Tumeurs du rhinopharynx : Symptômes, Diagnostic et Traitements 2025

Les tumeurs du rhinopharynx, aussi appelées cancers du nasopharynx, touchent une zone particulière située derrière le nez et au-dessus de la gorge. Cette pathologie, bien que rare en France, nécessite une prise en charge spécialisée et précoce. Découvrez tout ce qu'il faut savoir sur cette maladie : symptômes, diagnostic, traitements innovants et accompagnement au quotidien.

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Tumeurs du rhinopharynx : Définition et Vue d'Ensemble
Le rhinopharynx, également appelé nasopharynx ou cavum, est une cavité située à l'arrière des fosses nasales, au-dessus du voile du palais. C'est dans cette zone que peuvent se développer différents types de tumeurs, bénignes ou malignes.
Les tumeurs malignes du rhinopharynx représentent la forme la plus préoccupante de cette pathologie. Elles se développent principalement à partir des cellules épithéliales qui tapissent cette cavité [14,15]. Contrairement à d'autres cancers de la tête et du cou, ces tumeurs présentent des caractéristiques particulières liées à leur localisation anatomique complexe.
Il faut savoir que le rhinopharynx joue un rôle important dans la respiration et l'audition. En effet, c'est là que s'ouvrent les trompes d'Eustache qui relient l'oreille moyenne au pharynx. Cette particularité anatomique explique pourquoi certains symptômes auditifs peuvent révéler la présence d'une tumeur dans cette région [9].
D'ailleurs, on distingue plusieurs types histologiques de tumeurs du rhinopharynx. Le carcinome épidermoïde reste le plus fréquent, mais on peut également rencontrer des lymphomes, des sarcomes ou encore des tumeurs neuroendocrines [7]. Chaque type nécessite une approche thérapeutique spécifique, d'où l'importance d'un diagnostic précis.
Épidémiologie en France et dans le Monde
Les tumeurs du rhinopharynx présentent une répartition géographique très particulière dans le monde. En France, cette pathologie reste relativement rare avec une incidence annuelle d'environ 0,5 à 1 cas pour 100 000 habitants [13,16]. Cela représente approximativement 300 à 600 nouveaux cas diagnostiqués chaque année sur le territoire français.
Mais la situation est très différente dans certaines régions du monde. En Asie du Sud-Est, notamment en Chine du Sud, à Hong Kong et en Malaisie, l'incidence peut atteindre 20 à 50 cas pour 100 000 habitants [15]. Cette disparité géographique s'explique par des facteurs génétiques, environnementaux et alimentaires spécifiques à ces populations.
En France, les données épidémiologiques montrent une prédominance masculine avec un ratio homme/femme d'environ 2,5 pour 1 [13]. L'âge moyen au diagnostic se situe autour de 50 ans, mais cette pathologie peut toucher des patients plus jeunes, notamment dans les populations à risque génétique élevé.
L'évolution de l'incidence au cours des dernières décennies révèle des tendances intéressantes. Contrairement à d'autres cancers ORL en diminution grâce à la réduction du tabagisme, les tumeurs du rhinopharynx maintiennent une incidence stable [12]. Cette stabilité s'explique par le fait que le tabac n'est pas le principal facteur de risque pour cette pathologie spécifique.
Les Causes et Facteurs de Risque
Contrairement à beaucoup d'autres cancers de la tête et du cou, les tumeurs du rhinopharynx ne sont pas principalement liées au tabac et à l'alcool. Les facteurs de risque sont en réalité beaucoup plus complexes et variés.
Le virus d'Epstein-Barr (EBV) joue un rôle central dans le développement de ces tumeurs [14,15]. Ce virus, responsable de la mononucléose infectieuse, est retrouvé dans plus de 95% des carcinomes du rhinopharynx dans les populations à haut risque. Il s'intègre dans l'ADN des cellules épithéliales et peut provoquer leur transformation maligne des années après l'infection initiale.
Les facteurs génétiques sont également déterminants. Certains groupes HLA (Human Leukocyte Antigen) sont associés à un risque accru, particulièrement chez les populations d'origine asiatique [15]. Cette prédisposition génétique explique en partie pourquoi cette pathologie reste rare en Europe mais fréquente en Asie.
L'alimentation traditionnelle de certaines régions constitue un autre facteur de risque important. La consommation régulière d'aliments conservés dans le sel, comme les poissons salés typiques de la cuisine cantonaise, augmente significativement le risque [14]. Ces aliments contiennent des nitrosamines, des composés chimiques potentiellement cancérigènes.
D'autres facteurs environnementaux peuvent également jouer un rôle. L'exposition à certains produits chimiques, la pollution atmosphérique ou encore les infections chroniques des voies respiratoires supérieures sont autant d'éléments qui peuvent contribuer au développement de cette pathologie [16].
Comment Reconnaître les Symptômes ?
Les symptômes des tumeurs du rhinopharynx sont souvent insidieux au début, ce qui peut retarder le diagnostic. Il est important de connaître les signes d'alerte pour consulter rapidement en cas de doute.
Les troubles auditifs constituent souvent le premier signe révélateur [10,14]. Vous pourriez ressentir une sensation d'oreille bouchée, une diminution de l'audition ou des bourdonnements d'oreille (acouphènes). Ces symptômes s'expliquent par l'obstruction des trompes d'Eustache due à la croissance tumorale.
L'obstruction nasale progressive est également fréquente. Elle peut être unilatérale au début, puis devenir bilatérale. Contrairement à un simple rhume, cette obstruction ne s'améliore pas avec les traitements habituels et tend à s'aggraver progressivement [16].
Les épistaxis (saignements de nez) récidivants doivent alerter, surtout s'ils sont unilatéraux et sans cause évidente [10]. Ces saignements peuvent être légers au début mais deviennent souvent plus fréquents et abondants avec l'évolution de la tumeur.
D'autres symptômes peuvent apparaître selon l'extension de la tumeur. Les adénopathies cervicales (ganglions du cou gonflés) sont présentes dans 60 à 90% des cas au moment du diagnostic [14]. Des troubles visuels, des maux de tête ou encore une paralysie des nerfs crâniens peuvent survenir en cas d'extension vers la base du crâne.
Bon à savoir : ces symptômes ne sont pas spécifiques et peuvent évoquer d'autres pathologies plus bénignes. C'est pourquoi il est essentiel de consulter un médecin ORL en cas de persistance de ces signes au-delà de quelques semaines.
Le Parcours Diagnostic Étape par Étape
Le diagnostic des tumeurs du rhinopharynx nécessite une approche méthodique et l'utilisation de plusieurs examens complémentaires. Votre médecin ORL va procéder par étapes pour établir un diagnostic précis.
L'examen clinique constitue la première étape. Le médecin réalise une nasofibroscopie, un examen qui permet de visualiser directement le rhinopharynx à l'aide d'un fibroscope souple introduit par le nez [14]. Cet examen, généralement bien toléré, permet de repérer d'éventuelles lésions suspectes.
En cas de lésion visible, une biopsie sera nécessaire pour confirmer le diagnostic. Cette biopsie peut être réalisée sous anesthésie locale ou générale selon la localisation et la taille de la lésion [9]. L'analyse anatomopathologique permettra de déterminer le type exact de tumeur et son degré d'agressivité.
Le bilan d'extension est crucial pour évaluer l'étendue de la maladie. Il comprend généralement un scanner cervico-thoracique et une IRM de la base du crâne [14]. Ces examens permettent de rechercher une extension locale vers les structures voisines et des métastases à distance.
Des examens complémentaires peuvent être nécessaires selon les cas. La TEP-scan (tomographie par émission de positons) est particulièrement utile pour détecter des métastases non visibles sur les examens conventionnels [16]. Un bilan auditif complet peut également être réalisé pour évaluer l'impact de la tumeur sur l'audition.
L'ensemble de ce bilan permet de déterminer le stade de la maladie selon la classification TNM (Tumeur, Ganglions, Métastases). Cette classification est essentielle pour adapter le traitement et établir le pronostic.
Les Traitements Disponibles Aujourd'hui
Le traitement des tumeurs du rhinopharynx a considérablement évolué ces dernières années. La radiothérapie reste le traitement de référence pour cette pathologie, en raison de la localisation anatomique complexe qui rend la chirurgie difficile [2,14].
La radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité (RCMI) représente aujourd'hui le standard de soins [2]. Cette technique permet de délivrer une dose élevée de rayons sur la tumeur tout en préservant au maximum les organes sains environnants. Les séances se déroulent généralement sur 6 à 7 semaines, à raison de 5 séances par semaine.
Pour les stades avancés, une chimiothérapie est souvent associée à la radiothérapie [2,5]. Cette association, appelée radiochimiothérapie concomitante, améliore significativement les résultats thérapeutiques. Les protocoles les plus utilisés associent des sels de platine (cisplatine ou carboplatine) à la radiothérapie.
La chimiothérapie d'induction peut également être proposée avant la radiochimiothérapie dans certains cas [5]. Cette approche permet de réduire la taille de la tumeur et d'améliorer le contrôle local de la maladie. Les protocoles récents associent généralement trois médicaments : cisplatine, 5-fluorouracile et docétaxel.
Bien que la chirurgie ne soit pas le traitement de première intention, elle peut être nécessaire dans certaines situations. La chirurgie de rattrapage peut être envisagée en cas de récidive locale après radiothérapie [2]. Les techniques endoscopiques permettent aujourd'hui d'accéder à cette région avec moins de morbidité qu'auparavant.
Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025
L'année 2024-2025 marque une période d'innovations importantes dans la prise en charge des tumeurs du rhinopharynx. Les avancées récentes ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques prometteuses.
La radiothérapie à volume réduit représente l'une des innovations les plus significatives [4]. Cette approche permet de diminuer le volume irradié tout en maintenant l'efficacité thérapeutique, réduisant ainsi considérablement les effets secondaires à long terme. Les premiers résultats montrent une diminution de 30% des complications tardives sans compromettre le contrôle tumoral.
L'individualisation des traitements systémiques constitue un autre axe majeur de recherche [5]. Grâce aux analyses moléculaires approfondies, il devient possible d'adapter la chimiothérapie au profil génétique de chaque tumeur. Cette médecine personnalisée permet d'optimiser l'efficacité tout en limitant la toxicité.
Les campagnes de prévention innovantes se développent également [1]. Le CHU de Bordeaux a lancé en 2024 une campagne de sensibilisation spécifique aux cancers de la gorge, incluant les tumeurs du rhinopharynx. Cette initiative vise à améliorer le diagnostic précoce grâce à une meilleure information du public et des professionnels de santé.
Le référentiel national de traitement des cancers des voies aérodigestives supérieures a été actualisé en 2024 [2]. Cette mise à jour intègre les dernières recommandations internationales et les innovations thérapeutiques récentes, garantissant une prise en charge optimale sur tout le territoire français.
Concrètement, ces avancées se traduisent par une amélioration du pronostic et de la qualité de vie des patients. Les taux de survie à 5 ans dépassent désormais 80% pour les stades précoces, contre 60% il y a une décennie [3].
Vivre au Quotidien avec les Tumeurs du rhinopharynx
Vivre avec une tumeur du rhinopharynx et ses traitements nécessite des adaptations importantes dans la vie quotidienne. Heureusement, de nombreuses solutions existent pour maintenir une bonne qualité de vie.
Les effets secondaires de la radiothérapie constituent souvent le principal défi à surmonter. La sécheresse buccale (xérostomie) est très fréquente et peut persister plusieurs mois après la fin du traitement [14]. Il est important de maintenir une hydratation constante et d'utiliser des substituts salivaires si nécessaire.
Les troubles de la déglutition peuvent également survenir pendant et après le traitement. Un suivi orthophonique précoce permet de maintenir les fonctions de déglutition et de parole [16]. Des exercices spécifiques et des adaptations alimentaires (textures modifiées, enrichissement nutritionnel) peuvent être nécessaires.
L'accompagnement nutritionnel joue un rôle crucial. La perte de poids est fréquente pendant les traitements, d'où l'importance d'un suivi diététique régulier. Parfois, une nutrition entérale temporaire par sonde gastrique peut être nécessaire pour maintenir un état nutritionnel optimal.
Sur le plan psychologique, l'annonce du diagnostic et les traitements peuvent générer de l'anxiété et des difficultés d'adaptation. Un soutien psychologique professionnel est souvent bénéfique, que ce soit individuellement ou en groupe de parole avec d'autres patients [16].
Il faut savoir que la reprise des activités professionnelles est généralement possible après la fin des traitements. Cependant, une période d'adaptation peut être nécessaire, et certains aménagements du poste de travail peuvent être envisagés selon les séquelles éventuelles.
Les Complications Possibles
Bien que les traitements des tumeurs du rhinopharynx soient de plus en plus efficaces, certaines complications peuvent survenir, liées soit à la maladie elle-même, soit aux traitements.
Les complications liées à la tumeur dépendent de son extension. L'envahissement de la base du crâne peut provoquer des paralysies des nerfs crâniens, entraînant des troubles visuels, des difficultés de déglutition ou une paralysie faciale [14]. Ces complications sont plus fréquentes dans les stades avancés.
La surdité de transmission est une complication fréquente, due à l'obstruction des trompes d'Eustache [10]. Cette surdité peut être temporaire ou définitive selon l'étendue des lésions. Un appareillage auditif peut être nécessaire dans certains cas.
Les complications de la radiothérapie peuvent être précoces ou tardives. Les complications précoces incluent les mucites (inflammation des muqueuses), la fatigue et les troubles digestifs. Les complications tardives, plus préoccupantes, comprennent la sécheresse buccale persistante, les troubles de la déglutition et parfois des nécroses osseuses [16].
La chimiothérapie peut également entraîner des effets secondaires spécifiques : nausées, vomissements, chute des cheveux, baisse des défenses immunitaires et parfois une toxicité auditive ou rénale [5]. Un suivi médical régulier permet de détecter et traiter précocement ces complications.
Heureusement, les techniques modernes de radiothérapie et les protocoles de chimiothérapie adaptés permettent de réduire significativement le risque de complications graves. La plupart des patients récupèrent une qualité de vie satisfaisante après les traitements.
Quel est le Pronostic ?
Le pronostic des tumeurs du rhinopharynx s'est considérablement amélioré ces dernières années grâce aux progrès thérapeutiques. Plusieurs facteurs influencent l'évolution de cette pathologie.
Le stade au diagnostic reste le facteur pronostique le plus important [13,14]. Pour les stades précoces (T1-T2 sans métastases ganglionnaires), le taux de survie à 5 ans dépasse 90%. Pour les stades plus avancés avec extension locale importante ou métastases ganglionnaires, ce taux diminue à 60-70%.
L'âge du patient influence également le pronostic. Les patients jeunes (moins de 40 ans) ont généralement un meilleur pronostic, avec des taux de survie supérieurs de 10 à 15% par rapport aux patients plus âgés [13]. Cette différence s'explique par une meilleure tolérance aux traitements et une capacité de récupération supérieure.
Le type histologique joue un rôle dans l'évolution. Les carcinomes indifférenciés, bien qu'apparaissant plus agressifs, répondent paradoxalement mieux à la radiothérapie que les carcinomes bien différenciés [14]. Cette particularité explique pourquoi certaines tumeurs d'aspect inquiétant ont finalement un bon pronostic.
La réponse au traitement initial constitue un excellent indicateur pronostique. Les patients qui obtiennent une rémission complète après radiochimiothérapie ont un risque de récidive inférieur à 20% à 5 ans [13]. En revanche, une réponse partielle nécessite une surveillance renforcée et parfois des traitements complémentaires.
Il est important de noter que même en cas de récidive, des options thérapeutiques existent. La chirurgie de rattrapage, la re-irradiation ou les nouveaux traitements systémiques permettent parfois d'obtenir une nouvelle rémission [2].
Peut-on Prévenir les Tumeurs du rhinopharynx ?
La prévention des tumeurs du rhinopharynx est complexe car les facteurs de risque ne sont pas tous modifiables. Cependant, certaines mesures peuvent contribuer à réduire le risque de développer cette pathologie.
La prévention alimentaire constitue l'axe le plus accessible. Éviter la consommation régulière d'aliments conservés dans le sel, particulièrement les poissons salés et les légumes marinés, peut réduire significativement le risque [15,16]. Privilégier une alimentation riche en fruits et légumes frais apporte des antioxydants protecteurs.
Concernant le virus d'Epstein-Barr, il n'existe pas de vaccin disponible actuellement. Cependant, éviter les contacts rapprochés avec des personnes présentant une mononucléose infectieuse peut limiter le risque de contamination, surtout chez les enfants [14].
La réduction de l'exposition environnementale aux polluants et aux produits chimiques peut également jouer un rôle protecteur. Bien aérer son domicile, éviter les environnements très pollués et porter des équipements de protection dans certaines professions exposées sont autant de mesures préventives [16].
Le dépistage précoce reste la meilleure arme contre cette pathologie. Les campagnes de sensibilisation récentes, comme celle lancée par le CHU de Bordeaux en 2024, visent à améliorer la reconnaissance des symptômes d'alerte [1]. Consulter rapidement en cas de symptômes persistants permet un diagnostic plus précoce et donc un meilleur pronostic.
Pour les populations à haut risque génétique, un suivi médical régulier peut être envisagé. Bien qu'il n'existe pas de recommandations officielles de dépistage systématique, une surveillance ORL annuelle peut être discutée avec le médecin traitant.
Recommandations des Autorités de Santé
Les autorités de santé françaises et internationales ont établi des recommandations précises pour la prise en charge des tumeurs du rhinopharynx. Ces guidelines évoluent régulièrement pour intégrer les dernières avancées scientifiques.
Le référentiel national de la SFORL (Société Française d'ORL) constitue la référence française pour le traitement de ces pathologies [2]. Mis à jour en 2024, ce référentiel recommande une prise en charge multidisciplinaire systématique, impliquant ORL, oncologues radiothérapeutes, oncologues médicaux et autres spécialistes selon les besoins.
La Haute Autorité de Santé (HAS) préconise un parcours de soins coordonné avec désignation d'un médecin référent pour chaque patient. Cette approche garantit une continuité dans la prise en charge et évite les ruptures de soins [2]. Le délai entre le diagnostic et le début du traitement ne doit pas dépasser 6 semaines selon les recommandations européennes.
Concernant les techniques de radiothérapie, les autorités recommandent l'utilisation systématique de la RCMI (Radiothérapie Conformationnelle avec Modulation d'Intensité) pour cette localisation [2,4]. Cette technique permet d'optimiser la dose délivrée à la tumeur tout en préservant les organes critiques environnants.
Les protocoles de chimiothérapie sont également standardisés. Pour les stades localement avancés, l'association cisplatine-radiothérapie reste le standard recommandé [2,5]. Les protocoles d'induction par trithérapie (cisplatine, 5-FU, docétaxel) peuvent être proposés dans certains cas sélectionnés.
Un suivi post-thérapeutique structuré est recommandé pendant au minimum 5 ans. Ce suivi comprend un examen clinique tous les 3 mois la première année, puis tous les 6 mois, avec imagerie de contrôle selon un calendrier précis [2].
Ressources et Associations de Patients
De nombreuses ressources sont disponibles pour accompagner les patients et leurs familles dans cette épreuve. Ces structures offrent information, soutien et entraide.
La Ligue contre le Cancer propose des services d'accompagnement spécifiques aux cancers ORL. Ses comités départementaux organisent des groupes de parole, des ateliers bien-être et peuvent apporter une aide financière en cas de difficultés liées à la maladie. Un numéro vert gratuit (0 800 940 939) est disponible pour obtenir informations et soutien.
L'Institut National du Cancer (INCa) met à disposition de nombreuses ressources documentaires sur son site internet. Les guides patients, régulièrement mis à jour, expliquent de manière accessible les différents aspects de la prise en charge. Le service Cancer Info (0 805 123 124) offre un soutien téléphonique personnalisé.
Des associations spécialisées dans les cancers de la tête et du cou existent également. L'association "Les Gueules Cassées" propose un accompagnement spécifique aux patients présentant des séquelles esthétiques ou fonctionnelles. L'association "Cordes Vocales" se consacre plus particulièrement aux troubles de la voix et de la déglutition.
Les réseaux sociaux et forums en ligne permettent également de créer du lien entre patients. Ces espaces d'échange, bien que ne remplaçant pas l'avis médical, offrent un soutien moral précieux et permettent de partager expériences et conseils pratiques.
N'oubliez pas que votre équipe soignante reste votre premier interlocuteur. Les assistantes sociales hospitalières peuvent vous orienter vers les ressources les plus adaptées à votre situation personnelle.
Nos Conseils Pratiques
Voici nos conseils pratiques pour mieux vivre avec une tumeur du rhinopharynx et optimiser votre prise en charge.
Pendant les traitements, maintenez une hydratation constante. Buvez de petites quantités d'eau régulièrement plutôt que de grandes quantités d'un coup. Les tisanes tièdes, les bouillons clairs et les glaces à l'eau peuvent soulager la sécheresse buccale. Évitez l'alcool et les boissons trop chaudes qui peuvent aggraver les irritations.
Pour l'alimentation, privilégiez les textures lisses et humides pendant la période de traitement. Les compotes, purées, soupes mixées et yaourts sont généralement bien tolérés. Enrichissez vos préparations avec de la crème, du beurre ou des poudres protéinées pour maintenir vos apports nutritionnels.
Concernant l'hygiène bucco-dentaire, utilisez une brosse à dents souple et un dentifrice sans menthol. Les bains de bouche au bicarbonate de sodium (1 cuillère à café dans un verre d'eau) peuvent soulager les irritations. Consultez un dentiste avant le début des traitements pour traiter d'éventuels foyers infectieux.
Pour gérer la fatigue, respectez votre rythme et n'hésitez pas à faire des siestes courtes dans la journée. Maintenez une activité physique adaptée, même légère comme la marche. L'exercice aide à lutter contre la fatigue et améliore le moral.
Sur le plan professionnel, anticipez votre arrêt de travail et informez votre employeur de votre situation. La médecine du travail peut vous aider à organiser votre retour progressif et d'éventuels aménagements de poste. N'hésitez pas à solliciter l'aide de l'assistante sociale pour vos démarches administratives.
Quand Consulter un Médecin ?
Il est crucial de savoir reconnaître les situations qui nécessitent une consultation médicale rapide, que ce soit pour un diagnostic initial ou pendant le suivi.
Pour un diagnostic initial, consultez votre médecin traitant si vous présentez une obstruction nasale persistante depuis plus de 3 semaines, surtout si elle est unilatérale. Des saignements de nez récidivants sans cause évidente, une diminution de l'audition d'une oreille ou des ganglions du cou qui augmentent de volume doivent également motiver une consultation [14,16].
Pendant les traitements, certains signes doivent vous alerter. Une fièvre supérieure à 38°C, des vomissements persistants empêchant l'alimentation, une douleur intense non soulagée par les antalgiques prescrits ou des difficultés respiratoires nécessitent un contact immédiat avec l'équipe soignante.
En période de suivi, soyez attentif à tout nouveau symptôme. L'apparition de douleurs inhabituelles, de nouveaux troubles neurologiques (troubles visuels, maux de tête intenses), ou la réapparition de symptômes initiaux peuvent signaler une récidive et nécessitent une évaluation médicale rapide [14].
N'hésitez jamais à contacter votre équipe médicale en cas de doute. La plupart des services d'oncologie disposent d'un numéro d'urgence accessible 24h/24. Il vaut mieux consulter pour rien que de laisser passer un signe important.
Bon à savoir : votre médecin traitant reste un interlocuteur privilégié tout au long de votre parcours. Il peut répondre à vos questions, adapter certains traitements symptomatiques et vous orienter vers les spécialistes si nécessaire. Maintenez un lien régulier avec lui, même pendant vos traitements spécialisés.
Questions Fréquentes
Les tumeurs du rhinopharynx sont-elles héréditaires ?Il existe une prédisposition génétique, particulièrement dans certaines populations, mais ce n'est pas une maladie héréditaire au sens strict. Les facteurs environnementaux jouent un rôle majeur [15].
Peut-on guérir complètement de cette pathologie ?
Oui, les taux de guérison sont élevés, surtout pour les stades précoces. Plus de 80% des patients sont en rémission complète à 5 ans avec les traitements actuels [13,14].
Les traitements sont-ils très douloureux ?
La radiothérapie moderne est généralement bien tolérée. Les effets secondaires existent mais sont mieux contrôlés qu'auparavant grâce aux techniques de support [4].
Combien de temps durent les traitements ?
La radiothérapie s'étale généralement sur 6-7 semaines. Si une chimiothérapie est associée, la durée totale peut atteindre 3-4 mois [2].
Peut-on reprendre une vie normale après les traitements ?
La grande majorité des patients reprennent leurs activités habituelles. Certaines adaptations peuvent être nécessaires selon les séquelles éventuelles [16].
Y a-t-il des aliments à éviter ?
Pendant les traitements, évitez les aliments épicés, acides ou très chauds. À long terme, limitez les aliments conservés dans le sel [15,16].
Le tabac aggrave-t-il cette pathologie ?
Contrairement à d'autres cancers ORL, le tabac n'est pas le principal facteur de risque. Cependant, il est recommandé d'arrêter de fumer pour optimiser les traitements [14].
Questions Fréquentes
Les tumeurs du rhinopharynx sont-elles héréditaires ?
Il existe une prédisposition génétique, particulièrement dans certaines populations, mais ce n'est pas une maladie héréditaire au sens strict. Les facteurs environnementaux jouent un rôle majeur.
Peut-on guérir complètement de cette pathologie ?
Oui, les taux de guérison sont élevés, surtout pour les stades précoces. Plus de 80% des patients sont en rémission complète à 5 ans avec les traitements actuels.
Les traitements sont-ils très douloureux ?
La radiothérapie moderne est généralement bien tolérée. Les effets secondaires existent mais sont mieux contrôlés qu'auparavant grâce aux techniques de support.
Combien de temps durent les traitements ?
La radiothérapie s'étale généralement sur 6-7 semaines. Si une chimiothérapie est associée, la durée totale peut atteindre 3-4 mois.
Peut-on reprendre une vie normale après les traitements ?
La grande majorité des patients reprennent leurs activités habituelles. Certaines adaptations peuvent être nécessaires selon les séquelles éventuelles.
Spécialités médicales concernées
Sources et références
Références
- [1] CAMPAGNE de PREVENTION SANTE CANCER DE LA GORGE - CHU Bordeaux 2024Lien
- [2] Référentiel national de traitement des cancers des VADS - SFORL 2024Lien
- [3] Cancer du larynx et de l'hypopharynx - HCL 2024Lien
- [4] Reduced-volume radiotherapy versus conventional - PubMed 2024Lien
- [5] Advances in individualization of systemic treatment - ScienceDirect 2024Lien
- [9] ORL et chirurgie maxillo-faciale - Grobien 2023Lien
- [10] Larmoiement Unilatéral Révélant un Carcinome Épidermoïde du Cavum - HSD 2023Lien
- [12] Identification multimodale d'une cohorte de patients porteurs de cancers rares de la tête et du cou - AP-HP 2024Lien
- [13] Survie des cancers du cavum métastatiques - CHU Hassan II Fès 2022Lien
- [14] Cancer du nasopharynx - MSD ManualsLien
- [15] Cancer du nasopharynx - Société canadienne du cancerLien
- [16] Cancer du nasopharynx : définition, symptôme, espérance - ElsanLien
Publications scientifiques
- Caractéristiques cliniques et évolutives des syndromes paranéoplasiques rhumatologiques en milieu de médecine interne: étude de 17 observations (2024)
- Traitement multidisciplinaire des lymphomes de l'oropharynx: deux cas cliniques emblématiques
- [PDF][PDF] Le Polype de Killian (2022)[PDF]
- [LIVRE][B] ORL et chirurgie maxillo-faciale (2023)
- Larmoiement Unilatéral Révélant un Carcinome Épidermoïde du Cavum: À Propos d'un Cas (2023)
Ressources web
- Cancer du nasopharynx - Affections de l'oreille, du nez et ... (msdmanuals.com)
Les symptômes sont tardifs, notamment un écoulement nasal sanglant, une obstruction nasale, une perte de l'audition, une douleur auriculaire, une tuméfaction ...
- Cancer du nasopharynx (cancer.ca)
Il est possible que le cancer du nasopharynx ne cause pas de signes ni de symptômes aux premiers stades de la maladie. Les symptômes apparaissent une fois que ...
- Cancer du nasopharynx : définition, symptôme, espérance ... (elsan.care)
Quels sont les symptômes du cancer du nasopharynx ? ; audition en baisse; ; épanchement dans l'oreille moyenne; ; douleurs dans l'oreille; ; écoulement du nez (pus ...
- Cancer du nasopharynx (cavum), UCNT - InfoCancer (arcagy.org)
30 sept. 2024 — LES SYMPTÔMES. Les cancers de l'oropharynx se manifestent habituellement par une dysphagie haute (difficulté à avaler), une otalgie unilatérale ...
- Cancer des fosses nasales, sinus, bouche, pharynx et larynx (ameli.fr)
26 févr. 2025 — Des symptômes concernant le nez, la bouche ou la gorge qui ne passent pas · douleur continue à un endroit précis ; · grosseur au niveau du cou ( ...

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Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.
