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Déficit en Dihydropyrimidine Déshydrogénase : Guide Complet 2025 | Symptômes, Diagnostic, Traitements

Déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase

Le déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) est une maladie génétique rare qui affecte le métabolisme des médicaments anticancéreux. Cette pathologie, touchant environ 3 à 5% de la population française, peut provoquer des réactions graves lors de chimiothérapies aux fluoropyrimidines. Comprendre cette maladie est essentiel pour votre sécurité thérapeutique.

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Déficit en Dihydropyrimidine Déshydrogénase : Définition et Vue d'Ensemble

Le déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase est une maladie génétique héréditaire qui affecte une enzyme cruciale de notre organisme. Cette enzyme, appelée DPD, joue un rôle fondamental dans la dégradation des pyrimidines, des molécules essentielles à notre métabolisme cellulaire [8].

Concrètement, quand vous souffrez de cette pathologie, votre corps ne peut pas éliminer correctement certains médicaments de chimiothérapie. Les fluoropyrimidines, comme le 5-fluorouracile (5-FU) ou la capécitabine, s'accumulent alors dans votre organisme et peuvent provoquer des effets toxiques graves [1].

Cette maladie se transmet selon un mode autosomique récessif. Cela signifie que vous devez hériter d'une copie défectueuse du gène DPYD de chacun de vos parents pour développer la forme complète de la pathologie. Mais attention : même avec une seule copie défectueuse, vous pouvez présenter un déficit partiel [8].

L'importance de cette pathologie a considérablement augmenté ces dernières années. En effet, les fluoropyrimidines sont parmi les médicaments anticancéreux les plus prescrits au monde. D'ailleurs, la Haute Autorité de Santé recommande désormais un dépistage systématique avant toute prescription de ces traitements [1].

Épidémiologie en France et dans le Monde

Les données épidémiologiques françaises révèlent que le déficit complet en DPD touche environ 0,2% de la population générale, soit près de 134 000 personnes en France [9]. Mais ce chiffre ne raconte qu'une partie de l'histoire.

En réalité, les déficits partiels sont beaucoup plus fréquents. Selon les dernières études de 2024, entre 3 et 5% des Français présentent une activité enzymatique réduite, ce qui représente plus de 3 millions de personnes potentiellement à risque [2,3]. Ces chiffres sont particulièrement préoccupants quand on sait que la France prescrit environ 50 000 traitements aux fluoropyrimidines chaque année.

D'ailleurs, les variations régionales sont significatives. Les régions du Sud-Est affichent une prévalence légèrement supérieure, probablement liée à des facteurs génétiques populationnels spécifiques [9]. L'âge moyen au diagnostic est de 58 ans, avec une légère prédominance féminine (55% des cas).

Au niveau international, l'Europe présente des taux similaires à la France. Cependant, certaines populations asiatiques montrent des prévalences différentes, avec des variants génétiques spécifiques plus fréquents [6]. Cette diversité génétique explique pourquoi les recommandations de dépistage évoluent selon les pays.

L'impact économique est considérable. En France, les hospitalisations liées aux toxicités des fluoropyrimidines représentent un coût annuel estimé à 15 millions d'euros pour l'Assurance Maladie [1]. Ces chiffres justifient pleinement l'investissement dans le dépistage préventif.

Les Causes et Facteurs de Risque

La cause principale du déficit en DPD est génétique. Plus de 180 variants du gène DPYD ont été identifiés à ce jour, mais seuls quelques-uns sont cliniquement significatifs [7]. Les quatre variants les plus importants (DPYD2A, 13, c.2846A>T et c.1236G>A) représentent environ 95% des déficits sévères en population européenne.

Votre hérédité familiale constitue le facteur de risque principal. Si vos parents sont tous deux porteurs d'un variant déficient, vous avez 25% de risque de développer un déficit complet. Mais même avec un seul parent porteur, vous pouvez hériter d'un déficit partiel [8].

Certains facteurs peuvent aggraver la situation. L'âge avancé, les maladies hépatiques ou rénales, et certains médicaments peuvent réduire davantage l'activité de l'enzyme DPD. C'est pourquoi votre médecin évaluera toujours votre état général avant de prescrire des fluoropyrimidines [1].

Il est important de noter que cette pathologie ne se "développe" pas au cours de la vie. Vous naissez avec ou sans ce déficit. Cependant, les symptômes n'apparaissent généralement qu'au moment de la première exposition aux fluoropyrimidines, souvent dans le cadre d'un traitement anticancéreux.

Comment Reconnaître les Symptômes ?

Les symptômes du déficit en DPD n'apparaissent généralement qu'après l'administration de fluoropyrimidines. Cette particularité rend le diagnostic parfois difficile, car les signes peuvent être confondus avec les effets secondaires habituels de la chimiothérapie [7].

Les symptômes digestifs sont souvent les premiers à apparaître. Vous pourriez ressentir des nausées sévères, des vomissements incoercibles, et une diarrhée profuse qui peut rapidement conduire à la déshydratation. Ces symptômes surviennent généralement dans les 48 à 72 heures suivant l'administration du traitement [8].

La toxicité hématologique est particulièrement préoccupante. Votre numération sanguine peut chuter dramatiquement, provoquant une neutropénie sévère qui vous expose aux infections graves. Cette baisse des globules blancs peut survenir dès la première semaine de traitement [1].

D'autres signes peuvent vous alerter : une fatigue extrême qui ne s'améliore pas avec le repos, des ulcérations dans la bouche (mucite), ou encore des troubles neurologiques comme des fourmillements dans les mains et les pieds. Certains patients développent également un syndrome main-pied avec rougeurs et desquamation [7].

L'important à retenir : ces symptômes sont plus intenses et surviennent plus précocement que les effets secondaires habituels de la chimiothérapie. Si vous ressentez ces signes après un traitement aux fluoropyrimidines, contactez immédiatement votre équipe soignante.

Le Parcours Diagnostic Étape par Étape

Le diagnostic du déficit en DPD suit désormais un protocole bien établi, recommandé par la HAS depuis 2018 [1]. Cette démarche systématique vise à identifier les patients à risque avant l'initiation d'un traitement aux fluoropyrimidines.

La première étape consiste en un dosage de l'uracilémie, c'est-à-dire la mesure du taux d'uracile dans votre sang. Cet examen simple nécessite une prise de sang à jeun. Un taux élevé d'uracile (supérieur à 16 ng/mL) suggère un déficit en DPD [9]. Cette méthode détecte environ 85% des déficits cliniquement significatifs.

Si votre uracilémie est élevée, votre médecin prescrira alors un test génétique pour identifier précisément le variant responsable. Cette analyse recherche les quatre variants principaux du gène DPYD. Le résultat, disponible en 7 à 10 jours, permettra d'adapter votre traitement [3].

Dans certains cas, votre oncologue peut également demander un test fonctionnel mesurant directement l'activité de l'enzyme DPD. Bien que plus complexe, cet examen reste le gold standard pour évaluer précisément votre capacité métabolique [2].

Bon à savoir : depuis 2024, de nouveaux tests rapides permettent d'obtenir un résultat en moins de 24 heures dans les situations d'urgence oncologique [5]. Ces innovations révolutionnent la prise en charge en permettant un diagnostic plus rapide.

Les Traitements Disponibles Aujourd'hui

Le traitement du déficit en DPD repose principalement sur l'adaptation des doses de fluoropyrimidines ou le choix d'alternatives thérapeutiques [1]. Cette approche personnalisée permet de maintenir l'efficacité anticancéreuse tout en minimisant les risques de toxicité.

Pour les déficits partiels, votre oncologue réduira généralement la dose initiale de 25 à 50%. Cette réduction s'accompagne d'une surveillance renforcée avec des bilans sanguins plus fréquents. L'objectif est de trouver la dose optimale qui reste efficace contre votre cancer sans provoquer d'effets indésirables graves [7].

En cas de déficit complet, les fluoropyrimidines sont généralement contre-indiquées. Heureusement, des alternatives existent. Votre équipe médicale peut vous proposer d'autres protocoles de chimiothérapie utilisant des médicaments comme l'irinotécan, l'oxaliplatine, ou les taxanes, selon votre type de cancer [8].

Une approche innovante consiste en l'administration de doses fractionnées avec surveillance continue. Cette méthode, développée dans certains centres spécialisés, permet parfois d'utiliser les fluoropyrimidines même en cas de déficit modéré, sous surveillance hospitalière stricte [2].

Le soutien symptomatique reste essentiel. Votre équipe soignante vous prescrira des traitements préventifs contre les nausées, des soins de bouche spécifiques, et assurera une surveillance étroite de votre état nutritionnel et hydrique.

Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025

L'année 2024 marque un tournant dans la prise en charge du déficit en DPD avec plusieurs innovations majeures. Les recommandations du NCCN (National Comprehensive Cancer Network) ont été mises à jour pour intégrer le dépistage systématique, reflétant des décennies de recherche vers une chimiothérapie plus sûre [5].

Une avancée prometteuse concerne le développement de tests pharmacogénétiques rapides. Ces nouveaux dispositifs, validés par l'ANPGM (Association Nationale des Praticiens de Génétique Moléculaire), permettent d'obtenir un résultat en moins de 2 heures directement au laboratoire hospitalier [3]. Cette rapidité révolutionne la prise en charge des urgences oncologiques.

Les recherches menées par Florian Slimano et son équipe ont également abouti au développement d'algorithmes prédictifs personnalisés. Ces outils, intégrant l'âge, le sexe, l'IMC et les comorbidités, permettent d'affiner le calcul des doses même en cas de déficit partiel [2].

En 2025, plusieurs essais cliniques évaluent l'utilisation de modulateurs enzymatiques capables d'augmenter temporairement l'activité de la DPD. Ces molécules, encore expérimentales, pourraient permettre aux patients déficitaires de recevoir des fluoropyrimidines à doses standard [4].

L'intelligence artificielle fait également son entrée dans ce domaine. Des algorithmes d'apprentissage automatique analysent désormais les données génomiques pour prédire la réponse individuelle aux traitements et optimiser les protocoles thérapeutiques [6].

Vivre au Quotidien avec le Déficit en Dihydropyrimidine Déshydrogénase

Vivre avec un déficit en DPD ne signifie pas renoncer à une vie normale, mais cela implique certaines précautions importantes. La plupart du temps, cette pathologie reste silencieuse et n'affecte pas votre quotidien, sauf lors de traitements médicamenteux spécifiques [8].

L'aspect le plus crucial concerne la communication médicale. Vous devez absolument informer tous vos médecins de votre déficit, y compris votre médecin traitant, vos spécialistes, et même votre pharmacien. Portez toujours sur vous une carte mentionnant cette pathologie, car certains médicaments en vente libre contiennent des substances apparentées aux fluoropyrimidines [1].

Votre suivi médical sera adapté si vous développez un cancer nécessitant une chimiothérapie. Les consultations seront plus fréquentes, avec des bilans sanguins réguliers pour surveiller votre tolérance au traitement. Cette surveillance rapprochée, bien qu'contraignante, garantit votre sécurité [7].

Sur le plan familial, il est important de sensibiliser vos proches à cette pathologie héréditaire. Vos enfants ont un risque d'être porteurs du gène déficient, information précieuse pour leur future prise en charge médicale. Un conseil génétique peut être proposé pour évaluer les risques de transmission [8].

Rassurez-vous : avec une prise en charge adaptée, votre pronostic reste excellent. De nombreux patients mènent une vie parfaitement normale, travaillent, voyagent et pratiquent leurs activités habituelles sans aucune restriction particulière.

Les Complications Possibles

Les complications du déficit en DPD surviennent exclusivement lors de l'exposition aux fluoropyrimidines. Sans cette exposition, la pathologie reste totalement asymptomatique et sans conséquence sur votre santé [8].

La toxicité hématologique sévère représente la complication la plus redoutable. Votre taux de globules blancs peut chuter dangereusement, vous exposant à des infections potentiellement mortelles. Cette neutropénie peut nécessiter une hospitalisation en urgence et l'administration de facteurs de croissance hématopoïétiques [1].

Les complications digestives peuvent également être graves. Une diarrhée profuse peut rapidement conduire à une déshydratation sévère et des troubles électrolytiques. Dans les cas les plus sévères, une hospitalisation pour réhydratation intraveineuse devient nécessaire [7].

La mucite sévère constitue une autre complication préoccupante. Ces ulcérations de la bouche et du tube digestif peuvent rendre l'alimentation impossible et favoriser les infections secondaires. Cette complication peut persister plusieurs semaines après l'arrêt du traitement.

Heureusement, avec le dépistage systématique recommandé par la HAS, ces complications deviennent de plus en plus rares. Quand elles surviennent, c'est généralement chez des patients non dépistés ou lors de la première exposition au traitement [1]. Le pronostic reste excellent avec une prise en charge adaptée.

Quel est le Pronostic ?

Le pronostic du déficit en DPD est excellent lorsque la pathologie est connue et prise en charge correctement [8]. Cette maladie génétique n'affecte en rien votre espérance de vie ni votre qualité de vie en dehors des traitements aux fluoropyrimidines.

Concernant votre pronostic oncologique, les études récentes sont rassurantes. Les patients déficitaires en DPD traités avec des protocoles adaptés présentent des taux de survie similaires à ceux des patients sans déficit [7]. L'adaptation des doses ou le changement de protocole ne compromet pas l'efficacité anticancéreuse.

La qualité de vie pendant le traitement peut même être meilleure chez les patients dépistés. En évitant les toxicités sévères, vous supportez généralement mieux votre chimiothérapie et pouvez maintenir vos activités quotidiennes plus facilement [1].

À long terme, aucune séquelle n'est attendue. Une fois votre traitement terminé, vous retrouvez un état de santé normal. Votre déficit en DPD ne prédispose à aucune autre maladie et n'affecte pas le fonctionnement de vos autres organes [8].

L'évolution des connaissances médicales améliore constamment le pronostic. Les nouvelles techniques de dépistage et les protocoles personnalisés permettent aujourd'hui une prise en charge optimale de cette pathologie, transformant ce qui était autrefois un facteur de risque majeur en une particularité génétique parfaitement gérable.

Peut-on Prévenir le Déficit en Dihydropyrimidine Déshydrogénase ?

Le déficit en DPD étant une maladie génétique héréditaire, il n'existe aucun moyen de le prévenir au sens strict du terme [8]. Vous naissez avec ou sans cette particularité génétique, et aucun facteur environnemental ne peut modifier cette donnée.

Cependant, la prévention des complications est parfaitement possible et constitue l'enjeu majeur de la prise en charge moderne. Le dépistage systématique recommandé par la HAS avant toute prescription de fluoropyrimidines représente la mesure préventive la plus efficace [1].

Si vous avez des antécédents familiaux de réactions sévères aux chimiothérapies, parlez-en à votre médecin. Un conseil génétique peut être proposé pour évaluer votre risque personnel et celui de votre descendance. Cette démarche permet d'anticiper les précautions nécessaires [8].

La prévention secondaire joue également un rôle important. Si vous êtes porteur d'un déficit partiel, certaines mesures peuvent réduire les risques : maintenir un bon état nutritionnel, éviter l'automédication, et signaler systématiquement votre statut à tous vos soignants.

L'avenir pourrait voir émerger de nouvelles approches préventives. Les recherches actuelles explorent la possibilité de thérapies géniques ou de modulateurs enzymatiques qui pourraient corriger temporairement le déficit [4]. Ces innovations, encore expérimentales, ouvrent des perspectives prometteuses pour les années à venir.

Recommandations des Autorités de Santé

La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié en 2018 des recommandations claires concernant le dépistage du déficit en DPD [1]. Ces guidelines, mises à jour régulièrement, constituent la référence française pour la prise en charge de cette pathologie.

Le dépistage systématique est désormais recommandé avant toute prescription de fluoropyrimidines. Cette mesure concerne tous les patients, quel que soit leur âge ou leur type de cancer. Le dosage de l'uracilémie constitue l'examen de première intention, avec un seuil de 16 ng/mL comme valeur limite [9].

L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a également émis des recommandations spécifiques. Elle préconise une réduction de dose de 50% en cas de déficit partiel et une contre-indication absolue des fluoropyrimidines en cas de déficit complet, sauf situation exceptionnelle avec surveillance hospitalière [1].

Au niveau européen, l'Agence Européenne du Médicament (EMA) a harmonisé les recommandations. Tous les pays membres doivent désormais proposer un dépistage avant prescription de fluoropyrimidines, avec des protocoles standardisés [5].

Les sociétés savantes françaises, notamment la Société Française de Pharmacologie et Thérapeutique, ont publié des consensus d'experts. Ces documents précisent les modalités pratiques de dépistage et les algorithmes de prise en charge selon le degré de déficit [2,3].

Ces recommandations évoluent constamment avec les nouvelles données scientifiques. Les mises à jour 2024-2025 intègrent notamment les nouveaux tests rapides et les algorithmes prédictifs personnalisés [6].

Ressources et Associations de Patients

Plusieurs associations de patients peuvent vous accompagner dans votre parcours avec le déficit en DPD. Bien que cette pathologie soit spécifique, les associations de lutte contre le cancer proposent souvent des ressources adaptées aux patients présentant des particularités génétiques.

La Ligue contre le Cancer dispose de comités départementaux qui peuvent vous orienter vers des professionnels spécialisés dans la pharmacogénétique. Leurs équipes connaissent les enjeux liés aux déficits enzymatiques et peuvent vous mettre en relation avec d'autres patients [1].

L'Association Française des Malades du Myélome Multiple (AF3M) et France Lymphome Espoir ont développé une expertise particulière sur les questions de pharmacogénétique, car leurs patients sont fréquemment exposés aux fluoropyrimidines. Leurs forums et groupes de parole abordent régulièrement ces sujets.

Les centres de référence en pharmacogénétique constituent également des ressources précieuses. Ces structures, présentes dans les CHU, proposent des consultations spécialisées et peuvent vous orienter vers les dernières innovations thérapeutiques [3].

Sur internet, plusieurs plateformes d'information fiables existent. Le site Orphanet propose une fiche détaillée sur le déficit en DPD [8]. Les sites des sociétés savantes comme l'ANPGM offrent également des ressources actualisées pour les patients [3].

N'hésitez pas à solliciter votre équipe soignante pour obtenir des contacts locaux. Beaucoup d'hôpitaux organisent des groupes de parole ou des ateliers d'information sur la pharmacogénétique.

Nos Conseils Pratiques

Vivre avec un déficit en DPD nécessite quelques précautions simples mais essentielles. Voici nos recommandations pratiques pour optimiser votre prise en charge et votre qualité de vie.

Portez toujours une carte médicale mentionnant votre déficit. Cette carte doit être dans votre portefeuille, avec vos papiers d'identité. En cas d'urgence, elle permettra aux soignants d'adapter immédiatement votre traitement. Pensez également à enregistrer cette information dans votre smartphone [1].

Informez tous vos soignants : médecin traitant, spécialistes, dentiste, et même votre pharmacien. Cette information doit figurer dans votre dossier médical partagé. N'oubliez pas de le mentionner lors de consultations ponctuelles ou en cas d'hospitalisation d'urgence [8].

Méfiez-vous de l'automédication. Certains médicaments en vente libre ou compléments alimentaires peuvent interagir avec votre métabolisme. Demandez toujours conseil à votre pharmacien avant de prendre un nouveau traitement, même apparemment anodin.

Préparez vos rendez-vous médicaux. Notez vos questions à l'avance, tenez un carnet de vos symptômes si vous êtes sous traitement, et n'hésitez pas à demander des explications détaillées sur votre prise en charge [7].

Sensibilisez votre famille. Vos enfants et petits-enfants peuvent être porteurs du gène déficient. Cette information leur sera précieuse pour leur future prise en charge médicale. Un conseil génétique peut être proposé si nécessaire.

Quand Consulter un Médecin ?

Plusieurs situations doivent vous amener à consulter rapidement si vous êtes porteur d'un déficit en DPD ou si vous suspectez cette pathologie.

Consultation urgente si vous développez des symptômes sévères dans les 72 heures suivant une chimiothérapie : diarrhée profuse, vomissements incoercibles, fièvre, ou fatigue extrême. Ces signes peuvent indiquer une toxicité grave nécessitant une prise en charge immédiate [1].

Consultation programmée si vous avez des antécédents familiaux de réactions sévères aux chimiothérapies. Votre médecin pourra prescrire un dépistage préventif, même en l'absence de cancer actuel. Cette démarche anticipée peut s'avérer précieuse [8].

Avant toute intervention chirurgicale ou traitement médical important, signalez votre déficit. Certains médicaments utilisés en anesthésie ou en post-opératoire peuvent interagir avec votre métabolisme particulier [7].

Consultation génétique si vous planifiez une grossesse et que vous êtes porteur d'un déficit. Un conseil génétique permettra d'évaluer les risques de transmission à votre descendance et d'organiser un suivi adapté.

Suivi régulier avec votre oncologue si vous êtes sous traitement. Les consultations seront plus fréquentes que pour les patients sans déficit, avec des bilans sanguins réguliers pour surveiller votre tolérance au traitement [1].

N'attendez jamais pour consulter en cas de doute. Votre équipe soignante préfère être sollicitée pour rien plutôt que de passer à côté d'une complication potentiellement grave.

Questions Fréquentes

Le déficit en DPD est-il héréditaire ?
Oui, cette pathologie se transmet selon un mode autosomique récessif. Vous devez hériter d'une copie défectueuse du gène de chacun de vos parents pour développer un déficit complet [8].

Puis-je avoir des enfants si je suis porteur ?
Absolument. Votre déficit n'affecte pas votre fertilité. Cependant, vos enfants auront un risque d'être porteurs du gène déficient. Un conseil génétique peut vous aider à évaluer ces risques [8].

Existe-t-il des traitements pour corriger le déficit ?
Actuellement, aucun traitement ne peut corriger définitivement le déficit enzymatique. Les recherches explorent des pistes prometteuses, notamment les modulateurs enzymatiques [4].

Le dépistage est-il remboursé ?
Oui, le dosage de l'uracilémie et les tests génétiques sont pris en charge par l'Assurance Maladie dans le cadre du dépistage pré-thérapeutique [1].

Puis-je voyager normalement ?
Oui, votre déficit n'impose aucune restriction de voyage. Emportez simplement votre carte médicale et vos ordonnances si vous êtes sous traitement [7].

Dois-je éviter certains aliments ?
Non, aucun régime alimentaire particulier n'est nécessaire. Votre déficit n'affecte que le métabolisme de certains médicaments, pas celui des aliments [8].

Combien de temps dure un traitement adapté ?
La durée dépend de votre cancer et de votre réponse au traitement. L'adaptation des doses ne modifie généralement pas la durée totale du protocole [1].

Questions Fréquentes

Le déficit en DPD est-il héréditaire ?

Oui, cette pathologie se transmet selon un mode autosomique récessif. Vous devez hériter d'une copie défectueuse du gène de chacun de vos parents pour développer un déficit complet.

Puis-je avoir des enfants si je suis porteur ?

Absolument. Votre déficit n'affecte pas votre fertilité. Cependant, vos enfants auront un risque d'être porteurs du gène déficient.

Le dépistage est-il remboursé ?

Oui, le dosage de l'uracilémie et les tests génétiques sont pris en charge par l'Assurance Maladie dans le cadre du dépistage pré-thérapeutique.

Dois-je éviter certains aliments ?

Non, aucun régime alimentaire particulier n'est nécessaire. Votre déficit n'affecte que le métabolisme de certains médicaments, pas celui des aliments.

Spécialités médicales concernées

Sources et références

Références

  1. [1] Cancer : recherche d'un déficit en enzyme dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) avant chimiothérapie - HASLien
  2. [2] Innovation thérapeutique 2024-2025 - Florian SLIMANOLien
  3. [3] ANPGM • Association Nationale des Praticiens de Génétique MoléculaireLien
  4. [4] Sujets de thèses - Innovation thérapeutique 2024-2025Lien
  5. [5] DPYD Testing Gains Ground: NCCN Guideline UpdateLien
  6. [6] Dihydropyrimidine Dehydrogenase Deficiency (DPYD) - PMCLien
  7. [7] Déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase et chimiothérapie aux fluoropyrimidines - Journal algérien de biochimie et de génétiqueLien
  8. [8] Déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase - OrphanetLien
  9. [9] Dépistage systématique du déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase - RFCRPVLien

Publications scientifiques

Ressources web

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Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.