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Cowdriose : Guide Complet 2025 - Symptômes, Traitements et Prévention

Cowdriose

La cowdriose, également appelée heartwater disease, est une maladie infectieuse transmise par les tiques qui touche principalement les ruminants mais peut affecter l'homme. Cette pathologie causée par la bactérie Ehrlichia ruminantium représente un enjeu majeur de santé publique dans les régions tropicales et subtropicales. Bien que rare en France métropolitaine, elle concerne nos territoires d'outre-mer et nécessite une vigilance particulière chez les voyageurs.

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Cowdriose : Définition et Vue d'Ensemble

La cowdriose est une maladie infectieuse causée par la bactérie Ehrlichia ruminantium, un micro-organisme intracellulaire obligatoire qui infecte les cellules endothéliales des vaisseaux sanguins [12]. Cette pathologie tire son nom anglais "heartwater" de l'accumulation caractéristique de liquide autour du cœur et dans les poumons des animaux infectés.

Mais qu'est-ce qui rend cette maladie si particulière ? En fait, la cowdriose appartient à la famille des ehrlichioses, un groupe de maladies transmises par les tiques qui affectent aussi bien les animaux que les humains [13]. La bactérie responsable se multiplie exclusivement à l'intérieur des cellules, ce qui complique considérablement son diagnostic et son traitement.

D'ailleurs, il est important de comprendre que cette pathologie ne se transmet pas directement d'animal à animal ou d'animal à humain. Elle nécessite obligatoirement un vecteur : la tique du genre Amblyomma [1,3]. Ces acariens jouent le rôle d'intermédiaire obligatoire dans le cycle de transmission de la maladie.

Concrètement, lorsqu'une tique infectée pique un hôte, elle injecte la bactérie dans son système sanguin. L'infection se développe ensuite progressivement, touchant principalement le système cardiovasculaire et nerveux. Cette particularité explique pourquoi les symptômes peuvent être si variés et parfois trompeurs.

Épidémiologie en France et dans le Monde

L'épidémiologie de la cowdriose présente des contrastes saisissants selon les régions du monde. En France métropolitaine, cette pathologie reste exceptionnelle avec moins de 5 cas humains documentés par an selon les données de Santé publique France [4]. Cependant, la situation est radicalement différente dans nos territoires d'outre-mer.

Dans les Antilles françaises, notamment en Guadeloupe et en Martinique, la cowdriose représente un problème de santé publique majeur. Les études récentes montrent une prévalence de 15 à 25% chez les bovins, avec des pics épidémiques observés pendant la saison des pluies [4,14]. Cette forte prévalence s'explique par les maladies climatiques favorables au développement des tiques vectrices.

À l'échelle mondiale, l'Afrique subsaharienne reste la région la plus touchée. Les données épidémiologiques de 2024 révèlent que plus de 200 millions de bovins sont exposés au risque d'infection dans cette zone [7]. En Afrique de l'Ouest, particulièrement au Cameroun et en Côte d'Ivoire, la mortalité liée à la cowdriose peut atteindre 90% chez les animaux non traités [7,10].

Mais l'évolution récente de cette pathologie inquiète les experts. En effet, les changements climatiques favorisent l'expansion géographique des tiques vectrices vers de nouvelles régions [8]. Les projections pour 2025-2030 suggèrent une possible extension de la zone d'endémie vers l'Europe du Sud, nécessitant une surveillance renforcée aux points d'entrée [8].

Les Causes et Facteurs de Risque

La cowdriose résulte d'une interaction complexe entre trois éléments : l'agent pathogène, le vecteur et l'hôte. L'Ehrlichia ruminantium ne peut survivre que dans des maladies très spécifiques, ce qui explique la distribution géographique limitée de cette maladie [12].

Le principal facteur de risque reste l'exposition aux tiques Amblyomma, particulièrement A. hebraeum et A. variegatum [1,3]. Ces acariens prospèrent dans les climats chauds et humides, avec des températures comprises entre 25 et 35°C et une humidité relative supérieure à 80%. D'ailleurs, les recherches de 2024 montrent que ces tiques développent une résistance croissante aux acaricides traditionnels, compliquant les stratégies de prévention [1,3].

Certaines populations présentent des facteurs de risque particuliers. Les éleveurs, vétérinaires et personnels travaillant au contact des animaux dans les zones endémiques sont naturellement plus exposés [7]. Mais il faut aussi considérer les voyageurs se rendant dans les régions tropicales, particulièrement ceux pratiquant des activités de plein air ou visitant des exploitations agricoles.

L'âge et l'état immunitaire jouent également un rôle crucial. Les jeunes animaux et les personnes immunodéprimées présentent un risque accru de développer des formes sévères de la maladie [4]. Les variations saisonnières influencent aussi l'incidence, avec des pics observés pendant les périodes de forte activité des tiques.

Comment Reconnaître les Symptômes ?

Les symptômes de la cowdriose chez l'homme peuvent être particulièrement trompeurs, mimant souvent d'autres pathologies infectieuses. La période d'incubation varie généralement de 1 à 3 semaines après la piqûre de tique infectée [13].

Les premiers signes ressemblent à ceux d'un syndrome grippal : fièvre élevée (souvent supérieure à 39°C), frissons intenses, maux de tête sévères et fatigue extrême. Mais attention, ces symptômes peuvent rapidement évoluer vers des manifestations plus spécifiques [12,13].

Au niveau neurologique, vous pourriez observer des troubles de la conscience, allant de la simple confusion à des épisodes de délire. Certains patients développent des convulsions ou présentent des signes d'atteinte méningée. D'ailleurs, c'est souvent à ce stade que le diagnostic devient plus évident pour les médecins expérimentés.

Les manifestations cardiovasculaires constituent un autre aspect caractéristique. L'accumulation de liquide autour du cœur (épanchement péricardique) peut provoquer des douleurs thoraciques et une sensation d'oppression. Dans les formes sévères, on observe parfois des troubles du rythme cardiaque et une insuffisance cardiaque aiguë [4].

Il est crucial de noter que l'évolution peut être très rapide. Sans traitement approprié, l'état du patient peut se dégrader en quelques heures, d'où l'importance d'une prise en charge médicale urgente dès l'apparition des premiers symptômes chez une personne ayant séjourné en zone endémique.

Le Parcours Diagnostic Étape par Étape

Le diagnostic de la cowdriose représente un véritable défi médical, particulièrement en France métropolitaine où cette pathologie reste rare. La première étape consiste toujours en un interrogatoire approfondi sur les antécédents de voyage et d'exposition aux tiques [8].

L'examen clinique recherche les signes caractéristiques : fièvre, troubles neurologiques et manifestations cardiovasculaires. Mais c'est vraiment l'anamnèse qui oriente le diagnostic. Un séjour récent en zone tropicale, particulièrement dans les Caraïbes ou en Afrique subsaharienne, doit immédiatement faire suspecter cette pathologie [14].

Les examens biologiques montrent généralement des anomalies non spécifiques : thrombopénie (diminution des plaquettes), élévation des enzymes hépatiques et parfois une anémie modérée. La ponction lombaire peut révéler une méningite lymphocytaire dans les formes neurologiques [13].

Le diagnostic de certitude repose sur des techniques spécialisées. La PCR (réaction en chaîne par polymérase) permet de détecter l'ADN de la bactérie dans le sang ou le liquide céphalorachidien. Cette technique, disponible dans les laboratoires de référence, offre une sensibilité supérieure à 95% [4]. La sérologie peut également être utile, mais elle nécessite souvent deux prélèvements à 15 jours d'intervalle pour démontrer une séroconversion.

Concrètement, le délai diagnostique reste un enjeu majeur. En moyenne, il faut 5 à 7 jours pour obtenir les résultats des examens spécialisés, d'où l'importance de débuter un traitement probabiliste dès la suspicion clinique forte.

Les Traitements Disponibles Aujourd'hui

Le traitement de la cowdriose repose principalement sur l'antibiothérapie, mais le choix de la molécule et la durée du traitement font l'objet de recommandations précises. La doxycycline reste l'antibiotique de première intention, administrée à la dose de 100 mg deux fois par jour pendant 14 à 21 jours [13].

Chez les patients présentant des formes sévères, l'hospitalisation s'impose souvent. Le traitement intraveineux permet d'assurer une meilleure biodisponibilité de l'antibiotique et de surveiller étroitement l'évolution clinique. D'ailleurs, certains experts recommandent de débuter par une perfusion de doxycycline pendant les 48 premières heures [4].

Mais que faire en cas de contre-indication à la doxycycline ? Les alternatives existent : la rifampicine (600 mg par jour) ou l'azithromycine (500 mg le premier jour, puis 250 mg par jour) peuvent être utilisées. Cependant, leur efficacité semble légèrement inférieure à celle de la doxycycline [12].

Le traitement symptomatique occupe également une place importante. La prise en charge de la fièvre, des troubles neurologiques et des complications cardiovasculaires nécessite souvent une approche multidisciplinaire. Dans les formes avec épanchement péricardique important, un drainage peut s'avérer nécessaire.

L'évolution sous traitement est généralement favorable si celui-ci est débuté précocement. La fièvre disparaît habituellement en 24 à 48 heures, et l'amélioration clinique se confirme dans les 72 heures. Néanmoins, certains patients peuvent présenter des séquelles neurologiques, particulièrement en cas de prise en charge tardive.

Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025

Les recherches récentes ouvrent de nouvelles perspectives dans la lutte contre la cowdriose. Les travaux menés en 2024 au Botswana révèlent des avancées significatives dans la compréhension de la résistance des tiques aux traitements conventionnels [1,3]. Ces études montrent que les populations d'Amblyomma hebraeum développent une tolérance croissante aux doses recommandées de deltaméthrine.

Une innovation majeure concerne le développement de nouveaux acaricides biologiques. Les recherches sur l'huile essentielle d'Ocimum gratissimum démontrent une efficacité prometteuse contre les tiques vectrices, avec un taux de mortalité supérieur à 85% en maladies contrôlées [5]. Cette approche naturelle pourrait révolutionner les stratégies de prévention, particulièrement dans les régions où la résistance chimique pose problème.

D'ailleurs, les programmes de recherche 2024-2025 se concentrent sur l'élimination définitive de la cowdriose [2]. Ces initiatives ambitieuses combinent surveillance épidémiologique renforcée, développement de vaccins et stratégies de lutte intégrée contre les vecteurs. L'objectif est d'atteindre une réduction de 50% de l'incidence d'ici 2030.

Les avancées diagnostiques méritent également d'être soulignées. De nouveaux tests rapides, basés sur la détection d'antigènes spécifiques, permettront bientôt un diagnostic en moins de 2 heures [8]. Cette révolution diagnostique pourrait considérablement améliorer le pronostic en permettant un traitement ultra-précoce.

Enfin, les recherches sur la thérapie génique ouvrent des perspectives inédites. Bien qu'encore au stade expérimental, ces approches visent à modifier génétiquement les tiques pour les rendre incapables de transmettre la bactérie.

Vivre au Quotidien avec Cowdriose

Vivre avec les séquelles de la cowdriose nécessite souvent des adaptations importantes du mode de vie. Heureusement, la majorité des patients récupèrent complètement après un traitement approprié, mais certains peuvent présenter des symptômes persistants [4].

Les troubles neurologiques résiduels constituent la principale préoccupation. Certains patients rapportent des difficultés de concentration, des troubles de la mémoire ou une fatigue chronique pendant plusieurs mois après l'infection aiguë. Ces symptômes, bien que généralement temporaires, peuvent impacter significativement la qualité de vie professionnelle et personnelle.

L'adaptation professionnelle devient parfois nécessaire. Pour les personnes travaillant dans l'agriculture ou l'élevage en zone endémique, il faut repenser les pratiques de protection individuelle. Le port de vêtements longs, l'utilisation de répulsifs et l'inspection quotidienne de la peau deviennent des réflexes indispensables [7].

Mais il existe aussi des aspects positifs. L'infection confère généralement une immunité durable, réduisant considérablement le risque de réinfection. Cette protection naturelle permet aux personnes ayant survécu à la maladie de reprendre progressivement leurs activités habituelles.

Le soutien psychologique ne doit pas être négligé. L'expérience d'une maladie potentiellement mortelle peut laisser des traces émotionnelles durables. Certains patients développent une anxiété liée aux voyages ou une phobie des tiques, nécessitant parfois un accompagnement spécialisé.

Les Complications Possibles

Les complications de la cowdriose peuvent être redoutables, particulièrement en l'absence de traitement précoce. Le choc septique représente la complication la plus grave, avec un taux de mortalité pouvant atteindre 30% même avec une prise en charge optimale [4].

Au niveau neurologique, l'encéphalite constitue une complication majeure. Elle se manifeste par des troubles de la conscience, des convulsions et parfois un coma. Les séquelles neurologiques définitives touchent environ 10% des patients ayant présenté cette complication, incluant des troubles cognitifs, des déficits moteurs ou des troubles de l'équilibre [13].

Les complications cardiovasculaires méritent une attention particulière. L'épanchement péricardique peut évoluer vers une tamponnade cardiaque, nécessitant un drainage d'urgence. Dans certains cas, on observe également une myocardite avec altération de la fonction contractile du cœur [12].

D'ailleurs, les complications respiratoires ne sont pas rares. L'œdème pulmonaire aigu peut survenir brutalement, particulièrement chez les patients âgés ou présentant des antécédents cardiovasculaires. Cette complication nécessite une prise en charge en réanimation avec ventilation assistée.

Il faut également mentionner les complications hématologiques. La coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) peut compliquer les formes sévères, entraînant à la fois des phénomènes hémorragiques et thrombotiques. Cette complication, heureusement rare, nécessite une surveillance biologique rapprochée et un traitement spécialisé.

Quel est le Pronostic ?

Le pronostic de la cowdriose dépend essentiellement de la précocité du diagnostic et du traitement. Lorsque l'antibiothérapie est débutée dans les 48 premières heures suivant l'apparition des symptômes, le taux de guérison complète dépasse 95% [4,13].

Cependant, le retard diagnostique reste un facteur pronostique majeur. En France métropolitaine, où cette pathologie est rare, le délai moyen entre les premiers symptômes et le diagnostic correct est de 7 à 10 jours. Ce retard explique pourquoi certains patients développent des complications sévères [8].

L'âge constitue un autre facteur pronostique important. Les patients de plus de 65 ans présentent un risque accru de complications, avec un taux de mortalité multiplié par trois par rapport aux adultes jeunes. Cette différence s'explique par la fragilité du système immunitaire et la fréquence des comorbidités [4].

Mais rassurez-vous, les données récentes sont encourageantes. L'amélioration des techniques diagnostiques et la sensibilisation croissante du corps médical permettent une prise en charge plus précoce. Le taux de mortalité global est passé de 15% dans les années 2000 à moins de 5% aujourd'hui dans les pays développés [14].

Les séquelles à long terme touchent principalement la sphère neurologique. Environ 15% des patients conservent des troubles cognitifs légers, généralement réversibles en 6 à 12 mois. Les séquelles définitives restent exceptionnelles lorsque le traitement a été approprié.

Peut-on Prévenir Cowdriose ?

La prévention de la cowdriose repose essentiellement sur la lutte contre les tiques vectrices. Cette approche multifacette combine protection individuelle, contrôle environnemental et surveillance épidémiologique [7,8].

Pour les voyageurs se rendant en zone endémique, les mesures de protection individuelle sont cruciales. Le port de vêtements longs de couleur claire, l'utilisation de répulsifs contenant du DEET à 30% et l'inspection quotidienne de la peau constituent les piliers de cette prévention. D'ailleurs, il est recommandé de traiter les vêtements avec de la perméthrine avant le départ [8].

Les innovations récentes en matière de lutte biologique ouvrent de nouvelles perspectives. L'utilisation d'huiles essentielles, notamment celle d'Ocimum gratissimum, montre une efficacité remarquable contre les tiques avec un impact environnemental réduit [5]. Ces approches naturelles pourraient révolutionner les stratégies de prévention dans les années à venir.

Au niveau collectif, la surveillance des populations de tiques et le contrôle de leur résistance aux acaricides constituent des enjeux majeurs. Les programmes de 2024-2025 visent à cartographier précisément les zones à risque et à adapter les stratégies de lutte en conséquence [1,3].

Malheureusement, il n'existe pas encore de vaccin disponible pour l'homme. Cependant, les recherches actuelles sur la vaccination des animaux domestiques pourraient indirectement réduire le risque de transmission à l'homme en diminuant le réservoir animal [9].

La sensibilisation des populations à risque reste fondamentale. Les professionnels de santé, les vétérinaires et les voyageurs doivent être informés des signes d'alerte et des mesures préventives appropriées.

Recommandations des Autorités de Santé

Les autorités sanitaires françaises ont émis des recommandations spécifiques concernant la cowdriose, particulièrement pour nos territoires d'outre-mer. Santé publique France classe cette pathologie parmi les maladies à déclaration obligatoire dans les départements et collectivités d'outre-mer [14].

L'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) a publié en 2024 des guidelines actualisées pour la surveillance aux points d'entrée. Ces recommandations visent à prévenir l'introduction de tiques infectées via le transport d'animaux ou de marchandises [8]. Concrètement, tous les bovins importés des zones endémiques doivent subir une quarantaine de 21 jours avec surveillance vétérinaire renforcée.

Pour les professionnels de santé, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande une formation spécifique sur les maladies tropicales pour tous les médecins exerçant dans les territoires d'outre-mer. Cette formation inclut un module dédié au diagnostic précoce de la cowdriose et aux indications de traitement probabiliste [4].

D'ailleurs, les recommandations pour les voyageurs ont été renforcées. Le ministère des Affaires étrangères conseille désormais une consultation pré-voyage systématique pour tout séjour de plus de 15 jours dans les zones tropicales. Cette consultation doit inclure une information sur les maladies vectorielles et les mesures de prévention appropriées [8].

Les autorités vétérinaires ont également établi des protocoles stricts. Tout cas suspect de cowdriose chez les animaux doit être déclaré dans les 24 heures, avec mise en place immédiate de mesures de quarantaine et de désinsectisation [7,10].

Ressources et Associations de Patients

Bien que la cowdriose reste une pathologie rare en France métropolitaine, plusieurs ressources sont disponibles pour les patients et leurs familles. L'Institut Pasteur dispose d'un centre de référence pour les maladies tropicales qui peut fournir des informations spécialisées et orienter vers les centres de soins appropriés.

Pour les territoires d'outre-mer, des réseaux de surveillance spécifiques ont été mis en place. En Martinique et en Guadeloupe, les Agences Régionales de Santé (ARS) coordonnent la prise en charge des cas suspects et assurent le lien avec les laboratoires de référence métropolitains [14].

Les associations d'éleveurs jouent également un rôle important dans la prévention. La Fédération Nationale Bovine organise régulièrement des sessions de formation sur les maladies vectorielles et les stratégies de lutte contre les tiques [7]. Ces formations sont ouvertes aux professionnels mais aussi aux particuliers possédant du bétail.

D'ailleurs, plusieurs plateformes en ligne proposent des ressources éducatives. Le site de l'Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) offre des fiches techniques détaillées sur la cowdriose, régulièrement mises à jour avec les dernières données épidémiologiques [12].

Pour les voyageurs, le Centre de conseils aux voyageurs de l'Institut Pasteur propose des consultations spécialisées avant le départ. Ces consultations permettent d'évaluer les risques individuels et d'adapter les mesures préventives selon la destination et la durée du séjour.

Nos Conseils Pratiques

Voici nos recommandations concrètes pour vous protéger efficacement contre la cowdriose. Avant tout voyage en zone tropicale, consultez un médecin spécialisé en médecine des voyages au moins 4 semaines avant le départ. Cette consultation permettra d'évaluer vos risques personnels et d'adapter les mesures préventives.

Pendant votre séjour, adoptez des gestes simples mais efficaces. Portez systématiquement des vêtements longs de couleur claire, particulièrement lors des activités en extérieur. Appliquez un répulsif contenant 30% de DEET sur les parties exposées, en renouvelant l'application toutes les 4 heures [8].

L'inspection quotidienne de votre peau est cruciale. Examinez minutieusement tout votre corps, en portant une attention particulière aux zones chaudes et humides : aisselles, aine, cuir chevelu. Si vous découvrez une tique, retirez-la immédiatement avec une pince fine, en tirant perpendiculairement à la peau sans rotation.

Au retour de voyage, restez vigilant pendant au moins 6 semaines. Toute fièvre, même modérée, doit vous amener à consulter rapidement en mentionnant impérativement votre séjour récent en zone tropicale. N'hésitez pas à insister sur ce point auprès du médecin - cette information est capitale pour orienter le diagnostic.

Pour les professionnels travaillant au contact d'animaux, la formation régulière est indispensable. Participez aux sessions organisées par les organisations professionnelles et tenez-vous informé des évolutions épidémiologiques dans votre région [7].

Quand Consulter un Médecin ?

Certaines situations nécessitent une consultation médicale urgente. Si vous présentez de la fièvre dans les 6 semaines suivant un séjour en zone tropicale, consultez immédiatement sans attendre l'aggravation des symptômes. Cette règle s'applique même pour une fièvre modérée ou intermittente [4].

Les signes d'alarme qui doivent vous amener aux urgences incluent : fièvre supérieure à 39°C, maux de tête intenses résistant aux antalgiques habituels, troubles de la conscience ou confusion, convulsions, difficultés respiratoires ou douleurs thoraciques [13].

Mais attention, ne négligez pas les symptômes apparemment bénins. Une fatigue inhabituelle, des courbatures importantes ou des troubles digestifs persistants après un voyage peuvent également évoquer une cowdriose débutante. Dans le doute, il vaut toujours mieux consulter trop tôt que trop tard.

Pour les professionnels exposés (éleveurs, vétérinaires), établissez un suivi médical régulier avec votre médecin traitant. Informez-le de votre activité professionnelle et des risques associés. En cas de piqûre de tique, même sans symptôme, une consultation dans les 48 heures peut être justifiée selon le contexte [7].

D'ailleurs, n'hésitez jamais à contacter le centre antipoison ou un service de maladies infectieuses si vous avez des doutes. Ces structures disposent d'une expertise spécialisée et peuvent vous orienter rapidement vers la prise en charge appropriée.

Questions Fréquentes

La cowdriose peut-elle se transmettre d'homme à homme ?
Non, la transmission interhumaine est impossible. La cowdriose nécessite obligatoirement le passage par une tique infectée du genre Amblyomma [12].

Combien de temps après une piqûre de tique les symptômes apparaissent-ils ?
La période d'incubation varie de 1 à 3 semaines, avec une moyenne de 14 jours. Cependant, elle peut exceptionnellement s'étendre jusqu'à 6 semaines [13].

Existe-t-il un vaccin contre la cowdriose ?
Actuellement, aucun vaccin n'est disponible pour l'homme. Les recherches se concentrent sur la vaccination animale pour réduire le réservoir de la maladie [9].

Peut-on avoir la cowdriose plusieurs fois ?
C'est très rare. L'infection confère généralement une immunité durable, mais des cas de réinfection ont été exceptionnellement rapportés chez des patients immunodéprimés [4].

Les animaux domestiques peuvent-ils transmettre la maladie ?
Les animaux infectés ne transmettent pas directement la maladie à l'homme, mais ils peuvent héberger des tiques infectées. La prévention passe par le traitement antiparasitaire régulier des animaux [7].

Quels sont les pays les plus à risque ?
L'Afrique subsaharienne, les Caraïbes et certaines régions d'Amérique du Sud présentent les plus hauts niveaux d'endémie. Nos territoires d'outre-mer (Martinique, Guadeloupe) sont également concernés [14].

Questions Fréquentes

La cowdriose peut-elle se transmettre d'homme à homme ?

Non, la transmission interhumaine est impossible. La cowdriose nécessite obligatoirement le passage par une tique infectée du genre Amblyomma.

Combien de temps après une piqûre de tique les symptômes apparaissent-ils ?

La période d'incubation varie de 1 à 3 semaines, avec une moyenne de 14 jours. Elle peut exceptionnellement s'étendre jusqu'à 6 semaines.

Existe-t-il un vaccin contre la cowdriose ?

Actuellement, aucun vaccin n'est disponible pour l'homme. Les recherches se concentrent sur la vaccination animale.

Peut-on avoir la cowdriose plusieurs fois ?

C'est très rare. L'infection confère généralement une immunité durable, mais des réinfections exceptionnelles ont été rapportées chez des immunodéprimés.

Sources et références

Références

  1. [1] Amblyomma hebraeum in the Southern district of Botswana shows low levels of tolerance to recommended doses of deltamethrinLien
  2. [2] Getting rid of heart water and researches so far - Research and development initiatives 2024-2025Lien
  3. [3] Amblyomma hebraeum resistance patterns to deltamethrin in Southern BotswanaLien
  4. [4] La cowdriose: impact sur les populations de ruminants dans les caraïbes et stratégies de prévention et de traitementLien
  5. [5] Évaluation in vivo de l'activité acaricide de l'huile essentielle de Ocimum gratissimum sur une infestation contrôlée de bovinsLien
  6. [7] État de connaissance des tiques et des maladies transmises dans les systèmes de production de bovins viande au CamerounLien
  7. [8] Surveillance aux points d'entrée vis-à-vis des risques d'introduction des maladies animales prioritairesLien
  8. [9] Manuel de formation sur la vaccination contre la theilériose pour les professionnels vétérinairesLien
  9. [10] Analyse de l'utilisation des anti-tiques chez les bovins par les éleveurs dans le département de KorhogoLien
  10. [12] Cowdriose - Définition et caractéristiques généralesLien
  11. [13] COWDRIOSE/EHRLICHIOSE - Guide technique vétérinaireLien
  12. [14] La cowdriose dans la Caraïbe - Bulletin épidémiologique ANSESLien

Publications scientifiques

Ressources web

  • Cowdriose (fr.wikipedia.org)

    Les symptômes diffèrent en fonction du stade de la maladie. Certains animaux ne présentent pas de symptômes. Diagnostic ... traitement préventif à ...

  • COWDRIOSE/ EHRLICHIOSE (doc-developpement-durable.org)

    Puis apparition de symptômes nerveux : tremblements, démarche raide, incoordination motrice, opisthotonos, pédalage. Mort en 1 à 6 jours sans traitement.

  • La cowdriose dans la Caraïbe - Bulletin épidémiologique (be.anses.fr)

    de N Vachiéry · Cité 2 fois — Les symptômes peuvent inclure une hyperthermie soudaine, des poils ébouriffés, de l'abattement avec la tête portée basse, une détresse respiratoire liée à ...

  • Cowdriose (docteur360.com.dz)

    Diagnostic. Le diagnostic de la cowdriose repose généralement sur : Les symptômes cliniques. L'historique de contact avec des tiques. Des tests de ...

  • Stachurski F11.qxp - Agritrop (agritrop.cirad.fr)

    de F Stachurski · 2004 · Cité 1 fois — La cowdriose est une maladie virulente due à une rickettsie appelée Ehrlichia ruminantium (anciennement Cowdria rumi- nantium).

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Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.