Anomalies congénitales du cycle de l'urée : Guide Complet 2025 | Symptômes, Traitements

Les anomalies congénitales du cycle de l'urée représentent un groupe de maladies génétiques rares mais graves qui affectent la capacité de l'organisme à éliminer l'ammoniaque. Ces pathologies, touchant environ 1 naissance sur 35 000 en France selon la HAS [1], peuvent provoquer des complications neurologiques sévères si elles ne sont pas diagnostiquées et traitées rapidement. Heureusement, les avancées thérapeutiques récentes offrent de nouveaux espoirs aux patients et à leurs familles.

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Anomalies congénitales du cycle de l'urée : Définition et Vue d'Ensemble
Le cycle de l'urée est un processus biochimique essentiel qui se déroule principalement dans le foie. Il permet de transformer l'ammoniaque, une substance toxique produite lors de la dégradation des protéines, en urée, beaucoup moins dangereuse pour l'organisme [1,15].
Mais que se passe-t-il quand ce mécanisme ne fonctionne pas correctement ? Les anomalies congénitales du cycle de l'urée résultent de déficits enzymatiques héréditaires qui perturbent cette transformation vitale. L'ammoniaque s'accumule alors dans le sang, provoquant une hyperammoniémie potentiellement mortelle [9].
Ces pathologies regroupent six déficits enzymatiques principaux, chacun correspondant à une étape spécifique du cycle. Le plus fréquent est le déficit en ornithine transcarbamylase (OTC), représentant environ 60% des cas selon les données françaises [1]. D'ailleurs, cette forme particulière présente une transmission liée au chromosome X, expliquant pourquoi elle touche majoritairement les garçons.
L'important à retenir : ces maladies peuvent se manifester à tout âge, depuis la période néonatale jusqu'à l'âge adulte. En fait, certains patients ne développent leurs premiers symptômes qu'après 50 ans, souvent déclenchés par un stress métabolique comme une infection ou une intervention chirurgicale [16].
Épidémiologie en France et dans le Monde
Les données épidémiologiques françaises révèlent une prévalence estimée à 1 cas pour 35 000 naissances, soit environ 23 nouveaux cas par an dans notre pays [1]. Cette fréquence place les anomalies du cycle de l'urée parmi les maladies métaboliques héréditaires les plus rares.
Cependant, les chiffres varient considérablement selon les régions. En Bretagne, le registre CoCoA 2024 montre une incidence légèrement supérieure, avec 1 cas pour 30 000 naissances, possiblement liée à des facteurs génétiques populationnels spécifiques [4]. Cette variation régionale souligne l'importance du dépistage néonatal systématique.
Au niveau international, l'Espagne rapporte des données similaires avec son registre national, confirmant une prévalence de 1/35 000 à 1/40 000 naissances [5]. Mais attention, ces chiffres pourraient être sous-estimés. En effet, de nombreux cas légers ou à révélation tardive échappent encore au diagnostic, particulièrement chez les femmes porteuses de déficit OTC [1].
L'analyse par sexe révèle une répartition inégale : 70% des cas diagnostiqués concernent des garçons, principalement en raison de la transmission liée à l'X du déficit OTC [1]. Cette disproportion tend néanmoins à s'atténuer avec l'amélioration des techniques diagnostiques qui permettent d'identifier davantage de formes féminines atténuées.
Concrètement, on estime qu'environ 800 à 1000 personnes vivent actuellement avec une anomalie du cycle de l'urée en France. Ce nombre pourrait doubler d'ici 2030 grâce aux progrès diagnostiques et thérapeutiques qui améliorent la survie des patients [1,4].
Les Causes et Facteurs de Risque
Les anomalies congénitales du cycle de l'urée sont des maladies strictement génétiques, causées par des mutations dans les gènes codant pour les enzymes du cycle de l'urée [1,15]. Chaque déficit correspond à une enzyme spécifique défaillante.
Le déficit en ornithine transcarbamylase (OTC) résulte de mutations du gène OTC situé sur le chromosome X. Cette localisation explique pourquoi les garçons, n'ayant qu'un seul chromosome X, développent des formes plus sévères que les filles qui peuvent compenser partiellement grâce à leur second chromosome X [16].
Les autres déficits suivent une transmission autosomique récessive. Cela signifie que les deux parents doivent être porteurs de la mutation pour que leur enfant développe la maladie. Le risque est alors de 25% à chaque grossesse [1]. D'ailleurs, ces couples bénéficient aujourd'hui d'un conseil génétique spécialisé et de techniques de diagnostic prénatal.
Certains facteurs peuvent révéler ou aggraver une anomalie du cycle de l'urée jusque-là silencieuse. Les infections, la fièvre, le jeûne prolongé ou encore la prise de certains médicaments comme les corticoïdes augmentent la production d'ammoniaque et peuvent déclencher une crise [9,16]. Il est donc crucial que les patients et leurs familles connaissent ces facteurs déclenchants.
Comment Reconnaître les Symptômes ?
Les symptômes des anomalies du cycle de l'urée résultent directement de l'accumulation d'ammoniaque dans le sang et le cerveau. Cette hyperammoniémie provoque des manifestations neurologiques qui peuvent être dramatiques si elles ne sont pas rapidement prises en charge [1,9].
Chez le nouveau-né, les signes d'alerte apparaissent généralement dans les premiers jours de vie. Vous pourriez observer une somnolence excessive, des difficultés alimentaires, des vomissements répétés ou encore une hypotonie (bébé mou). Ces symptômes, malheureusement non spécifiques, peuvent être confondus avec d'autres pathologies néonatales [9].
Mais attention, certaines formes se révèlent plus tardivement. Chez l'enfant et l'adulte, les manifestations incluent des troubles du comportement, une confusion, des maux de tête intenses, et dans les cas sévères, un coma [15,16]. Il est frappant de constater que certains patients développent une aversion instinctive pour les protéines, leur organisme tentant ainsi de limiter la production d'ammoniaque.
Les crises d'hyperammoniémie peuvent survenir de façon imprévisible, souvent déclenchées par des situations de stress métabolique. Les patients décrivent fréquemment des épisodes de léthargie, de vomissements et de troubles de la conscience qui nécessitent une hospitalisation d'urgence [1]. Heureusement, entre les crises, beaucoup de patients mènent une vie relativement normale.
Le Parcours Diagnostic Étape par Étape
Le diagnostic des anomalies du cycle de l'urée repose sur une approche méthodique combinant examens biologiques et analyses génétiques [1]. La première étape consiste à doser l'ammoniémie, qui constitue le marqueur principal de ces pathologies.
Concrètement, un taux d'ammoniaque sanguin supérieur à 100 μmol/L chez un nouveau-né ou 50 μmol/L chez un enfant plus âgé doit faire suspecter un déficit du cycle de l'urée [15]. Mais ce dosage nécessite des précautions particulières : le prélèvement doit être acheminé rapidement au laboratoire dans la glace pour éviter une élévation artificielle.
L'analyse des acides aminés plasmatiques et urinaires permet ensuite d'orienter vers le déficit enzymatique spécifique. Par exemple, une élévation de la citrulline oriente vers un déficit en argininosuccinate synthétase, tandis qu'un taux bas suggère plutôt un déficit OTC [1,16]. Ces profils biochimiques constituent de véritables empreintes diagnostiques.
Le diagnostic génétique confirme définitivement la pathologie en identifiant les mutations responsables. Cette étape est cruciale car elle permet un conseil génétique précis pour la famille et ouvre la voie à un diagnostic prénatal lors de grossesses ultérieures [1]. D'ailleurs, les techniques de séquençage nouvelle génération ont considérablement accéléré ce processus diagnostique.
Il faut savoir que le diagnostic peut parfois être retardé, particulièrement pour les formes à révélation tardive. Certains patients errent pendant des années avant d'obtenir le bon diagnostic, leurs symptômes étant attribués à tort à des troubles psychiatriques ou neurologiques [16].
Les Traitements Disponibles Aujourd'hui
La prise en charge des anomalies du cycle de l'urée repose sur une approche multidisciplinaire visant à réduire la production d'ammoniaque et à favoriser son élimination [1]. Le traitement combine mesures diététiques, médicaments spécifiques et parfois interventions chirurgicales.
La restriction protéique constitue le pilier du traitement. Les patients doivent limiter leur apport en protéines naturelles tout en maintenant un apport énergétique suffisant. Cette restriction, souvent difficile à accepter, nécessite un suivi nutritionnel spécialisé pour éviter les carences [15,16]. Heureusement, des mélanges d'acides aminés spécialement formulés permettent de couvrir les besoins essentiels.
Les médicaments épurateurs d'ammoniaque représentent une avancée majeure. Le phénylbutyrate de sodium (Ammonaps®) et le glycérol phénylbutyrate (Ravicti®) offrent des voies alternatives d'élimination de l'azote [1]. Ces traitements, pris quotidiennement, permettent à de nombreux patients de mener une vie quasi-normale.
En cas de crise aiguë d'hyperammoniémie, la dialyse peut s'avérer nécessaire pour éliminer rapidement l'ammoniaque du sang. Cette intervention d'urgence peut sauver la vie du patient et prévenir les séquelles neurologiques irréversibles [9,15]. Certains centres spécialisés disposent maintenant de protocoles de dialyse adaptés aux enfants.
Pour les formes les plus sévères, la transplantation hépatique reste parfois la seule option thérapeutique. Cette intervention lourde permet de restaurer un cycle de l'urée fonctionnel, mais nécessite un traitement immunosuppresseur à vie [1]. Les résultats sont encourageants avec des taux de survie supérieurs à 80% à 5 ans.
Innovations Thérapeutiques et Recherche 2024-2025
L'année 2024 marque un tournant dans le traitement des anomalies congénitales du cycle de l'urée avec l'émergence de thérapies révolutionnaires. Un cas emblématique a fait sensation : un nourrisson français atteint d'une forme ultra-rare a bénéficié d'un traitement personnalisé inédit basé sur l'édition génomique [2].
Cette approche, développée par une équipe franco-suisse, utilise la technologie CRISPR pour corriger directement les mutations responsables du déficit enzymatique. Le bébé KJ, devenu une véritable star scientifique, trace la voie vers la modification personnalisée du génome [3]. Ses résultats spectaculaires ouvrent des perspectives inouïes pour tous les patients.
Parallèlement, le registre Breizh CoCoA 2024 révèle des avancées significatives dans les traitements conventionnels [4]. De nouveaux protocoles de prise en charge permettent de réduire de 40% le nombre d'hospitalisations d'urgence chez les patients suivis dans les centres experts bretons.
Les données du registre espagnol confirment l'efficacité de ces nouvelles approches thérapeutiques [5]. L'utilisation combinée de biomarqueurs innovants et d'algorithmes prédictifs permet désormais d'anticiper les crises d'hyperammoniémie avant qu'elles ne deviennent critiques.
Du côté industriel, Acer Therapeutics développe actuellement plusieurs molécules prometteuses [6]. Leur pipeline inclut notamment des thérapies enzymatiques de substitution qui pourraient révolutionner la prise en charge quotidienne des patients. Ces traitements, actuellement en phase III d'essais cliniques, montrent des résultats préliminaires très encourageants.
Vivre au Quotidien avec Anomalies congénitales du cycle de l'urée
Vivre avec une anomalie du cycle de l'urée nécessite une adaptation constante, mais beaucoup de patients parviennent à mener une existence épanouissante. L'organisation du quotidien tourne autour de la gestion rigoureuse de l'alimentation et de la surveillance des signes d'alerte [1].
La planification des repas devient un art délicat. Chaque gramme de protéines doit être comptabilisé, pesé, réparti sur la journée. Cette contrainte, initialement pesante, devient progressivement une habitude. Beaucoup de familles développent une véritable expertise culinaire, créant des recettes savoureuses malgré les restrictions [15].
L'aspect social mérite une attention particulière. Les sorties au restaurant, les invitations chez des amis, les repas de famille nécessitent une préparation minutieuse. Il est important d'expliquer sa pathologie à son entourage pour obtenir compréhension et soutien. Heureusement, la sensibilisation aux maladies rares progresse dans la société [16].
La scolarité et la vie professionnelle peuvent généralement se dérouler normalement, moyennant quelques aménagements. Les enfants bénéficient souvent d'un projet d'accueil individualisé (PAI) qui organise la prise des médicaments et la gestion des repas à l'école. Pour les adultes, l'employeur doit être informé des contraintes liées à la maladie.
L'activité physique, loin d'être interdite, est même recommandée. Elle doit cependant être adaptée et progressive pour éviter un catabolisme protéique excessif. De nombreux patients pratiquent avec succès des sports d'endurance modérée [1].
Les Complications Possibles
Les complications neurologiques représentent la principale préoccupation dans les anomalies du cycle de l'urée. L'hyperammoniémie chronique ou aiguë peut provoquer des lésions cérébrales irréversibles, particulièrement au niveau du cortex et des noyaux gris centraux [1,9].
Chez l'enfant, ces atteintes peuvent se traduire par un retard de développement, des troubles de l'apprentissage ou une épilepsie. Plus l'exposition à l'ammoniaque est précoce et prolongée, plus le risque de séquelles est élevé [15]. C'est pourquoi le diagnostic et le traitement précoces sont absolument cruciaux.
Les crises d'hyperammoniémie aiguë constituent des urgences vitales. Sans traitement rapide, elles peuvent évoluer vers le coma et le décès. Même traitées, elles laissent parfois des séquelles cognitives ou motrices [9,16]. Il est donc essentiel que les patients et leurs familles sachent reconnaître les signes d'alerte.
D'autres complications peuvent survenir à long terme. L'ostéoporose est fréquente, liée à la restriction protéique chronique et aux carences nutritionnelles. Les troubles de la croissance chez l'enfant nécessitent une surveillance régulière et parfois un traitement hormonal substitutif [1].
Heureusement, avec une prise en charge optimale, la plupart de ces complications peuvent être prévenues ou limitées. Les progrès thérapeutiques récents permettent d'espérer une réduction significative de leur incidence [2,3].
Quel est le Pronostic ?
Le pronostic des anomalies congénitales du cycle de l'urée s'est considérablement amélioré ces dernières décennies grâce aux progrès diagnostiques et thérapeutiques [1]. Aujourd'hui, avec une prise en charge précoce et adaptée, de nombreux patients peuvent espérer une espérance de vie proche de la normale.
Les formes néonatales sévères restent les plus préoccupantes. Sans traitement, elles sont souvent fatales dans les premiers jours de vie. Mais même dans ces cas dramatiques, une intervention rapide peut permettre la survie avec un développement neurologique satisfaisant [15]. L'important est d'agir dans les premières heures.
Pour les formes à révélation tardive, le pronostic est généralement excellent. Ces patients, souvent diagnostiqués à l'âge adulte, conservent habituellement leurs capacités intellectuelles et peuvent mener une vie professionnelle et familiale normale [16]. Leur principal défi réside dans l'observance thérapeutique au long cours.
Les facteurs pronostiques incluent l'âge au diagnostic, la sévérité du déficit enzymatique, et surtout la qualité de la prise en charge. Les centres experts rapportent des taux de survie supérieurs à 90% à 10 ans pour les patients suivis régulièrement [1]. Cette statistique encourageante reflète l'efficacité des traitements actuels.
L'avenir s'annonce encore plus prometteur avec les thérapies géniques en développement. Les premiers résultats suggèrent qu'une guérison définitive pourrait devenir possible dans les années à venir [2,3].
Peut-on Prévenir Anomalies congénitales du cycle de l'urée ?
La prévention primaire des anomalies congénitales du cycle de l'urée n'est pas possible puisqu'il s'agit de maladies génétiques héréditaires [1]. Cependant, plusieurs stratégies permettent de réduire leur impact sur les familles et d'améliorer la prise en charge.
Le conseil génétique joue un rôle fondamental. Lorsqu'un cas est diagnostiqué dans une famille, l'analyse de l'arbre généalogique permet d'identifier les autres membres à risque. Les couples ayant déjà eu un enfant atteint bénéficient d'un accompagnement spécialisé pour leurs projets de grossesse ultérieurs [15,16].
Le diagnostic prénatal est désormais possible pour toutes les formes d'anomalies du cycle de l'urée. Il repose sur l'analyse génétique des cellules fœtales obtenues par amniocentèse ou biopsie de trophoblaste. Cette approche permet aux couples d'être informés et de prendre des décisions éclairées [1].
Plus récemment, le diagnostic préimplantatoire (DPI) offre une alternative pour les couples à haut risque. Cette technique, réalisée dans le cadre d'une fécondation in vitro, permet de sélectionner les embryons non atteints avant l'implantation [1]. Bien que complexe, cette approche évite les interruptions de grossesse.
La prévention secondaire vise à éviter les complications chez les patients déjà atteints. Elle repose sur l'éducation thérapeutique, la reconnaissance précoce des signes d'alerte, et la mise en place de protocoles d'urgence. Cette prévention est particulièrement efficace et permet d'éviter de nombreuses hospitalisations [4].
Recommandations des Autorités de Santé
La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié en 2021 un Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) spécifiquement dédié aux anomalies du cycle de l'urée [1]. Ce document de référence établit les standards de prise en charge pour tous les professionnels de santé français.
Les recommandations insistent sur l'importance du diagnostic précoce. Tout nouveau-né présentant une hyperammoniémie inexpliquée doit bénéficier d'un bilan métabolique complet dans les 24 heures. Cette rapidité d'action peut faire la différence entre une évolution favorable et des séquelles irréversibles [1].
Concernant le suivi thérapeutique, la HAS préconise une approche multidisciplinaire impliquant pédiatre métabolique, diététicien, psychologue et assistante sociale. Les consultations doivent être programmées tous les 3 à 6 mois selon la sévérité de la pathologie [1]. Cette surveillance rapprochée permet d'ajuster finement les traitements.
Le PNDS détaille également les protocoles d'urgence. Chaque patient doit disposer d'une carte d'urgence mentionnant sa pathologie et les conduites à tenir en cas de crise. Les services d'urgences doivent être sensibilisés à ces situations particulières [1].
Au niveau européen, les recommandations convergent vers une harmonisation des pratiques. L'objectif est de garantir une qualité de soins équivalente dans tous les pays, facilitant ainsi la mobilité des patients et l'échange d'expertise entre centres spécialisés [5].
Ressources et Associations de Patients
L'Association Française des Maladies Héréditaires du Métabolisme (AFMHM) constitue la principale ressource pour les patients et familles concernés par les anomalies du cycle de l'urée. Cette association propose un accompagnement personnalisé, des groupes de parole et une documentation spécialisée.
Au niveau international, l'Organisation Européenne des Maladies Rares (EURORDIS) coordonne les actions de recherche et de plaidoyer. Elle facilite l'accès aux traitements innovants et soutient le développement de nouveaux médicaments orphelins [2,3].
Les centres de référence français pour les maladies héréditaires du métabolisme sont répartis sur tout le territoire. Ces structures expertes assurent le diagnostic, le suivi spécialisé et la coordination avec les équipes locales. Ils participent également aux protocoles de recherche clinique [1].
Les réseaux sociaux jouent un rôle croissant dans l'entraide entre patients. Des groupes Facebook dédiés permettent d'échanger conseils pratiques, recettes adaptées et soutien moral. Cette solidarité virtuelle complète utilement l'accompagnement médical traditionnel.
Pour les aspects administratifs, la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) peut accorder des aides financières et des aménagements. La reconnaissance en Affection de Longue Durée (ALD) garantit la prise en charge à 100% des soins liés à la pathologie [1].
Nos Conseils Pratiques
Gérer au quotidien une anomalie du cycle de l'urée nécessite organisation et vigilance, mais quelques astuces peuvent grandement faciliter la vie. Voici nos recommandations pratiques issues de l'expérience des patients et des équipes soignantes.
Pour l'alimentation : Investissez dans une balance de précision et tenez un carnet alimentaire détaillé. Préparez vos repas à l'avance et constituez-vous un répertoire de recettes testées et approuvées. N'hésitez pas à congeler des portions individuelles pour les jours difficiles [15].
Pour les voyages : Emportez toujours vos médicaments en double exemplaire, répartis dans deux bagages différents. Munissez-vous d'une ordonnance traduite dans la langue du pays visité et des coordonnées d'un centre spécialisé sur place. Prévoyez des collations adaptées pour les trajets [1].
Pour la vie sociale : Expliquez simplement votre pathologie à votre entourage sans entrer dans les détails techniques. Proposez d'apporter votre propre repas lors d'invitations, la plupart des gens comprennent parfaitement. Gardez toujours des en-cas autorisés dans votre sac [16].
Pour les urgences : Programmez dans votre téléphone les numéros des services d'urgence et de votre centre de référence. Portez toujours votre carte d'urgence et assurez-vous que vos proches savent où la trouver. Constituez une trousse d'urgence avec vos médicaments essentiels.
Quand Consulter un Médecin ?
Certains signes d'alerte doivent impérativement vous amener à consulter en urgence. La reconnaissance précoce de ces symptômes peut éviter une hospitalisation prolongée et prévenir des complications graves [1,9].
Consultez immédiatement si vous présentez des vomissements répétés, une somnolence inhabituelle, une confusion ou des troubles du comportement. Ces manifestations peuvent signaler une élévation dangereuse de l'ammoniémie nécessitant un traitement d'urgence [15].
Chez l'enfant, soyez particulièrement vigilant en cas de refus alimentaire, de léthargie ou de régression des acquisitions. Un nourrisson qui devient mou, refuse le biberon ou présente des mouvements anormaux doit être examiné sans délai [9].
En cas de fièvre ou d'infection, même banale, contactez rapidement votre équipe médicale. Ces situations augmentent le risque de décompensation et peuvent nécessiter une adaptation temporaire du traitement [16]. Il vaut mieux prévenir que guérir.
Pour le suivi de routine, respectez scrupuleusement les rendez-vous programmés avec votre centre de référence. Ces consultations permettent d'ajuster les traitements, de dépister précocement les complications et de bénéficier des dernières avancées thérapeutiques [1]. N'hésitez jamais à poser vos questions, même si elles vous paraissent triviales.
Questions Fréquentes
Peut-on guérir définitivement d'une anomalie du cycle de l'urée ?Actuellement, il n'existe pas de guérison définitive, mais les thérapies géniques en développement laissent espérer des solutions curatives dans les années à venir [2,3]. En attendant, les traitements permettent de contrôler efficacement la maladie.
Puis-je avoir des enfants si je suis atteint ?
Oui, mais un conseil génétique est indispensable pour évaluer le risque de transmission. Des techniques comme le diagnostic prénatal ou préimplantatoire peuvent être proposées selon votre situation [1].
L'espérance de vie est-elle réduite ?
Avec une prise en charge adaptée, l'espérance de vie peut être proche de la normale, particulièrement pour les formes diagnostiquées précocement [1,15]. Les progrès thérapeutiques continuent d'améliorer le pronostic.
Puis-je pratiquer du sport ?
L'activité physique est même recommandée, mais elle doit être adaptée et progressive. Évitez les sports très intenses qui pourraient provoquer un catabolisme protéique excessif [16].
Comment expliquer ma maladie à mon entourage ?
Utilisez des termes simples : "Mon foie ne peut pas éliminer correctement certains déchets de l'organisme, ce qui m'oblige à suivre un régime strict et à prendre des médicaments." La plupart des gens comprennent facilement cette explication.
Questions Fréquentes
Peut-on guérir définitivement d'une anomalie du cycle de l'urée ?
Actuellement, il n'existe pas de guérison définitive, mais les thérapies géniques en développement laissent espérer des solutions curatives dans les années à venir. En attendant, les traitements permettent de contrôler efficacement la maladie.
Puis-je avoir des enfants si je suis atteint ?
Oui, mais un conseil génétique est indispensable pour évaluer le risque de transmission. Des techniques comme le diagnostic prénatal ou préimplantatoire peuvent être proposées selon votre situation.
L'espérance de vie est-elle réduite ?
Avec une prise en charge adaptée, l'espérance de vie peut être proche de la normale, particulièrement pour les formes diagnostiquées précocement. Les progrès thérapeutiques continuent d'améliorer le pronostic.
Puis-je pratiquer du sport ?
L'activité physique est même recommandée, mais elle doit être adaptée et progressive. Évitez les sports très intenses qui pourraient provoquer un catabolisme protéique excessif.
Spécialités médicales concernées
Sources et références
Références
- [1] Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) - Anomalies congénitales du cycle de l'uréeLien
- [2] Un nourrisson atteint d'une maladie génétique ultra-rare reçoit un traitement personnalisé inéditLien
- [3] KJ, le bébé superstar qui trace la voie vers la modification personnalisée du génomeLien
- [4] Breizh CoCoA 2024 - Registre breton des maladies métaboliquesLien
- [5] Insights from the UCD Spanish RegistryLien
- [6] Acer Therapeutics - Pipeline thérapeutique anomalies cycle uréeLien
- [9] Maladies héréditaires du métabolisme: les urgences que le pédiatre doit connaîtreLien
- [15] Troubles du cycle de l'urée - Manuel MSD PédiatrieLien
- [16] Déficits du cycle de l'urée - SNFMILien
Publications scientifiques
- L'encéphalopathie hyperammoniémique au 5-fluorouracile (2022)
- L'encéphalose hépatique (2023)[PDF]
- [PDF][PDF] Maladies héréditaires du métabolisme: les urgences que le pédiatre doit connaître [PDF]
- Classification et diagnostic des insuffisances hépatiques congénitales chez le chien: les shunts porto-systémiques mais pas que… (2023)[PDF]
- Les hépatites chroniques canines (2023)[PDF]
Ressources web
- Troubles du cycle de l'urée - Pédiatrie (msdmanuals.com)
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Avertissement : Les connaissances médicales évoluant en permanence, les informations présentées dans cet article sont susceptibles d'être révisées à la lumière de nouvelles données. Pour des conseils adaptés à chaque situation individuelle, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.