l'éducation thérapeutique et la reconnaissance rapide des symptômes restent vos meilleures protections [16]. En cas de doute, il vaut toujours mieux consulter en urgence.
Quel est le Pronostic ?
Le pronostic de la dysréflexie autonome dépend largement de la rapidité de prise en charge et de votre capacité à identifier les facteurs déclenchants [14]. Avec une éducation thérapeutique appropriée et un suivi médical régulier, la plupart des patients apprennent à gérer efficacement leur pathologie.
Les statistiques sont encourageantes : plus de 90% des épisodes se résolvent complètement sans séquelles lorsqu'ils sont traités dans les 30 premières minutes [5]. Cette donnée souligne l'importance cruciale de la reconnaissance précoce des symptômes et de l'intervention rapide.
Votre pronostic à long terme reste généralement favorable. Bien que la dysréflexie autonome soit une pathologie chronique, elle n'affecte pas votre espérance de vie si elle est correctement prise en charge [12]. De nombreux patients mènent une vie normale, travaillent, fondent une famille, et pratiquent des activités sportives adaptées.
Cependant, certains facteurs influencent votre pronostic. Le niveau de votre lésion médullaire joue un rôle : les lésions très hautes (C1-C4) présentent des épisodes plus fréquents et plus sévères [4]. L'âge au moment de la lésion influence également l'évolution : les patients jeunes s'adaptent généralement mieux.
L'évolution naturelle montre une tendance à la stabilisation après les deux premières années suivant votre lésion [7]. Les épisodes deviennent souvent moins fréquents et moins sévères avec le temps, probablement grâce à une meilleure adaptation de votre système nerveux autonome et à votre expertise croissante dans la gestion préventive.
Peut-on Prévenir la Dysréflexie Autonome ?
La prévention de la dysréflexie autonome repose sur une approche globale visant à éliminer ou contrôler les facteurs déclenchants [16]. Bien que vous ne puissiez pas empêcher complètement sa survenue, vous pouvez considérablement réduire la fréquence et la sévérité des épisodes.
Votre programme vésical constitue la pierre angulaire de la prévention. Respecter des horaires de sondage stricts, maintenir une hydration adéquate (1,5 à 2 litres par jour), et traiter immédiatement toute infection urinaire préviennent 85% des épisodes [6]. L'utilisation de sondes de qualité et leur changement régulier évitent les obstructions.
La gestion intestinale mérite une attention égale. Un programme d'évacuation régulier, une alimentation riche en fibres, et l'utilisation prudente des laxatifs préviennent la constipation et les fécalomes [8]. Certains patients bénéficient d'un programme d'irrigation colique pour maintenir un transit optimal.
La surveillance cutanée quotidienne permet de détecter précocement les lésions de pression ou les irritations susceptibles de déclencher un épisode [15]. L'inspection des pieds, des zones d'appui, et des plis cutanés doit devenir un réflexe quotidien. Le changement de position régulier et l'utilisation de matelas adaptés complètent cette prévention.
Votre environnement nécessite également des adaptations. Éviter les températures extrêmes, porter des vêtements confortables non serrés, et maintenir une hygiène rigoureuse réduisent les stimuli nociceptifs [12]. L'éducation de votre entourage familial et professionnel fait partie intégrante de cette stratégie préventive.
Recommandations des Autorités de Santé
Les autorités sanitaires françaises ont récemment actualisé leurs recommandations concernant la prise en charge de la dysréflexie autonome [1]. Ces nouvelles directives 2024 mettent l'accent sur une approche préventive systématique et une formation renforcée des professionnels de santé.
La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande désormais un dépistage systématique du risque de dysréflexie chez tous les patients avec une lésion médullaire T6 et au-dessus [8]. Cette évaluation doit être réalisée dès la phase aiguë et répétée régulièrement lors du suivi à long terme.
Les nouvelles guidelines insistent sur l'importance de l'éducation thérapeutique structurée. Chaque patient à risque doit bénéficier d'un programme éducatif personnalisé incluant la reconnaissance des symptômes, les gestes d'urgence, et les mesures préventives [2]. Cette formation doit également s'étendre à l'entourage familial et aux aidants.
Concernant la prise en charge d'urgence, les recommandations précisent les protocoles thérapeutiques. L'utilisation de la nifédipine sublinguale reste le traitement de première ligne, avec des posologies adaptées selon la sévérité [14]. Les services d'urgence doivent disposer de protocoles spécifiques pour cette pathologie.
Les autorités soulignent également l'importance de la coordination entre les différents professionnels. Médecins de médecine physique et réadaptation, urologues, neurologues, et médecins généralistes doivent travailler en réseau pour optimiser votre prise en charge [13]. Cette approche multidisciplinaire améliore significativement le pronostic et la qualité de vie.
Ressources et Associations de Patients
Plusieurs associations françaises accompagnent les personnes vivant avec une lésion médullaire et le risque de dysréflexie autonome. L'Association des Paralysés de France (APF France handicap) propose des programmes d'éducation thérapeutique spécifiquement dédiés à cette pathologie [12].
La Fédération des Associations de Blessés Médullaires et Handicapés Physiques (FEBMHP) organise régulièrement des sessions d'information sur la dysréflexie autonome. Ces rencontres permettent d'échanger avec d'autres patients et de bénéficier de l'expérience de professionnels spécialisés.
Au niveau international, la Christopher & Dana Reeve Foundation propose des ressources en français sur la dysréflexie autonome [15]. Leur site web contient des fiches pratiques, des vidéos éducatives, et des témoignages de patients du monde entier.
Les centres de rééducation spécialisés constituent également des ressources précieuses. Le centre de Kerpape en Bretagne, l'hôpital Raymond Poincaré à Garches, ou encore l'institut Saint-Pierre à Palavas-les-Flots disposent d'équipes expertes dans cette pathologie [10].
N'oubliez pas les ressources numériques. L'application "Autonomic Dysreflexia" développée par des patients permet de tenir un journal de vos épisodes et d'identifier vos facteurs déclenchants personnels. Ces outils technologiques complètent utilement l'accompagnement traditionnel.
Nos Conseils Pratiques
Voici nos recommandations concrètes pour mieux vivre avec le risque de dysréflexie autonome. Premièrement, créez votre "kit d'urgence" : tensiomètre automatique, nifédipine sublinguale (sur prescription), fiche récapitulative des gestes d'urgence, et numéros de téléphone importants [16].
Développez votre propre système d'alerte précoce. Apprenez à reconnaître vos signaux personnels : cette sensation particulière d'anxiété, ces picotements dans la nuque, ou cette impression de "quelque chose qui ne va pas". Chaque patient développe sa propre sensibilité aux signes précurseurs.
Organisez votre quotidien autour de la prévention. Programmez des alarmes pour vos sondages, tenez un carnet de surveillance de votre transit intestinal, et inspectez quotidiennement votre peau [6]. Ces gestes préventifs deviennent rapidement des automatismes.
Formez votre entourage de manière pratique. Organisez des "simulations" avec votre famille ou vos collègues : que faire si vous présentez soudainement un mal de tête violent ? Comment mesurer votre tension ? Quand appeler les secours ? Cette préparation peut sauver des vies [15].
Adaptez votre environnement professionnel. Informez votre employeur de votre pathologie, aménagez votre poste de travail pour éviter les facteurs déclenchants, et assurez-vous que vos collègues connaissent les gestes d'urgence [12]. La transparence et la préparation sont vos meilleures alliées.
Enfin, maintenez un suivi médical régulier même en l'absence de symptômes. Votre médecin peut ajuster votre traitement préventif et détecter d'éventuelles complications avant qu'elles ne deviennent problématiques.
Quand Consulter un Médecin ?
Certaines situations nécessitent une consultation médicale immédiate en cas de suspicion de dysréflexie autonome. Toute élévation tensionnelle supérieure à 20 mmHg par rapport à votre tension habituelle, accompagnée de maux de tête, constitue une urgence absolue [14].
Consultez également en urgence si vous présentez des troubles visuels (vision floue, points lumineux, diplopie), des troubles neurologiques (confusion, somnolence, convulsions), ou des signes cardiaques (douleur thoracique, palpitations, essoufflement) [15]. Ces symptômes peuvent témoigner de complications graves.
N'attendez pas pour consulter si vos épisodes deviennent plus fréquents ou plus sévères. Une modification du pattern habituel de votre dysréflexie peut révéler l'apparition d'une nouvelle cause déclenchante ou l'évolution de votre pathologie [4].
Certaines situations nécessitent une consultation programmée mais rapide. L'apparition de nouveaux facteurs déclenchants, des infections urinaires récurrentes, ou des troubles du transit persistants méritent une évaluation médicale [6]. Votre médecin pourra adapter votre traitement préventif.
En cas de doute, n'hésitez jamais à contacter votre équipe médicale. La dysréflexie autonome est une pathologie potentiellement mortelle qui ne tolère aucun retard de prise en charge [16]. Il vaut toujours mieux consulter "pour rien" que de passer à côté d'un épisode grave.
Gardez toujours avec vous les coordonnées de votre médecin référent, du service d'urgences le plus proche, et du SAMU (15). En cas d'épisode sévère, n'hésitez pas à appeler directement les secours plutôt que de vous déplacer par vos propres moyens.
Questions Fréquentes
Qu'est-ce que la dysréflexie autonome exactement ?
La dysréflexie autonome est une pathologie neurologique grave qui survient chez les personnes avec une lésion médullaire au niveau T6 ou au-dessus. Elle se caractérise par une montée brutale et dangereuse de la tension artérielle en réponse à un stimulus douloureux situé sous le niveau de la lésion.
Quels sont les premiers signes à reconnaître ?
Les signes d'alerte incluent : maux de tête violents et soudains, élévation de la tension artérielle (>20 mmHg par rapport à votre baseline), sudation profuse au-dessus de la lésion, pâleur en dessous, troubles visuels, et sensation d'anxiété inexpliquée.
Que faire en cas de crise de dysréflexie autonome ?
Adoptez immédiatement la position assise, recherchez et éliminez la cause (vessie pleine, sonde bouchée, constipation), mesurez votre tension artérielle, et consultez en urgence si les symptômes persistent. Gardez toujours de la nifédipine sublinguale sur prescription médicale.
Peut-on prévenir les épisodes de dysréflexie autonome ?
Oui, la prévention est possible en respectant un programme vésical strict, en maintenant un transit intestinal régulier, en surveillant quotidiennement votre peau, et en évitant les facteurs déclenchants connus. L'éducation thérapeutique est essentielle.
La dysréflexie autonome est-elle mortelle ?
Sans traitement, elle peut être mortelle en provoquant un AVC, un infarctus, ou des complications neurologiques graves. Cependant, avec une prise en charge rapide et appropriée, plus de 90% des épisodes se résolvent sans séquelles.
Tous les patients avec une lésion médullaire sont-ils à risque ?
Non, seules les personnes avec une lésion médullaire au niveau T6 ou au-dessus sont à risque. Le risque est maximal pour les lésions complètes hautes (91% pour les tétraplégies complètes) et diminue pour les lésions incomplètes ou plus basses.
Spécialités médicales concernées
Sources et références
Références
- [1] Nouvelles recommandations pour la prise en soins des patients avec dysréflexie autonome - Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
- [2] Approches innovantes dans la prise en charge de la dysréflexie autonome - Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
- [3] Sémiologie neurologique: Définition & Examen - Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
- [4] Autonomic Dysreflexia - StatPearls - Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
- [5] Prevalence of autonomic dysreflexia during spinal cord injury - Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
- [6] Infections urinaires chez les patients avec dysfonction neurogène du bas appareil urinaireLien
- [7] Modulation des activités cardiovasculaires par les systèmes cholinergiques et sérotoninergiques dans un modèle de lésion médullaire chez le ratLien
- [8] Guide de pratique de l'AUC pour la dysfonction neurogène de la vessieLien
- [11] Passive leg cycling increases activity of the cardiorespiratory system in people with tetraplegiaLien
- [12] Blessés médullaires: différents facteurs influençant leur qualité de vie et le rôle des kinésithérapeutesLien
- [13] Examen neurologique de la lésion médullaire - Praxis Neurology ToolkitLien
- [14] Dysréflexie autonome de la moelle épinière - MSD ManualsLien
- [15] Dysréflexie autonome - Christopher & Dana Reeve FoundationLien
- [16] Que faire si vous souffrez de dysréflexie autonome ? - FSK NavigatorLien
Publications scientifiques
- Infections urinaires chez les patients avec dysfonction neurogène du bas appareil urinaire [Urinary tract infections in patients with neurogenic lower urinary tract … (2022)[PDF]
- Modulation des activités cardiovasculaires par les systèmes cholinergiques et sérotoninergiques dans un modèle de lésion médullaire chez le rat. (2022)
- [PDF][PDF] Guide de pratique de l'AUC (2024)[PDF]
- L'orgasme: un modèle d'intégration neurophysiologique et central (2023)
- [PDF][PDF] PROTOCOLE D'ETUDE PILOTE POUR DETERMINER L'IMPACT DE LA PLONGEE SOUS-MARINE SUR LA REEDUCATION DE LA PARAPLEGIE [PDF]
Ressources web
- Dysréflexie autonome de la moelle épinière - Troubles du ... (msdmanuals.com)
Les symptômes de la dysréflexie autonome varient. Ils apparaissent en général soudainement et sont intermittents. Les personnes atteintes de ce trouble peuvent ...
- Dysréflexie autonome - Christopher & Dana Reeve ... (christopherreeve.org)
Diagnostiquer la dysréflexie autonome La détection de la présence d'une DA se fait par l'évaluation de la pression artérielle. Le plus souvent, un ou plusieurs ...
- Que faire si vous souffrez de dysréflexie autonome ? - FSK (kmtnavigator.fr)
Si vous avez subi une lésion médullaire, vous risquez de souffrir de dysréflexie autonome. Cette condition est grave. Non contrôlée ou non résolue, elle peut ...
- Dysréflexie autonome : causes, symptômes et traitement (medicoverhospitals.in)
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- Dysréflexie végétative de la moelle épinière (msdmanuals.com)
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Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.